Un tempo plus lent

Arriver dans un studio de design croate, c’est déjà une aventure. Mais ce qui m’a le plus surpris au cours de ces premières semaine chez HWT d.o.o, c’est à quel point le temps est pensé, vécu et utilisé autrement. Ici, on travaille de 9h à 15h, avec des pauses régulières, des moments pour s’aérer, marcher, discuter. Une cadence qui comparée à celle que je connaissais en France, semble presque déconcertante. Moins de pression, mais pas moins d’engagement.

Je travaille principalement sur les supports de communication d’une startup lancée par le studio : Platform21. Leur site présente des programmes de perfectionnement pour enseignants européens. Ces « formations » sont des expériences d’apprentissage immersives, qui allient pédagogie innovante, échange inter-culturel et montée en compétences numériques. Pour les promouvoir, j’ai réalisé des visuels destinés à leurs réseaux sociaux, en mobilisant des outils comme Photoshop et Illustrator. J’ai aussi proposé d’ajouter une touche de motion design, une initiative bien accueillie qui m’a permis d’exprimer davantage ma créativité.

Ce qui m’a réellement étonné, c’est la place centrale de la stratégie marketing dans ce processus. Je n’avais encore jamais perçu cet aspect là dans la communication, derrière chaque visuel, il y a une réflexion sur le positionnement, la cible mais surtout la concurrence, ce qui amène une ambiance assez compétitive. Les membres de l’équipe parlent souvent de « marché », « stratégie de contenu », « trends »… Des notions qu’on n’associe pas toujours spontanément à un studio graphique, et qui pourtant orientent clairement la façon dont elle communique.

Je suis également le seul stagiaire en design graphique au sein d’une équipe constitué de 6 personnes (dont 3 françaises 🇫🇷 , 1 ukrainienne 🇺🇦 et 1 croate 🇭🇷), ce qui me place dans une position particulière, je suis à la fois dans cette échange entre nos différents domaines (qui ne sont finalement pas si éloignés que ça) mais aussi dans cette échange culturelle, on échange beaucoup sur nos perceptions de la politique, l’économie et nos cultures respectives, au delà de la dimension professionnelle c’est très enrichissant.

représentation de l'équipe hwt d.o.o en mii nintendo

Cette situation m’amène à réfléchir à la temporalité des projets créatifs, thème qui me semble central ici. Comment concilier délais marketing et processus de création ? Comment s’adapter à un rythme de travail plus lent, tout en gardant une exigence professionnelle ? Ce décalage m’a forcé à repenser mon rapport au temps : j’ai appris à faire preuve de patience créative, à travailler dans un tempo plus fluide, sans pour autant baisser mon niveau d’exigence.

Ce stage m’enseigne déjà que le design graphique ne se limite pas aux contraintes d’un cahier des charges et des retours clients. Il s’inscrit dans une logique plus globale, stratégique, rythmée par des objectifs précis, mais aussi par une qualité de vie au travail qui favorise la réflexion. C’est peut-être cela, le vrai luxe professionnel : avoir du temps pour bien faire.

Quand le design transmet des valeurs

Je n’arrive pas à croire que presque quatre semaines de mon stage se soient déjà écoulées. L’expérience s’avère bien plus agréable et facile que je ne l’imaginais. Je m’entends très bien avec mon tuteur Giovanni, bien que je pense que le fait de travailler en binôme y contribue grandement.

Durant cette période, nous avons travaillé, en parallèle d’autres projets, sur son initiative personnelle : EXTRA. Il s’agit d’un kit d’outils visuels modulaires destiné aux programmes artistiques indépendants, aux espaces gérés par des artistes, aux associations, aux artistes individuels et aux collectifs, comprenant un kit d’affiches et un kit pour les réseaux sociaux.

L’idée est de fournir un instrument professionnel mais accessible, que différents collaborateurs au sein d’associations ou de collectifs pourraient utiliser directement, y compris ceux qui n’ont jamais abordé le design graphique. Nous avons veillé à ce que chaque élément soit expliqué et que les étapes d’utilisation des modèles soient claires et simples.

Page du PDF explicatif fourni avec le kit EXTRA

Même si ce travail n’est pas rémunéré pour Giovanni, nous y avons investi beaucoup de temps et d’efforts, car il représente avant tout une prise de position forte en faveur d’un design accessible à tous et constitue une excellente opportunité pour accroître sa visibilité et générer un trafic organique vers son site portfolio.

C'est précisément cela qui m'a fait penser que défendre ses convictions personnelles dans ses projets peut s'avérer bénéfique.

Dans une certaine mesure, en tant que graphiste, mes opinions influenceront toujours mon travail, mais Giovanni, par exemple, les transmet dans presque tous ses projets. Ce faisant, il se forge un nom et une reconnaissance. Il est donc logique que des personnes partageant ses principes de travail soient naturellement attirées vers lui et deviennent ensuite des clients avec lesquels il est beaucoup plus facile de collaborer qu’avec des personnes avec lesquelles on a des divergences de vues.

