Moi c’est Faïza, et cela fait maintenant 5 jours que je travaille en tant que stagiaire au sein de l’agence Blackrainbow (stratégie marketing/D.A). Assez de jours pour que je puisse voir passer toutes sortes de profils à l’agence, et entendu des échos de clients très… particuliers.
Ça a commencé le premier jour. Une marque très connue de boissons aromatisée a contacté l’agence dans le but de réaliser un merch, pour donner une image plus fraiche de la marque, et attirer plus de clients.Ainsi, la stratégie proposée est d’amener la cible (5-12 ans) vers d’autres endroits que les lieux de vente d’origine (supermarchés) et de faire des collaborations avec des marques de vêtement urbaines. Sauf que face, les commanditaires ne l’entendent pas de cette oreille.
BEAUCOUP, vraiment beaucoup de contradictions qui font que même au bout du 3ème call, le projet ne peut même pas démarrer puisque la stratégie n’est même pas mise au point. Greg m’explique que l’on assiste à des clients qui ne savent pas ce qu’elles veulent, qui souhaitent changer mais qui ont une peur malgré tout. Donc le projet n’avance pas, les clients se met des barrières à eux-même.
Greg ajoute que c’est très frustrant de dans un premier temps ne pas pouvoir être compris, de seulement effectuer ce qu’elles veulent, sans apporter vraiment d’aide. De toute façon, si on suit leur solution, leur stratégie ne tiendra pas longtemps.
Cette expérience me fait comprendre aussi la réalité du domaine. Il faut faire preuve de patience, surtout lorsque l’on fait fasse a des personnes toutes droit sorties d’école de commerce, qui n’ont pas du tout eu un environnement adapté, et pour qui certains concepts qui paraissent totalement incompréhensibles. C’est limite triste parce que j’avais fait des supers designs pour eux (malheureusement je ne peut pas les montrer parce qu’on y voit le logo de la marque) et ils ont pas aimé. Tant pis pour eux ils étaient incroyable.
Au delà de ça, pour parler de l’agence elle est vraiment bien et je m’y sens à l’aise. Non seulement dans les locaux, mais aussi grâce aux personnes qui y travaillent. C’est très calme pendant les moments de travail, et très animé le midi. Il y a une très bonne ambiance. De plus, je pose beaucoup de questions et me sens aidée grâce au DA Jonathan et à l’illustrateur Ruben qui me donnent beaucoup de conseils autour du design graphique. A l’inverse, ils me demandent moi aussi comment je procède, parfois ils n’en croient pas leur yeux quand ils voient mon travail (nan la je rigole) mais voila c’est vraiment trop cool !
Regardez comment c’est beau on dirait un petit jardin
Cela fait trois jours que j’ai commencé mon stage au sein de l’Agence We-We, un studio de création graphique composé de cinq employés ayant tous une formation de graphiste. Dès mon arrivée, j’ai été plongée directement dans une réunion de débriefing de tous les projets en cours, et il y en a beaucoup, dont certains sont top secrets. J’ai été affectée à la réalisation de créations graphiques pour l’un de ces projets top secrets, et j’ai pu être confrontée aux clients, souvent très stressés, de l’Agence. Ma tutrice, Marine qui est directrice artistique mais aussi la fondatrice de We We, m’a informée des nombreuses choses que je ne devais pas communiquer sur ce projet. Elle-même a dû signer de nombreuses clauses de confidentialité, interdisant le partage des créations. Les dossiers sont même renommés à l’aide de codes secrets pour éviter le plagiat en cas de vol de données ou autre (oui oui, on atteint ce niveau de psychose). J’avoue que je me sentais un peu comme une infiltrée en travaillant sur ce projet.
Illustration de l’échange avec ma tutrice sur le nom des dossiers.
Les relations clients avec l’Agence, c’est une grande histoire faite de haine et d’amour. La communication peut faire perdre énormément de temps dans le processus de création, et aussi beaucoup d’argent. Beaucoup minimisent les frais chez l’imprimeur, ou encore le coût de réalisation d’une maquette V1, qui est très élevé. Les devis sont souvent retouchés et changent tous les matins, les envois de photogravures sont souvent refaits plusieurs fois à cause des retours qui sont parfois aléatoires et très constants, entre les mails et les coups de téléphone, cela n’arrête pas. Bien sûr, ils ne sont pas tous à côté de la plaque, mais malheureusement, ce sont souvent les plus gros clients qui changent d’avis très régulièrement. Il faut alors faire preuve de patience et beaucoup d’autodérision pour faire passer la pilule.
