Première semaine de stage chez Atalia : me voilà plongé dans un environnement professionnel et ludique. Et malgré sa proximité avec l’univers si divertissant des jeux de société, Atalia me surprend par son contraste apparent.
Dès mon arrivée, j’ai été frappé par l’atmosphère singulière régnant dans les locaux de l’entreprise. Contrairement à l’image que je m’étais imaginé d’un tel environnement, où la communication et le partage sont au cœur des échanges, je me suis retrouvé dans un espace restreint, en compagnie uniquement du gérant de l’entreprise. Des murs blancs, quelques jeux accrochés au mur et deux bureaux face à face. La sensation de proximité que l’on associe souvent aux jeux de société s’est ainsi trouvée quelque peu altérée. Cette surprise s’est ensuite amplifiée à mesure que je découvrais les méthodes de communication utilisées au sein de l’entreprise, principalement basées sur des outils tels que Skype. Cette dématérialisation des échanges, bien que cohérente avec les réalités du monde professionnel contemporain, m’a semblé éloignée de l’interaction directe et conviviale que je m’étais imaginé.
Cependant, l’étonnement le plus saisissant est venu de l’autonomie dont j’ai bénéficié dès les premiers jours de mon stage. Bien que des tâches précises et des objectifs concrets me soient assignés, j’ai été frappé par la liberté qui m’a été accordée dans la manière de les aborder et de les réaliser. Contrairement à mes attentes, où je pensais être encadré de manière plus étroite, j’ai été confronté à la nécessité de prendre des décisions par moi-même.
Je tiens également à noter que les projets qui me sont confiés sont orientés vers la communication des produits et les échanges entre distributeurs, plutôt que sur les jeux en eux-mêmes. Bien que cela puisse différer de mes attentes, je trouve néanmoins ces missions très intéressantes. Elles me permettent d’explorer l’univers ludique sous un angle différent, tout en exigeant un travail de réinvestissement des chartes graphiques des jeux, ce qui représente un certain défi pour moi.
Il est évident que l’entrée dans le monde professionnel après des années d’école est surprenante. Pas tant par les méthodes et les protocoles de travail que par les habitudes. C’est troublant de se retrouver dans des locaux en banlieue parisienne, sans avoir à attendre les horaires d’ouverture ou à débuter sa pause déjeuner à une heure précise. Le simple fait de déroger à la routine qui s’était installée depuis le début du DNMADE me stimule au plus haut point.
lieu de tournage pour les présentations des jeux en vidéo
J’ai hâte de voir ce que qu’Atalia me réserve pour les prochaines semaines !
Ça y est, mon stage chez Plastac touche à sa fin et il est temps pour moi de faire le bilan de ces enseignements et de continuer ma réflexion sur le monde professionnel et ses spécificités. En écrivant cela, je me dis que c’est aussi le moment pour résumer tout ce que j’ai fait au studio pendant trois mois et surtout en réalité tout ce que je n’ai pas fait, je m’explique. En effet, une notion complètement différente du travail plus scolaire est rentrée en jeu, LE TEMPS, et oui cela peut paraitre anecdotique, mais 3 mois, c’est long et la fois tellement court, notamment dans les domaines de la signalétique et les nombreux acteurs de ces projets (clients, architectes, scénographe, éclairagiste…) J’en suis rapidement arrivé à une conclusion plutôt frustrante “aucun projet sur lequel j’ai travaillé n’a vu le jour.
Alors oui, c’est vrai, la période n’est pas idéale et pourtant, c’est à ce moment-là que les projets avance le plus pour se lancer, en septembre, octobre et novembre, mais avant d’arriver, je pensais prendre en cours de route des projets et voir leur lancement avant l’été, mais non.
Pour rendre un peu plus concret ce que je raconte, une petite frise chronologique pourrait aider parce que oui, la temporalité est particulière en studio, d’autant plus lorsque que l’on travaille avec beaucoup de collaborateurs. Voici plus ou moins les projets sur lesquelles j’ai travaillé pendant 3 mois avec des lancements en septembre au plus tôt sinon jusqu’au 1 semestre 2025 pour le plus tard (très décourageant) :/
Jalons de projets jusqu’en 2025…
D’autre part, je l’ai déjà évoqué dans ma précédente note, mais le métier de designer graphique, plus particulièrement en signalétique, est vraiment trop souvent relégué au second plan et devient presque minoritaire dans le projet de manière général.
Fanny dit “les architectes sont des designers graphiques frustrés” et elle n’a pas tort pour reprendre un des projet sur lequel j’ai le plus travaillé, la réhabilitation de la friche Mellinet à Nantes, j’ai passé environ deux semaines à m’occuper de la signalétique, directionnelle et récapitulatifs étages pour que les architectes remettent en cause toute la partie graphique du lieu (tache qui ne leur est pas attribué). L’idée était de faire du réemploi dans cette friche à partir de carreau coloré extrait sur place puis sérigraphié et d’imaginé aussi un lieu vivant, coloré à l’image de ses utilisateurs, des associations de danse, musique, arts visuels…
Mur d’accueilExpérimentationsBar d’accueilAperçu de quelques éléments que j’ai réalisés
Les retours Titan :/Mur d’accueil au finalBar d’accueil final (sans careaux)Vues 3D par Titan
Ses retours en arrière et “conflits” avec les architectes sont compliqué à gérer lorsque que l’on fait de la cocréation et interroge la vision qu’ont les gens du design graphique et de la signalétique, du point de vue des architectes la signalétique se résume à du Spassky et une flèche en bout de ligne. De manière plus générale, ce projet a bien montré la difficulté de cocréer en signalétique et l’enjeu de défendre son graphisme face à des personnes qui ne viennent pas du milieu.