Et même le fait qu’il partage gratuitement ses créations attire des personnes qui n’ont peut-être pas les moyens de s’offrir les services d’un graphiste professionnel pour le moment, mais il y a de fortes chances qu’elles fassent appel à lui à l’avenir, ayant apprécié la qualité de son travail et le fait de l’avoir obtenu gratuitement.

En réalité, je trouve que c’est une approche du travail plutôt intéressante à laquelle je n’avais jamais pensé auparavant. Se dire à chaque fois que ce que l’on transmet dans un projet destiné à des personnes extérieures, potentiellement de futurs clients, sera inévitablement associé à soi en tant que graphiste. Et si ces personnes ne partagent pas certaines de vos opinions exprimées dans votre travail, elles choisiront de s’adresser à quelqu’un d’autre. Inversement, si les personnes qui vous contactent l’ont fait précisément parce qu’elles ont été sensibles à ce que vous transmettez, la collaboration et la communication seront beaucoup plus simples, car vous regardez dans la même direction. Et même si elles sont en désaccord sur certains points, il sera beaucoup plus facile de les convaincre des choix artistiques, par exemple.

Illustration : ma vision de la répartition des clients entre freelances

J’espère avoir l’occasion de voir le résultat de notre travail au cours des prochaines semaines de mon stage, car ce projet n’est pas encore terminé. Et à l’avenir, il serait intéressant de discuter avec Giovanni des clients qu’il a pu acquérir grâce à ce projet et de vérifier si ma théorie fonctionne vraiment dans le monde professionnel.

 Les plis du quotidien 

Je réalise mon stage chez Saïdath Ouabi, une designer pluridisciplinaire qui travaille entre design d’objet, de mode, architecture et graphisme. Depuis mon arrivée, je l’accompagne principalement sur la partie communication visuelle autour de son projet La Chaise Couture, une assise habillée de “robes” textiles, à la croisée du mobilier et de la mode. Je m’occupe de la notice d’utilisation, du packaging, ainsi que de la stratégie de communication (réseaux sociaux, newsletter…), tout en l’accompagnant ponctuellement sur des shootings photo ou des projets annexes, comme des visuels pour des marques de vêtements.

Croquis jupe en tulle

Ce qui m’a le plus étonnée au début du stage, c’est l’ambiance de travail : calme, chaleureuse et profondément humaine. On n’est que deux au bureau, et loin de l’image stressante que je me faisais d’un stage dans le design, tout est ici très fluide. Saïdath est attentive à mon bien-être, ne me met pas de pression inutile, respecte mes horaires et me rappelle souvent que je suis là pour apprendre. Elle me dit que l’entreprise ne repose pas sur moi, et que mes éventuelles erreurs feront partie de l’apprentissage. Cette bienveillance m’a vraiment surprise : je m’attendais à un univers tendu, exigeant, surtout en lien avec des marques de luxe. Et pourtant, malgré le sérieux des projets, la pression constante n’est pas présente.

Croquis de Saïdath et moi au bureau

Cette expérience m’a fait réfléchir à ma propre vision du travail. J’ai toujours eu tendance à associer efficacité à intensité, voire à épuisement. Ici, j’avance à mon rythme, dans un cadre structuré mais souple. Je me rends compte que l’on peut être engagée, productive, créative, sans sacrifier son équilibre. Cela m’a un peu troublée au début, car j’aime ce que je fais et j’ai naturellement envie de donner le maximum. Mais je commence à comprendre qu’il est aussi important d’apprendre à poser des limites, et à ne pas tout miser sur la performance.

Croquis de l’atelier où se déroule la partie textile

J’ai aussi été surprise par le dynamisme de son activité : je pensais qu’en freelance, le quotidien serait plus calme, moins chargé. Mais Saïdath multiplie les projets, les collaborations, les rencontres : réunions pour la Paris Design Week, rendez-vous avec Maison&Objet, l’Oréal, galléries parisiennes, échanges avec des stylistes ou des designers… Ça bouge beaucoup, et j’ai la chance de pouvoir assister à tout ça, souvent en coulisses. Cette diversité m’apprend énormément. Je touche à tout, je suis impliquée dans plusieurs tâches, et surtout, mes idées sont écoutées. Je ne me sens pas du tout cantonnée à un rôle d’exécutante : j’ai une réelle autonomie, tout en étant accompagnée. On fait des points réguliers, je propose, j’expérimente, et je me sens utile.

Stock des chaises (no spoil)

Ce stage me pousse à reconsidérer certains clichés sur le monde du travail, notamment dans les domaines créatifs. Il me montre qu’il est possible d’évoluer dans un cadre exigeant sans se sentir oppressée, de collaborer avec rigueur sans rigidité, et surtout, de construire une relation de confiance où chacun apprend de l’autre. J’en ressors motivée, inspirée, et un peu plus confiante dans ma capacité à trouver ma place dans ce milieu.

