Et maintenant, on fais quoi ? 

Alors que mon stage touche à sa fin, une nouvelle forme d’étonnement me vient à l’esprit. Non plus liée à la découverte d’un fonctionnement, d’une personne ou d’un environnement de travail, mais à la difficulté de quitter un cadre dans lequel je me suis sentie bien.


Ces dernières semaines, j’ai pris conscience à quel point ce stage a été plus qu’une simple “expérience professionnelle”.

Travailler aux côtés de Saïdath m’a permis de me situer dans un écosystème créatif où la polyvalence, l’écoute, et la fluidité des rôles forment une dynamique de travail vivante, humaine, et surtout, motivante.

Je termine ce stage avec une forme de gratitude rare. J’ai non seulement développé des compétences concrètes (graphisme, communication, suivi de projet, photographie, accompagnement en shooting, etc.) mais aussi rencontré des gens formidables et surtout acquis une manière de penser le travail autrement. Plus libre, plus sensible et plus humaine.

Ce qui m’étonne aujourd’hui, c’est l’intensité avec laquelle je me suis attachée à ce mode de travail. Une structure souple, une relation de confiance, une vision du design qui floute les frontières entre mode, objet, identité, et narration et une réelle volonté de s’améliorer ensemble. À la fin de mon stage Saïdath savait à quel point je m’intéresse au design floral en ce moment et m’a mis en relation avec une amie à elle, fondatrice de House of Prose, un studio floral dont j’admire le travail. Elle a fait aussi pensé à m’offrir des fleurs, un geste qui, mine de rien m’a beaucoup touché. Cette expérience me laisse une trace et me donne envie de continuer à évoluer dans des cadres qui me ressemblent, sans avoir à renier mon identité ni à rentrer dans un moule, comparé aux autres marques avec lesquelles j’ai eu un entretien pour le même poste. 

cr: House of Prose

Je crois que ce stage a nourri une forme de réconciliation entre mes aspirations personnelles et ce que je pensais que le “monde pro” attendait de moi. Je me suis longtemps préparée à “faire mes preuves”, à encaisser, à me suradapter. Mais ici, j’ai découvert que l’on peut avancer autrement. Qu’un regard bienveillant n’est pas un signe de faiblesse, mais une vraie force dans le processus de création.

Alors forcément, la question que je me pose maintenant, c’est comment retrouver un cadre aussi sain ? Est-ce que ce stage est une exception, ou un modèle vers lequel je peux tendre dans la suite de mon parcours ? 

Est-ce que je vais devoir choisir entre confort humain et ambition professionnelle ?

Je n’ai pas encore les réponses. Mais ce que je sais, c’est que je n’ai plus envie de me faire toute petite pour “mériter ma place”. Ce stage m’a montré qu’il était possible d’être prise au sérieux sans avoir à me durcir, que l’autonomie se construit mieux dans un cadre de confiance que sous la pression, et que le design commence souvent là où la relation humaine est solide.

Créer, c’est décider

Au fil des semaines, j’ai compris que la création s’accompagne surtout d’un acte moins visible mais fondamental : la décision.

Chaque projet auquel j’ai participé m’a confrontée à des choix esthétiques, techniques et/ou stratégiques mais toujours à prendre vite, et dans un cadre complexe.

Le meilleur exemple, c’est le chantier colossal du groupe M6. Suite au rachat et au regroupement de plusieurs chaînes (W9, 6ter, Gulli, Téva, RTL,ParisPremière etc.) dans une plateforme commune, M6+, il a fallu repenser une grande partie des logos, des noms et des cohérences visuelles entre les marques. On a dû modifier certains logos, (notamment trouver une nouvelle formalisation en 2D car la 3D n’est plus en phases avec les tendances graphiques ), adapter des univers très identifiés à un ensemble plus cohérent, mais aussi concevoir un nouveau logo pour “M6 Groupe”, qui rassemble toutes ces entités sans les faire se marcher dessus.

Tout cela sous deux contraintes fortes :

• un timing rapide pour valider, produire et livrer les premières versions

• une grande responsabilité : M6 est une marque puissante, et chaque ajustement a un impact large.

Même chose avec le projet du journal télévisé de la chaîne Nouvelle 19 (liée à Ouest France). Le brief : imaginer l’habillage complet de leur JT de l’identité visuelle au générique, en passant par les jingles, les animations d’antenne et la proposition de logo. Là encore, il a fallu trancher très vite : le travail se faisait en équipe, et devait être transmis rapidement aux monteurs / motion designer, pour que l’habillage prenne vie sans perte de temps. Choisir une typographie, valider une intention d’image ou un rythme de transition, ce n’était pas “une étape parmi d’autres” : c’était le cœur du travail.

