Apprendre de ses erreurs et de ses déceptions

Bon, c’est bientôt la fin… C’est clair que ça va faire bizarre, j’ai l’impression que c’est juste au moment où je commence à me sentir à l’aise que je dois repartir. Presque comme si j’avais passé trois mois à m’installer, et que c’était déjà la fin, avant même que le vrai stage commence. Je maîtrise enfin mon rôle de game master, j’arrive enfin à m’adapter aux groupes qui raisonnent de manière incompréhensible…

C’est souvent les groupes qui réussissent le mieux au début qui finissent bloqués sur les énigmes les plus simples

Enfin, je parle de maîtriser mes tâches, mais j’avoue, je fais encore parfois des erreurs. Même des grosses erreurs.

Non, je n’avais pas activé l’aimant en début de partie…

Mais finalement, c’est des erreurs dans ce genre qui sont les plus formatrices. Je peux affirmer que, maintenant, je suis bien plus rigoureuse dans mon travail. Et c’est une difficulté en plus, trouver comment rassurer et guider les clients en direct malgré les erreurs qu’on a fait. Car finalement, le plus important, ce n’est pas l’intégrité du jeu, mis bien l’intégrité de l’expérience joueur. Ce qui compte, c’est que le joueur passe un bon moment en restant dans l’immersion du jeu, sans soupçonner les rouages et mécanismes qui fonctionnent de l’autre côté. Je pense que c’est la seule situation où on me demande de cacher mes erreurs en espérant que personne ne les remarque, plutôt que d’avouer m’être trompée…

Pour ce qui est de la médiation sur les réseaux sociaux, j’ai eu une expérience assez décevante. Des propositions qui n’ont pas été retenues aux commandes fades, je me rends compte maintenant que j’ai pas mal de regrets. J’aurais dû défendre mes idées avec plus de conviction, plutôt que me taire et exécuter bêtement.

Ce que j’ai publié durant mon stage

J’ai eu l’occasion de discuter avec un autre stagiaire pour préparer une campagne Instagram interactive, où les abonnés pourraient voter pour orienter les aventures d’une victime coincée dans un escape game et essayer de s’en sortir. Les décors de la salle étaient parfaits pour filmer, et en quelques heures on a pu se baser dessus et scénariser la trame globale et les différentes branches de l’histoire. Tout ça, pour finalement ne pas réussir à convaincre Olivier (le manager), qui a préféré garder des choses plus classiques, donc des posts normaux à base de slogans sur des images de stock.

C’était une expérience assez désagréable, non seulement parce qu’on a été frustrés qu’Olivier refuse de laisser sa chance à notre idée, mais aussi parce qu’on avait passé beaucoup de temps à la développer. Sur le moment, on s’est senti un peu cons d’avoir élaboré toute une campagne à publier sur plusieurs semaines, avant même d’avoir proposé l’idée à Olivier.

Je savais que travailler pour un client était une tâche difficile, et que trouver le compromis entre intégrité artistique et demande précise du client est toujours complexe. Mais l’ambiance était très amicale, et Olivier avait l’air de nous laisser carte blanche, alors on est instinctivement parti du principe que tout serait validé. On s’est emballés, et finalement ça n’allait pas, il a fallu laisser tomber. Je saurais au moins être plus préparée pour ce genre de situations, à l’avenir.

Conserver une identité cohérente

En vue de cette dernière semaine de stage qui commence, mes questionnements se portent maintenant plus précisément sur les projets en tant que tels.

Ce dernier mois, j’ai surtout pu travailler sur le projet concernant l’Abbaye des Vaux-de-Cernay, un hôtel spa dont l’agence a dû réaliser toute l’identité visuelle et la charte graphique. Cette dernière avait déjà été réalisée avant mon stage et aujourd’hui le projet se porte essentiellement autour de la création des supports de communication.