Expérience immersive au-delà du stage

Entre apprentissage professionnel et découverte culturelle

locaux

Pour des raisons de confidentialité, je ne peux pas divulguer les images des projets.

Cela fait presque 1 mois que je suis à Séoul, et 2 semaines que j’ai commencé mon stage chez Heaz. Mais avant d’être une expérience professionnelle, ce stage est avant tout une véritable aventure, c’est la découverte de Séoul, une ville qui me fascine depuis longtemps, plonger dans une culture nouvelle, avec des codes sociaux , un environnement et des habitudes de vie bien différentes de celles de Paris. Au fil des jours, j’ai pu expérimenter 2 réalités complémentaires de la Corée du Sud : d’un côté, celle de la Touriste, arpentant les lieux emblématiques de Séoul, échangeant avec des locaux, observant le train de vie ; et de l’autre, celle de la Stagiaire intégrée dans une entreprise coréenne, découvrant les dynamiques de travail, les méthodes et les attentes du milieu professionnel local. 

C’est une immersion totale, une découverte complète du pays, à la fois humaine, culturelle et professionnelle. 

Siège centrale , Gangnam

Qui ? Où ? Comment ? Quoi ?

Heaz est une entreprise de design et de branding / packaging basée à Séoul existant depuis plus de 20ans, spécialisée dans la création d’identités visuelles et de stratégies de marque innovantes. Elle collabore avec une variété de clients, allant d’entreprises locales aux grandes entreprises internationales.

l’entreprise à un siège central situé à Gangnam, c’est là où je travail, ainsi que 5 autres antennes à travers Séoul.

Une immersion surprenante dès le premier jour

Dès mon arrivée chez HEAZ, j’ai été étonnées par la rigueur et l’organisation. Le 1er jour, June (tutrice) m’a partagé un dossier rassemblant l’ensemble des projets en cours, chacun classé avec méthode : phases de création, échanges avec les clients, fichiers sources… Tout était à sa place. En parcourant en profondeur le dossier correspondant à l’équipe que j’allais rejoindre, j’ai eu accès à leur drive interne. Ce fut ma première surprise : la richesse des ressources disponibles, la clarté des sous-dossiers, les éléments récurrents dans les recherches graphiques, le type de fichiers utilisés (jpg, pdf, ai, psd…), et surtout, la transparence dans la communication avec les clients.

Des premières appréhensions… et beaucoup de questions

Face à cette structure impressionnante, je n’ai pas pu m’empêcher de ressentir une certaine appréhension. Je me suis demandé : aurai-je les compétences nécessaires ? Pourrai-je suivre le rythme d’une agence aussi expérimentée ? HEAZ fonctionne avec une hiérarchie bien définie et des rôles clairement établis, et ce depuis plus de 20 ans. Ce système bien structuré soulève des questions : comment trouver ma place sans être un poids ? Quelles limites sociales ne pas franchir dans un cadre aussi codifié (culture coréenne) ? Comment communiquer efficacement, surtout en contexte bilingue ?

Un premier projet stimulant : la collaboration pour Luvum

Recherches project Luvum’s Birthday

J’ai eu l’opportunité de participer à un projet pour la marque coréenne de cosmétiques Luvum, à l’occasion de leur 5e anniversaire. La marque a fait appel à HEAZ pour concevoir un kit destiné aux influenceurs. Nous étions quatre sur ce projet, chacune chargée de proposer une idée avec croquis, illustrations et références visuelles.

Et là, j’ai été véritablement embarquée au cœur de leurs habitudes de travail : malgré la barrière de la langue, tout s’est déroulé avec une étonnante fluidité, sans stress, et dans un climat très serein. J’ai été surprise par le temps qui nous était accordé pour réfléchir, ainsi que par la mise en place de briefs réguliers pour suivre l’avancement de chacune. J’avais beaucoup d’appréhensions au départ — c’était mon premier vrai projet en équipe dans un environnement aussi structuré — mais j’ai vite compris que leur fonctionnement, bien rôdé, rendait les choses à la fois efficaces et naturelles.

Après quelques jours de réflexion personnelle, nous avons présenté nos idées lors d’un brief collectif. Ce moment d’échange nous a permis de repérer des similitudes dans nos approches, et nous avons progressivement fusionné nos concepts pour n’en garder que deux, aboutis et cohérents. La marque a finalement retenu la deuxième proposition, et nous travaillons désormais à la production des éléments graphiques concrets.

Une cohérence graphique bluffante

Ce qui m’a particulièrement marquée dans ce premier projet, c’est le fait d’avoir eu, en amont, le temps d’explorer leur démarche de création, leurs codes graphiques, leurs mockups récurrents… Cela m’a permis de comprendre leur langage visuel et de m’y intégrer en respectant leur identité. On perçoit immédiatement, à travers les projets, qu’il s’agit des mêmes designers : une vraie cohérence se dégage dans tout ce qui est produit.