Bon, je vais tout de même finir par des bonnes notes. En effet, c’est ce qu’il y a prédominé tout le stage, j’ai énormément appris auprès d’Adrien, Fanny et Romain dans des domaines dans lesquels, j’avais des aprioris (signalétique, exposition, motion…). J’ai bien rempli mon lexique de mots complexes et petites expressions Plastac et j’ai surtout pris en confiance au fil de stage jusqu’à me retrouver à travailler tout seul sur l’exposition Formula Bula (programme, signalétique, panneaux d’exposition, mockups, chiffrage…) tout ce que je souhaitais du stage, apprendre, découvrir et montrer qu’on peut me faire confiance peu importe la tache !
Mardi, j’arrive à l’agence pour le début de mon stage à Cake design Agency !
L’agence n’est pas très grande, elle est composée tout d’abord du directeur de création et créateur de Cake design, Thibaut, il supervise tous nos travaux. Nous sommes 8 créatifs, il y a aussi un commercial et une comptable. On travaille dans des pièces séparées côte à côte, je suis installée aux côtés de Camille, Julia et Anselme. Dans l’autre pièce où sont installés le reste des créatifs se trouve Jessica, ma tutrice, Vincent, Hélène et Tess.
Je découvre comment fonctionne l’agence et bien sûr son serveur de travail ! le travail se fait directement sur les fichiers source, aucune copie sur le bureau de notre ordinateur n’est faite. Il est d’ailleurs très bien rangé et c’est vraiment très pratique et beaucoup plus rapide pour travailler à plusieurs sur les projets.
Serveur de l’agence
Le premier projet auquel j’ai pu participer a été pour les Domaines de Chabran, des gîtes hauts de gamme. Julia qui travaille sur ce projet m’a chargé de refaire les manuels d’utilisation pour 3 gîtes après un retour client où ils ont décidé de changer complètement tous les textes (ce qui fait recommencer toute la mise en page qu’elle avait pu faire). J’ai donc 3 livrets utilisables sur tablette à réaliser en respectant la charte graphique de chaque gîte (couleurs et typographies associées), dont deux livrets à réaliser en français et en anglais, ce qui fait en tout plus de 80 pages.
Je récupère alors les fichiers de Julia et là encore tout est très bien rangé : les langues par calques, les styles de caractères, etc. Cela m’a permis de gagner énormément de temps et de ne pas entièrement repartir de zéro.
Seul point négatif : ils n’utilisent pas de ligne de base, j’ai donc du tout paramétrer, re-régler les interlignages et caler tous mes textes dessus.
Réalisation du premier manuel d’utilisation pour le Mas de Chabran, version anglaise
En un peu moins de deux jours, j’ai réussi à tout finir et j’envoie à Julia pour qu’elle envoie au client.
Mercredi, Vincent, un autre créatif vient me briefer sur un projet de réalisation d’emballages de chocolats pour les restaurants de la Maison Boudon.
Il m’explique qu’ils ont déjà proposé 5 versions rapides au client et que je devais proposer des nouveaux axes pour les re-proposer au client en suivant ses retours face aux premières propositions. Je réalise beaucoup de tests pour épuiser toutes les possibilités.
Fichier de travail sur Illustrator
Suite à ces tests, après des retours de Vincent et Thibaut, on conclue sur 5 propositions que je viens mettre en page dans un dossier pour le client en présentant les emballages dépliés et sur des mockups. Le dossier a été envoyé le vendredi midi.
Mockup pour ma cinquième propositionPage du troisième axe du dossier envoyé au client, Maison Boudon
Comme vous avez pu le constater, on vient se focaliser sur une seule partie du projet, on ne réalise pas l’entièreté du projet et tout le monde vient y participer.
La temporalité d’une partie du projet est d’ailleurs très courte, tout se passe très vite, durant un jour ou deux on vient se concentrer uniquement sur la création et seulement sur ça, rechercher le plus possible pour épuiser toutes les possibilités de création.
C’est quelque chose que j’apprécie particulièrement car cela permet d’arriver assez rapidement à des résultats concluants, mais c’est aussi quelque chose qui ne permet pas d’avoir un temps de réflexion très grand et on arrive très vite à s’épuiser dans les propositions qu’on peut faire, mais en retournant aux références j’ai très vite réussi à ne pas tomber dans l’ennui et dans le manque d’idées. C’est d’ailleurs pour être efficace et rapide que l’agence est surement aussi bien organisée, notamment dans ses fichiers, elle conserve aussi un lien très fort avec le client tout au long du projet pour correspondre parfaitement à sa demande et à ses attentes quitte à demander de recommencer une partie du projet.
Lundi 24 Avril. 10h, je pars. Muni de mon vélo, je décolle vers mon lieu de stage. En 10 minutes, le trajet est fait ( ça change de d’habitude… ).
On commence la matinée avec une visite complète du lieu. Je traverse alors une salle de cinéma, les coulisses, puis une salle d’exposition pour finir par une salle de spectacle. Le tout est parsemé de pièces annexes plus ou moins grandes avec chacune des ateliers différents. Après quoi, on fait une petite réunion pour me présenter tous les projets et événements qui sont sur le point d’arriver. Je vois enfin l’équipe au complet : Kévin le spécialiste cinéma, Leïla la responsable des arts créatifs et Nawel la directrice. On évoque alors le festival de cinéma, la résidence d’artistes, le collectif d’architectes ou encore le concours d’éloquence. Le stage va être riche et très varié, je sens que je vais pouvoir m’amuser ! On me lance dans un premier temps sur ce festival de cinéma avec comme thème le Cinéma du Maghreb.