J’ai aussi travaillé sur une future émission Canal+ portée par Antoine de Caunes, autour du cinéma, dans l’esprit du “Cercle”. Il a fallu concevoir une identité graphique déclinable pour tous les écrans plateau, jingles, transitions, générique. Là encore, créer une esthétique, c’est concevoir un système : une mécanique qui fonctionne visuellement, mais aussi facile à décliner pour les équipes internes. Et cela suppose de prendre rapidement les bonnes décisions sur les couleurs, les formes, les hiérarchies d’info, le ton, etc. pour que le motion designer puisse ensuite passer à l’animation dans la foulée.

Je pensais que décider en création signifiait souvent “couper” dans ses idées, renoncer. Mais j’ai appris que c’est l’inverse : décider, c’est clarifier. C’est aller à l’essentiel, dégager une intention forte, lisible, efficace.

C’est aussi une forme d’autonomie que je ne pensais pas avoir si tôt : j’ai été amenée à prendre des décisions graphiques qui avaient un vrai poids dans les projets, car il fallait que ça avance, que ce soit cohérent, et que ce soit beau.

Enfin, ce stage m’a aussi permis de comprendre que dans la création contemporaine, notamment dans le domaine de l’image animée ou du branding télé, la rapidité n’est pas l’ennemie de la qualité.

On peut créer vite et bien, à condition de savoir s’adapter, faire confiance à son œil, à son intuition, et à son équipe.

Loin de me brider, ces délais m’ont au contraire poussée à me recentrer sur ce qui fait sens. J’ai appris à faire des choix, à défendre des directions, à travailler plus efficacement, mais sans sacrifier ma créativité.

Créer, c’est décider et aujourd’hui, je me sens bien plus capable de le faire.

Apprendre autrement : le stage nous forme-t-il mieux que l’école ?

Pour cette dernière note, il me semblait intéressant de poser la fameuse question : le stage est-il plus formateur que l’école, ou nous apprend-il simplement différemment ?
Bien sûr, la réponse dépend de la qualité de l’enseignement et du stage. Ici, je parle avant tout de mon expérience et de ce qu’elle m’a apporté.

Ces trois derniers mois m’ont fait réaliser à quel point le stage et l’école n’enseignent pas de la même façon. Je ne dirais pas que l’un est “plus formateur” que l’autre, mais plutôt qu’ils se complètent et nous apprennent des choses différentes.

À l’école, on travaille souvent dans un cadre assez libre. On peut explorer, tenter des choses, chercher notre style, sans forcément penser à des contraintes externes. C’est une période d’expérimentation qui permet de se concentrer sur le fond et sur la créativité. Mais en stage, on entre dans une autre logique : il faut répondre à des attentes concrètes, respecter des délais, s’adapter à des demandes précises.

Ici, je me suis retrouvée face à des contraintes nouvelles : des chartes graphiques imposées, des logos à intégrer, des informations à hiérarchiser… Et même si ces règles limitent parfois la liberté créative, elles m’ont permis de mieux comprendre la réalité du métier. J’ai aussi dû reprendre des fichiers créés par d’autres graphistes. Ça m’a beaucoup intéressée de décortiquer leur travail : voir comment ils construisent leurs visuels, comprendre leur logique, et m’en inspirer pour améliorer mes propres méthodes.

Sauvez un graphiste, nommez vos calques

Travailler en équipe a aussi changé ma manière de réfléchir. Quand une idée venait d’un collègue, je devais trouver comment la réaliser techniquement. Parfois ça me poussait à sortir complètement de ma zone de confort et à apprendre de nouvelles techniques. C’est un apprentissage plus spontané, qui vient directement du besoin de résoudre un problème.

Un exemple concret : dans mon stage, Photoshop est très utilisé. Ce n’est pas un logiciel vers lequel je me tourne naturellement, mais ici j’ai dû m’y plonger. À force de pratique, j’ai compris ce qu’il pouvait m’apporter et j’ai gagné en confiance dessus.

La détresse

Au final, je ne dirais pas que le stage m’a appris “plus” que l’école, mais il m’a appris autrement. Là où l’école nous donne le temps d’explorer, le stage nous confronte aux réalités du métier : contraintes, travail en équipe, efficacité. C’est une expérience complémentaire qui m’a permis de progresser différemment, tout en me faisant réfléchir à ma façon de travailler.

L’après-festival pour repartir de plus belle

La nuit du 8-9juin : WeLoveGreen est fini. La dernière ligne droite fût mouvementée, chargée mais très satisfaisante dans le sens où j’ai pu réellement profiter de la concrétisation de tout le travail fourni avec mes tutrices graphistes ainsi que notre pôle communication. Mais je vais davantage parler de l’après.

On m’avait dit qu’après WeLoveGreen, nous allions travailler sur le prochain festival à venir : Peacock Society. Cette année, il s’agissait de la 14è édition de ce festival électro. Pour moi, le plus gros dans la préparation graphique de ce festival, c’était l’appréhension d’une nouvelle direction artistique. Après avoir eu la tête plongée pendant 2 mois dans la charte graphique de WLG, c’était plus compliqué de s’en extraire, repartir à zéro pour comprendre les codes du second festival.

