Une continuité assez calme

Je commence à m’habituer au fonctionnement de Hoh, on me donne des tâches en début de journée / semaine, et je m’organise en autonomie, je priorise un peu comme je le sens. Je prépare et met en page des plannings, des newsletters, principalement pour Amo, c’est le client qui nous prend le plus d’effort. De temps en temps, un mail ou un appel change complètement les priorités, ou me donne une nouvelle tâche plus urgente.

chaque appel peut tout bouleverser

Une journée, deux appels s’enchaine et on apprend avec beaucoup de déceptions deux annulations : Un voyage dans la commune de Saint-Dizier et un magasin Kickers sur Angoulême. On avait travaillé depuis des semaines pour préparer ces dossiers, et on a dû ensuite prévenir tout le monde de l’annulation, et on s’est retrouvé avec beaucoup moins de travail pendant un moment.

J’ai quand même eu la chance de faire ma première visite pour Amo dans la tour Orion, c’est un projet de transformation d’une tour de Montreuil et qui sert de lieu d’exposition pour des associations d’artistes durant le chantier. C’était très intéressant et gratifiant après avoir bien planifié la sortie. 

on a partagé un verre sur les quais de pantins avant son départ

J’ai tout de même retrouvé un rythme de travail plus intense quand Catherine est partie, Viviane et Mathieu nous ont invitées à un restaurant pour son départ (elle aurait dû finir avec le voyage à Saint-Dizier). On est toujours en contact est devenu ami au cours du mois où l’on a travaillé ensemble. Je dois avoir plus de répondant et une présence importante pour remplir ça place, et récupérer certaine tache qu’elle n’a pas complètement finie.

Et la semaine qui arrive est celle de l’installation du magasin Kickers de Paris, c’est un client avec qui j’ai moins travaillé, ça sera intéressant de changer un peu des architectes. Je ne sais pas exactement quelle sera mes responsabilités, mais j’espère que ça va bien se passer.

 J’ai aussi commencé à retravailler sur le site de Hoh et de faire un peu de code. Je me remets doucement à toucher au html et au css, c’est une tache que je fais quand je n’ai pas d’autre chose à faire, un peu en retrait.

Culture à tous

Ça y est, le festival sur les cinémas du Maghreb a débuté. J’ai pu réaliser un dépliant avec toutes les informations pratiques et m’inspirer de celui-ci pour proposer des affiches alternatives pour chaque film.

Dépliant ( ici seulement les couvertures )
Affiches alternatives pour le festival

Le rendu est assez convaincant, d’autant plus qu’il y a une certaine fierté en voyant ses affiches accrochées sur la façade d’un bâtiment.

Mais ce qui est le plus impactant c’est la réaction qu’ont les gens face à cet événement. Pas mal de résidents du quartier sont venus nous avoir pour avoir davantage d’informations, ayant entendu seulement le nom du festival. C’était alors l’occasion pour l’équipe et moi de dégainer les dépliants. J’ai l’impression que l’identité assez prononcée du festival a marqué d’une certaine façon le public, les poussant à se questionner sur ce qu’était cet événement.

Je pense que c’est en ça où le designer intervient, marquer à travers une approche graphique le spectateur, la cible pour susciter son intérêt. Retenir l’attention, diriger le regard et provoquer en lui une certaine curiosité.

Pour mon deuxième projet, j’ai été lancé sur la conception d’une affiche pour une résidence d’artistes. Cette résidence prends place dans le quartier et sur une longue période. Je devais donc proposer une affiche qu’il serait facile de décliner. De plus, les résidents n’étant pas tous en capacité de lire le français, il me fallait un élément visuel fort qui parlerait à tout le monde. J’ai donc opté pour une photo des bâtiments où se déroulerait la résidence.

Ce projet a été long, et les propositions d’affiches nombreuses. J’ai d’abord voulu expérimenter avec un jeu typographique mais rapidement cela devenait abstrait et ne permettait pas à tous de comprendre mon affiche.

Finalement c’est la proposition présentée ci-dessus qui a été retenue. Ce n’est pas ma préférée dans son approche esthétique mais il est vrai que d’un point de vue pratique elle est plus facilement abordable pour des gens qui ont des difficultés à lire. Elle se décline sur plusieurs dégradés. Un travail d’organisation des fichiers a également été nécessaire car ceux-ci seront réutilisés pour les années à venir.

Ce projet m’a aussi rappelé une nouvelle fois l’un des rôles majeurs du graphiste : la communication. Même si je suis relativement libre dans mes propositions, je ne dois pas oublier le fait que mes projets doivent parler à un large public ou bien à une cible précise et ne pas me perdre dans des créations plus ou moins abstraites. Et même si l’affiche n’est pas ma préférée, le résultat est le plus important et le fait que les gens aient compris le message derrière.