Malgré des retours parfois très secs des clients, We-We essaie toujours d’avoir une longueur d’avance sur le choix et le format des éditions ou de l’identité visuelle mise en place lors de leurs différents projets. J’ai trouvé ça très chouette que grâce à leur expertise, ils arrivent à convaincre le client dans leurs idées. On ressent une énorme passion pour l’impression ou encore le choix des papiers et des techniques d’impression, qui sont primordiaux, entre offset et couchés, un papier plus ivoire ou plus blanc. À chaque nouvelle création, ils trouvent toujours des techniques ou des formats qui sortent de l’ordinaire pour proposer des produits uniques et qui sortent des objets commerciaux traditionnels. Marine m’a énormément expliqué comment ils façonnent et réfléchissent à leurs objets, et c’est cette originalité qui leur permet de réaliser des projets de grande envergure avec des clients de grande importance, qui touchent et englobent le monde entier. J’ai hâte de découvrir encore plus d’aspects de l’agence, notamment en assistant à l’impression des futurs projets, en rencontrant davantage de clients, et en créant de nouvelles mises en page et missions graphiques. Je vais beaucoup apprendre et ça c’est chouette !
Photographie annotée, d’une pièce de l’Agence.Photographie de mon bureau 🙂
Lundi marque le début de mon stage à L’Onde ! Situé à Vélizy, L’Onde est un théâtre, une scène conventionnée d’intérêt national – Art et Création pour la danse, embrassant la culture contemporaine.
Aimant la culture, ce stage représente pour moi une opportunité de me plonger au cœur de la culture et d’y découvrir l’envers du décor, comme une infiltrée 😉
Dès mon arrivée, je suis frappée par l’ampleur du théâtre. Les premiers jours sont un dédale, les espaces se ressemblent et il est facile de s’y perdre. Un vrai labyrinthe ! Tous les espaces sont blancs, ce qui donne une froideur au lieu.
Centre d’Art, suite du démontage de l’exposition « WAOUH » de V. Perrottet
Mais ma première impression est vite contrebalancée par l’atmosphère conviviale qui règne. L’équipe, composée d’une trentaine d’employés permanents, sans compter les vacataires et intermittents, me fait me sentir rapidement chez moi. Parmi eux, Karine, responsable de la communication, joue le rôle de ma tutrice. Priscilla, chargée de communication, est ma collègue de travail et ma compagne de bureau, partagé avec trois autres responsables publiques, créant parfois une cacophonie joyeuse.
plan du bureau partagé
Malgré l’agitation, l’équipe respire la chaleur humaine. Cette ambiancedétendue tranche radicalement avec le cadre scolaire auquel je suis habituée. Chaque journée est marquée par cette convivialité.
Pourtant, des tensions ponctuent le quotidien. Les échanges avec la graphiste ou avec une metteuse en scène exigeante, me confrontent rapidement à la réalité du milieu. Mais, ces défis font partie intégrante de l’apprentissage et du milieu professionnel.
Malgré des différends et la pression constante pour préparer la prochaine saison, l’atmosphère reste sereine. Les mercredis, toute l’équipe attend avec impatience lesdesserts réconfortants (gaufres, crêpes, gâteaux…) que Sophie prépare. Cela devient des moments de complicité, renforçant la cohésion de l’équipe.
La rencontre informelle avec la photographe Namsa Leuba illustre cette ambiance détendue. Le discours du directeur, loin des formalités attendues, transforme la rencontre avec l’artiste en moment de pause décontractée autour d’une table garnie de gâteaux ! 🤩
Montage de l’exposition «Tropicadelic » de Namsa Leuba au Centre d’Art de L’Onde (Vernissage samedi 27 avril 2024 😉 )
L’organisation du travail surprend également. J’ai une liberté et une confiance qui met données dès le début de mon stage. Cette autonomie s’étend aux horaires de travail et aux missions, offrant une bouffée d’air dans ma routine.
La richesse culturelle est palpable à chaque instant. Les échanges avec les collègues élargissent mes références artistiques et du spectacles vivants. La diversité des missions confiées, du site internet, programme de salle à la présentation de saison, enrichit mon expérience.