Passage entre l’identité de WeLoveGreen à PeacockSociety

Et c’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai un peu ramé au début. Vers la fin de WLG, mes tutrices n’avaient plus vraiment de retour à faire puisque j’avais bien compris les principes graphiques, les associations de couleurs, de typos. En revanche pour Peacock, ce fut un retour à la case départ comme si je venais de commencer tout juste mon stage. J’avais l’impression d’avoir perdu tout ce que j’avais compris et mis en pratique pendant la période de WLG… C’est justement ce passage d’une identité à une autre qui m’a permis d’avoir davantage de réflexion sur ma manière de composer un visuel. En effet, avant de commencer ce stage, une de mes tutrices devait souvent me reprendre pour la composition, la hiérarchie d’informations que ce soit sur du print ou pour les réseaux. Puis à force d’avoir enchaîné les productions, je pense réellement que ma manière de représenter l’info, la composition et la structure d’un visuel s’est améliorée.

Moi qui compose (et galère) pour un bandeau de Libération

Cependant, même si j’en retiens un perfectionnement sur le côté technique, j’en retiens moins sur l’aspect créatif. En fait, grâce à l’ampleur moins conséquente du festival Peacock Society, nous travaillions beaucoup moins dans l’urgence. Ainsi, j’ai pu prendre pas mal de recul en ce qui concerne la partie « créative » du graphiste. En réalité, que ce soit Ariane, Laura ou moi, aucune de nous ne faisait réellement de la création à part entière. J’ai eu une prise de conscience un peu désolante qui s’est aussi affirmée après en avoir parlé avec mes tutrices : les graphistes ne produisent quasiment que de l’exécution qui répondent à une charte déjà établie par un graphite extérieur.

L’identité graphique de WLG a été réfléchie et conçue par Lysiane Bollenbach et Clément Vuillier. Pour celle de Peacock Society, il s’agit de Rémi Volclair. Les graphistes en interne ne répondent qu’à une liste de tâches où ils doivent suivre à la lettre les règles établies par les créateurs de l’identité des festivals. Ce manque de création se ressent de mon point de vue de stagiaire mais aussi de celui de mes tutrices. 

« Ce qui est dommage quand on est graphiste en interne, c’est qu’on nous donne pas assez les commandes sur la création… On se rend compte qu’on ne fait que de l’exécution d’affiches pour impression, remplir des templates pour les réseaux, etc. » – Laura, graphiste chez WLG depuis 2 ans.

Mais on peut se dire qu’il y a bien de la création pour de la vidéo (spots tv, réels instagram, pubs YouTube…) où le mouvement est créé/pensé par le graphiste : c’est enfin le moment où on peut jouer avec les codes graphiques !? Au final pas tant que ça… lorsqu’il y a un visuel très cool à faire, où il y a plus de création, du motion travaillé à produire, ce sont souvent des graphistes en free-lance que l’on appelle pour une plus courte durée, donc moins payé, pour une créa davantage conséquente, créative et surtout plus intéressante à réaliser. Beaucoup de choses passent entre les doigts des graphistes en interne, ce qui est, je trouve, pas mal frustrant. Ce qui explique maintenant pourquoi on me parlait de choses très cool à produire, dont je n’avais plus de nouvelles quelques jours plus tard.

Mais je dois bien conclure cette note d’intention par une note positive ! Je dirais sans aucun doute la relation qui s’est nouée et la solidarité au sein de mon équipe. C’est la chose qui m’a aussi étonné par rapport à mes anciens stages où l’atmosphère reste très professionnelle et pudique entre les employés… ici, c’était plus léger, amical et cela du probablement à cet univers de la musique jeune et convivial. Je pense que c’est notamment cette énergie professionnelle qui a fait vivre cette période de stage ainsi que mon expérience dans le monde de l’événementiel.

L’équipe entière !

Le travail de l’urgence

Maintenant que je me suis habitée à cette zone de travail de « l’urgence », j’ai pu davantage me questionner sur les différents facteurs qui provoquaient cette urgence constante pour les graphistes.

1/Tout passe par le graphisme

Bon, c’est vrai que ce titre paraît bête à dire comme ça. Mais We Love Green, ça représente les pôles Développement durable, Food, Communication, Partenaire… et quasiment tout ce que représente le travail de chacun des pôles, doit être communiqué, posté, imprimé, diffusé. Maintenant que je le dis, c’est vraiment évident. En fait, je m’en suis rendue compte à partir du moment où l’on [les personnes des différents pôles] venait nous voir pour nous annoncer l’arrivée d’un nouveau post, d’une signalétique, d’une affiche, ou alors de modifications etc. Ces derniers jours, j’ai reconnu le rôle du graphiste comme étant un des plus gros piliers d’un festival ou d’un événement quelconque. D’ailleurs, je me demande justement, si le graphiste ne serait pas assez reconnu par rapport à ce qu’il devrait l’être ?