Une efficacité presque déconcertante

Ce qui m’a vraiment étonnée, c’est à quel point tout fonctionne de manière fluide chez HEAZ. Il y a plusieurs projets en parallèle, des deadlines à respecter, des équipes différentes… et pourtant, rien ne semble chaotique. Pas de stress visible, pas de tension, tout avance avec une impressionnante sérénité.

Je pense, selon moi, que c’est justement la culture coréenne qui influence ce bon fonctionnement. Il y a une vraie structure, une hiérarchie respectée, chacun sait exactement ce qu’il doit faire, et tout le monde avance dans la même direction. C’est hyper bien organisé, et on sent que cette rigueur est profondément ancrée dans leur manière de travailler. C’est cette culture du respect, du collectif, et de l’harmonie qui rend le travail aussi fluide — c’est vraiment bluffant à observer.

Marjane Yefsah

WeLoveJungle

J’entame ma 4ème semaine chez WeLoveGreen… et ma rencontre avec l’événementiel fût soudaine (pour ne pas dire brutale). Alors, ça peut paraître négatif quand je dis ça, mais en réalité ça me change entièrement de l’environnement que j’aurai pu expérimenter dans un studio graphique quelconque.

Dès le premier jour, on me présente l’équipe, le lieu etc…. Et PUIS, D’UN COUP D’UN SEUL, je vois la quantité de fichiers, d’échanges, de deadlines qui se trament derrière un aussi gros festival qu’est WeLoveGreen. Et c’est à ce moment précis que je me suis vue perdue au beau milieu d’une jungle professionnelle où tout semble s’enchaîner.

Je suis contente d’avoir un stage dans l’événementiel mais aussi d’en avoir déjà vécu un dans un studio graphique : cela peut me permettre de voir vraiment les différences entre les deux. Avant de rentrer chez WeLoveGreen, j’avais une image très floue de ce qu’était réellement l’événementiel et toute l’organisation et les échanges nécessaires. Un open space, 6 pièces de travail, beaucoup d’ordinateurs pour une bonne trentaine de personnes (sans compter la soixantaine d’autres personnes que je n’ai jamais rencontré). Et ceci pour 5 pôles principaux : Communication / Développement durable / Partenariat / Administration / Direction. Je fais partie du pôle communication où l’on est 4 graphistes, 2 responsables communication, 3 gérants des réseaux sociaux/newsletters. 

Donc autant dire que 3h après être arrivée pour la première fois, tout ça m’arrive en pleine tête… Je me suis directement dit que le temps d’adaptation allait être long. 

Illustration : comment j’ai vécu la première semaine

Les premières phrases que l’on m’a dit n’ont pas arrangé l’appréhension que j’avais : « Va falloir s’accrocher ! » « Ça va enchaîner ! »… En effet, pour ce qui est de notre pôle communication, on doit produire en quantité : une multitude d’affiches sous divers formats, newsletters, spot tv, réseaux sociaux, appli, et j’en passe. Je me dis que la quantité de supports à produire est censée pour l’ampleur du festival ainsi que pour sa promotion. Mais c’est surtout les deadlines qui m’ont interpellée :

BD : Un des premiers briefs du pôle communication…

En fait, j’ai vraiment cette impression que moi et les autres graphistes avons des missions très souvent dans l’urgence. La première fois que je m’en suis directement rendue compte, c’est le jour où je devais produire une vidéo J-50 pour Instagram. Laura me donne le brief à environ 14h :

Laura : « – Du coup c’est tout bon pour toi ? Hésite pas à me poser des questions si besoin.

Moi : – Oui ça marche, merci !

Laura – Par contre, c’est à rendre pour ce soir.

Moi : – ….. ah d’accord je savais pas. »

Puisque je m’occupe quasiment que de la partie réseaux sociaux (divers types de posts, réels Instagram, tiktok), il faut toujours être à jour sur ce que l’on va poster le jour même ou dans les jours à venir. Mais je me demande si cette notion « d’urgence » est récurrente dans le monde de l’événementiel ou si parfois ça n’atteint pas les limites d’une mauvaise communication ou d’anticipation. 

selection de quelques posts, réels sur lesquels j’ai été missionnée

Je pense que je pourrais répondre à cette question et avoir un meilleur recul d’ici les prochaines semaines à venir : quand le rythme s’accélérera vraiment.

Perdue dans le langage de la télévision

Avant ce stage, le monde de la télévision c’était flou, voire inexistant dans mon imaginaire. Un truc de vieux. Je ne connaissais ni les codes, ni le vocabulaire, encore moins les contraintes. Je consommais de l’image, mais sans jamais penser à ce qui l’encadrait. L’habillage, l’autopromo, les jingles, les idents, les BA, les bugs antenne… C’était juste du bruit de fond.