Programme de salle et vidéo de soirée
De plus, le stage est jonché de rencontres, de discussions, d’échanges comme avec Vincent Perrottet, Namsa Leuba, Marion Conejero, les comédiens, les metteurs/metteuses en scène et les productions des différentes compagnies…
Montage dans la grande scène de la pièce de théâtre Iphigénie d’Anne Théron & Tiago RodriguezMontage dans la grande scène de la pièce de théâtre Odyssées 2020 de Noémie Rosenblatt
La jeunesse de l’équipe surprend. L’image traditionnelle du théâtre est bousculée par cette moyenne d’âge jeune. Cette vitalité se reflète dans l’énergie déployée au quotidien.
Pourtant, des obstacles surgissent. La dépendance du théâtre à la mairie, notamment pour le matériel informatique, devient contraignante. Les problèmes techniques ont affecté ma manière de travailler, nécessitant des solutions de substitutions en attendant des améliorations.
Malgré ces défis, je m’épanouis dans cet environnement stimulant et joyeux. Chaque jour apporte son lot de découvertes et d’apprentissages, confirmant ma passion pour le monde culturel et le spectacle vivant. J’espère que cet enthousiasme envers la culture et l’art se poursuivra !
J’ai réalisé ma première semaine de stage au côté d’Andréa Albrizio, un jeune entrepreneur et créateur de mode. Et quand je dis jeune, c’est très jeune (21ans à peine). L’avantage, c’est qu’on a le même âge donc on se comprend très bien, et on avance très efficacement. L’inconvénient, c’est que le sérieux n’est pas toujours au rendez-vous. C’est pourquoi j’ai commencé mon stage en attendant le maitre de stage avec déjà 20 minutes de retard 🙂 Heureusement son projet et son ambition immense me fait garder mon optimisme face à ce stage.
Alors une fois qu’il m’as raconté toutes ses ambitions pour son futur projet, plus de temps à perdre, là il faut travailler. Arrivée dans son atelier je me suis tout de suite mise au travail.
Croquis de l’atelier
Même si je savais en arrivant dans le milieu de la mode que le graphisme comptait beaucoup, j’ai été étonnée dès mon premier jour de stage de voir à quel point ce dernier avait une place importante dans du design de vêtement.
En effet, dès mon arrivée j’ai directement sur le vêtement en réalisant une étiquette. Pas une simple étiquette intérieure qui indique les composant du tissu, mais une étiquette qui avait bien sa place dans le design du vêtement.
Fiche technique de l’étiquette
J’ai ensuite passé ma semaine à imaginer l’univers graphique de la prochaine collection. Un univers spatial ? Futuriste ? Métallisé ? Pas de souci, créer un univers, c’est mon truc ! Alors j’ai pensé étiquettes, packaging d’envoie, sticker, sac pour la boutique, carte, boîte, etc. J’ai du créer toute une cohérence entre tous ces éléments, et avec un créateur qui n’as pas de notion en graphisme, ça n’as pas été une mince affaire. Heureusement, il m’as vite fait confiance, et a rapidement compris que devenir un « plus gros le logo » n’était pas une bonne chose.
Ensemble des éléments créer la première semaine
Un deuxième problème s’est posé à moi lorsque j’ai voulu créer des éléments cohérent entre mais aussi avec l’univers de la marque. IL N’Y A PAS DE CHARTE GRAPHIQUE.
Compliqué de ne pas créer d’incohérence quand le graphisme de la marque de pas de fil conducteur. J’ai donc du en créer afin de ne pas perdre la tête. En commençant par analyser le logo déjà existant de la marque. CATASTROPHE. Rien ne va. Il faut que je repasse derrière. « Mais qui a fait ce travail affreux ? »
Comparaison de l’ancien logo et du nouveau
Je ne suis pas encore satisfaite de ce logo mais bon, je ne peux pas prendre toutes les décisions donc on le garde. Mais alors dans ce cas, je décide quand même de réaliser une version alternative du logo, pour en avoir une version sans typo. Et ça tombe bien car très vite, il me demande de réaliser une version qui tiendrait dans une photo de profile ou une icône d’application. On est vraiment sur la même longueur d’onde.