Une expérience riche

Mon stage est séparé en deux parties. Le télétravail, qui consiste surtout à écrire des textes et produire des visuels pour les réseaux sociaux, et le présentiel, qui est bien plus riche. Il consiste à encadrer des sessions de jeu, donc préparer la salle, suivre un groupe qui joue en gérant les effets et les indices, puis retrouver le groupe à la sortie pour les accompagner dans le débriefing, et enfin remettre la salle en ordre après leur départ.

Il m’est arrivé de parler avec des gens qui m’ont expliqué qu’exercer un travail désagréable se répercute sur la vie personnelle, et rend la vie globalement plus désagréable. Mais je commence à me demander dans quelle mesure un travail intéressant peut avoir une influence bénéfique sur la vie personnelle

J’ai d’abord cru que la répétition de mes tâches allait me faire tomber dans une routine que j’allais devoir subir, et je peux maintenant dire que ce n’est pas le cas. Je suis passionnée de game design. Chaque groupe est différent, et chaque expérience est donc unique. Et comprendre le fonctionnement mécanique derrière ce jeu m’apporte beaucoup, et me motive à être plus créative dans mes projets personnels. Même si ça n’a pas été évident de comprendre comment replacer chaque mécanisme…

Le mécanisme des engrenages est particulièrement complexe à remettre en place,
surtout qu’il se trouve dans une salle sans lumière…

Voir l’envers du décors de cette manière est vraiment une chance énorme pour moi. Je ne sais pas vraiment comment prendre du recul, vu que je n’ai pas pu inspecter d’autre salle d’escape, mais je trouve les énigmes pleines d’ingéniosité.

En plus de ça, un aspect de mon travail qui m’empêche de tomber dans la routine, c’est devoir constamment s’adapter. Oui, il faut s’adapter à tous les types de joueurs, et c’est déjà pas mal, mais je pense à quelque chose de plus concret.

Ce jour là a été plutôt intense…

Je me rends compte que ce n’est pas le genre de tâches habituellement demandées dans un stage de graphisme, et je me suis demandée pendant un moment si je devrais même en parler ici. Mais j’ai accepté un stage de graphisme et game-mastering, je savais donc à l’avance que je devrais faire ce genre de choses. Et franchement, je me sens utile, stimulée, encadrée, et j’ai l’occasion de travailler sur des compétences personnelles comme le rapport direct aux clients, l’adaptation à l’imprévu, la mémoire…

Le travail que j’effectue en tant que game master est bien plus intéressant que celui que j’effectue en tant que créatrice de newsletters, et je trouve même qu’il s’agit d’un travail de design. Je design l’expérience, la modifie et l’adapte selon la manière de jouer et la personnalité des joueurs. Je design l’ambiance sonore en direct autour de leur expérience, je module la difficulté par le biais d’indices, je mets en scène la salle et je l’agence pour obtenir une atmosphère impactante.

Je trouve que cet aspect de mon stage est très formateur, et qu’il a toute sa place dans cette note d’étonnement.

Le chemin sera long et sinueux

Après une très longue recherche de stage et de nombreuses demandes sans réponses ou sans succès, après avoir cherché de lointains contacts via la famille, les proches, les proches de proches, c’est finalement CourbevoiEvent qui a retenu mon profil.

Je les ai contacté suite à une annonce qu’ils avaient publié cherchant un assistant graphiste, et j’ai appris quelques jours après un entretien en ligne que j’étais accepté. CourbevoiEvent, c’est une société publique locale affiliée à la ville Courbevoie. Elle organise différents évènements dans différents lieux de la ville (salle de spectacle, concerts, cinéma, etc)

J’ai donc rendez-vous tous les jours (ou presque) au milieu de Courbevoie, qui tout comme Boulogne se situe à l’opposé de ma ville, Montreuil, mais en beaucoup moins pratique d’accès. J’ai pris l’habitude de commencer ma journée par une balade en Velib jusqu’à Vincennes, où je prends le RER A direction la Défense. Une fois arrivée dans le 3ème plus gros quartier d’affaires du monde et après avoir navigué parmi des milliers de jeunes entrepreneurs je prend la ligne L jusqu’à Courbevoie.

Enfin, après 10 minutes de marche dans la ville moderne et fleurie, j’arrive au centre événementiel de Courbevoie, là  où tout se passe. Le mercredi je suis en télétravail, ce qui m’évite ce long chemin.