Je dois réaliser un visuel pour un livret et la mise en page de celui-ci présentant les 6 films qui seront projetés. On me briefe sur ce qu’ils imaginent, sur les informations à y intégrer, la cible, l’univers visuel, la typographie. Le brief est précis et je suis content de voir qu’ils savent en faire un. Ils ont déjà un semblant de charte graphique sur laquelle je peux me reposer ce qui facilite grandement mon travail.
Je trouve alors MON bureau et je m’y met. Je fais quelques recherches pour avoir une idée de ce qui peut se faire et hop, je fonce. Je suis relativement efficace et je fais une grande quantité de propositions. Photoshop et Indesign sont mes alliés.
Propositions de couverture
(Beaucoup de ) propositions de mise en page
Je me fais relativement plaisir sur les propositions, notamment sur la couverture où j’utilise la colorimétrie des images des films avec un traitement Photoshop.
Une des propositions faite pour la couverture
Image de couverture sélectionnée, plus qu’à revoir les positions des éléments.
Sur une semaine, je dois sûrement produire une vingtaine de couvertures et de mises en page différentes avec chacune leur qualité et leur défaut. Parfois la contrainte de l’image amène de nouveaux placements des éléments textuels et c’était souvent un réel casse-tête pour trouver LA combinaison.
En parallèle je concerte l’équipe, je leur suggère des idées, je leur propose des variantes de mise en page ou de couverture et leurs retours sont toujours intéressants. Ils sont ouverts à la nouveauté mais savent me donner un cadre où évoluer.
Au bout d’une semaine, ma première mission est presque achevée. L’équipe aime le résultat final et commence déjà à me parler du futur projet : un visuel pour la résidence d’artiste. J’ai un peu l’impression qu’on me tease le prochain Avengers. Des plasticiens et des danseurs vont venir exploiter l’architecture du quartier pour proposer des performances artistiques. Mon travail sera de communiquer pour cet événement tout nouveau pour le Chaplin.
Le fait que mes projets touchent des gens proches de chez moi apporte une autre dimension à mon travail, je constate l’impact que cela peut avoir et je suis content de prendre part à la sensibilisation de personnes non-initiées au milieu de l’art et, à travers mes propositions, au milieu du graphisme.
J’ai commencé mon stage il y a une semaine dans une agence de scénographes et d’artistes qui travaillent dans le domaine de la mode et du luxe.
Ayant pu visiter les locaux avant, j’étais plutôt à l’aise pour mon premier jour. J’ai enfin pu rencontrer les personnes travaillant derrière les productions que je voyais sur leur site web et réseaux sociaux. Puisque derrière un scénographe, s’y trouve aussi une autre équipe dans laquelle j’ai pu avoir un aperçu cette semaine. Chargé de production, assistants, managers et puis entre autres, le graphiste.
L’espace de travail est dans un petit bureau à l’étage d’un entrepôt où sont disposés les articles du service de location. Car oui, en plus d’être une agence de production pour ces artistes, ils ont également une branche de location de matériel pour des shootings.
Notre bureau est assez simple, et (presque) tout se passe dedans. On a à la fois notre zone de travail avec notre PC sur les simples tables, des coups de fils qui sont faits à cette même place et parfois des réunions en tout genre. Pour ce qui est des pauses, il faut seulement enjamber la fenêtre pour arriver sur la terrasse. Très pratique.
Dans cette salle pleine de vie, j’ai pu avoir peu de contact direct avec les autres qui sont très très occupés. Et étant moi-même plongée dans mon travail, j’écoute autour. Je dirais que je suis présente par mes oreilles. Comme si j’écoutais par la porte, mais sans la porte.
Ce bureau multifonction m’a permis de rencontrer (indirectement) plusieurs set designer internationaux, en écoutant leurs histoires lors de ces réunions. Mais aussi à travers leurs appels passés ici, je peux garder le fil sur les projets de production sur lesquels ils travaillent en parallèle à nos missions de graphiste à nous. Car comme à ce que je m’attendais, les scénographes n’ont pas réellement besoin d’un graphiste pour leurs productions. Ils travaillent l’espace et ont besoin de visuels graphique seulement selon leurs idées et nécessités pour leurs sets.
Mon tuteur travaille essentiellement à distance, et de savoir que j’allais être accompagnée d’une autre stagiaire en graphisme m’a rassurée. Il nous a assignée des missions pour la semaine. Étant toutes assez différentes, une certaine flexibilité nous est demandée. Certaines étant moins créative, nous alternons au fil de la journée pour rendre ça moins redondant.
Une tâche que l’on m’a attribuée est la mise en page d’un magazine regroupant des productions de l’agence. Chaque artiste ayant son style personnel, et chaque client ayant une identité différente, mon rôle est de bien sélectionner les images à mettre en avant pour enfin faire paraître l’esprit global de World+ dans cette édition. En épluchant une partie des projets (puisqu’il y en a énormément), j’ai pu comprendre l’importance de cette étape.
Un aperçu du travail de sélection
C’est savoir bien choisir les images qui serviront à créer l’image qu’on veut montrer. En l’occurrence, une esthétique qui se rapprocherait de l’art contemporain, voir futuriste, et en donnant une grande importance à la créativité.
Quelques pages de l’édition que j’ai mise en page
Comme ils le disent si bien leur slogan [We generate Worlds], ils conçoivent des univers par leurs décors.
Pour terminer cette note, je dirais que j’ai pu découvrir plus en profondeur l’envers du décor des images de mode, et particulièrement sur les nécessités techniques pour la production d’une image qui paraît simple. Ce début d’expérience m’a également permis de me détacher de la création pure, et de donner plus d’intérêt à la façon dont selon ce que je vais mettre en avant va être perçue. En si peu de temps j’ai pu toucher à de nombreuses choses, me donnant un avant-goût de ce que me réservent ces prochains mois.
