Vidéo à la chaine ⛓️

I- la pression

Un stage est en partie fait pour apprendre, et même si l’occasion s’offre à moi, le temps lui ne me le permet pas. En effet, durant ce stage, je ne suis pas simplement graphiste, je suis également monteuse, j’ai donc deux métiers. Cela signifie que lorsque je fini une tache, il m’en reste encore 100 autres à faire. En bref, pas de temps de répit. Car le temps est précieux, et mon savoir-faire aussi.  

En effet, mon maitre de stage est créateur de mode, et n’as aucune notion en graphisme. Je ne suis accompagné par aucun graphiste, monteur, ou autre métier créatif. On ne peut donc compter que sur moi. Et cela met une certaine pression. 

La pression ressenti

S’il m’arrive quelque chose ou que je tombe malade, ça devient tout de suite la fin du monde. Car sans moi, pas de vidéo, sans vidéo, pas de com, et sans com, pas de projet. Et des vidéos, il en faut beaucoup. C’est pourquoi on utilise une méthodologie précise.

schéma d’un cycle de création de vidéo

II- le rythme

Ce rythme, en boucle. 1 vidéo en 2 semaine, dans un premier temps. Puis 1 vidéo par semaine, puis 2 par semaine, puis on me demande 1 vidéo par jour. Le rythme s’intensifie. Un montage terminé, et directement une nouvelle vidéo à monter. Malgré les quelques animations qui me permettent de varier un petit peu mon travail, j’ai l’impression de faire : du travail à la chaine. 

Toujours les mêmes sous-titres, toujours les mêmes musiques, toujours les mêmes plans (et cela ne rend pas la tache plus facile).

Autant dire que, bien que satisfaisant, le montage devient très vite une tache redondante. 

ce que j’aimerai être mis en parallèle avec ce que je suis

En effet, je devient une machine à créer des animations. Et même en faisant comprendre qu’une animation ne fait pas en un claquement de doigts, on n’hésite pas à me mettre la pression pour aller toujours plus vite. Et oui car « si on veut la Lune, il faut savoir demander Mars ».

III- le doute

Mais suis-je vraiment légitime à me plaindre de cette manière de travailler lorsque je me plait à faire ce que je fais ? Et d’autant plus lorsque je suis stagiaire. En effet, il est logique qu’un patron demande le maximum de ses employés.

Mais à quel point doit-on mettre toute notre énergie dans un stage ? 

Cette question se pose d’autant plus lorsqu’il s’agit de métiers créatif. Où s’arrête la passion et où commence le travail ?

balance entre passion et travail

En effet si certaine tâches sont redondantes, d’autres ne le sont pas du tout. Et quand on rentre dans la phase « passion », il est difficile de voir qu’il est déjà 22h, et que cela fait déjà 5h qu’il aurait fallu partir.  Le plaisir de travailler compense-t-il l’effort fourni de trop ?  Y a-t-il même un effort de trop dans le monde professionnel ?

Dans un sens, la vie personnelle, le salaire, la fatigue, etc. Me font dire qu’il faut savoir s’arrêter, surtout lorsque l’on travaille pour quelqu’un d’autre. Savoir se laisser du temps est primordiale, à la fois pour soi, mais également pour l’entreprise, en ne laissant pas saturer, soit moins bien travailler. 

Mais la frustration de s’arrêter lors d’une tâche si passionnante, ou encore de ne pas aller bout d’une idée par manque de temps, est très traitre, et renforce cette envie de travailler toujours plus, quitte à mettre de côté son temps personnel. 

Alors il faut savoir trouver un équilibre, et s’accorder le « travailler un peu plus longtemps », mais sans excès. Et la règle des 10% de travail en plus aide beaucoup. C’est faire plus que demandé, soit 10% de satisfaction en plus, sans pour autant passer des nuit blanches au bureaux comme d’autre.

graphique de l’effort utiliser en plus de celui demandé

Bien que dramatique dans mon propos, cela n’en reste pas moins un très bon stage, dans lequel j’ai pu m’épanouir, tester des choses, découvrir de nouveaux métiers, le monde professionnel, etc. Et j’en suis très reconnaissante ! 🙂

Présenter un projet

Le stage touche à sa fin et j’ai pu apprendre de nombreuses choses, comme des termes techniques, la gestion des relations avec les clients, et les nombreuses étapes nécessaires pour mener à bien un projet. En découvrant ces différentes étapes, j’ai été surprise de constater combien il est long et complexe de présenter un projet à un client.