Un petit aperçu de ce que j’ai pu faire sur l’Abbaye du 14 juin à maintenant

Pour revenir sur mon questionnement, j’ai notamment pu me demander comment on pouvait gérer des projets aussi complexes que ceux-ci, qui peuvent durer depuis déjà plus d’un an.

Plus de 70 supports à décliner en suivant la charte graphique

C’est tout d’abord en travaillant sur 12 menus que j’ai pu prendre conscience des dates fixées qui sont très souvent décalées, tout d’abord à cause des retours client qui demandent des modifications ou bien qui n’envoient pas les contenus pour la réalisation des éléments, ce qui nous bloque complètement. Le client nous demande régulièrement des présentations de l’avancée pour suivre son projet, certaines modifications sont faites à la dernière minute. Cependant, c’est plutôt agréable d’avoir un client aussi réactif, ce qui n’est pas toujours le cas, car cela nous permet de nous adapter plus facilement à sa demande.

Toutes les infos sont placées dans des tableurs qui évoluent à chaque retour

On doit être assez organisé pour n’oublier aucune modification demandée. Il faut très fréquemment qu’on revoie nos plannings qui dépendent des retours du client et très généralement se plier à leurs exigences, notamment lorsqu’ils préfèrent choisir un papier plutôt que celui qu’on propose.

Pour être organisé, on doit aussi collaborer pour optimiser au plus notre temps. C’est sur ce projet où j’ai pu le plus travailler avec les autres graphistes de l’agence, actuellement, nous sommes quatre sur les déclinaisons.

Pour avancer assez rapidement, on se fait beaucoup de retours entre nous, même sur des petits détails, on réalise aussi beaucoup de maquettes pour se rendre compte de l’objet fini, particulièrement pour régler les tailles des différents éléments ou même se rendre compte de la cohérence des supports.

Pour optimiser le temps et créer une cohérence avec l’identité mise en place, j’ai notamment pu créer deux principes de mises en page différents, un pour les boissons et un pour la nourriture, qui se déclinent selon les identités de chacun des restaurants.

C’est aussi en gérant le projet dans son intégralité qui en fait quelque chose de complexe. De la mise en page au choix de papier, d’embossage et de tissus.

De plus, lors de la conception des menus, après les retours du client, la plupart des menus sont finalement passés en attente, la moitié de l’hôtel ouvrira finalement au printemps, et pour l’autre partie le contenu n’a toujours pas été défini et on doit donc attendre les éléments.

En plus d’être organisés entre nous, on doit donc aussi prévoir en amont les menus, mettre en page des éléments pour donner une idée de la réalisation finale au client et ensuite gagner du temps sur l’ajout des vrais contenus. C’est un travail qui prend aussi du temps, mais qui n’est pas urgent et nous permet de travailler dessus lorsque le travail vient à manquer dans d’autres projets, on peut donc passer plus de temps à élaborer des choses plus intéressantes sur ces supports.

Finalement, ce qui m’a le plus marqué, c’est que les clients demandaient des choses beaucoup plus simples que ce que l’on faisait comme propositions, retirant dans la plupart des cas tout l’aspect graphique qu’on avait pu ajouter, pour finalement uniformiser tous les supports et on finit par perdre l’identité qu’on voulait mettre en place pour chaque restaurant, en ne gardant par exemple que deux types de papiers et une seule couleur d’embossage pour tous les menus. C’est toujours un peu frustrant de retirer la moitié de ce qu’on avait pu passer des heures à faire, le projet appartient en premier au client et on n’a pas vraiment notre mot à dire.

C’est un projet qui est donc assez long et complexe par son nombre de supports de communication, et finalement beaucoup moins par sa créativité en tant que telle qui est plutôt limitée par les choix du client.