Dans une agence de graphisme, où les employés graphistes est quasiment au même niveau les uns des autres, il y a en quelque sorte un point d’égalité entre tous. Mais pour une organisation aussi phénoménale qu’un festival… je me demande si le graphiste ne devient même pas un peu maître du bon déroulement du festival. Sans lui, pas de posts, pas d’affiches, pas de promotions. Il ne faut, bien sûr, pas mettre de côté les autres pôles gérant l’organisation et le développement du festival, cependant j’ai réellement ce ressenti qu’un festival ne tient qu’à un fil dont le graphiste à la (très grosse) responsabilité.

Trello des tâches à faire pour le pôle communication

Mais les choses que l’ont produit, ne sont que des tâches rangées dans un tableau. Tâches décidées et planifiées par les supérieurs, les divers pôles… jusque’à parfois vouloir aller un peu trop dans la quantité (mais avec toujours autant de qualité).

2/(Trop) viser la quantité

Êtes-vous pour un festival qui poste sur les réseaux sociaux des contenus intéressants, informatifs et diversifiés, mais 4-5 fois dans la semaine ? Ou alors plus pour un festival qui poste 6 fois par jour, mais qui se répète, qui vise des statistiques de likes, de vues et la régularité intense pour attirer encore et encore de potentiels intéressés ?

Question assez récente que je me suis posée lorsque j’ai remarqué la répétition de certains posts qui n’apportaient que peu d’intérêt pour le festival. Au début de mon stage, je voyais la quantité des contenus postés censée et réfléchie. Mais, plus on avance vers le festival, plus on enchaîne la création de posts pour viser toujours plus de likes… sans grand succès. Pourquoi ? Parce que d’un côté, il y a ceux qui veulent produire beaucoup en pensant faire monter les statistiques. Et de l’autre, ceux qui sont d’avis que cela rajoute du travail pour un contenu final qui n’apportera en réalité pas grand chose, et parfois même juste de la répétition inutile. De ce fait, je n’arrivais plus vraiment à me faire mon propre avis sur la raison du travail de l’urgence du graphiste…..Est-ce à cause de l’ampleur du festival ? Ou alors à cause des quantités de contenus qu’on nous demande de produire sans cesse pour le soir même ? Aucune de ces pistes ne répond à cette problématique de l’urgence. En réalité, je suis d’avis qu’il s’agit plutôt d’un principe d’effectif et surtout de l’appréhension de chacun des pôles.

3/Comprendre les besoins du graphiste

Je trouve que c’est davantage un point social que je souligne ici, mais il m’a frappé lors de ces derniers jours. D’une part, nous ne sommes que 3 graphistes (des fois 4 si Clément, un autre motion designer, est appelé en renfort pour une courte durée). Je me suis rendue compte bien assez tard que cela était trop peu. Mais pourquoi est-ce que je m’en suis rendue compte aussi tard ? Parce que le rythme ne cesse de s’accélérer et la présence de 3 graphistes est bien trop faible par rapport à l’ampleur de productions que demande un tel festival (et surtout en voyant l’échéance se rapprocher de plus en plus). Je peux désormais dire que ce n’est pas la quantité des tâches à faire le réel problème… c’est l’effectif de l’équipe graphisme. Et pourquoi ne pas avoir, ne serait-ce, qu’un graphiste fixe en plus ? L’argent. Payer moins pour produire en même quantité. Problématique qui se comprend d’un côté pour un festival qui gère une multitude de personnes derrière, d’équipements, et qui cherche un chiffre d’affaire conséquent… Mais faut-il uniquement se restreindre à la question d’un salaire en plus ou en moins, plutôt que de privilégier un travail peut-être très conséquent, mais mieux réparti ?

Diagramme représentant le ratio/la répartition entre les pôles

En plus de cela, j’irai même jusque’à dire « mieux comprendre le graphiste ». Le fait de travailler avec divers pôles complètement écartés du graphisme, il devient plus compliqué de faire comprendre nos besoins, le temps de travail nécessaire, et d’autres principe graphiques techniques … Vocabulaire que les non initiés du festival ont du mal à assimiler. Cette mauvaise appréhension du graphiste est entièrement normale car c’est l’organisation d’un festival qui nécessite pleins de postes, de rôles divergents. Cependant, certains peuvent croire que « ça se fait en 5min » ou encore que « l’on n’est pas assez rapide ». Mais est-ce qu’il s’agit juste d’un manque de communication ? D’un manque de compréhension ? D’une ignorance involontaire du travail du graphiste ? Je dirai que c’est un peu de tout.

Les graphistes, nous travaillons dans l’urgence constante pour satisfaire des objectifs de statistiques, des demandes imprévues, pour gérer les « priorités » de tout le monde. Travailler dans l’urgence à cause d’un manque d’effectif, du manque de communication et/ou de compréhension… pour mener à un festival ambitieux et exigeant.