J’ai eu l’occasion de développer un projet de A à Z, ce qui m’a obligé à explorer des pistes créatives. Pour la présentation au client, j’ai dû consacrer plus de temps à créer des visuels qu’à élaborer ma proposition initiale. Cela m’a fait réfléchir à l’importance d’une bonne présentation et au rôle crucial qu’elle joue dans le métier de graphiste. J’ai pu alors me questionner sur Quel rôle en tant que créatif à le Graphiste ? Etre commercial un atout dans notre métier ? ou encore Comment bien faire comprendre ses idées à un client ?

Avant toute chose, pour être le plus précis possible, il faut comprendre son client et l’origine de sa demande. Voici un aperçu des étapes cruciales que j’ai mises en place pour présenter mon projet :

Savoir présenter ne se résume pas à montrer sa proposition ; il faut également illustrer les aspects techniques de l’objet (par exemple, des tracés techniques avec dimensions, systèmes d’ouverture ou de manipulation pour des cartes, etc.). Il est également essentiel de détailler les coûts de réalisation, les matériaux nécessaires, les différentes références Pantone utilisées, et de fournir des simulations sous divers angles de l’objet graphique. Ces éléments permettent aux clients de mieux comprendre notre démarche.

J’ai pu alors me questionner sur le rôle du graphiste. Celui-ci ne se contente pas de réaliser des propositions graphiques et d’expliquer son projet, il joue également un rôle de facilitateur graphique. Il doit aussi bien connaître son client et anticiper les éventuels aspects négatifs ou les retours qui pourraient parfois bloquer le développement de certaines propositions. Savoir anticiper et écouter les différentes demandes permet de développer un dossier de présentation précis. 

En réalisant cela, je me suis rendu compte que presque la moitié de mon temps était consacré à développer un dossier précis et intuitif pour que le client puisse comprendre facilement le projet, surtout dans de grandes entreprises comme VCA qui comptent de nombreux employés ou le dossier sera forcément relayer. En tant que graphiste, il est essentiel de savoir dialoguer, échanger et prendre en compte les demandes des clients. Bien vendre son projet est crucial ; il faut toujours connaître la faisabilité de l’objet et montrer au client que nous sommes bien informés. En effet, en tant que graphiste, il faut parfois aussi être commercial.

Pour conclure, le graphiste joue un rôle majeur de facilitateur graphique et porte de nombreuses casquettes. Contrairement à l’idée reçue ou la majorité du temps est consacrée à la recherche d’idées créatives et à leur réalisation, une grande partie du travail consiste à présenter son projet. C’est cette étape qui permet de concrétiser les idées. En vendant bien son projet, on peut avancer dans les étapes de création. Maintenant, je ne sous-estimerai plus cette étape, qui permet d’apporter tous les détails et précisions nécessaires et d’assurer la satisfaction du client.

Le stage se termine et j’en retiens une très bonne expérience. Je remercie Marine et Jean-François d’avoir pris le temps de m’expliquer, de me montrer et de m’intégrer à de nombreux projets graphiques, tous plus enrichissants les uns que les autres ! 

DA et IA, ensemble en agence ?

Quel est le rôle des créatifs face à l’essor de l’intelligence artificielle ? Seront-ils remplacés, l’IA est-elle à bannir radicalement, est-il possible de trouver une collaboration harmonieuse entre les deux ?

Je me suis rendue progressivement compte que Castor & Pollux s’inscrit dans cette troisième option. D’abord surprise, puis intriguée, je me suis intéressée aux différents cas où l’agence a pu solliciter l’aide de l’IA.

Il existe divers types d’IA pour des tâches spécifiques. À plusieurs reprises C&P a souhaité sensibiliser son public à ce sujet, comme par la conférence Tôpic pour ses clients proches, ou via ce site, développé par l’agence, recensant cinq intelligences artificielles et invitant l’utilisateur à déterminer si le contenu présenté a été fait par un humain, par une IA, ou par une collaboration des deux. 


Certaines IA permettent de doubler dans une autre langue, de recréer complètement une voix, de générer des avatars humains parlants, de produire de la musique et des paroles, de décortiquer un site web existant, et les plus courantes que nous connaissons aujourd’hui, capables de générer du texte et des images.

Chez Castor & Pollux, seules les trois dernières ont été utilisées dans le cadre d’appels d’offres ou de productions pour un client. Surpris, inquiet ? Moi aussi je l’étais au premier abord. Lors de la présentation des travaux, si une partie du contenu est générée par IA, les éléments concernés seront indiqués comme “assistés par IA”. Le client a son mot à dire s’il ne souhaite pas de contenu par intelligence artificielle dans les propositions, mais généralement un accord préalable est trouvé entre lui et l’agence.