On arrive déjà à la fin

Il ne me reste plus que deux dernières semaines de mon stage, tout me semble avoir passé très vite. HOH est un bureau assez petit, on n’a que deux clients, les tâches étaient assez répétitives (faire des newsletters, des dossiers très clairs et administratifs…) mais par la bonne ambiance, les sujets des newsletters qui changent en permanence, les rencontre de beaucoup de personnes (clients, associés, membre de l’association…) c’était une expérience très agréable et diverse.

J’ai beaucoup plus travaillé pour AMO, l’association d’architectes et de maîtres d’ouvrages, que pour Kickers. Ainsi, c’est le client que je connais le mieux, et dont les exemples dont je parle ici proviennent. 

Le sujet le plus créatif que l’on m’a donné était une newsletter de la soirée d’été de l’association AMO, qui d’habitude sont très contraints et laissent peu de libertés, celle-ci ce devait d’être un peu plus fun et décontracté, j’ai décliné le logo de l’association en gif.

Le visuel a dû être modifié au dernier moment à cause d’une annulation du lieu

Même si le reste de mon travail de stage n’était pas très créatif, j’avais assez de temps libre pour pratiquer à mon propre chef. Je pense qu’un travail plus créatif m’aurais aussi convenu, voir plus, j’en suis très content et surpris que ce rythme me plaise autant.

Avant/après d’un des dossiers, même si cela reste sobre, je vois une grande différence

J’ai aussi pris en confiance sur la communication, j’ai dû rester en contact, non seulement avec mes maitres de stages, avec des jours de déplacement et de distanciels, et beaucoup d’autres personnes. Je devais constamment faire valider mes travaux, envoyer des informations et répondre à des questions par mails. C’est la première fois que j’étais si actif sur ce medium et je pense que ça reflète une grande partie du monde du travail que je ne connaissais pas.

J’ai au final pas beaucoup appris de technique, qui était une de l’attente, mes maîtres de stage étant designer d’espace principalement, et pas graphique. Ils me donnaient plus de retour sur le résultat que sur les aspects techniques. Surtout dans leurs pratiques d’aujourd’hui, ils n’utilise même plus la suite adobe puisque qu’ils ont besoins de partager des fichiers à des personnes dans l’administratif et préconise donc les formats Office. Je n’ai pas retravaillé sur Office et prenais la responsabilité de les modifier au besoin, étant le seul avec les logiciels Adobe à jours.

Ma petite place dans le bureau étroit va me manquer

Pour conclure, même si je n’ai pas énormément évolué techniquement, ce stage m’a permis de m’ouvrir énormément aux réalités du monde du travail, dans un environnement agréable et intéressant, j’ai appris beaucoup de chose sur l’architecture, le design d’intérieur et bien d’autres mondes dont je n’imaginais pas l’existence.

Roue libre

Pour la fin de ce stage, je dirais qu’elle a été compliquée. Pour chacune de mes propositions, j’essayais de trouver des références, du sens dans mes expérimentations. Mais, suite à de nombreuses propositions de ma part qui n’aboutissait jamais à une validation, mon maitre de stage et moi avons fait un point. Durant celui-ci, il a pu me présenter ses « références » et « m’expliquer » se qu’on allait faire…

Références de mon maitre de stage « Affiches du Festival de vélo vintage d’Anjou, éditions 2023 »

Je lui parlais de graphisme, en utilisant mon vocabulaire « concept, principe graphique, système, identité visuelle, etc. » mais j’ai vite compris qu’on ne parlait pas le même langage. Le projet allait tomber dans un cliché et mes espoirs d’une identité visuelle efficace et attractive avec. Des gros bandeaux pas beaux, Une bonne grosse script OBLIGATOIRE pour le logo de l’événement, etc. Malgré toute mes bonnes intention pour expliquer ma démarche, en m’appuyant sur des livres, des projets de graphisme contemporains, impossible de me faire entendre. Il avait un truc en tête, une composition précise, une image précise, et moi, je deviens un exécutant.