Test de logos fait sur procreate
Je le trouve bien meilleur que le logo typographique (et pas parce que c’est moi l’ai fait 👀).
Ahhh maintenant qu’une charte graphique est mise en place, bien plus simple pour travailler.
Mais problème, plusieurs des éléments que j’ai créé sont déjà partis en production avant que je n’ai changé le logo. Il va falloir en ré-envoyer. Oh oh, je commence déjà à lui faire perdre de l’argent. Mais finalement ça en vaut le coup. Car les premiers samples arrivent déjà !
Premiers prototypes
Finalement j’ai beaucoup aborder le graphisme autour de la marque de vêtement, mais les vêtement en eux même aussi ont besoin de graphisme ! Et j’ai finalement du réaliser les designs graphiques des vêtements. En bref, ce que les gens vont porter. (Cela ne me met pas du tout la pression.) Et après des heures de recherches, inspirations, expérimentations, et quelques vingtaines de tests à proposer (par vêtement), les premiers prototypes commencent à être validés.
Tests de design sur les sweats
Comme quoi le graphisme a un rôle important dans la création de vêtement.
Première semaine de stage chez Atalia : me voilà plongé dans un environnement professionnel et ludique. Et malgré sa proximité avec l’univers si divertissant des jeux de société, Atalia me surprend par son contraste apparent.
Dès mon arrivée, j’ai été frappé par l’atmosphère singulière régnant dans les locaux de l’entreprise. Contrairement à l’image que je m’étais imaginé d’un tel environnement, où la communication et le partage sont au cœur des échanges, je me suis retrouvé dans un espace restreint, en compagnie uniquement du gérant de l’entreprise. Des murs blancs, quelques jeux accrochés au mur et deux bureaux face à face. La sensation de proximité que l’on associe souvent aux jeux de société s’est ainsi trouvée quelque peu altérée. Cette surprise s’est ensuite amplifiée à mesure que je découvrais les méthodes de communication utilisées au sein de l’entreprise, principalement basées sur des outils tels que Skype. Cette dématérialisation des échanges, bien que cohérente avec les réalités du monde professionnel contemporain, m’a semblé éloignée de l’interaction directe et conviviale que je m’étais imaginé.
Cependant, l’étonnement le plus saisissant est venu de l’autonomie dont j’ai bénéficié dès les premiers jours de mon stage. Bien que des tâches précises et des objectifs concrets me soient assignés, j’ai été frappé par la liberté qui m’a été accordée dans la manière de les aborder et de les réaliser. Contrairement à mes attentes, où je pensais être encadré de manière plus étroite, j’ai été confronté à la nécessité de prendre des décisions par moi-même.
Je tiens également à noter que les projets qui me sont confiés sont orientés vers la communication des produits et les échanges entre distributeurs, plutôt que sur les jeux en eux-mêmes. Bien que cela puisse différer de mes attentes, je trouve néanmoins ces missions très intéressantes. Elles me permettent d’explorer l’univers ludique sous un angle différent, tout en exigeant un travail de réinvestissement des chartes graphiques des jeux, ce qui représente un certain défi pour moi.
Il est évident que l’entrée dans le monde professionnel après des années d’école est surprenante. Pas tant par les méthodes et les protocoles de travail que par les habitudes. C’est troublant de se retrouver dans des locaux en banlieue parisienne, sans avoir à attendre les horaires d’ouverture ou à débuter sa pause déjeuner à une heure précise. Le simple fait de déroger à la routine qui s’était installée depuis le début du DNMADE me stimule au plus haut point.
lieu de tournage pour les présentations des jeux en vidéo
J’ai hâte de voir ce que qu’Atalia me réserve pour les prochaines semaines !
Comme le titre l’annonce, mon troisième mois de stage fut un peu plus compliqué que les deux précédents. La fin de saison de notre centre événementiel approche, et le travail afflue à cause des personnes partant en vacances. Je me retrouve donc avec beaucoup de travaux peu intéressants, alors j’essaie de demander à ma responsable des projets graphique et elle m’assure que j’en aurais.
Finalement, j’ai dû réaliser toute la partie exécutive et répétitive de mon équipe. J’ai rapidement compris que pour ma cheffe de projet, déléguer était d’une difficulté encore plus grande quand il s’agissait de travaux graphiques. Après de longues journées, j’ai pu recommencer mon travail de création d’identité pour un cinéma lié à notre société. J’avais déjà fait une proposition qui avait été validée, je l’ai donc déclinée et améliorée.