Arrivé, je rencontre l’équipe communication, composée d’Anne-Noelle la cheffe de projet et ma collègue Alexandra , présente depuis janvier. J’ai appris au fur et à mesure de la semaine que de nombreux départs avaient eu lieu la dernière saison, et que de nouvelles personnes commençaient à arriver, tout se restructure et pas mal de choses étaient mieux avant. 

Par contre, il y a vraiment une super ambiance.

On m’a ensuite fait visiter le centre culturel où je travaille, ainsi que l’espace Carpeaux se situant juste à côté. Le centre et l’espace carpeaux contiennent des salles de spectacles ou de concerts, des salles de fêtes et même un cabaret. Voir toutes ces salles, puis rencontrer les équipes techniques de son, de lumière, l’administration et le service billetterie m’a plutôt impressionné.

C’est là que j’ai compris que mon travail allait être utile, car parfois visible dans des salles de plus de 1000 personnes ou sur le site de Courbevoie, et malgré une petite pression supplémentaire, j’avoue que c’est un sentiment très agréable.

Lors de ma semaine, j’ai cependant rencontré des petites déceptions.

Par exemple, il n’existe pas de graphiste à proprement parler, ni de directeur artistique. J’ai remarqué que Photoshop ou illustrator étaient peu utilisés et que beaucoup de visuels se faisaient sur InDesign, dans des fichiers pas trop organisés.

On m’a d’abord confié des missions très simples, faire des storys Instagram pour un cinéma dont on s’occupe, ou chercher des inspirations pour la présentation de la prochaine saison (chaque saison rassemble plus de 80 spectacles). J’ai du produire mes premiers visuels sur Canva, car c’est comme ça qu’ils fonctionnent pour gagner du temps sur des visuels simples et peu importants (storys).

J’avoue que le gain de temps peut au début être avantageux, mais Canva m’a très rapidement limité et surtout frustré. Maintenant que l’équipe me fait confiance, si jamais je suis amené à reproduire ce genre de visuels, je pourrais utiliser les logiciels que je veux

À la fin de la semaine, on m’a proposé de commencer un travail d’animation pour la présentation de la nouvelle saison que j’ai directement accepté. Je dois respecter le thème du floral et du mystérieux, féérique, et animer certains titres annonçant les différentes parties de la saison. Malheureusement je n’ai pas pu choisir la typo.

début de l’animation
milieu de l’animation
fin de l’animation

Je vois que mon début de travail plaît, et que l’équipe me fait plus confiance. À côté de ce travail, je fais parfois des tâches plus administratives comme mettre en ligne des articles sur les films du cinéma et faire une sélection d’images.

Ce que je remarque également c’est que notre image a beaucoup trop d’identités visuelles différentes, et qu’elles ne sont parfois pas super (j’espère que personne de mon équipe tombera sur l’article). En effet Anne-Noelle, la cheffe de projet, a énormément d’idées mais parfois trop. J’ai l’impression qu’on n’arrive pas à garder une identité de base, car si j’ai bien compris, une nouvelle identité est en cours de création (mais seulement pour certains supports), et une identité totalement différente, uniquement pour la nouvelle saison vient aussi se mélanger à celles-ci. Malheureusement, je n’ai pas trop mon mot à dire sur ça, du moins pour l’instant.

Je suis satisfait de comment mon stage se déroule, j’apprends peu de choses au niveau technique, mais je découvre comment une grosse société publique d’événements fonctionne et l’ambiance du travail.

J’espère avoir de plus en plus de travail purement graphique (peut être même photographique), même si j’apprend déjà beaucoup.

Hoh! C’est le début des découvertes

Après une période incertaine, j’ai eu la confirmation que le studio Hoh m’accueillerais le 3 mai, et je reçois ma convention signée par tout le monde le vendredi alors que je commence le mardi.

Le studio Hoh c’est Viviane Kajjaj et Mathieu Goulmant, deux designers qui ont ce studio de design et de stratégie de marque basé à Pantin à 5 min de la ligne 5. Ils s’occupent de projets assez différents et ont dans le passé fait des projets très proche du design graphique, mais aujourd’hui, ils travaillent plus autour de design d’espace, d’objets et d’événement. 

Hoh a deux gros projets en ce moment :

  • Les magasins kickers, ils ont redesigner tout le mobilier, l’espace et les vitrines des magasins kickers, le projet et aujourd’hui dans des phases d’instillations et de polissage.
  • Amo (architectes et maîtres d’œuvres) une association qui les sollicite pour organiser et designer les voyages, les conférences, les pris qu’ils organisent.