Et puis j’ai débarqué chez Motion Fan Club : une agence de design graphique basé à Paris, spécialisé dans l’identité visuelle en mouvement. L’agence conçoit des habillages pour des chaînes de télé, mais aussi pour des expos, des plateformes, des campagnes digitales ou culturelles. C’est un univers ultra-codé, mais très vivant. Ici, le design est dynamique, précis, souvent millimétré et c’est fascinant.

Les conditions de travail y sont particulièrement agréables : bienveillance, exigence et autonomie cohabitent sans conflit.

Moi je suis tombée direct dans le feu de l’action. On me briefe à la volée, je propose, j’essaie, je teste, je recommence. L’ambiance est fluide, et malgré mes appréhensions, mes idées sont prises au sérieux dès le départ. Je travail en collaboration avec le Directeur artistique sur des fichiers partagés en réseau : on est dans un échange constant. Et ce qui me plaît, c’est la création en continu avec la conception de systèmes graphiques et l’élaboration de plusieurs pistes.

On produit beaucoup, vite, parfois plusieurs projets en même temps, pour des clients très différents : Depuis le début de ce stage j’ai été amené a travailler sur une chaîne de sport d’Outre-mer qui veut se détacher de l’identité France TV, ainsi que sur une toute nouvelle chaîne d’info locale (Novo19) dérivé de ouest France qui s’installe suite au départ du groupe C8.

J’ai dû apprendre un nouveau vocabulaire, « le langage télé ». Une grammaire complète où chaque visuel est pensé comme un kit ultra structuré :

→ L’habillage antenne, c’est un logo animé, un claim, un univers sonore.

→ L’identité visuelle JT, ce sont des bugs, des bandeaux, des mentions éditables, du scroll, une horloge…

→ L’autopromo, ce sont les packshots, les bumpers, les annonces “ce soir” / “demain” déclinées pour toutes les plateformes.

Condensé des 3 formes de bases de l’habillage TV

→ Et chaque élément doit être décliné pour le digital, le replay, les réseaux sociaux.

Au début, tout ce vocabulaire me paraissait abstrait, un vrai charabia. Maintenant je commence à comprendre les attentes, les différences entre un teaser événementiel et un kit d’autopromotion. Je sais lire plus ou moins lire un brief, décoder les besoins. Et surtout, je découvre à quel point le client peut avoir des exigences visuelles précises : il veut du “cinéma”, du “blockbuster américain”, alors que l’agence essaie de maintenir une exigence graphique. Il faut donc apprendre à s’adapter, à négocier, à traduire une intention floue en image claire. À chaque fois, l’enjeu est de rester créatif sans perdre l’efficacité du message.

Un autre choc : les budgets. Parfois 200k€ pour un habillage d’antenne. Et l’usage de l’IA générative comme Midjourney pour certains visuelles animés peut être utilisés afin de réduire les coûts de tournages ou d’éviter des droits d’images ( exemple, images d’enfants )

Je ne peux malheureusement pas montrer de visuels pour l’instant, car tant que les projets ne sont pas finalisés et diffusés, ils restent confidentiels.

Pour conclure, je découvre un champ entier du design que je ne connaissais pas, avec ses règles et ses enjeux. C’est intense, rapide, plein de jargon, mais aussi hyper stimulant. Je vois mieux comment une chaîne de télé construit une identité, et ça me donne envie d’aller plus loin dans cette direction. Finalement, même si je viens d’un autre monde, je commence à parler leur langue.

Communiquer sans image

Voilà la fin de mon stage et je me rends compte que j’ai reçu de belles opportunités chaque semaine. Après avoir fait divers visuels pour la communication de Bolero et son image de marque, j’ai aussi pu réaliser des visuels pour des nouveaux compositeurs de musiques et artistes qui entrent sur la plateforme. En réalisant pleins de visuels avec des cas bien différents à chaque fois, je me rends compte de la complexité que représente une communication comme celle de mon entreprise. 

En effet, Bolero Music négocie rarement en direct avec les artistes, car beaucoup ne sont pas vraiment au courant qu’ils sont sur cette plateforme d’investissement. 

C’est rarement l’interprète qui gère ses droits car il n’est pas forcément formé à cela, mais il n’est aussi pas le seul à en posséder l’intégralité. 

Chaque artiste est entouré d’une équipe qui est généralement composée d’un compositeur, d’un parolier, et d’autres corps de métiers musicaux, mais aussi de son équipe de promotion (agent, producteur, maison de disque, …). 

Parmi toutes ces personnes, certaines mettent alors à disposition la partie de la musique dont ils possèdent la propriété intellectuelle afin d’avoir un retour sur investissement en le proposant sur des plateformes comme Boléro.

Dans la plupart des cas, les artistes comme JUL ou Alonzo, ne sont pas au courant que les personnes qui possèdent une partie de leurs droits les mettent en vente sur Bolero. 