La créativité au détriment de la communication ?

Au début de mon stage, je m’étais questionné sur le rapport entre le temps de production et la créativité. J’avais l’impression que je n’arrivais pas à réaliser des projets graphiques qui me plaisaient vraiment, ou qui ne se restreignaient pas graphiquement et créativement

Aujourd'hui, ce point de vue a évolué, notamment suite à la réalisation d’un kakémono qui m’a permis de voir les choses autrement.

En effet, je devais réaliser un kakemono que m’avait demandé une cheffe produit qui allait se rendre à un congrès. Elle me fait pour cela un petit brief sur ce qu’elle veut ou non en me précisant bien que le dernier visuel (fait par mon tuteur en plus) n’était pas à son goût et que je devais produire quelque chose de “moderne” et que l’ancien n’allait pas du tout. J’avais “carte blanche” (selon ses mots) avec quand même une typographie imposée, des dispositions de texte bien précises, etc. 

Kakémono précédent

Après ma v1, s’en sont suivi des va-et-vient de modifications de sa part et de celle de mon tuteur sur la typographie, les visuels, la disposition des éléments, je me sentais moins maître de mon fichier…  

Kakémono v1
Kakémono final

Quand j’essayais d’exprimer mon avis défendu, il n’était pas pris en compte. Finalement le kakémono ressemblait à celui d’avant…

Il y a eu aussi de nombreux mails afin qu’il soit validé par le patron de l’entreprise, qui n’a, au final, pas voulu du kakemono car il ne correspondait pas à sa vision pour le congrès. En effet, la cheffe produit m’avait lancé dans la réalisation d’un projet qui n’avait pas été validé… 

J’ai donc à ce moment-là compris que mon travail était passé d’un point à un autre et que ce que je produisais n’était simplement plus mon travail mais celui de ceux qui m'entouraient, me conseillant ce que je devais faire. Ce que je produis doit non seulement plaire à l’employé qui me le demande, mais aussi à ceux qui reçoivent le mail et au patron de l’entreprise. 

Ainsi, le fait de communiquer étroitement avec “le client” qui est ici, le patron (même s’il ne prend connaissance du projet qu’à la fin pour la validation), déformait mon travail pour convenir au goût de chacun.

Mon expérience

Mon sentiment est que les employés ne comprennent pas vraiment le métier de designer graphique et que pour eux on a souvent un statut d’exécutant qui, même si l’on peut émettre notre point de vue grâce à nos connaissances et notre culture, ne sera que rarement pris en compte. D’un côté il est vrai que l’important est de plaire au client, qu’il soit satisfait, mais si à la fin du projet le designer graphique n’a pas réussi à être écouté et à être maître de son travail, c’est forcément frustrant. 

Au final, je me rends compte que mes créations sont limitées, pas seulement à cause du temps qu’on me donne pour les faire, mais surtout à cause du contexte dans lequel je travaille. Le manque de communication, le fait que le métier de designer graphique est mal compris, et l’influence de ceux qui m’entourent finissent par freiner mon processus créatif.

J’ai aussi le sentiment que l’entreprise n’est pas vraiment familiarisée à des visuels nouveaux ou différents. Les équipes ont pris l’habitude de voir et de valider un seul type de graphisme, sûrement parce qu’il a toujours “fonctionné”. Et comme ça va plus vite à valider, personne ne prend vraiment le risque de valider autre chose. 

Il y a une vraie peur du changement. Tout ce qui sort un peu du cadre habituel est vite perçu comme compliqué, parce qu’on sait que ça va prendre plus de temps à faire valider, qu’il faudra plus d’échanges, plus de retours. Et ce temps, on ne l’a pas toujours.

Mais justement, c’est sur ce point que j’ai envie de faire changer les choses ou au moins exposer plus mon point de vue: on m’a demandé d’apporter quelque chose de neuf, de plus moderne, de nouveau pour les visuels des promos imprimés et c’est ce que je vais essayer de proposer…
Début de proposition pour le dépliant de promotion de l’année 2026

Peut-on encore faire preuve de créativité dans un univers déjà normé

Au fil de ce deuxième mois, j’ai participé à des projets très différents : l’habillage de France TV Outre-mer, la conception de modèles pour les réseaux sociaux des Éditions de Minuit (l’une des plus anciennes maisons d’édition françaises, fondée en 1941), mais aussi à la création d’images plus “pures” pour des événements comme Wimbledon ou les 90 ans de la Vuelta.

 À chaque fois, mon rôle n’a pas été de tout inventer, mais de concevoir au sein d’un univers déjà balisé, d’un système déjà en place. Et cette contrainte, loin d’être un frein, m’a permis de comprendre ce que signifie réellement designer dans des contextes contraints. 