Du point de vue du client, faire appel à une agence nécessite souvent un investissement financier conséquent, parfois insuffisant pour couvrir des productions coûteuses comme des photographies in situ ou du contenu 3D. C’est ici que l’IA intervient. D’un point de vue économique, le contenu généré par IA est bien moins coûteux, nécessite moins de préparatifs et est produit plus rapidement. Cependant, cela soulève la question cruciale : quel est le rôle des créatifs dans ce processus ?

Prenons un exemple concret d’un appel d’offres récemment remporté par l’agence. Un client, disposant d’une entreprise spécialisée dans les cours particuliers, souhaitait un nouveau logotype, une nouvelle DA, un site web, ainsi que différents avatars.

Pour ce projet, Emeline et Noé ont d’abord travaillé sur le logo et l’UX/UI du site web. Le problème est survenu lors de la conception des avatars. Le budget que le client pouvait fournir était insuffisant pour engager un illustrateur ou un artiste 3D (dont l’agence ne dispose pas en interne). D’un commun accord, il fut alors décidé d’utiliser l’IA Midjourney pour produire une base d’avatar.

Cependant, Emeline ne se contente pas d’écrire un simple prompt (des instructions ou une série de données fournies à l’IA) et récupérer la première image générée… Sans rentrer dans trop de détails, Midjourney propose quatre images. La personne derrière son écran sélectionne l’image qui l’intéresse le plus, et ajoute ensuite de nouvelles instructions pour ajouter ou ôter certains éléments. Certaines choses pouvant jouer grandement sur le résultat sont le style (photographie, peinture, style 3D…), la lumière (tamisée, froide, dirigée…), l’angle et le cadrage (plan rapproché, portrait, fisheye…) et plus encore.

Dans ce cas précis, l’utilisation de l’IA dans le projet résulte d’un manque d’argent. Argent qui certes aurait pu payer un artiste, mais qui du point de vue du client, ne pouvait être remis. Selon la perspective choisie, l’IA empêche à un artiste de réaliser son travail, mais elle permet au client d’obtenir ses avatars à un moindre coût. L’intelligence artificielle se retrouve alors au sein d’un étrange paradoxe, à la fois “cruelle” et utile.


Récemment j’ai appris à me servir de Midjouney avec Quentin et Noé. La mission était de générer des visuels de plats pour un lot de recettes proposées par l’un de leurs clients (ce dernier n’étant à l’origine pas spécialisé dans la restauration). 

Processus de création de visuels par Midjourney

Les visuels générés peuvent également servir pour des mockups, ou des inspirations de cadrages photos à ensuite prendre insitu. Ce fût notamment le cas pour les clients cuisinistes de la dernière fois, où C&P souhaitait leur proposer de prendre leurs futures photos de manière très géométrique, en accord avec leur proposition de DA.

Prompt en anglais destiné à Midjouney

D’autres exemples, qui paraîtront moins controversés quant à l’usage de l’IA au sein de l’agence, sont l’utilisation de Magnific et de Perplexity

La première aide à agrandir une image floue et ajouter certains détails si besoin, ce qui est idéal pour améliorer des visuels de mauvaise qualité. La seconde, similaire à ChatGPT, permet de répondre à des questions actuelles (contrairement à l’autre IA dont les connaissances sont limitées à 2022), de fournir ses sources internet en appui à ses réponses, et de décortiquer un site web, quelle que soit la langue, lorsqu’on lui fournit une URL.

La capacité de Perplexity à analyser un site web a notamment permis à Noé de comprendre ce que réalisait un client dont le site web original comportait de nombreuses pages aux sujets complexes et spécifiques.

Pour conclure, la relation entre DA et IA au sein de Castor & Pollux démontre qu’une collaboration harmonieuse est possible. L’intelligence artificielle, lorsqu’elle est utilisée judicieusement, peut être bénéfique, permettant ainsi la réalisation de certains projets. Cela soulève néanmoins des questions sur le rôle des créatifs et l’impact potentiel sur les emplois artistiques.

Contraintes sur Contraintes

En ce milieu de stage, je me sens particulièrement bien au sein de l’agence. Le monde professionnel me plait pour diverses raisons. J’ai le sentiment que l’on me fait davantage confiance, et même si cela dépend du projet et des clients, le fait que je suis plus ou moins encadrée sur un projet me permet plus de liberté.  

Sur le projet scénographique avec le Bristol par exemple, j’ai été pas mal encadrée. Il était difficile car il y avait beaucoup de contraintes. Pour rappel, Le Bristol (hôtel 5 étoiles situé dans l’avenue Matignon) accueille dans sa boutique le temps d’une semaine la nouvelle collaboration entre la marque Adidas & Sport & Rich. 