Il est essentiel de clarifier que les droits que l’on nous vend ne concernent pas les visuels associés à la musique.  Les droits en question se limitent à la composition musicale et à ses enregistrements.  Ainsi, on doit pouvoir promouvoir cette musique indépendamment de l’image qui lui est déjà attribuée visuellement. Cela permet de différencier clairement les aspects légaux de la propriété intellectuelle liée à la musique de ceux liés à sa représentation visuelle.

Certes c’est complexe mais il en devient plus complexe pour nous de travailler sans les pochettes d’album ou titres et sans utiliser l’image des artistes. 

Mais pourquoi il l’utilisait jusqu’à aujourd’hui ? Parce que c’était le plus simple pour vendre et cela représentait l’artiste et la musique en question avec l’image commerciale qu’il avait déjà. Mais le souci c’est qu’ils n’avaient pas les droits pour le faire. Alors pour passer inaperçue, ils utilisaient une capture d’écran de Spotify pour utiliser l’excuse du libre accès et du “screenshot” pour ne pas être accusé de réutilisation d’un visuel.

Pour les sorties de la semaine, j’avais été accompagné les premières semaines pour réaliser ces visuels déjà mis en place, qui contenaient les covers officielles :

Alors on se questionne, comment représenter quelque chose qui n’est pas matériel ?  Comment représenter “une part dans la musique”? Je dois alors tenter de créer des visuels sans les covers et sans l’image de l’artiste.

Malgré cet exemple précis que je viens d’expliquer, il existe aussi d’autres cas concernant la création des visuels pour des droits mis en vente sur Boléro. 

Certains artistes mettent en vente eux-mêmes leurs parts, comme les rappeurs Riles, Médine et le DJ Agoria. Dans certains cas, comme pour Médine, il nous demande de faire un visuel afin de promouvoir sa musique quand elle sort, et d’autres pour le suivi des statistiques de ses sons postés sur Bolero. Dans ce cas précis, nous avons l’autorisation  d’utiliser la cover et l’image de l’artiste.

J’ai pu aussi travaillé avec Le Motif, producteur renommé dans le milieu du rap en tant que compositeurs. Je travaille pour lui sans connexion directe, mais j’ai réalisé des réels de promotion pour montrer que Le Motif mettait lui-même ses parts sur Boléro. J’utilise donc son image et devient garant de celle-ci pour l’artiste et pour Boléro. 

Avec ma maître de stage nous sommes ceux qui réalisons les visuels pour des artistes français très populaires, mais nous parlons au nom de Bolero, et Bolero ne parle pas à ces artistes, ce qui est parfois frustrant car nous n’avons aucun crédit. 

Je réalise qu’être designer graphique c’est aussi travaillé à 70% dans l’ombre. Des artistes, des marques…. 

Ce qui peut créer un sentiment de frustration car j’aurais aimé avoir des avis, des retours de certains artistes ou compositeurs afin de travailler plus directement pour eux. En tout cas, c’est ce que je souhaite faire plus tard. 

Entre artiste et employé

Après quelques semaines d’un enchaînement de divers boulots proposés non-stop par différentes entreprises, allant d’autres freelances à des multinationales, je commence à me questionner sur l’aspect plus artistique du travail.

Qu’en est-il réellement ? Est-ce qu’un freelance peut se permettre de jongler entre ses jobs pour les entreprises qui lui permettent de vivre et des projets artistiques qui ne lui rapportent rien ?

J’ai eu ma réponse assez vite. Pile au moment de mes questionnements, les appels de brief étaient beaucoup moins intenses, les briefs se faisaient plus rares et nos journées commençaient à se libérer.

En fait, Matthieu l’avait prévu. Chaque année, cette période de fin juin lui permet de travailler sur des projets artistiques. Passionné des astres et des planètes, il traduit sa vision d’un univers inconnu sur de multiples logiciels jusqu’à une réalisation finale créée par Draw Machine (un bras robotisé qui dessine des images vectorielles).

Je me rends compte alors que Matthieu (en plus des rendus à finir pour la semaine) passait ses week-ends à expérimenter, en prévision de cette période artistique, des effets qui pourraient être ajoutés sur ses tableaux. De la peinture à la 3D, Matthieu a tout envisagé pendant que moi, j’étais crevé de tout le boulot produit de la semaine.
J’ai compris qu’en tant que freelance, si tu veux créer quelque chose qui te plaît, il faut s’y donner à fond. En travaillant non-stop sur les espaces de temps libre au lieu de s’occuper à ne rien faire en regardant des vidéos ou autre, Matthieu a pu définir ce qu’il voulait créer pour ses prochains tests artistiques et comment m’y faire participer.