Cette deuxième note d’étonnement tombe bien, car elle coïncide avec la fin d’un grand nombre de nos tâches principales (et mon encadrante vient de prendre ses 2 semaines de vacances). Il est intéressant de détailler comment je suis arrivé à cette conclusion de mi-saison, d’autant plus que les dernières semaines se sont fondues dans une masse grise homogène de travail.
Mais d’abord ! Une histoire de réunions, d’attentes, et de comment les réunions peuvent briser votre cœur tendre.
En plus le chef de dev commercial a quitté Dessia la semaine après cette réunion donc… (quitté ou a été viré? Qui sait ?)
Donc, pour l’instant, la vidéo qui est diffusée sur le stand d’Eurosatory n’est en fait qu’un enregistrement de la plate-forme (même pas un enregistrement FHD, car il a refusé d’utiliser OBS et Loom exige un pai) avec quelques cartes de titre expliquant les étapes. Au fur et à mesure, PE a commencé à se rendre compte qu’un simple enregistrement n’était ni attrayant ni compréhensible. Nous avons donc continué à patcher la vidéo et à ajouter d’autres éléments (là c’est la V8) — et bien qu’elle ait été publiée, nous attendons encore que PE fournisse des textes supplémentaire que nous ajouterons sous forme de légendes à chaque étape.
Démo
Mais ne désespérez pas encore ! J’en ai discuté la semaine dernière avec JP (cofondateur, participe à nos réunions Com) et lui ai montré un exemple de » motion design explainer « , qui l’a beaucoup intéressé. Mais voilà, il m’a dit qu’il faudra voir avec PE pour le discours.
Cette ambitieuse vidéo explicative est sur notre liste de tâches dans Airtable depuis ma deuxième semaine ici. Elle a subi plusieurs modifications : de « En attente de Stéphanie » à « En attente de PE » à une attente générale. En fait, j’ai inspiré l’idée à Stephanie alors que j’animais le logo de Dessia. J’ai proposé une version courte et une version longue pour l’animation, et cette dernière lui a donné envie de faire une vidéo encore plus longue, présentant l’éthos de la plate-forme Dessia. Donc, techniquement, ce projet est en cours depuis un certain temps, mais il est impossible d’avancer sans l’expertise scientifique et technique de PE.
C’est un peu notre blague interne que nous sommes toujours (Stéphanie, Arianna et moi) en attente du contenu pour avancer.
Le role du design.er graphique au sein du Dessia
L’une des plus grandes difficultés de Dessia reste de rendre la complexité intellectuelle de son produit visuelle et digeste.
Avant
Après
Je vous joint en dessus en exemple de la démarche pour créer les illustrations qu’on a mis sur la V1 de notre site.
C’est en effet ainsi que nous recevons la plupart de nos demandes de visuels. De temps en temps, quelqu’un envoie une image exrait du site Web d’un concurrent dans l’onglet #communication de Slack, ou monte quelque chose comme ceci dans Google Slides.
En effet, j’ai l’impression de coller ensemble des visuels au fur et à mesure que nous progressons. Alors que Stephanie et Arianna seraient toutes deux incroyablement capables de concevoir un plan de communication qui ne se limite pas aux médias sociaux ou au site web, pour l’instant, nous nous contentons malheureusement de répondre aux besoins que les commerciaux et les PDG découvrent lors de leurs présentations aux clients.
Malheureusement, même s’il s’agit d’un problème réel, notre lutte pour nous présenter, elle reste secondaire, voire tertiaire, par rapport à l’amélioration de la plateforme ou tout simplement à la vente du produit et ses petites demandes. Cela explique certainement pourquoi Stephanie n’a toujours pas trouvé le temps de finaliser la charte graphique (qu’elle ne me laisse pas toucher).
J’en suis venu à penser que notre travail est encore plus sous-évalué lorsque nous travaillons en interne pour l’entreprise, car au lieu d’être obligé de présenter un brief détaillé concernant chaque mission, nos patrons se permettent de faire des demandes ici et là et de progresser à leur propre rythme.
Cela contraste fortement avec mon expérience de travail dans un studio de production, où chaque modification à apporter, surtout si elle était due à une mauvaise communication pendant la phase de briefing, était facturée au client. Bien sûr, les échanges spontanés que j’ai avec PE et JP peuvent être enrichissants, mais ils ont certainement leurs inconvénients.
Cette méthodologie de travail s’est malheureusement répandue dans d’autres domaines. Par exemple, Stéphanie a simplement créé le site web sur le pouce, modification par modification (c’est sur Webflow qui permet la collaboration entre développeurs, designers, et rédacteurs, et du coup Arianna, PE, et JP ont la main dessus), au lieu de préparer une architecture et des maquettes comme elle le ferait habituellement.
Quant à mes relations interpersonnelles, eh bien :
Sans entrer dans les nuances de faire partie d’une petite équipe entièrement féminine dans une startup à forte dominance masculine, Stephanie m’a vraiment fait sentir la bienvenue. Dans ma première note, j’ai parlé des horreurs de la notification de Slack — que Xavier connaît aussi, à ma grande surprise, et qui le déconcentre — mais je m’y suis habituée et j’ai pris le rythme régulier de ne pas hésiter à envoyer des choses à Stephanie pour révision, et maintenant qu’elle est en congé, à PE ou JP.