Brouillon de l’affiche souhaité par mon maitre de stage
Ma version (Affiche_V6)

Ce stage m’a bien fait comprendre l’importance du « Sens » dans notre métier, l’importance du concept et de la réflexion. J’ai aussi pu me rendre compte que tout le monde se pense graphiste, « tu devrais changer si », « c’est pas assez gros » . Au final, le meilleur client, c’est celui qui fait confiance au prestataire qu’il emploie, mais comment travailler avec un client qui ne nous impose une vision stricte de son projet ?

Pour ce dernier article, voici mes différentes recherches et propositions dans l’ordre de conception.

Affiche_V1
Affiche_V2
Affiche_V3
Affiche_V4
Affiche_V4
Affiche_V5
Affiche_V6

Une belle expérience… mais bon.

Cette dernière période de stage a été, à certains moments, une déception pour moi. L’organisation n’est pas toujours au rendez-vous et je me suis retrouvé à proposer une série d’affiches pour le programme de l’été en moins d’une semaine. Les informations étaient décousues, au début il s’agissait d’une seule affiche pour un événement précis, puis après cette affiche terminée on m’informe qu’il faut la décliner. Le résultat tient la route mais j’aurais aimé pouvoir mieux me pencher dessus et proposer quelque chose de plus intéressant, surtout que j’ai connu une période relativement creuse en charge de travail juste avant.

Série d’affiches en question
( malgré tout ça reste tout de même cool de voir ses affiches sur une façade )

J’ai également pu finir l’affiche de la Résidence d’artistes qui a nécessité un mois entier de travail pour un résultat qui ne me satisfait pas du tout. 

Affiche finale pour la résidence d’artistes
( mon coeur est noué )

J’avais fait une première version qui était validée, prête à être utilisée mais au dernier moment le titre du projet à changer et j’ai dû revoir la partie supérieure de l’affiche. De plus, la responsable était très indécise au sujet de ce qu’elle souhaitais et s’est permise de retoucher l’affiche, détruisant complètement la typographie du titre. Ce travail a finalement été pour moi une déception, car après un mois je me retrouve avec un résultat gâché par quelqu’un qui n’était pas formé par ce genre de tâches.

Version précédente qui avait été validée.

En dernière déception, ça a été la réflexion autour du public. Au début de mon stage, je trouvais cela intéressant de s’adapter au public visé et de proposer des créations qui leur parleraient mais j’ai finalement découvert l’aspect négatif de cette idée, tournée dans le mauvais sens et m’empêchant de proposer des visuels plus travaillés, plus réfléchis. 

“Les gens ne sont pas sensibles au graphisme donc pas besoin de trop faire d’efforts ou de leur proposer quelque chose de nouveau”, voilà qui résume bien ce qu’on a pu me faire comprendre. Malheureusement si le public n’y est jamais confronté, alors nécessairement il n’y sera jamais sensible. Cette idée est rabaissante et triste d’une certaine façon, enfermant les gens dans une culture artistique et visuelle pauvre.

Malgré tout, je tire principalement du bon de ce stage et des réflexions quant au métier de graphiste et de designer. Quel impact avons-nous ? Sommes-nous contraints par le public ou pouvons-nous initier ce même public à travers de la nouveauté ? Ce premier pas dans le domaine professionnel reste toute fois une expérience très riche dont je tire énormément de positif, je sens mon regard et mes exigences plus clairs et plus affirmés.

Déléguer, c’est bien

Tout comme au début de mon stage, cette deuxième partie a des points positifs et des points négatifs. Globalement, je suis toujours satisfait, mais mes espoirs passés s’avèrent peut-être trop grands. En effet, en écrivant mon premier article, je pensais pouvoir affirmer par la suite mes compétences de graphiste, et être un peu moins perçu comme étant « le stagiaire ».

Malheureusement, j’ai rencontré un très gros obstacle. Ma supérieure Anne-Noëlle a vraiment du mal à déléguer, et garde pour elle une grande partie des travaux graphiques.