Il s’agit donc de réaliser une scénographie attractive qui mettra en valeur la collection de vêtements, avec évidement des contraintes. Pleins de contraintes.

C’est peut être contradictoire, mais malgré toutes ces contraintes jai trouve une certaine liberté que ce soit dans le choix des meubles, le fait de pouvoir en inventer puis par la suite faire appel à un artisan pour pouvoir les réaliser. En tout cas j’ai compris qu’il y avait beaucoup de possibilités.

Au final je suis tout de meme aller vers quelque chose de simple, de part la contrainte de temps. 

Même si ces proposition ne créent pas une sensation de jamais-vu, jai essaye de faire au mieux pour combiner les styles différents de l’hôtel et des marques de vêtements.

En ayant un regard critique sur mon travail, je pense qu’avec un peu plus de budget on aurait pu réaliser ces objets avec des matériaux « nobles » comme du beau bois ou de la pierre.

Quoiqu’il en soit soit je suis contente de mon travail et on équipe est fière de moi, je pense que c’est le plus important!

Comment dire…

Bien qu’il s’agisse d’une formulation banale ; c’est passé si vite ! Déjà six semaines que je me présente chez Atalia et que je participe à leur routine. Malgré les quelques surprises lors de mon arrivée, je me suis vite acclimaté à cette nouvelle ambiance et aux projets que l’on m’a confiés.

Depuis ma première note, tout s’est accéléré. J’ai été affecté à des projets plus consistants, de quoi combler mes envies créatives. Cependant je dois avouer que je reste sur ma faim, particulièrement en ce qui concerne l’acceptation et l’intégration de mes idées. En tant que designer graphique, mon rôle reste de proposer des concepts innovants pour améliorer la communication de l’entreprise, du moins c’est ce que j’imaginais.
Et pourtant l’équipe me fait souvent obstacle. Il n’y a aucune animosité heureusement, les relations avec l’équipe restent cordiales et professionnelles, mais les limites de temps ou d’envie concernant la communication de certains projets me forcent à abandonner mes idées. Il semble que l’équipe soit attachée à des méthodes et styles plus traditionnels, ce qui rend difficile l’introduction de nouveautés. Cette situation est assez frustrante, car je suis convaincu que mes idées pourraient apporter une réelle valeur ajoutée.

J’ai donc, de manière assez naturelle, décalée celles-ci dans mes projets personnels, ce que je trouve bien triste. Je m’attendais, dans un monde parfait certes, à aligner parfaitement mes envies avec mon travail. Mais il est clair qu’une utopie comme celle-là me ferait tomber de haut. J’avais espéré pouvoir exprimer pleinement ma créativité au sein de l’entreprise, mais je comprends que chaque organisation a ses propres contraintes et priorités.

J’aimerai également revenir sur un point : la communication au sein de l’entreprise. Les échanges se font principalement via Skype, et j’ai ressenti un manque d’interactions directes et spontanées. Bien que compréhensible dans un contexte professionnel, cette distance numérique complique également la défense de mes idées, car il est parfois difficile de transmettre la passion et l’enthousiasme via des messages écrits ou des appels vidéo. Le manque de communication en face-à-face peut aussi nuire à la compréhension mutuelle et à la dynamique d’équipe, du moins c’est ce que je ressens.

Sans vouloir inquiéter qui que ce soit, mon stage se déroule bien tout de même ! Je reste assez admiratif du monde professionnel et des disponibilités que cela inclut. Cela ne fait que croitre mon envie de partager mes projets et de travailler en collaboration avec d’autres personnes, dans un cadre graphique, du design ou même autre. Ce stage m’aide également à préciser mon parcours professionnel et mon envie de postuler en alternance suite à cette dernière année en DNMADE.

Découvertes, apprentissage et autonomie !

Ma première semaine de stage s’était bien passé, et ce dernier mois au sein de l’agence fut tout aussi réjouissant !

Depuis mon arrivée, j’ai pu collaborer sur divers projets avec des membres de l’agence spécialisés dans différents pôles (DA, rédaction, social media, motion design…). J’ai également pu me familiariser avec le vocabulaire professionnel, notamment le terme AO utilisé régulièrement, signifiant appel d’offre, et bien d’autres encore (une recette graphique > vérifier que le produit développé est conforme aux attentes ; un funnel > parcours d’achat d’un client cible ; être en charrette > finir une tâche dans un temps imparti, voire faire des heures sup).