Avant de commencer, j’avais déjà vu les petits locaux et croiser la seconde stagiaire, Catherine, avec qui je travaillerais sur mon début de stage. J’ai aussi eu l’occasion de lire les dossier interne de Kickers sur leurs stratégies, le brief de la demande de refonte des magasins, leur chartre graphique (très mince).

J’arrive le mardi matin, et on se retrouve les 4 autour d’un café, sauf moi qui suis le seul buveur de thé, pour établir les taches de chacun pour la semaine, c’est à ce moment que je me rends un peu compte de leur vrai nerf de leur travail :  le relationnel. Ils sont au milieu d’énormément d’acteurs et jouent souvent le rôle d’intermédiaire. Beaucoup de noms passe et je sais évidemment pas de qui ils parlent, Mathieu essaye tant bien que de mal de me situer un peu, mais je vais devoir apprendre beaucoup pour comprendre tout ce que ce dit dans ces petites réunions.

Mes taches de la semaine sont de réaliser une carte montrant les acces du hangar Y pour une visite de Amo, faire de la recherche sur Vorarlberg, une région de l’Autriche pour un voyage plus lointain et moins urgent, retravailler le dossier de hoh de leurs design de kickers.

J’utilise Illustrator et un fond de carte d’OpenStreetMap pour créer la carte, je fais des changements, selon les retours de Catherine d’abord, puis de Viviane et Mathieu.

Carte réalisée dans sa dernière version.

Je suis un cours de 2h disponible sur internet sur le Vorarlberg, ce qui me surprend à m’intéresser.

Le cours de ensa normandie disponible sur youtube

Et finalement le dossier de 120 pages que je dois clarifier, gros problème, il est assemblé sous PowerPoint, je dois me battre avec le logiciel et je prends beaucoup plus de temps à réaligner les éléments, j’hésite beaucoup à tout recommencer sur InDesign, si ça me ferait gagner du temps.

Travailler sous PowerPoint n’est pas confortable du tout.

Au final de cette première semaine, j’en sors joyeux, il y a une super ambiance, ils sont tous super chouette, ma collègue stagiaire m’aide beaucoup à m’habituer et à comprendre les modes de travail, j’anticipe le moment où elle va partir, car j’aurai bien plus de responsabilités. 

Un début mouvementé

Je n’ai pas encore eu la chance de commencer mes missions. Ma première semaine de stage était une semaine de formation, alors je n’ai rien fait de graphique. Mais ce que j’ai trouvé le plus intéressant, finalement, j’ai plongé dedans avant même le début du stage. C’était simplement le contact humain avec les employeurs potentiels, et l’enfer que ça a été pour moi.

Entre espoir et déception, ma quête de stage s’est étendue jusqu’au vendredi 5 mai, soit deux semaines après le début prévu, et une semaine après le dernier délai. Nickel.

Ces deux dernières semaines ont été principalement occupées par un ping-pong entre deux plans de stage, chacun avec ses propres défauts. Je me demande si le monde du travail est toujours aussi chaotique, une course vers le « moins pire ». C’est quand même triste. Ça a été compliqué à gérer, entre le stress de commencer en retard et la peur de trouver un stage inintéressant. C’est finalement chez l’escape game Leavin Room que je ferai mon stage.

Au moins, ils m’ont laissé tester l’escape game

Avec tous ces bouleversements, et la nature de l’escape game, j’ai des horaires complètement instables. Surtout pour la première semaine, où je dois tout découvrir. Les rendez-vous sont sans cesse repoussés, car en plus de mes missions graphiques, une partie de mon stage est réservée au game mastering. Je vais donc encadrer certaines parties d’escape game, et il faut que j’apprenne le fonctionnement des caméras, micros, messageries, effets sonores… pour ça, il faut d’abord que je fasse l’expérience du jeu par moi-même, et ensuite que j’assiste à des vraies parties ! Cette semaine, c’est uniquement cet aspect-là du stage que j’ai découvert. Mes horaires sont donc décidés par les réservations, et je dois venir travailler samedi. Mais une fois que j’aurais commencé à travailler sur des éléments graphique, ça va se calmer. Ouf !

On commence déjà dans le flou…
On confirme les horaires la veille…
Et on décale quand il n’y a pas de créneaux.

Une partie d’escape game dure une heure. On compte également 20 minutes de briefing et débriefing des joueurs, avant et après l’expérience. 10 minutes de rangement de la salle, et de la marge pour gérer les retard et imprévus. On est sur des créneaux de 2h par session. Alors pour ma formation…

  • 1 session d’observation
  • 1 session d’explication
  • 1 session où j’assiste
  • 1 session en quasi-autonomie

Ça nous fait donc 8h de suite. C’est étonnant à vivre, parce que le temps passe à un rythme instable. Parfois, je regarde l’heure qu’il est, et je me demande comment je vais tenir jusqu’à la fin. Parfois, le temps passe vite parce que je ne m’ennuie pas. Finalement, quand je rentre chez moi, je n’ai pas l’impression d’avoir passé 8h derrière un même bureau. J’ai l’impression d’avoir cligné des yeux et que ma journée a disparu.