Suite à mon travail d’animation précédent, on m’a demandé de produire un tas d’autres vidéos dans le même style, pour présenter les différentes catégories de spectacles de la saison.

Déclinaisons de ma première animation

Après cette longue tâche extrêmement répétitive et dans laquelle j’ai été limité créativement parlant, il s’est écoulé de longues journées sans travail graphique. Je recevais des tâches administratives ou je préparais des programmes cinéma, sans pouvoir toucher aux visuels plutôt datés.

Le deuxième point négatif touche à l’organisation globale de l’entreprise. On m’a expliqué et j’ai pu remarquer que tout se préparait en retard, notamment la communication des différents événements. Le retard entraînant d’autres retards, la plupart des missions qu’on me donne doit être rapidement effectuée. Par exemple, on m’a demandé de produire une série d’affiches pour une exposition dans un de nos lieux culturels en 30 minutes. La rapidité prime souvent sur la qualité et j’ai du mal à ne pas prendre le temps nécessaire pour avoir un résultat plus satisfaisant. Dans ce cas-là, je suis rarement fier de mon travail.

Cependant, je n’utilise plus du tout Canva et je peux maintenant me concentrer sur Indesign et Photoshop. L’ambiance générale est toujours très bonne, et en connaissant de plus en plus mes collègues, je me concentre depuis quelques semaines sur des projets graphiques, comme repenser l’identité d’un cinéma de la ville. Malheureusement les retours de ma cheffe sont parfois illogiques et pas vraiment précis, le problème étant qu’elle souhaite avoir une identité s’appuyant sur plusieurs autres identités.

Premier visuel proposé
Variantes
Identité choisie, en cours de création

Avec les projets que je rends, je découvre ce que c’est que d’avoir de nombreux retours, qui se contredisent parfois, non pas venant d’un client mais de ma supérieure. J’imagine que c’est une étape nécessaire, même si je pense avoir trop de contraintes et des instructions pas assez claires. 

Ceci-dit, j’ai beaucoup plus de temps à ma disposition, et j’ai toujours la satisfaction de savoir que ce travail est utile, car le programme du cinéma est distribué et affiché aux arrêts de bus de la ville.

J’apprécie toujours mon stage, je découvre les aspects attrayant du secteur et ceux qui le sont moins. Dans tous les cas, c’est une riche expérience et je m’habitue à « aller travailler », je crois pouvoir me fondre dans le moule de la société capitaliste. Je me rends compte que les valeurs de l’entreprise et ses priorités jouent énormément sur la façon dont je vais travailler, et je vois à quel point être entouré de collègues sympathiques pousse à être productif.

Le graphiste met en scène

Le début de mon stage qui se résumait à un nombre incalculable d’assemblages Indesign, de gigas qui partent comme des petits pains de mon stockage (conseil: travaillez sur des disques dur) et retoucher des images sur psd, a enfin prit un terme le 8 Juin. C’était le jour du vernissage de l’exposition que l’on a organisé. On a pu témoigner le fruit de notre travail intense pendant 1 mois. Ceci pour ma part en tant que stagiaire graphiste comprenait la communication autour avec les newsletters par mail et les stories Instagram. Ainsi que d’autres éléments graphiques comme la signalétique, plan de la salle et œuvres, livret d’informations, impression A0 et le magazine. Surtout pour ce dernier, qui était le plus conséquent en charge de travail pour moi, a été très gratifiant d’avoir pu assister à la création, l’impression jusqu’à la distribution.

Quelques pages du magazine
Les exemplaires du magazine

Après avoir bouclé ce vernissage qui prenant 90% de mon attention, car je travaillais déjà en parallèle avec une grande marque de luxe que je citerais pas. Cela m’a permis de me concentrer sur cette question de la place du graphiste dans ce monde de la scénographie dans la mode.