En un mois, l’agence Castor & Pollux a pu répondre à différents AO pour des clients plus ou moins connus. Chaque client fournit un brief et une charte graphique (avec parfois certains détails éloigné de ce qui est attendu théoriquement), et éventuellement des membres de l’agence se rendent sur place pour mieux comprendre l’univers du client.
Ce qui fût intéressant d’observer sur les briefs, c’est que ces derniers, contrairement à ceux vus en cours, ne sont pas réalisés par des graphistes et il arrive donc que les clients n’identifient pas précisément avec les mots appropriés ce qu’ils souhaitent. Cependant, en ce qui concerne les chartes graphiques, elles sont mieux réalisées, bien qu’elles pourraient gagner en efficacité par moments.
Une dernière chose concernant les clients. En règle générale, tout se passe correctement, mais il arrive que certains d’entre eux exigent quelque chose dans le temps imparti d’une simple semaine, ignorant le fait qu’ils ne sont pas les seuls à solliciter l’agence. C’est alors à C&P de choisir de prendre ou non l’AO.

Pour revenir à ma participation au sein de l’agence ce dernier mois, j’ai pu assister à différents planning stratégiques et brainstormings, à l’issue de différents appels d’offres, récemment majoritairement pour des clients cuisinistes (je ne mentionnerai pas leur nom, par confidentialité).

photo d'un brainstorming
Brainstorming pour l’AO des cuisinistes

Lors de ces meetings, précédés d’un benchmark (pour se positionner par rapport à ce que fait la concurrence), les membres de l’agence identifient en détail le client et sa demande, s’exposent ensembles des exemples de supports de communication existant et débattent sur ce qui est à faire ou non (dans les très grandes grandes lignes).

Noé et Cédric discutent du positionnement du client cuisiniste pour l'AO
Noé et Cédric discutent des clients cuisinistes par rapport à la concurrence
Références de ce qui est à faire ou non trouvées dans des journaux
Références trouvées dans des journaux (product centric, user centric, domaine du luxe…)

En dehors de ça, j’ai également pu proposer des idées d’animation bouclées (GIF) qui iraient en aperçu sur la page Projets du site de C&P. Après en avoir discuté avec l’une des DA et un alternant en motion design, j’ai réalisé quelques storyboards. Deux idées pour deux projets différents, ont été retenues.

Voici le storyboard de l’une d’entre elles :


L’une des réalisations que j’ai pu suivre « du début à la fin » est interne à l’agence. Il s’agit de la création de conférences dirigées par 3 membres de l’agence, nommées Tôpic, et dont la première, sur l’IA, sera lancée début juin. Lors de ce projet, auquel j’ai beaucoup aimé participer, j’ai mené les débuts de réalisation pour le logo, la mascote, ainsi que la bannière de réservation. J’ai aussi pu décliner et faire différentes modifications sur les newsletter/mails qui seraient envoyés aux clients pour les informer de l’événement. Travailler sur Tôpic m’a fait très plaisir et je suis fière de ce que j’ai pu réaliser !

mini bd sur mes tâches concernant Tôpic

Bonus : j’ai été amenée à faire une petite animation, qui apparaitra pendant la conférence Tôpic, sur le logiciel de présentation Keynote !

Au cours de ce premier mois, j’ai énormément appris sur l’agence, ses procédés, ses travaux et j’en suis très reconnaissante à l’agence et ses membres pédagogues ! Je pense également avoir progressé en autonomie, ce qui est une bonne chose, et j’ai très hâte de poursuivre ce stage !

Brief sur brief sur brief

Je me suis toujours questionnée sur comment fonctionnait un graphiste freelance. C’est une direction qui m’attire, déjà par la diversité de boulots que peut proposer ce métier mais aussi étant donné que c’est une situation qui est bientôt proche.

Rapidement, j’ai eu ma réponse, c’est les CONTACTS !

Matthieu ne s’arrête pas, il bosse toute la journée sur plein de sujets divers, dans un emploi du temps géré et serré, le tout avec des rendus chronométrés. Et le PIRE, c’est que même quand il ne bosse pas, il bosse. Chaque week-end, il est en voyage à des conférences, conventions, meetings et autres, sur Paris, Marseille, Lyon, où il rencontre graphistes, clients, grosses boîtes et où il distribue ses cartes de visite.

Tout ça mélangé à ces quelques années de boulot qu’il a fait dans la com avant de devenir freelance, il a des centaines de contacts différents, et il tient à rester proche de ses clients, on a l’impression qu’ils sont amis, il rigole avec eux.

Donc, au final, les clients de Matthieu retiennent son nom et le partagent à d’autres futurs clients. C’est cool de voir comment le bouche à oreille marche dans ce monde, comment on passe d’un pote à Matthieu qui a besoin d’un logo, à une petite boîte, à une énorme entreprise type BNP Paribas ou Bouygues.