Pour les 90 ans de la Vuelta, célèbre tour cycliste espagnol, j’ai dû composer à partir d’un univers d’images existantes (banques comme Getty). Le défi n’était pas de tout créer, mais de transformer ces éléments en visuels forts, cohérents et impactants. Incrustation de personnages dans des paysages, composition, jeu de couleurs : tout devait faire sens. J’ai beaucoup appris en gestion de fichiers Photoshop, en rigueur sur les formats et les droits, mais aussi en regard critique : donner une intention visuelle forte même sans être dans une “création pure”.

Je ne peux pas encore montrer mes visuels, car la Vuelta n’a pas officiellement communiqué sur ses 90 ans : voici donc un exemple réalisé par l’agence lors de l’édition précédente.

Même logique pour Wimbledon. Pour l’édition 2023, le concept visuel “Be Wild” avait été choisi pour traduire une vision plus intense, sauvage et passionnée du tennis. J’ai décliné plusieurs propositions dans cet esprit, en pensant toujours à leur adaptabilité selon les formats (stories, affiches, bannières, etc.). Ces projets m’ont aussi appris à structurer mes fichiers de travail pour qu’ils puissent être partagés facilement au sein de l’équipe : nommer les calques proprement, décliner les formats, créer des gabarits pour un usage collectif. Cette rigueur, que je connaissais peu avant, est devenue un outil essentiel pour travailler en agence.

visuels type d’événements sportifs que l’agence a produit

Sur le projet France TV Outre-mer, j’ai eu encore plus de responsabilités. Aujourd’hui, j’en suis à l’étape de déclinaison : chaque discipline sportive doit avoir son identité dans un ensemble cohérent. Le cadre est strict et je dois respecter les codes de France TV en termes de composition, couleurs, typographies. Cette hiérarchisation visuelle demande un travail de réflexion précis : comment garder une cohérence d’ensemble tout en différenciant chaque discipline ? Comment équilibrer le jeu graphique avec les contraintes d’un habillage télévisuel ? C’est un travail de conception stratégique autant que d’exécution rigoureuse.

Je ne peux pas montrer de visuels pour le moment alors voici l’habillage de France TV Sport. Il s’agira du même principe, mais avec un système graphique que j’ai conçu, différent des cercles concentriques et des couleurs habituelles, tout en respectant la charte de France TV.

habillage de france tv sport

Pour l’appel d’offre de Novo 19, bien que le projet n’ait pas été retenu, cela a été l’un des plus gros projets sur lequel j’ai travaillé. Il comportait une vraie phase de conception d’un système visuel, choix typographiques, couleurs, de motion, choix de musique…mais aussi une importante part d’exécution cadrée. Il s’agissait de produire un document client complet, une sorte de “brand book” en PDF rassemblant toutes les briques de l’univers graphique : de l’autopromo au motion, en passant par les règles d’usages.

J’ai aussi pu y perfectionner mon usage des IA génératives comme Midjourney ou Runway, dans un cadre de production d’images qui dépasse la phase de création classique. J’ai contribué à écrire des prompts et des scripts pour générer des visuels ou simuler des plans avant tournage. Cette méthode nous a permis de gagner du temps, de mieux faire comprendre notre vision aux clients et de tester plusieurs directions créatives sans passer par une phase de prototypage longue.

Enfin, les Éditions de Minuit m’ont permis de changer totalement d’univers. Cette maison historique fondée en 1942, connue pour son catalogue littéraire exigeant (Beckett, Duras, Echenoz…), travaille aujourd’hui son image sur les réseaux sociaux. À partir de la charte déjà établie par l’agence, j’ai conçu des templates de posts, que la maison pourra ensuite décliner en autonomie. Là encore, l’enjeu était de réduire la place du texte pour mettre en valeur le visuel, tout en respectant une grille très stricte.

Ce mois-ci, j’ai appris que le design ne commence pas toujours avec une page blanche. Il s’agit souvent d’interpréter, d’ajuster, d’amplifier. Travailler à partir de cadres définis m’a donné des outils pour affirmer mon regard, affiner ma précision, et donner du sens – même quand on ne crée pas tout, on conçoit toujours.

 La bienveillance peut-elle rimer avec exigence ? 

Lorsque j’ai commencé mon stage chez Saïdath, j’étais prête à m’adapter à un univers que j’imaginais intense, voire stressant. Je m’étais préparée à affronter la pression des délais, la rigueur d’un univers créatif en lien avec des marques de luxe, et une certaine distance professionnelle. Ce à quoi je ne m’attendais pas, c’est à trouver un cadre de travail profondément bienveillant et pourtant, aussi exigeant.

L’étonnement est venu de là : comment un tel équilibre est-il possible ? Comment concilier attention portée à l’humain et niveau d’exigence élevé ?