Stéphanie s’est confiée à moi et a été très honnête sur ce qu’elle ressent pour Dessia et son poste. Je peux comprendre sa frustration : elle a été explicitement engagée pour travailler l’interface et l’expérience utilisateur de la plate-forme, mais elle passe la plupart de son temps à faire tout autre chose. Il est très clair qu’elle est ravie lorsque Xavier parvient à mettre en place des éléments de ses maquettes, alors qu’elle reste généralement neutre (même si elle ne manque jamais de me dire que j’ai fait du bon travail) lorsque nous terminons d’autres tâches.
Elle considère même quitter Dessia.
Elle a obtenu son DAEU, a fait un an de prépa, ensuite un BTS en design graphique, un Master en DA. Pourtant, elle me dit toujours que les formations en elles mêmes n’étaient pas très utiles ; c’était plutôt l’opportunité de les faire en alternance qui l’a attiré vers ces choix, et son expérience en entreprise est inestimable (et bien apprécié par les recruteurs selon elle). Elle a également un diplôme OpenClassrooms qui lui a permis d’acquérir une grande expertise en matière de communication et de marketing ; elle m’a dit qu’elle trouvait ce diplôme plus instructif que son master.
Il n’est donc pas étonnant qu’elle m’ait demandé à plusieurs reprises s’il me serait possible de faire ma troisième année de DNMADE en alternance (chez Dessia bien sûr), ou de me demander ce que je ferai après l’obtenion de mon diplôme. Eh bien, depuis mon arrivée en France, j’ai dû remettre en question ce que je considérais comme une bonne éducation ou un bon diplôme (quel est le plus réputé, le plus international, le plus reconnu ?), car les normes et les idées culturelles se sont avérées différentes de faits aussi simples que « Bac+3 » ou « Titre RNCP Niveau 7 ».
Xavier a eu une discussion similaire avec moi. Il avait une perspective intéressante à offrir, que je n’avais pas envisagée ; que PE et JP continuent de surcharger la charge de travail de Stéphanie et de lui donner des tâches qui ne correspondent pas à sa description de poste parce qu’elle n’a aucun moyen de pression ; le marché du travail pour les graphistes est brutal. Etant donné que tout le monde a eu du mal à trouver un stage, c’est difficile à contredire.
Xavier a bien sûr une expérience différente chez Dessia ; d’après ce que je peux voir, les développeurs semblent être tout à fait satisfaits ici. Bien sûr, ce qui attire (et peut-être retient) tout le monde, c’est le télétravail et de gérer ses horaires (pas de pointage ici !). Il semble également très satisfait de son travail et croit en l’utilité de notre plate-forme ; selon lui, l’interface graphique est intuitive et fait gagner du temps, permettant aux utilisateurs de ne pas avoir à écrire des scripts et du code.
Ayant travaillé en étroite collaboration avec Arianna, j’ai également dû m’interroger sur la nature éthique du métier de community manager. Au départ, j’ai toujours eu une certaine aversion pour LinkedIn, l’idée d’un réseau social qui glorifie le travail et la culture du » grind » dans notre société capitaliste, mais en tant qu’entreprise B2B, c’est le seul moyen pour Dessia de se faire connaître. J’ai créé des visuels pour accompagner les publications d’Arianna sur LinkedIn, monté une vidéo d’ambiance du bureau destinée au recrutement (Ne me parlez même pas de la quantité d’étalonnage que j’ai dû faire pour sauver les rushes « professionnelles »). Certes, je ne peux pas comparer nos efforts à la propagande de l’armée américaine, mais le marketing m’a toujours laissé un mauvais goût dans la bouche, dans un monde sursaturé de publicités et de propagande.
Si la cause de Dessia est noble, alors il est moralement sain de faire notre promotion et celle de notre produit. Ou devrions-nous fournir une transparence totale aux employés entrants et à nos investisseurs ? Surtout dans le sillage de tant de start-ups technologiques qui se sont effondrées (Theranos, WeWork), il est vraiment étrange de voir combien d’argent a été investi dans Dessia. Cela paie mon salaire, donc je ne peux pas me plaindre, mais le fait de comprendre si peu le fonctionnement interne de la technologie me fait me demander si notre plateforme est utile — j’ai appris qu’on a des concurrents qui ont une technologie similaire — et si elle sera exploitée pour le bien de la société ; beaucoup d’événements auxquels Dessia a participé et participera (comme Eurosatory) sont liés à la défense et à l’armée.
En tant que designers, nous ferons autant de recherches que nécessaire ; Stéphanie a donné à la plate-forme une refonte intégrale de l’UX et de l’UI, mais que comprenons-nous vraiment ? Je suis confronté au degré de confiance qu’on doit accorder à son employeur lorsqu’on peut pas comprendre ce qu’il fait qu’en termes simples.
Q&A
Moment le plus embêtant ?
Passer une semaine à légèrement agrandir, diminuer, bouger un tout petit à droite, à gauche, un élément du Kakemono pour qu’enfin il revient à sa taille et position de base.
Petite victoire ?
Quand il commençait à faire chaud, Xavier réglait la climatisation sur 21 degrés. Quand je suis seul.e au bureau, je ne l’allume tout simplement pas. Mais j’ai trouvé un compromis avec Xavier pour la régler sur 26 degrés, la température recommandée par STEG !
Travail le plus enrichissant ?
Je suis assez satisfait des illustrations que j’ai réalisées pour le site web ! Même si j’ai dû suivre certaines directives qui peuvent être résumées par » pas d’amusement autorisé « , je ne pense pas qu’elles soient trop mauvaises. Je suis également heureux.se d’avoir créé un précédent avec le style graphique des tableaux et des diagrammes, en appliquant une version modifiée du neumorphisme.
Petite déception ?