Le problème (qui n’en est pas un) c’est que maintenant, en une semaine, on enchaîne les briefs ! Tu viens juste de terminer un projet que, d’un coup, deux autres viennent d’être reçus. À un point que je me demande comment faisait Matthieu avant sans mon aide.

Cette diversité de projets vient jouer aussi dans mon sens, on se les partage, à un point que sur certains projets j’ai presque bossé entièrement seul dessus (toujours sous l’œil de Matthieu qui vient me conseiller sur les rendus finaux et les petites modifs à faire).

Tout ce travail en solo me permet de placer toutes mes connaissances dans des projets réels et me permet de me rendre compte surtout de la diversité des clients. Je me rends compte qu’il n’y a rien vraiment de compliqué, que j’ai déjà toutes les cartes en main, qu’il me manque juste le petit truc, l’œil qui me permet de voir les petits détails que Matthieu, lui, voit en un seul visionnage.

Actuellement, le plus énervant, c’est de ne rien voir de concret en dehors de mon écran. La grande majorité des projets sur lesquels on bosse ne sont pas encore utilisés par les clients ou postés sur les réseaux, et les différentes identités visuelles sur lesquelles on travaille sont toujours soit au début, soit interminables avec des clients qui ne savent pas ce qu’ils veulent, donc on n’a encore rien imprimé, ni cartes de visite, ni affiches.

Les dernières semaines ont été chargées en boulot, et donc sont passées vite, mais en tout cas, cette insertion dans la création réelle avec tous les enjeux entrepris par celle-ci m’a permis de me rassurer. Même quand je fais une erreur en interprétant mal la vision du client, je ne perds rien et le client non plus, lui permettant de préciser sa vision et moi de repartir sur les anciennes bases du précédent boulot pour mieux répondre à la demande.

Le  » quiet luxury « avec Molli pour des femmes inspirantes…

Fondée en 1886, Molli avait pour objectif initial de créer une ligne de vêtements pour bébés, utilisant une maille fine et légère inventée et réalisée par des femmes. Avec le temps, Molli a élargi sa vision pour intégrer cette maille délicate non seulement dans la garde-robe des enfants, mais également dans celle des femmes.

Dès les années 1920, la marque a commencé à développer des collections
pour femmes, rendant la maille plus que présente dans leur quotidien.

Tout a commencé avec une ligne de sous-vêtements raffinés et élégants.
Puis, à partir des années 1930, Molli a élargi sa gamme en introduisant
la maille sous diverses formes, telles que des robes, des jupes et des tops raffinés, en s’inspirant des grands noms de la mode comme Chanel et sa fameuse petite robe noire en jersey de laine.

Au fil du temps, Molli redonne de l’éclat à la maille ainsi qu’aux femmes.

J’aimerais que la marque les aide à se sentir bien. Il ne faut jamais minorer l’impact du vêtement sur notre état d’esprit et notre manière de nous présenter au monde.

Interview de Charlotte de Fayet pour le magazine en ligne The Fashion Stories
https://thefashionstories.com/interview-createur-de-mode/molli-la-maille-en-heritage/
Molli accorde de plus en plus d’importance aux femmes
au fil des années et des décennies.

Depuis maintenant 11 ans, Charlotte de Fayet
met sa priorité sur les femmes en général
et sur la transmission. Une transmission intemporelle des pièces colorées Molli, mais aussi de savoir faire dans différents domaines. Elle désire travailler
en collaboration avec des femmes inspirantes,
qui ont une influence dans leur domaine professionnel ou même dans leur vie en général.

Charlotte de Fayet 
(directrice générale de Molli)
Charlotte de Fayet
(directrice générale de Molli)
Ce graphique représente les couleurs qui sont majoritairement utilisées par la maison
pour les différentes collections, mais également ce sont des couleurs que les femmes Molli
apprécient particulièrement.


La première chose que l’on m’a expliquée lorsque je suis arrivée dans la maison Molli, c’est l’idée d’une « femme Molli ».

Qu’est-ce qu’une femme Molli ?

Une femme Molli c’est une fille, une femme, une mère ou encore une grand-mère inspirante et à la fois polyvalente. Les femmes Molli sont des écrivaines,
des architectes, des influenceuses, des artistes : de peinture, de cinéma, d’artisanat…, des mannequins et bien d’autres femmes inspirantes
que Charlotte de Fayet admire, mais surtout, elles sont toutes de nationalités différentes en passant par la France, par l’Ukraine puis en traversant les océans pour arriver aux États-Unis ou encore en Corée. Elle tente alors de les représenter dans les diverses collections qu’elle a pu présenter au fil des années
dans des mailles nobles.