Nous avons donc passé les dernières semaines à expérimenter, des tags sur des murs illégaux au milieu de Clichy, de la recherche de plugins qui pourraient permettre une traduction des ombres de projets 3D en formes vectorielles, à la création d’espaces pour des meubles de son bureau.
Finalement, le plus important dans tout ce travail était l’aide que je lui apportais sur le choix des plugins et comment utiliser la Draw Machine. Il m’a fait apprendre l’utilisation de celle-ci grâce à de multiples tests 3D et vectoriels, et aussi avec des visioconférences entre ses amis qui utilisent la même machine.

Bref, les dernières semaines étaient beaucoup plus cool car libres. On ne savait pas trop, tous les deux, où on allait chaque jour. On avait tellement de possibilités grâce au travail de préparation de Matthieu les week-ends auparavant qu’on avait un choix illimité de projets artistiques à choisir et de questions à répondre.
La fin du stage et la dernière semaine étaient l’apogée de cette recherche créative autour de la Draw Machine, où on laisse juste la machine travailler à partir de tout ce qu’on a produit les deux dernières semaines, et nous, on regarde tout ce travail prendre vie devant nous. Matthieu a été un super chef de projet, m’a fait découvrir plein de choses, était toujours prêt à m’aider pour la création et des astuces sur les différents logiciels. 

Ce que j’ai appris à travers ce stage, c’est l’importance de la préparation du travail en tant que graphiste, l’importance aussi des contacts, étant donné que Matthieu ne fonctionne que grâce à des contacts (il n’a pas de portfolio, par exemple). Et aussi, le plus important est de faire ce qui nous fait plaisir. Il ne se force jamais dans un projet et quand le projet ne va pas, il le fait savoir aux clients, ce qui permet de créer une relation plus forte avec eux.

Et l’écologie dans tout ça ?

L’écologie est une valeur cruciale de notre époque, particulièrement pour les jeunes, qui en sont très conscients des enjeux environnementaux et jouent un rôle majeur dans le mouvement écologique mondial. 

Je me suis questionnée sur la place de l’écologie dans le théâtre et la communication, notamment lors de l’événement « Lumière… sur les pratiques amateurs », où j’ai dû imprimer entre 80 et 200 programmes de salle par soirée. À noter que c’est l’un des seuls événements dont les programmes de salle sont imprimés. 

Cela m’a amenée à me demander ce qu’ils deviennent après les spectacles : sont-ils lus, conservés, bien distribués ? 

Leur impression est justifiée par l’envie de garder une trace de la collaboration entre l’artiste (intervenant), le théâtre et eux-même, apportant de la fierté aux participants et à leurs proches. Cependant, ces impressions représentent un coût pour le théâtre et laissent souvent des surplus inutilisés. À l’issue de chaque spectacle, il reste une certaine quantité de documents, surtout quand on en imprime 100 pour 130 personnes de prévue, 2h avant la restitution. Il faut anticiper les spectateurs de dernières minutes, les désistements…

C’est bien compliqué de trouver l’équilibre entre le nombre de spectateurs et le nombre d’impression

En triant la réserve, nous avons jeté de nombreux dépliants et brochures imprimés à 3 000 exemplaires. Cette situation m’a fait réfléchir à l’importance de réduire les impressions inutiles.

Une partie de ces documents est conservée dans les archives pour garder une trace des productions passés. Heureusement, les documents non utilisés sont parfois récupérés par des professeurs pour les cours d’arts plastiques, leur offrant ainsi une seconde vie.

La solution la plus écologique et pratique est de mettre en ligne les programmes de salle. Toutefois, cela soulève des questions : les spectateurs sont-ils au courant de cette disponibilité en ligne ? Les habitués et amateurs de spectacle vivant le savent généralement, mais ce n’est pas toujours le cas pour tout le monde. 

Alors comment éviter le gaspillage ? 

Pour éviter le gaspillage, seuls les programmes de l’événement « Lumière… sur les pratiques amateurs » sont imprimés, les autres sont disponibles sur le site internet, ce qui permet de gérer les quantités, zéro traces de papier.

Depuis la saison 23/24, le théâtre n’imprime plus les programmes de salle pour éviter le gâchis et réduire les coûts d’impression. Cette transition vers le numérique est-elle visible et facile d’accès pour tous ? 

Et pour la saison 24/25, le théâtre prévoit de privilégier le numérique (écrans télé, vidéos, panneaux publicitaires animés) aux affiches fixes. Cela montre un certain désintérêt pour l’image fixe. 🥲

Il est crucial de penser à l’écologie. Pour moi, si l’impression est maintenue, il faut imprimer en petite quantité ou le strict essentiel et à la demande si nécessaire, surtout pour des événements particuliers comme Lumière, Immersion Danse, Électrochic, les cahiers pédagogiques, la brochure de saison et les dépliants mi-saison et d’exposition. Le reste peut être entièrement numérique car ce ne sont pas des temps fort !