Problème; lorsque je suis allé voir ma responsable pour lui montrer mes avancées, son avis avait énormément changé, et elle m’a clairement demandé de tout recommencer.
Après cette déception, à chaque fois que j’avançais une nouvelle proposition, j’étais contredis. Le fait que je sois un étudiant en design graphique n’était pas du tout pris en compte, et ma responsable, se pensant directrice artistique, cherchait à tout prix à me contredire lorsque je proposais un changement visuel, car il ne correspondait jamais à ces goûts très personnels. Il n’y a donc toujours pas d’identité visuelle clairement définie pour l’entreprise, ni de charte graphique (que je m’étais proposé de faire). En bref, tout manque de sens.
Après avoir compris que j’allais faire un travail ennuyant le reste du mois, ma motivation a fortement baissé. Le fait d’être vu comme un stagiaire qui exécute les tâches pénibles, la rivalité très spéciale et enfantine que ma responsable a créé avec moi et les propositions graphiques n’ayant aucun sens ont rendu mes journées de plus en plus longues.
C’est à partir de ce moment que je suis passé en mode survie. La bonne ambiance qui régnait avant a totalement disparue, et je peux physiquement sentir la tension ambiante lorsque je parle de travail graphique.
Je m’isole donc, je fais ce qu’on me demande de faire et j’écoute le plus de podcast Arte disponible.
Alexia, ma collègue, m’explique qu’au travail il faut s’adapter aux gens même s’ils sont très peu compétents/professionnels. Encore plus si cette personne est votre cheffe de projet.
Il reste néanmoins quelques points positifs, j’ai pu travailler sur certains projets avec Alexia qui me donnait de bons retours et conseils. Étant chargée de la communication via les réseaux sociaux j’ai pu instaurer avec elle une vague identité visuelle pour le compte instagram. Je pense également avoir trouvé une rigueur et avoir forgé mon mental durant ce dernier mois, tant se lever chaque matin était compliqué. Ce qui ne te tue pas te rends plus fort aha.
Durant ces trois mois, je n’ai pas appris grand chose graphiquement parlant, j’ai peut être même régressé vu tout ce travail visuellement peu agréable, mais j’ai beaucoup appris socialement et mentalement.
Globalement, je suis content d’avoir fait ce stage, et fier d’avoir réussi à le finir. En tant que première expérience professionnelle, elle ne peut qu’être enrichissante.
Mon agence n’étant pas une où les clients viennent demander des services d’un graphiste, mais bien d’un scénographe, mon rôle peut être parfois remis en cause en tant que créatif. Ayant déjà mentionné dans mes précédentes notes d’étonnement : c’est un domaine assez loin du design graphique. Mon rôle dans l’agence étant très polyvalent, voir qui ne touche plus réellement World+ avec des missions parfois dédiées à l’autre entreprise affiliée.
Pendant ces deux dernières semaines de stage, j’ai été sur un projet de shooting de produits mis en location par l’entreprise GlobalSupply, je suis en charge de traiter les images prise par une freelance (qui était encore stagiaire avec moi trois semaines avant). La mise en scène d’objets paraît anodine, mais c’est un exercice plutôt minutieux, qu’on pourrait apparenter à de la nature morte qu’on voit souvent dans les shooting de mode. Chaque pli est important, pour montrer le meilleur du produit, pour donner envie de le louer.
planches-contact de prises de vues non retouchées
Dans cette mission, j’ai pu à la fois travailler des images, mais également pu aider à mettre en place les lumières, l’installation et les objets pour les packshots.
Mise-en-scène d’un harnais par un système de fils
J’ai également pu avoir des opportunités hors graphismes qui m’ont permis d’identifier les rôles présents sur un lieu de tournage. Malgré quelques fonctions qui restent floues pour moi, s’expliquant par la grandeur des équipes qui laissent une certaine distance entre chacun, surtout pour moi qui reste une simple assistante.
J’ai été intégrée à l’équipe de set design pour un tournage pour la promotion d’un parfum Jean-Paul Gaultier. Où j’ai pu composer ce petit set de mes propres mains dans le terreau.