Moodboard de différentes femmes Molli (nomasei_official//Marine Delaloye_Paula alvarez//Yaël Abrot//Léa Meylan _Carol Gerland//dîner à Marseille//Mathilde Favier//Anna Protsyk//Margaux Carel)
Moodboard de différentes femmes Molli (nomasei_official//Marine Delaloye_Paula alvarez//Yaël Abrot//Léa Meylan _Carol Gerland//dîner à Marseille//Mathilde Favier//Anna Protsyk//Margaux Carel)

Évidemment, on n’oublie pas l’incroyable équipe 100% féminine qui travaille
avec Charlotte de Fayet dans les bureaux de la rue de Bourgogne à Paris
afin de faire vivre aux femmes Molli une expérience intemporelle, raffinée
élégante et coloré dans une maille travaillait avec soin et minuties dans le but
de perpétuer la marque et de permettre aux mères de transmettre
à leurs filles un dressing intergénérationnel.

En plus du graphisme, lorsque ma collègue qui gère la communication n’est pas là, je range dans les dossiers du drive les photos que chaques femmes Molli ont postées sur les réseaux sociaux.
Il y a environ 400 dossiers dans cette partie du drive.

Rarement parfait du premier coup

Depuis le début de mon stage, j’ai été confronté à divers retours clients, positifs, négatifs, ou aucun. Et à différents types de clients (artiste, compagnie, association ou membre de l’équipe du théâtre).

J’ai l’habitude des retours des professeurs, mais là, je fais face à de vrais clients. Tout devient plus concret, surtout quand il s’agit de la production d’un gros spectacle ou de satisfaire un artiste rigoureux.

L’un des premiers retours clients marquants ne fut pas le plus agréable. Un soir, on nous informe en urgence que la metteuse en scène, mécontente, menace d’annuler sa dernière représentation, prévue dans une salle comble, car une erreur dans la distribution sur le site de la billetterie s’était glissée. La réaction fut immédiate : l’erreur fut rectifiée, et nous avons pris des précautions pour nos supports de communication sur ce spectacle. Cette expérience m’a appris à être adaptable, flexible, réactif et à garder mon sang-froid face à des clients parfois énervés.

D’autres retours, moins tendus, ont concerné les programmes de salle que j’ai réalisés et envoyés aux productions des compagnies. Les délais de réponse variaient : certains réactifs dans la journée, d’autres prenant plusieurs jours, voire ne répondant pas du tout. Heureusement, la plupart validaient le programme après quelques modifications rapides (distribution, biographie…). En cas d’absence de réponse, nous publions le programme après relecture interne. Les retours échelonnés compliquaient parfois le travail, obligeant de multiples reprises et exports du document.

Les retours sur la communication sur les réseaux sociaux étaient divers : l’administration d’un théâtre partenaire appréciait notre travail, tandis que quelques rares artistes trouvaient notre communication insuffisante à leur égard. Parfois, les compagnies demandaient de modifier des publications déjà diffusées, notamment pour le son qui ne collait pas à leur spectacle.

J’ai également reçu des retours pour la conception et la mise en page d’un cahier pédagogique pour l’exposition actuelle, venant de diverses personnes et services (production, communication, secrétariat général, relations publiques). Les retours, bien que longs et répétitifs, m’ont permis d’améliorer le cahier, et je suis satisfait du résultat final. Malheureusement, tous ces retours on fait trainé sur plusieurs semaines la version finale.

AAAAAAAAAHHHH … la brochure !

En plein dedans, c’est le boom. La brochure est l’un des supports de communication imprimés les plus importants, surtout avec la présentation de la saison qui approche. Elle met l’équipe sous tension, d’autant plus que les délais pour le BAT ne sont pas respectés et que les premiers jais de brochure laissent à désirer.

Pour obtenir une brochure correcte :

· sélectionner les images et le traitement graphique, rédiger les textes des spectacles et les envoyer à la graphiste (la graphiste crée les 1ères versions de brochure)

· envoyer les doubles pages de la maquette à chaque compagnie et attendre leurs retours.

Les échanges sont parfois moralisateurs. Certains sont contents, d’autres mécontents du texte ou de l’absence de mention de la production. Cela nécessite de nombreux échanges pour expliquer nos choix.