Dès les premiers jours, j’ai été frappée par la manière dont Saïdath encadre le travail : de façon précise, impliquée, mais toujours avec douceur. Elle prend le temps d’expliquer, reformule si nécessaire, valorise les idées, et surtout : ne dramatise pas l’erreur. Le mot « apprendre » revient souvent dans ses phrases, au même titre que « expérimenter ».

Mon cerveau qui tabasse un préjugé

Pourtant, derrière cette souplesse apparente, le rythme de travail est soutenu. Les projets s’enchaînent, les objectifs sont clairs, les délais respectés, les productions rigoureuses, il y a tellement de choses dont j’aimerai vous parler ici mais malheureusement ce n’est pas encore sorti donc il faudra attendre un peu. Ce que je peux dire en revanche c’est que je travaille sur la Paris Design Week et je m’occupe avec Saïdath de toute la partie recherche, DA et c’est à la fois dingue et en même temps je ressens une certaine exigence qui est attendu dans mon travail. 

« J’ai envie de faire quelque chose de grand » 

Saïdath

En temps normal je pars souvent dans tous les sens niveau projet j’ai beaucoup d’idée mais pas les moyens pour les réaliser. Sauf que là j’ai le problème inverse je peux proposer ce que je veux mais je me limite dans mes propositions par peur de manquer de moyen, alors que c’est possible ! C’est un peu marrant. 

Moi totalement pas à ma place chez Maison & Objet

Cela m’a obligée à reconsidérer l’image que j’avais d’un environnement professionnel « sérieux ». Je croyais que l’exigence devait forcément se manifester par la dureté, la distance, voire une certaine forme de pression comme je peux le voir quand elle est en réunion chez l’Oréal. Sauf que ici, l’exigence est présente, mais elle est intégrée à une démarche pédagogique et collaborative. Elle n’écrase pas, elle élève.

Et cela change beaucoup de choses. Parce que je me sens en confiance, je m’autorise à proposer, à tester, à poser des questions. Je n’ai pas peur de ne pas savoir. 

Schéma de ce qu’il se passe pendant un projet

Et paradoxalement, c’est peut-être dans ce cadre détendu que je me sens le plus investie. La bienveillance ne dilue pas la rigueur : elle crée les conditions pour que je sois plus autonome, plus concentrée, plus créative. Elle m’encourage à prendre des initiatives, mais m’offre aussi le droit à l’imperfection.

Cette approche m’interroge sur ma propre vision du travail : est-ce que j’ai intégré malgré moi l’idée que performance et souffrance doivent aller de pair ? Que pour être crédible, il faut forcément se surpasser au risque de se brûler ? Ce stage me montre qu’il existe d’autres modèles, plus équilibrés, plus respectueux. Et qu’ils ne sont pas moins efficaces.

En somme, mon étonnement ne vient pas tant de la bienveillance en elle-même, mais de sa coexistence avec une exigence réelle. Le monde du travail peut être un espace d’exigence sans être un lieu de tension. Et c’est peut-être cette nuance-là que je retiendrai le plus.

être son propre client ?

Bonjour à tous, ici Amira en direct du mois de juin, bientôt deux mois de stage !? Le temps passe si vite … 🤯

Avant tout, petite précision : vous ne trouverez pas ma précédente note d’étonnement. J’y avais sans le savoir glissé quelques informations confidentielles. Pour les mêmes raisons, je ne partagerai pas de visuels graphiques / projets dans celle-ci

Un nouveau lieu :

L’agence vient juste de déménager dans de nouveaux locaux. Même si je suis ici depuis peu, j’ai tout de même ressenti que ce changement avait une symbolique importante : elle occupait ses anciens bureaux depuis quelques années, et ce déménagement marque une nouvelle étape, une forme d’évolution.

Un déménagement peut paraître anecdotique mais d’un point de vue extérieur, cela donne l’impression que l’agence grandit, qu’elle se donne les moyens de se projeter vers d’autres perspectives. Le nouvel espace est davantage en open space, ce qui permettra de s’ouvrir à de nouvelles possibilités, j’ai senti que l’équipe était enthousiaste pour ce nouvel espace et les futurs projets de Grow — organiser des événements, accueillir des partenaires, mieux collaborer….

voici quelques images de l’espace

Une équipe complémentaire :

Ce que je remarque au quotidien c’est aussi la dynamique de l’équipe, il y a un esprit de “petite famille”, tout le monde a ses points forts et les met au service du collectif et donc tout le monde se complète bien.

J’ai eu l’occasion de créer des visuels en étant commanditée par la majorité de l’équipe alors j’ai remarqué que chacun a également sa manière de travailler et de communiquer. Parfois on me briefe par écrit, souvent la plupart sont plus à l’aise à l’oral.

Cela me permet d’apprendre à décoder les attentes, à reformuler, à clarifier —.

Mes apprentissages :

Comment trouver un équilibre entre rapidité et exigence graphique ?