Le passage au numérique pose également des questions concernant les spectateurs plus âgés, souvent attachés au papier. Le théâtre a mis en place des QR codes pour accéder facilement aux programmes de salle et au site internet. Cette solution semble bonne en théorie, mais en pratique, il faut la rendre plus visible et accessible, notamment pour les spectateurs plus âgés qui peuvent ne pas être à l’aise avec cette technologie.

QR Code

Il est important de trouver un équilibre entre numérique et imprimé pour satisfaire tous les publics sans en négliger aucun. Le numérique présente des avantages comme la réduction des impressions inutiles, mais il est essentiel de conserver une part d’imprimé pour maintenir une certaine matérialité et proximité avec le spectacle et le lieu, tout en veillant à limiter les quantités imprimées.

Trouver la bonne jauge, le bonne équilibre entre numérique et imprimé vis à vis des différents publics

Complice du mensonge

Une grande partie de la post-production réside dans l’art de tromper son public sans même que ce dernier ne puisse s’en rendre compte. L’idée est de parfaire l’illusion à un point tel qu’elle en devient la réalité, de transformer l’image pour la dénuer de toutes ses imperfections d’origine. Cependant cette image a su rapidement devenir la norme, et le mensonge a finalement réussi à prendre le pas sur le réel.
Ainsi ces visuels qui nous entourent à chaque instant de par les réseaux, les publicités ou encore la télévision et le cinéma, nous plongent dans une idée parfaite des choses, et par conséquent changent notre vision du monde et des gens. 

L’illusion face à la réalité d’une personne


Retouches et réalités se confondent alors et révèlent ainsi plusieurs questionnements au sein de la post-production.

Quel est le rôle de ceux qui sont dans les coulisses de cette tromperie ? Comment travailler dans un milieu où l’on modifie constamment la réalité ?

Cette position pose plusieurs questionnements au niveau de l’éthique et inquiète au sujet des plus naïfs. Durant ce stage j’ai su passer de victime de la post-production à son complice, tout en ayant pu faire évoluer mes réflexions à son sujet.

Aujourd’hui plus que jamais, nous vivons dans un environnement pollué par les médias et où, l’image nécessite la plupart du temps d’être parfaite pour vendre. Cependant cette perfection est tellement bien maîtrisée qu’elle paraît trop souvent naturelle, et c’est ici que le problème se pose : nous véhiculons une fausse réalité, et chaque imperfection devient alors sujet d’insécurité. Ce problème touche surtout les plus jeunes et les plus naïfs, mais il reste tout de même questionnable peu importe le public concerné. En effet, j’ai moi-même été victime de ces visuels, qui m’ont amenée à plusieurs reprises à douter de moi, de me poser des questions au sujet de mon image en comparaison de ces images parfaites. Et à la différence des images fixes, où l’on se doute assez facilement des retouches, l’envisager sur des vidéos est tout de suite plus compliqué. En effet, si l’on compte les 25 images par secondes, cela paraît trop fastidieux pour être retouché à la perfection, et nous mettons de côté la possibilité de retouches importantes concernant les vidéos. Cependant, j’ai su me glisser dans les coulisses de ce mensonge et en comprendre davantage les rouages : et ça fait PEUR. 

L’aveuglement de l’individu qui baigne dans un environnement médiatique trop retouché

En effet, le matériel actuel est si évolué que presque toutes les retouches sont envisageables, et ça, les clients sont bien au courant. J’ai vu passer un assez grand nombre de vidéos destinées à de grandes marques de luxe (dont je ne citerai pas le nom), pour dire que l’éthique ne fait pas toujours partie de leur vocabulaire. Changement de couleur de peau, de visage, de corps….c’est à se demander pourquoi l’égérie a été choisie si c’est au final pour la recomposer à ce point. Et derrière toutes ces modifications se cachent des techniciens de l’image, conscients de leur tromperie, ils n’ont pas le choix, l’amour de l’image l’emporte parfois sur l’éthique tant le challenge est séduisant. De plus, les marques tiennent à leur standing et quitte à braver certaines règles : tout doit être parfait. Cependant, tout ça représente un poids pour l’artiste derrière ces retouches, qu’il doit parfois trier, ajuster, il se doit aussi de proposer des alternatives pour éviter d’être en contradiction avec ses valeurs morales. De plus, il peut aussi rencontrer des difficultés à changer totalement le physique d’un mannequin, victime de son imperfection et ne pouvant rien redire sur son alter ego virtuel.

Le physique imparfait face à son alter ego virtuel, né de la post production

Ainsi, le technicien, a toutes les clés en main pour duper, il a en sa possession une arme puissante qui crée des réalités, au dépit des plusieurs conséquences sociales et éthiques qu’il engendre. Ainsi ce métier est aussi complexe au niveau technique qu’au niveau éthique, et bien qu’un sentiment de culpabilité peut souvent peser sur la conscience, le travail réalisé continue de faire rêver, et c’est bien connu : le rêve, c’est ce qui se vend le mieux.