Composition dans un cadre + Tournage de séquences du parfum
Mes compétences en graphisme étant loin d’être essentielles lors de mes missions d’assistante, j’en viens rapidement à faire d’autres choses, comme mettre en place cette construction.
Construction d’une assise en fleur, chaque pétale est détachable
J’ai pu réaliser la liberté autour de la dénomination de graphiste et de cette possibilité de ne pas se limiter à avoir seulement une seule fonction. J’ai pu discuter avec d’autres personnes pendant la pause du midi, dont un graphiste qui me disait qu’il faisait également d’autres missions hors graphisme, à la fois pour mieux gagner sa vie, mais surtout par plaisir de toucher à d’autres supports de communication.
En assistant à d’autres projets de set design, j’ai pu voir l’envers du décor, du décor. En étant présente sur des lieux de tournage, ma vision sur les décors dans des publicités ou au cinéma deviennent à mes yeux à la fois plus banals, mais aussi plus impressionnant par l’identification plus spontanée de tout le travail mit sur les constructions. Leur rôle étant de créer, de façon à plonger dans le concept de l’image ou vidéo finale. Généralement dans le but d’en mettre plein la vue. Cependant, tout est beaucoup plus accessible que ce que je ne pensais au départ.
Durant ces trois mois de stage, j’ai pu expérimenter de nombreuses choses, de près ou de loin au graphisme. J’ai eu de nombreuses opportunités en participant à des projets de grande ampleur auquel je n’aurais jamais imaginé avoir à 18 ans. Cela m’a également confronté au monde effréné de la mode.
Ça y est, mon stage chez Plastac touche à sa fin et il est temps pour moi de faire le bilan de ces enseignements et de continuer ma réflexion sur le monde professionnel et ses spécificités. En écrivant cela, je me dis que c’est aussi le moment pour résumer tout ce que j’ai fait au studio pendant trois mois et surtout en réalité tout ce que je n’ai pas fait, je m’explique. En effet, une notion complètement différente du travail plus scolaire est rentrée en jeu, LE TEMPS, et oui cela peut paraitre anecdotique, mais 3 mois, c’est long et la fois tellement court, notamment dans les domaines de la signalétique et les nombreux acteurs de ces projets (clients, architectes, scénographe, éclairagiste…) J’en suis rapidement arrivé à une conclusion plutôt frustrante “aucun projet sur lequel j’ai travaillé n’a vu le jour.
Alors oui, c’est vrai, la période n’est pas idéale et pourtant, c’est à ce moment-là que les projets avance le plus pour se lancer, en septembre, octobre et novembre, mais avant d’arriver, je pensais prendre en cours de route des projets et voir leur lancement avant l’été, mais non.
Pour rendre un peu plus concret ce que je raconte, une petite frise chronologique pourrait aider parce que oui, la temporalité est particulière en studio, d’autant plus lorsque que l’on travaille avec beaucoup de collaborateurs. Voici plus ou moins les projets sur lesquelles j’ai travaillé pendant 3 mois avec des lancements en septembre au plus tôt sinon jusqu’au 1 semestre 2025 pour le plus tard (très décourageant) :/
Jalons de projets jusqu’en 2025…
D’autre part, je l’ai déjà évoqué dans ma précédente note, mais le métier de designer graphique, plus particulièrement en signalétique, est vraiment trop souvent relégué au second plan et devient presque minoritaire dans le projet de manière général.
Fanny dit “les architectes sont des designers graphiques frustrés” et elle n’a pas tort pour reprendre un des projet sur lequel j’ai le plus travaillé, la réhabilitation de la friche Mellinet à Nantes, j’ai passé environ deux semaines à m’occuper de la signalétique, directionnelle et récapitulatifs étages pour que les architectes remettent en cause toute la partie graphique du lieu (tache qui ne leur est pas attribué). L’idée était de faire du réemploi dans cette friche à partir de carreau coloré extrait sur place puis sérigraphié et d’imaginé aussi un lieu vivant, coloré à l’image de ses utilisateurs, des associations de danse, musique, arts visuels…
Mur d’accueilExpérimentationsBar d’accueilAperçu de quelques éléments que j’ai réalisés
Les retours Titan :/Mur d’accueil au finalBar d’accueil final (sans careaux)Vues 3D par Titan
Ses retours en arrière et “conflits” avec les architectes sont compliqué à gérer lorsque que l’on fait de la cocréation et interroge la vision qu’ont les gens du design graphique et de la signalétique, du point de vue des architectes la signalétique se résume à du Spassky et une flèche en bout de ligne. De manière plus générale, ce projet a bien montré la difficulté de cocréer en signalétique et l’enjeu de défendre son graphisme face à des personnes qui ne viennent pas du milieu.