J’ai également gagné en rapidité. Il peut arriver qu’on me demande de réaliser certains visuels dans l’urgence, mais pour autant je ne ressens pas de pression particulière. C’est surtout à moi d’organiser mes tâches. Tout ça m’a aussi permis de mieux estimer le temps nécessaire à la réalisation d’un visuel, ce dont j’avais moins la notion auparavant.

J’assimile mieux certains codes de la communication visuelle : l’importance de l’impact, des repères visuels clairs, le ciblage, surtout sur les réseaux sociaux. Même si de prime abord l’image de marque / com autour d’une marque n’est pas un secteur qui m’intéresse particulièrement, je me rends compte que c’est un champ dans lequel tout designer a à apprendre.

Comment mieux communiquer sur mon propre travail ?

Un point que je trouve intéressant chez Grow, c’est que l’agence communique pour ses clients, mais aussi pour elle-même : elle alimente son compte Instagram, développe du merch, soigne son image, son réseau, etc. En fait, elle est aussi, quelque part, son propre client.

Un membre de l’équipe a réaliser cette fresque dans le sas d’entrée des nouveaux locaux, ce visuel montre bien la volonté de l’agence d’affirmer son identité et de mettre en avant son image.

Au-delà de l’entité agence, c’est aussi quelque chose qui s’applique à l’échelle individuelle. Ces réflexions m’ont amenée à penser comment je pouvais également mieux communiquer sur mon travail, dans la continuité des réflexions menées autour de l’identité visuelle de la DN2, avec un peu plus de distance et un point de vue plus extérieur.

WeLoveJungle

J’entame ma 4ème semaine chez WeLoveGreen… et ma rencontre avec l’événementiel fût soudaine (pour ne pas dire brutale). Alors, ça peut paraître négatif quand je dis ça, mais en réalité ça me change entièrement de l’environnement que j’aurai pu expérimenter dans un studio graphique quelconque.

Dès le premier jour, on me présente l’équipe, le lieu etc…. Et PUIS, D’UN COUP D’UN SEUL, je vois la quantité de fichiers, d’échanges, de deadlines qui se trament derrière un aussi gros festival qu’est WeLoveGreen. Et c’est à ce moment précis que je me suis vue perdue au beau milieu d’une jungle professionnelle où tout semble s’enchaîner.

Je suis contente d’avoir un stage dans l’événementiel mais aussi d’en avoir déjà vécu un dans un studio graphique : cela peut me permettre de voir vraiment les différences entre les deux. Avant de rentrer chez WeLoveGreen, j’avais une image très floue de ce qu’était réellement l’événementiel et toute l’organisation et les échanges nécessaires. Un open space, 6 pièces de travail, beaucoup d’ordinateurs pour une bonne trentaine de personnes (sans compter la soixantaine d’autres personnes que je n’ai jamais rencontré). Et ceci pour 5 pôles principaux : Communication / Développement durable / Partenariat / Administration / Direction. Je fais partie du pôle communication où l’on est 4 graphistes, 2 responsables communication, 3 gérants des réseaux sociaux/newsletters. 

Donc autant dire que 3h après être arrivée pour la première fois, tout ça m’arrive en pleine tête… Je me suis directement dit que le temps d’adaptation allait être long. 

Illustration : comment j’ai vécu la première semaine

Les premières phrases que l’on m’a dit n’ont pas arrangé l’appréhension que j’avais : « Va falloir s’accrocher ! » « Ça va enchaîner ! »… En effet, pour ce qui est de notre pôle communication, on doit produire en quantité : une multitude d’affiches sous divers formats, newsletters, spot tv, réseaux sociaux, appli, et j’en passe. Je me dis que la quantité de supports à produire est censée pour l’ampleur du festival ainsi que pour sa promotion. Mais c’est surtout les deadlines qui m’ont interpellée :

BD : Un des premiers briefs du pôle communication…

En fait, j’ai vraiment cette impression que moi et les autres graphistes avons des missions très souvent dans l’urgence. La première fois que je m’en suis directement rendue compte, c’est le jour où je devais produire une vidéo J-50 pour Instagram. Laura me donne le brief à environ 14h :

Laura : « – Du coup c’est tout bon pour toi ? Hésite pas à me poser des questions si besoin.

Moi : – Oui ça marche, merci !

Laura – Par contre, c’est à rendre pour ce soir.

Moi : – ….. ah d’accord je savais pas. »

Puisque je m’occupe quasiment que de la partie réseaux sociaux (divers types de posts, réels Instagram, tiktok), il faut toujours être à jour sur ce que l’on va poster le jour même ou dans les jours à venir. Mais je me demande si cette notion « d’urgence » est récurrente dans le monde de l’événementiel ou si parfois ça n’atteint pas les limites d’une mauvaise communication ou d’anticipation. 

selection de quelques posts, réels sur lesquels j’ai été missionnée

Je pense que je pourrais répondre à cette question et avoir un meilleur recul d’ici les prochaines semaines à venir : quand le rythme s’accélérera vraiment.