J’ai alors été cette fois confrontée aux DA et au photographe en charge du projet de cette campagne. Au départ indirectement, par l’intermédiaire du set designer que j’ai assisté sur le lieu de tournage. Car j’assiste rarement entièrement le projet, qui durent entre 3 à 10 jours. Pour le cas de cette campagne infernale, il a été découpé en 2 parties avec 2 photographes différents. Le premier a duré 5 jours pour les sets designers qui ont dû construire un décor de train en taille réelle. Et le second, 3 jours pour les natures mortes, sur lequel on m’a beaucoup sollicitée.

La construction du train + mon endroit de travail sur set

Ces courts délais sont aussi impressionnant que le résultat. Mais par conséquent, ces courts délais s’appliquent également à moi qui doit produire des visuels, la plupart du temps en moins d’une heure. 

Pour ces natures mortes, j’ai dû concevoir des cartes postales, des timbres, des visuels plus abstraits utilisés en fonds et un pochoir pour peindre sur la façade du train. Toutes ces créations serviront pour décoration sur les images de leur campagne. Le plus compliqué pour moi c’était de bien viser la « demande » qu’ils ont avec des instructions très approximatives que j’ai à distance.

😿

Cependant, j’ai eu la chance de pouvoir être présente sur le lieu le jour où mes visuels allaient être utilisés. Mais les complications ne s’arrêtent pas ici, puisque le matin même, les clients se rendent compte que les fonds que nous avons construits n’étaient pas assez grands et préfèrent des cyclos pour le fond. En vitesse je crée de nouveaux visuels, appelle l’imprimeur pour savoir s’il est possible d’imprimer ce format dans l’heure qui suit, et de trouver quelqu’un pour nous l’apporter au studio.

Malgré la pression de savoir que ce shooting reposait entièrement sur moi, les retours flous des DA, j’ai su tout boucler en 30 minutes. Le reste ensuite dépendait de l’imprimeur et du coursier qui ont été très réactifs.

à gauche les fonds qu’ils n’ont pas voulu, au milieu et à droite les grands fonds fluides 1M X 1.7M
en espérant que ces photos verront le jour

Je dirais que le graphiste autour de set designer a plutôt un rôle de support pour mettre en valeur leurs idées. Par exemple, je crée pour un objet de décor qui fait parti du grand ensemble. Le travail peut être parfois plus conséquent et important sur l’image finale, comme les fonds ci-dessus. En notant que le set designer est lui-même au service du directeur artistique, du moins de ce que j’observe, j’ai tout de même réussi à trouver une certaine marge de liberté dans mes missions.

Dans le milieu du set design en tant que graphiste, il serait à mon avis plutôt adapté de travailler en tant que freelance, ponctuellement. Étant là en permanence, on me lance souvent sur d’autres missions moins créatives, malgré tout, très enrichissante pour comprendre ce milieu en étant directement confronté au lieu et l’adrénaline que l’on a en étant sollicitée sur les shootings.

La suite, Les Vieilles Pédales édition 2024

Le festival s’est bien déroulé et il est temps de penser à la suite ! La poursuite des recherches pour l’affiche et la mise en place d’une nouvelle identité Une courte vidéo d’introduction du festival pour les partenaires.

Suite à une réunion avec mon patron, Sébastien, j’ai pu défendre mon concept à travers la présentation de celui-ci, je me suis appuyé sur des mockups et des fanzines imprimés qui présentent affiches et flyers au format. La conclusion de ce rendez-vous a été plutôt positive, quelques changements et modifications à faire. En ressort une V2 plus colorée et agencée différemment ! Affaire à suivre…

En parallèle, je travaille sur une vidéo d’introduction, composé de vidéos basse def issues de Facebook et autres. C’est là qu’on prend conscience que si la matière est limitée, le reste le sera aussi malgré le fait que certaines astuces puissent être trouvées ! J’ai eu l’occasion d’approfondir certaines techniques de motion design et réemployé ce que je savais faire. En parallèle, je m’exerce en espérant trouver des techniques et astuces visuelles que je pourrais réexploiter au sein de mon stage. C’est en travaillant sur mes projets que je trouve des idées à mettre en place chez Les Vieilles Pédales.