· renvoyer les modifications à la graphiste

puis :

boucle de la relecture brochure, pendant plusieurs jours et semaines jusqu’au BAT

Certains retours (distribution, droits d’images, horaires…) entraînent des conséquences en chaîne, affectant non seulement la brochure mais aussi le site internet et d’autres documents annexes, nécessitant une réaction rapide pour adapter les contenus. Les retours clients, bien que parfois difficiles à gérer, sont essentiels pour actualiser les données des spectacles et améliorer les supports de communication. Apprendre à laisser passer certains échanges négatives sans surenchérir est crucial pour maintenir de bons contacts et gérer les pressions inhérentes à ce milieu.

Heureusement, que de manière globale les retours sont plutôt positif !

Jauge des retours clients sur les modifications de divers supports de communication

Tout est faux (ou presque)

Avant d’arriver à St Louis, j’avais une vision très très limitée de la post-production, que j’avais décidé d’enfermer malgré moi dans des compétences restreintes telles que la réalisation de sous-titres, l’étalonnage ou encore l’insert de quelques formes 3D. C’est avec beaucoup de naïveté que j’en suis même arrivée à penser que ce domaine était plus ou moins facile, en me demandant pourquoi des milliers étaient dépensés dans ce genre de service.

Ma vision (très limitée) de la post-production
Le questionnement qui m’a menée à tout le reste

Afin de percer ce mystère, j’ai décidé d’aller mener mon enquête et d’aller au-delà de ce que je voyais pour mieux comprendre les enjeux de la post-prod. Adieu le pôle des IT, et bienvenue au pôle 3D!

Ma première rencontre avec Yves (le chef du pôle 3D)


Jusqu’ici toute ma vision du pôle 3D s’était restreinte à des objets modélisés et ajoutés à des séquences vidéo, comme des modèles de crème, de parfums ou de shampoing, rien de bien compliqué. Mais j’avais TOUT FAUX. Ce genre de modélisation n’est qu’une infime partie de leur travail, ils sont en réalité un pôle moteur et déterminant dans l’entreprise, de vrais magiciens. Avec plusieurs outils à leurs dispositions, ils arrivent à créer des univers, modifier l’espace, en somme ils arrivent à berner le spectateur de la manière la plus fluide et spectaculaire possible.
Chaque nouvel exemple que me montrait Yves (le chef du pôle 3D) faisait naître en moi un sentiment de trahison : comment ai-je pu être trompée aussi facilement ? TOUT EST FAUX (ou presque).  Mais d’un autre côté, j’étais si impressionnée et perturbée par leur travail que je n’avais qu’une seule envie : apprendre.

Exemples de l’utilisation de la 3D en post-production
Ma réaction face aux réalisations de Yves
Discussion avec Yves

C’est ainsi que je me lançais dans une route sans demi-tour, prête à découvrir un tout nouveau logiciel : Nuke, un logiciel spécialisé dans les VFX, un mélange entre after effects et blender à l’interface très peu intuitive. Cependant je n’allais pas me laisser démonter par un logiciel aussi rapidement, c’est avec plus ou moins de mal que j’ai appris à gérer tout ce qui est lumières, colorimétries, mais également la rotoscopie au service du tracking. Je suis actuellement en train de travailler sur l’environnement 3D propre à Nuke, toujours aux côtés de Yves sans qui j’aurai déjà tout abandonné. Bien que sa présence m’est indispensable, j’ai tout de même été vaincue par Nuke plusieurs fois…avec l’envie d’alterner cette formation avec une autre activité, ou plutôt une autre formation. 🤓

Après quelques heures intensives de Nuke

En effet, l’apprentissage d’un logiciel totalement inconnu est assez dur, j’avais besoin de me former dans un logiciel que je connais et utilise assez souvent : After Effects. Et ça tombe bien car j’ai rencontré une stagiaire qui s’y connaît pas mal, et qui pourrait m’accompagner dans cet apprentissage destiné à tromper les autres.

Amel (stagiaire) et moi

J’ai d’abord commencé par certaines bases que je ne maitrise pas beaucoup dans After Effects comme la 3D, et j’ai très vite bifurqué sur tout ce qui est plus de l’ordre de la post-prod. Ainsi j’apprends le tracking sur Nuke mais aussi sur After Effects ET ÉGALEMENT sur Mocha, et me rends compte de son importance monumentale dans ce domaine. Cependant les processus sont longs et il faut être patient, alors peut-être que je ne pourrais pas encore tromper mon public comme une pro, mais au moins je deviendrais moins susceptible de me faire avoir.  Enfin toutes ces découvertes me mènent à me poser la question : jusqu’à quel point peut-on créer de fausses réalités, et quel danger peuvent elles représenter ? Je dois avouer qu’être au courant des mécaniques derrières ces tromperies visuelles, et d’en être désormais une apprentie, me fait soulever plusieurs inquiétudes tout en participant activement à ma créativité.