J’ai raté une réunion en personne avec La Sainte Paire, l’un des studios de design pour lequel j’ai postulé mais n’ai jamais reçu de réponse. Nous cherchons à faire réaliser des peintures murales dans les bureaux d’Antony, alors je les ai recommandées à Stéphanie. Malheureusement, en raison d’une erreur des RH, je n’ai pas pu accompagner Stéphanie à Antony ce jour-là et j’ai dû manquer la réunion avec eux. Cependant, j’ai pu voir le portfolio qu’ils ont envoyé avec leurs prestations.
Ce que j’espère pouvoir faire avant la fin de mon stage :
Animez la mascotte ! Surtout pour le bien de Stéphanie, puisque ce qui l’a poussée à m’engager est la publicité animée pour enfants que j’ai réalisée.
Toujours envie de faire la sieste les après-midi?
Pour être honnêt.e, plus maintenant ! Je ne sais pas trop pourquoi, car j’ai certainement beaucoup moins bien dormi ces derniers temps haha, mais je suis plein.e d’énergie pour toute la journée de travail, de 9h à 17h30.
Cela fait maintenant plusieurs semaines que je suis dans l’équipe de La Nuit du handicap, et comment dire… C’est beaucoup plus calme maintenant que l’on se rapproche de l’événement. Le rythme est plus léger et ça fait du bien, la fatigue commençait à se faire sérieusement sentir…
Moi le matin en arrivant :’)
Nous sommes à une semaine de l’événement et j’ai reçu mes affectations pour la journée. Je serai donc à Boulogne chargée des éléments graphiques, de la préparation des vidéos et des images pour alimenter les réseaux sociaux tout au long de la journée. Autant dire que je vais avoir beaucoup de travail et l’équipe de la Ville est très exigeante… (aussi sur le plan vestimentaire car il y a un “SUPER” :’( thème imposé).
J’ai de gros doutes …
J’ai un peu la pression car ce sont de nouvelles personnes avec qui je vais travailler (plus en profondeur) et c’est une mission de taille. Cependant je sais que je ne serai pas seule et que le cadre restera bienveillant.
DURE DURE de trouver un compromis et d’être efficace…
En ce qui concerne mes dernières missions, J’ai souvent eu l’impression de me faire mener en bateau par les mairies et les services comm des différentes villes.
EXEMPLE D’UNE JOURNÉE « PERDUE » :
“Après avoir envoyé une première version d’un flyer en début de journée, j’ai eu 8 appels téléphoniques avec une mairie pour changer la couleur d’un cercle, ils me l’ont fait changer 8 FOIS…
Pour finalement m’appeler à 20h et me dire :
“on préférait votre première version de ce matin, on aurait dû vous écouter :’(“
ALLER ÇA PART ! Dans ce genre de moment j’ai surtout l’impression qu’on me prend pour une machine et qu’on ne fait pas assez confiance à mes compétences. (Heureusement que cela ne concerne que 3 villes sur les 30 et que les autres m’ont donné leur totale confiance pour leurs visuels).
RETROPLANNING :
*Les dernières villes ont fini de valider les affiches, les programmes, les flyers et les templates/invitations.. HIER soit 8 jours avant l’événement. Ce qui rend les délais un peu tendus pour les imprimer, les distribuer et les envoyer à l’autre bout de la France.*
Carte de France très approximative :’)
Mais heureusement, j’ai aussi de nouvelles missions et de nouvelles occupations maintenant que la pression de l’événement est redescendue. On vient souvent toquer à ma porte pour me demander des Tips ou des conseils sur certains visuels, de faire quelques retouches ou quelques éléments graphiques par-ci par-là. J’ai l’impression d’être utile et d’étre légitime de donner mon avis, c‘est agréable de prendre confiance.
(Bon même si des fois j’ai l’impression d’être magicienne à les entendre)
Ce stage m’apporte vraiment un cadre bienveillant et propice pour évoluer sur le plan du social et sur mon travail. J’arrive à OSER et m’IMPOSER, ce qui change de mes anciennes habitudes. J’arrive à dire quand quelque chose (une idée bien kitsch… CHUT) me rend perplexe pour trouver un compromis visuel qui rend un peu plus professionnel et qui convient à l’unanimité.
Sur le plan personnel, je me sens bien et mieux, maintenant que je connais tout le monde, mes angoisses se sont presque toutes envolées et derrière moi. J’ai un peu customisé mon bureau et HEUREUSEMENT la plante est toujours en vie ! (Je soupçonne Agnès de s’en occuper quand je pars le soir :’)).
Enfin je vais aussi enfin commencer des tâches plus créatives et moins factuelles, j’ai toute une charte et un guide de communication à créer et aussi un flyer évolutif. Ça va faire du bien de pouvoir être libre dans son processus créatif et de partir de ses propres idées. De partir sur une nouvelle lancée pour l’édition 2023 !
Laissez-moi vous parler des horreurs de Slack ! Mon cœur se serre chaque fois que j’entends le son de la notification de Slack, ses 4 bips consécutifs qui sont plus adaptés pour indiquer un message en cours de rédaction qu’un message envoyé. J’aimerais pouvoir éviter de l’ouvrir (et j’ai parfois oublié de le faire), mais les jours de télétravail, c’est mon principal moyen de communication avec l’équipe, ce qui tend à être malheureusement nécessaire.
Alors, revenons à la façon dont tout cela a commencé ! Il y a deux semaines, mardi matin, j’arrive tôt au LAB’O d’Orléans et j’attends ma tutrice. Immédiatement, elle me donne les clés du bureau. C’est rafraîchissant d’être traité comme un.e adulte pour une fois !
Alors, pourquoi suis-je au LAB’O ? Qu’est-ce que c’est en premier lieu ?