Projets perso du soir, après le stage, la boxe, etc.

Identité de Studio et Culture du commanditaire

La première question qui me trottait dans la tête bien avant d’arriver au studio était, mais finalement Qu-est-ce qui fait l’ADN d’un studio ?

  • Quels éléments font “studio” (typographie, graphistes, commanditaires…)
  • Qu’est-ce qui fait la sauce Plastac ?

Comment reconnait-on Plastac et comment fait-on en tant que studio pour garder cette direction artistique Est-elle définie ? fine ? Existe-t-elle vraiment ?

Un des premiers éléments de réponse chez Plastac c’est la Circular ! OUI une fonte, celle de leur logo distribué par Lineto, elle est présente partout et très régulièrement glissé dans leur proposition de logo pour les clients en 4ᵉ ou 5ᵉ propal ou en baseline pour accompagner un logo, bref, ils la kiff et ça se voit et à vrai dire, c’est souvent ce que viennent chercher les clients du moins cette fonte marche et accompagne régulièrement leur projet (APS, APD, PORTFOLIO…) et évoque leur univers coloré géométrique et ludique de leur approche du design graphique et de la signalétique.

Ensuite l’identité du studio se résume aussi par les clients et ça Romain le dit clairement “C’est sûr par rapport à “Choque le Goff ” On fait pas la même chose, eux font des rapports d’inactivités et nous, on fait plutôt des rapports d’activités pour Hermès donc clairement… ”

En effet, Plastac travaille essentiellement pour le milieu culturel et institutionnel, le luxe et l’industrie, leur typologie de clients influent évidement sur le graphisme qu’ils proposent au fur et à mesure des années.

Et enfin pour moi ce qui fait l’ADN de Plastac ce sont simplement Adrien, Fanny et Romain, c’est bête, mais leur personnalité, leur manière de travailler et le fait que ça fait 15 ans qui font ça, bah forcement y’a des automatismes qui se créent et une DA qui se met en place.

La façon dont-ils mettent en place leur graphisme me permet d’enchainer sur un autre point le client et cette culture du commanditaire, en occurrence ici Thomas Boivin un photographe qui a besoin d’une couverture pour son prochain roman-photo.

TOUT LE MONDE À UN AVIS SUR TOUT ET TOUT LE TEMPS

(et ça marche pour beaucoup de choses), tout le monde s’improvise graphiste et encore plus le client qui n’hésite pas à remettre en question nos choix.

TB: “non mais j’ai rapidement modifié votre proposition sur photoshop en remontant votre typo pour vous montrer ce que je veux” HEIN ????

TB: “Et puis n’hésitez pas à m’envoyer des choses pour que je vous fasse des retours” HEIN HEIN HEIN M. ISLER C’EST VOUS ??? 

Je n’avais jamais vu ça avant, du moins je ne pensais pas qu’on pouvait faire le taff du graphiste. Il croit mieux que tout le monde quelle est la bonne solution, se permet de “conseiller” le studio sur les bons ajustements typo, met la pression sur le temps de réponse et de prod du studio. La source de tous ces problèmes dans ce projet a été le brief le client avait un papier précis en tête (sirio blu) une envie de modernité tout en gardant les codes du roman, mais son papier bleu foncé était à l’opposé de ses références. Un manque de clarté et de communication qui ont bloqué le projet dans ses débuts, en témoigne toutes annotations dans tous les sens.;(

Ménilmontant x4

Bon au final, c’est ma proposition qui a convaincu parmi la sélection qu’on avait faite donc ça va.;)

Être créatif

Cela fait maintenant plus d’un moins que je suis en stage chez Cake Design Agency.