Bon, je vais tout de même finir par des bonnes notes. En effet, c’est ce qu’il y a prédominé tout le stage, j’ai énormément appris auprès d’Adrien, Fanny et Romain dans des domaines dans lesquels, j’avais des aprioris (signalétique, exposition, motion…). J’ai bien rempli mon lexique de mots complexes et petites expressions Plastac et j’ai surtout pris en confiance au fil de stage jusqu’à me retrouver à travailler tout seul sur l’exposition Formula Bula (programme, signalétique, panneaux d’exposition, mockups, chiffrage…) tout ce que je souhaitais du stage, apprendre, découvrir et montrer qu’on peut me faire confiance peu importe la tache !
Bon, c’est bientôt la fin… C’est clair que ça va faire bizarre, j’ai l’impression que c’est juste au moment où je commence à me sentir à l’aise que je dois repartir. Presque comme si j’avais passé trois mois à m’installer, et que c’était déjà la fin, avant même que le vrai stage commence. Je maîtrise enfin mon rôle de game master, j’arrive enfin à m’adapter aux groupes qui raisonnent de manière incompréhensible…
C’est souvent les groupes qui réussissent le mieux au début qui finissent bloqués sur les énigmes les plus simples
Enfin, je parle de maîtriser mes tâches, mais j’avoue, je fais encore parfois des erreurs. Même des grosses erreurs.
Non, je n’avais pas activé l’aimant en début de partie…
Mais finalement, c’est des erreurs dans ce genre qui sont les plus formatrices. Je peux affirmer que, maintenant, je suis bien plus rigoureuse dans mon travail. Et c’est une difficulté en plus, trouver comment rassurer et guider les clients en direct malgré les erreurs qu’on a fait. Car finalement, le plus important, ce n’est pas l’intégrité du jeu, mis bien l’intégrité de l’expérience joueur. Ce qui compte, c’est que le joueur passe un bon moment en restant dans l’immersion du jeu, sans soupçonner les rouages et mécanismes qui fonctionnent de l’autre côté. Je pense que c’est la seule situation où on me demande de cacher mes erreurs en espérant que personne ne les remarque, plutôt que d’avouer m’être trompée…
Pour ce qui est de la médiation sur les réseaux sociaux, j’ai eu une expérience assez décevante. Des propositions qui n’ont pas été retenues aux commandes fades, je me rends compte maintenant que j’ai pas mal de regrets. J’aurais dû défendre mes idées avec plus de conviction, plutôt que me taire et exécuter bêtement.
Ce que j’ai publié durant mon stage
J’ai eu l’occasion de discuter avec un autre stagiaire pour préparer une campagne Instagram interactive, où les abonnés pourraient voter pour orienter les aventures d’une victime coincée dans un escape game et essayer de s’en sortir. Les décors de la salle étaient parfaits pour filmer, et en quelques heures on a pu se baser dessus et scénariser la trame globale et les différentes branches de l’histoire. Tout ça, pour finalement ne pas réussir à convaincre Olivier (le manager), qui a préféré garder des choses plus classiques, donc des posts normaux à base de slogans sur des images de stock.
C’était une expérience assez désagréable, non seulement parce qu’on a été frustrés qu’Olivier refuse de laisser sa chance à notre idée, mais aussi parce qu’on avait passé beaucoup de temps à la développer. Sur le moment, on s’est senti un peu cons d’avoir élaboré toute une campagne à publier sur plusieurs semaines, avant même d’avoir proposé l’idée à Olivier.
Je savais que travailler pour un client était une tâche difficile, et que trouver le compromis entre intégrité artistique et demande précise du client est toujours complexe. Mais l’ambiance était très amicale, et Olivier avait l’air de nous laisser carte blanche, alors on est instinctivement parti du principe que tout serait validé. On s’est emballés, et finalement ça n’allait pas, il a fallu laisser tomber. Je saurais au moins être plus préparée pour ce genre de situations, à l’avenir.