Le LAB’O est un espace dédié aux startups en pleine croissance aménagé avec des tables de ping-pong au niveau de la RDC. Dessia y a un bureau pour l’équipe de communication (et Xavier, un développeur front-end qui cherche un stagiaire pour l’été). Il n’y a que moi (stagiaire graphiste), Stéphanie (Responsable UI/UX et DA non-officiel), Arianna (chargée de com en alternance) et Xavier. Nous sommes en télétravail les mardis et vendredis, mais j’ai toujours accès au bureau, donc je chéris les jours où je l’ai pour moi tout.e seul.e, surtout que je peux alors emprunter le bureau d’Arianna. Sinon, je dois m’asseoir à un bureau vide qui n’a ni écran, ni support pour ordinateur portable, ni casque, alors d’une certaine manière, je redoute les jours où tout le monde est là, car j’ai moins d’outils à ma disposition. Mais Stéphanie vient de commander un écran et un clavier pour moi.
Tous les jeudi, nous nous rendons au bureau principal à Antony où travaillent les PDGs, les développeurs et le reste (environ 18 personnes). (Ah oui, il fallait mentionner que Dessia est une startup qui développe une plateforme de robot basée sur une IA pour automatiser les tâches des ingénieurs.)
L’ambiance au bureau d’Antony semble un peu moins sérieuse, et la pause déjeuner est certainement plus amusante et au moins prise en même temps ; la dernière fois, c’était avec Arianna et deux développeurs, dont un étudiant espagnol qui fait son stage de PFE chez Dessia. Au LAB’O, tout le monde semble prendre sa pause déjeuner à des heures différentes (déjà on n’est que trois si Xavier est là) ce qui fait qu’on ne passe pas du temps ensemble en dehors de nos cubicules.
Stéphanie et Arianna sont toutes les deux très sérieuses dans leur travail, alors je suis toujours surprise quand Stéphanie critique ouvertement les PDGs et révèle ouvertement que le logiciel est très en retard en ce qui concerne le développement et que, bien qu’elle soit censée être la conceptrice de l’interface utilisateur, elle a été accaparée par la refonte du logo, la gestion des réseaux sociaux et du marketing, et pratiquement toutes les tâches de communication et de conception graphique qui ne concernent pas l’interface utilisateur du produit lui-même. Elle m’a clairement fait comprendre que je suis là pour reprendre tous ces rôles, même si elle ne lâche que très lentement les rênes.
Le premier jour, elle m’a demandé de noter une liste des tâches que je devais accomplir pendant le stage (et elles sont également notées dans AirTable):
Habillage des vidéos pour les interviews
Signature vidéos : logo animé, visuels de fin
Habillage des locaux d’Antony
Le livret d’accueil
Contenu visuel pour LinkedIn
Pour l’instant, la tâche de l’habillage reste incroyablement vague. Cependant, j’ai suggéré une agence de design spécialisée dans l’habillage des bureaux (une agence à laquelle j’avais postulé pour un stage mais qui ne m’a pas répondu, héhé) et Stéphanie a pris contact avec eux ; ils devraient donc visiter le bureau ce jeudi, ce qui sera intéressant.
Au moins deux fois par jour, elle me demandera si j’ai quelque chose à lui montrer. Le premier jour, je travaillais sur plusieurs propositions de story-board pour l’animation de leur logo, et alors que j’étais encore en train de les élaborer, elle a validé l’un d’entre eux et s’attendait à ce que je me mette au travail sur l’animation. En trois jours, le PDG avait validé l’animation de l’outro du logo, et elle m’a suggéré d’utiliser l’autre story-board pour une deuxième version plus longue (qui semble devenir la base de tout une vidéo explainer qu’elle aimerait faire). J’ai développé deux itérations alternatives pour celle-ci, mais comme je travaillais sur les deux en même temps, Stéphanie a fini par valider la première alors que la seconde était encore en développement, ce qui fait que l’animation la plus faible a été approuvée. Cet environnement très axé sur les résultats rend difficile la créativité, et je serai souvent en pleine exploration des possibilités de création lorsque ma première proposition sera validée.
L’un des plus gros problèmes est bien sûr l’absence d’une charte graphique pour Dessia. Un problème encore plus important est le fait que Stéphanie a une idée claire de la charte, mais seulement dans sa tête (elle a commencé à travailler sur les deux premières pages). Par conséquent, je me retrouve à travailler dans le cadre de directives invisibles.
Le problème sous-jacent est bien sûr que Dessia n’a pas d’identité claire et définie (Stéphanie a admis que c’était également un problème lors de son renouvellement du logo). Mes instructions sont tout simplement “ corporate ” et “ B2B ”.Tout ce que je peux faire est d’affiner et de perfectionner mes animations, ce que j’apprécie quand même. J’ai également créé quelques Motion Graphic Templates qui peuvent être importés dans Premiere, ce qui était une journée amusante d’essais et d’erreurs et de tutoriels YouTube (les objets nuls sont vos amis, croyez-moi).
Parfois, nous sommes exactement sur la même longueur d’onde !
Mes intéractions avec Stéphanie m’ont définitivement fait remettre en question le rôle d’un directeur artistique et le considérer avec plus d’empathie, car il peut être difficile de céder le contrôle d’un projet et de confier son bébé à quelqu’un d’autre. Elle semble toutefois être très satisfaite des résultats, donc tout semble bien se passer, même si je dois admettre que je m’ennuie souvent.
À 14h, malgré une bonne nuit de repos, je suis frappé.e par une telle vague de fatigue qu’il est vraiment difficile de continuer à travailler. Cela m’a fait particulièrement apprécier l’aspect social de la formation, où même en travaillant je pouvais toujours avoir des échanges avec mes camarades de classe. Je donne probablement l’impression que l’environnement est beaucoup plus strict qu’il ne l’est en réalité, mais la pression exercée pour obtenir des résultats en permanence fausse mon point de vue.