Durant ce mois, j’ai pu travailler sur beaucoup de projets, dont les tâches étaient très diversifiées, allant de la photographie de projets à de la mise en page ou encore à de la création de contenus pour des réseaux sociaux.

Mais dans tout ce que j’ai pu remarquer, notamment au niveau des projets, c’est l’impact des clients sur la création. Les clients sont bien sûr ceux qui vont nous donner les projets, mais aussi ceux qui vont établir les contraintes de la création, cela m’a mené à me demander comment on peut, en tant que designer, être créatif, tout en respectant les contraintes mises en place par les clients, qui soient liées à l’édition ou même au luxe.

Je découvre de plus en plus de choses qui me permettent petit à petit de répondre à ce questionnement.

Tout d’abord, les clients peuvent nous donner des directives, que ce soit sur les typographies, les couleurs, et même parfois directement la charte graphique à appliquer selon les supports à effectuer. Cela passe bien sûr aussi par la contrainte budgétaire que certains clients mentionnent ou encore le temps de réalisation qui peut permettre ou non d’utiliser certaines techniques. Ces premières directives sont d’ailleurs très souvent menées à évoluer au fur et à mesure que la création se met en place et que les retours avec le client s’effectuent. Je découvre aussi la contrainte du langage, notamment lorsqu’il faut réaliser des contenus en plusieurs langues, la mise en page est à organiser selon chaque langue, mais les règles ortho-typo viennent elles aussi à changer (par exemple en anglais, on ne met pas d’espace avant les “:”), de même les règles de césures doivent être respectées dans tous les cas.

Ensuite, pour ce qui est de la création des éléments de communication demandés, pour exprimer notre créativité cela va principalement passer par les moyens mis en place. Dans un premier temps, les éléments de communication peuvent être revus, généralement à la hausse pour présenter une déclinaison plus grande des supports. Dans un second temps, cela passe par la méthode de fabrication. En effet, pour rendre les supports plus luxueux, les techniques d’impression proposent des finitions qui montreront que la marque est plus ou moins haut de gamme. Pour cela, il y a d’abord le papier choisi qui peut rentrer en jeu avec un choix spécifique de matériaux, mais aussi de technique avec par exemple de l’embossage, du transfert, ou encore l’utilisation d’une reliure spécifique.

Certains clients nous recontactent d’ailleurs après la livraison des éléments pour compléter et ajouter de nouveaux supports comme ça a pu être le cas sur les maisons que j’avais déjà pu évoquer dans ma première note d’étonnement.

Suite à ce premier retour un deuxième à suivi pour redemander d’autres supports pour d’autres maisons du groupe dont j’ai pu réaliser deux nouveaux livrets.

retours que me fait Thibaut et croquis de la mise en page pour les nouveaux livrets

C’est en travaillant sur un jeu de cartes pour un promoteur immobilier, SHVO que j’ai pu aussi comprendre énormément de choses. Je devais réaliser toutes les têtes (Roi, Dame, Valet et Joker), en suivant l’esthétique des cartes des chiffres mis en place par d’autres designers de l’agence.

Je travaille donc avec les couleurs et papiers déjà choisis, deux pantones aux couleurs très sobres et un design symétrique, très épuré et élégant. Je me rends compte qu’il faut en priorité répondre aux besoins de communication du client, mais aussi respecter les normes du luxe, bien souvent assez sobre et minimaliste.

croquis pour la réalisation des cartes en inspiration des couvre-chefs des personnages

Pour donner plus de valeur à l’objet fini, une dorure noire sur la tranche est ajoutée, tout en restant dans l’esthétique mis en place. Les finitions sont toujours montrées au client par le biais de mockups entièrement réalisées par nous, ce qui est parfois assez long.

Pour conclure, les contraintes du client nous permettent dans la plupart des cas d’être assez libres sur le projet pour pouvoir tout de même exprimer notre créativité qui permet de chercher des solutions que ce soit entre nous, ou avec le client.