En vue de cette dernière semaine de stage qui commence, mes questionnements se portent maintenant plus précisément sur les projets en tant que tels.
Ce dernier mois, j’ai surtout pu travailler sur le projet concernant l’Abbaye des Vaux-de-Cernay, un hôtel spa dont l’agence a dû réaliser toute l’identité visuelle et la charte graphique. Cette dernière avait déjà été réalisée avant mon stage et aujourd’hui le projet se porte essentiellement autour de la création des supports de communication.
Un petit aperçu de ce que j’ai pu faire sur l’Abbaye du 14 juin à maintenant
Pour revenir sur mon questionnement, j’ai notamment pu me demander comment on pouvait gérer des projets aussi complexes que ceux-ci, qui peuvent durer depuis déjà plus d’un an.
Plus de 70 supports à décliner en suivant la charte graphique
C’est tout d’abord en travaillant sur 12 menus que j’ai pu prendre conscience des dates fixées qui sont très souvent décalées, tout d’abord à cause des retours client qui demandent des modifications ou bien qui n’envoient pas les contenus pour la réalisation des éléments, ce qui nous bloque complètement. Le client nous demande régulièrement des présentations de l’avancée pour suivre son projet, certaines modifications sont faites à la dernière minute. Cependant, c’est plutôt agréable d’avoir un client aussi réactif, ce qui n’est pas toujours le cas, car cela nous permet de nous adapter plus facilement à sa demande.
Toutes les infos sont placées dans des tableurs qui évoluent à chaque retour
On doit être assez organisé pour n’oublier aucune modification demandée. Il faut très fréquemment qu’on revoie nos plannings qui dépendent des retours du client et très généralement se plier à leurs exigences, notamment lorsqu’ils préfèrent choisir un papier plutôt que celui qu’on propose.
Pour être organisé, on doit aussi collaborer pour optimiser au plus notre temps. C’est sur ce projet où j’ai pu le plus travailler avec les autres graphistes de l’agence, actuellement, nous sommes quatre sur les déclinaisons.
Pour avancer assez rapidement, on se fait beaucoup de retours entre nous, même sur des petits détails, on réalise aussi beaucoup de maquettes pour se rendre compte de l’objet fini, particulièrement pour régler les tailles des différents éléments ou même se rendre compte de la cohérence des supports.
Pour optimiser le temps et créer une cohérence avec l’identité mise en place, j’ai notamment pu créer deux principes de mises en page différents, un pour les boissons et un pour la nourriture, qui se déclinent selon les identités de chacun des restaurants.
C’est aussi en gérant le projet dans son intégralité qui en fait quelque chose de complexe. De la mise en page au choix de papier, d’embossage et de tissus.
De plus, lors de la conception des menus, après les retours du client, la plupart des menus sont finalement passés en attente, la moitié de l’hôtel ouvrira finalement au printemps, et pour l’autre partie le contenu n’a toujours pas été défini et on doit donc attendre les éléments.
En plus d’être organisés entre nous, on doit donc aussi prévoir en amont les menus, mettre en page des éléments pour donner une idée de la réalisation finale au client et ensuite gagner du temps sur l’ajout des vrais contenus. C’est un travail qui prend aussi du temps, mais qui n’est pas urgent et nous permet de travailler dessus lorsque le travail vient à manquer dans d’autres projets, on peut donc passer plus de temps à élaborer des choses plus intéressantes sur ces supports.
Finalement, ce qui m’a le plus marqué, c’est que les clients demandaient des choses beaucoup plus simples que ce que l’on faisait comme propositions, retirant dans la plupart des cas tout l’aspect graphique qu’on avait pu ajouter, pour finalement uniformiser tous les supports et on finit par perdre l’identité qu’on voulait mettre en place pour chaque restaurant, en ne gardant par exemple que deux types de papiers et une seule couleur d’embossage pour tous les menus. C’est toujours un peu frustrant de retirer la moitié de ce qu’on avait pu passer des heures à faire, le projet appartient en premier au client et on n’a pas vraiment notre mot à dire.
C’est un projet qui est donc assez long et complexe par son nombre de supports de communication, et finalement beaucoup moins par sa créativité en tant que telle qui est plutôt limitée par les choix du client.