Après cette deuxième semaine en entreprise, je peux assurer que je suis à l’aise dans mon environnement de travail (enfin presque). Pour remettre dans le contexte je suis actuellement en stage chez Imcas, je travail alors pour différents congrès autour de la chirurgie esthétique et ophtalmique. En ce moment on à fond sur celui qui se déroulera à Paris du 3 au 5 juin au Palais des Congrès et ce sur TROIS NIVEAUX (c’est vraiment énorme comme surface).
Mon tuteur c’est Louis et… Louis est à Honk Kong. On travaille le matin en appel ensemble et l’après midi c’est roulé jeunesse, au boulot en mode pro pendant que Louis fait dodo.
J’aime bien la façon de fonctionner de Louis, il m’accompagne bien dans la création et me montre de nombreux outils sur InDesign que je ne connaissais pas. Il est aussi à fond dans l’idée de communiquer dans le travail et verbaliser quand quelque chose ne va pas. Je trouve ça vraiment judicieux et rassurant de savoir qu’on est écouté et que notre opinion compte. J’avoue que ce point est assez important pour moi parce que Imcas c’est une vingtaine de personne sur site ayant tous des rôles différents et c’est vraiment déstabilisant d’arriver dans cet environnement.
Pour ce qui est de la répartition du travail on a un système de tâches où chaque personne peut ajouter une tâche à quelqu’un d’un autre département. J’ai reçu une tâche du département commercial et franchement c’est trop chouette, j’ai l’impression d’appartenir à un tout.
Ma mission était de créer deux visuels A4 pour promouvoir le congrès et une autre activité de l’entreprise à l’occasion d’un autre congrès. Mes travaux sont assez variés, ça va de créer des publicités, adapter des templates à une charte à adapter la signalétique du congrès.
Autre avantage ? La concrétisation du travail. Tout ce qu’on fait a un but et va aboutir à quelque chose, pas le temps pour la fiction ici ! C’est un point que je trouve important à mentionner puisqu’en cours on a tendance à créer dans un contexte fictif et ce sont pas du tout les mêmes attendus au final.
Ce début de stage m’a surtout permis de me rendre compte de la préciosité des cours. Ce sont des moments de qualité dans lesquels on peut réellement s’épanouir et j’ai l’impression que cette sensation peut s’évanouir dans le monde du travail. Ce manque d’épanouissement je le trouve assez angoissant mais après ça permet aussi de se demander :
« Comment tourner les choses de façon à ce qu’elles me plaisent à moi et aux autre ? »
ou encore
« J’ai déjà eux une tâche similaire, qu’est-ce que je pourrais faire différemment pour prendre plus de plaisir à la faire cette fois ? »
Enfin ! Là ça va être le rush, plus qu’un mois avant le grand congrès et toute la signalétique reste à faire, je vous laisse avec un petit aperçu de toute la charge à produire!
aperçu de la signalétique attendue pour le congrès
9 h 06 – Sortie du métro, j’ai comme la sensation d’avoir une boule au ventre.
9 h 08 – J’allume ma cigarette.
9 h 14 – Je prends un grand souffle et met « Heroes » de David Bowie sur Spotify.
Pour l’anecdote, je mets cette musique à chaque grand moment de ma vie étant superstitieuse afin que cela me porte bonheur.
9 h 16 – C’est la détresse, le stress, la peur de la maladresse !
9 h 17 – Je tire la porte et zut, je devais la pousser. Vais-je paraître un peu bête ?
« Bonjour ! » et c’est à ce moment précis que je réalise une nouvelle expérience de ma vie.
Pour commencer mon histoire, je vais vous présenter rapidement où je l’effectue. Mon stage se passe à Habile. Habile, c’est une rencontre entre Éric (le chef cuisinier) et Camille (styliste et directrice artistique). C’est donc un concept store entre la cuisine et la mode. Cela révèle d’un même était d’esprit en ayant la conviction de bien s‘habiller et bien manger.
Très vite je suis accueillie par Camille, ma tutrice. On m’offre un café et Éric, le chef du restaurant, m’offre un cookie, mais pas n’importe lequel, un cookie au chocolat macadamia. On me représente les lieux et on m’explique les missions du moment avec Clara, une stagiaire en communication qui est le binôme de Camille. Elles me disent clairement qu’elles s’occupent des idées et moi de la création. Et c’est parti !
L’environnement est chaleureux et très conviviale et c’est aussi l’image qu’il faut renvoyer aux clients. La discussion est très importante et on fait souvent des points pour avancer. Dès le premier jour, Camille me donne la charte graphique d’Habile réalisé par Eulalie et Laure l’année dernière. Puis je demande à Eulalie de m’envoyer la typographie. Je suis très vite dans le feu de l’action et je commence directement à créer du contenu pour Instagram avec After Effects. Camille ne rigole pas, car au bout de trois jours, elle me demande de refaire la plupart des vitrines. Qui dit vitrines, dit stickers ! Je suis très vite emballée. Ce qui est intéressant, c’est que l’on ne s’ennuie jamais et toutes les missions sont différentes.
Story Instagram réalisé avec After EffectsRecherches de stickers pour les vitrines
Ce qui est frustrant, c’est lorsque j’ai de bonnes idées, celles-ci ne plaisent pas toujours (je dois faire beaucoup de versions). Et lorsque je crée des visuels qui me plaisent moins, c’est souvent ceux-là qui sont choisis.
Pour conclure ce petit chapitre, je me sens bien, épanouie et ce début de stage me permet de me rassurer sur le métier que je veux faire. Je me suis rapidement adapté et j’ai vraiment l’impression de faire partie d’une équipe !