Dès le lendemain, j’avais oublié quels étaient les groupes que j’ai vu passer, qui avait fait quoi… En seulement 2 sessions, j’étais déjà dans une routine. J’ai entendu Chris, qui m’encadrait ce jour-là, parler de cette routine, mais je ne pensais pas pouvoir y goûter en seulement une journée. C’est un peu dommage, mais j’imagine que c’est inévitable. J’aimerais quand même faire un petit sondage auprès de l’équipe, voir comment les différentes personnes le vivent différemment.

C’est pas du gateau !

Mardi, j’arrive à l’agence pour le début de mon stage à Cake design Agency !

L’agence n’est pas très grande, elle est composée tout d’abord du directeur de création et créateur de Cake design, Thibaut, il supervise tous nos travaux. Nous sommes 8 créatifs, il y a aussi un commercial et une comptable. On travaille dans des pièces séparées côte à côte, je suis installée aux côtés de Camille, Julia et Anselme. Dans l’autre pièce où sont installés le reste des créatifs se trouve Jessica, ma tutrice, Vincent, Hélène et Tess.

Je découvre comment fonctionne l’agence et bien sûr son serveur de travail ! le travail se fait directement sur les fichiers source, aucune copie sur le bureau de notre ordinateur n’est faite. Il est d’ailleurs très bien rangé et c’est vraiment très pratique et beaucoup plus rapide pour travailler à plusieurs sur les projets.

Serveur de l’agence

Le premier projet auquel j’ai pu participer a été pour les Domaines de Chabran, des gîtes hauts de gamme. Julia qui travaille sur ce projet m’a chargé de refaire les manuels d’utilisation pour 3 gîtes après un retour client où ils ont décidé de changer complètement tous les textes (ce qui fait recommencer toute la mise en page qu’elle avait pu faire). J’ai donc 3 livrets utilisables sur tablette à réaliser en respectant la charte graphique de chaque gîte (couleurs et typographies associées), dont deux livrets à réaliser en français et en anglais, ce qui fait en tout plus de 80 pages.

Je récupère alors les fichiers de Julia et là encore tout est très bien rangé : les langues par calques, les styles de caractères, etc. Cela m’a permis de gagner énormément de temps et de ne pas entièrement repartir de zéro.

Seul point négatif : ils n’utilisent pas de ligne de base, j’ai donc du tout paramétrer, re-régler les interlignages et caler tous mes textes dessus.

Réalisation du premier manuel d’utilisation pour le Mas de Chabran, version anglaise

En un peu moins de deux jours, j’ai réussi à tout finir et j’envoie à Julia pour qu’elle envoie au client.

Mercredi, Vincent, un autre créatif vient me briefer sur un projet de réalisation d’emballages de chocolats pour les restaurants de la Maison Boudon.

Il m’explique qu’ils ont déjà proposé 5 versions rapides au client et que je devais proposer des nouveaux axes pour les re-proposer au client en suivant ses retours face aux premières propositions. Je réalise beaucoup de tests pour épuiser toutes les possibilités.

Fichier de travail sur Illustrator

Suite à ces tests, après des retours de Vincent et Thibaut, on conclue sur 5 propositions que je viens mettre en page dans un dossier pour le client en présentant les emballages dépliés et sur des mockups. Le dossier a été envoyé le vendredi midi.

Mockup pour ma cinquième proposition
Page du troisième axe du dossier envoyé au client, Maison Boudon

Comme vous avez pu le constater, on vient se focaliser sur une seule partie du projet, on ne réalise pas l’entièreté du projet et tout le monde vient y participer.

La temporalité d’une partie du projet est d’ailleurs très courte, tout se passe très vite, durant un jour ou deux on vient se concentrer uniquement sur la création et seulement sur ça, rechercher le plus possible pour épuiser toutes les possibilités de création.

C’est quelque chose que j’apprécie particulièrement car cela permet d’arriver assez rapidement à des résultats concluants, mais c’est aussi quelque chose qui ne permet pas d’avoir un temps de réflexion très grand et on arrive très vite à s’épuiser dans les propositions qu’on peut faire, mais en retournant aux références j’ai très vite réussi à ne pas tomber dans l’ennui et dans le manque d’idées. C’est d’ailleurs pour être efficace et rapide que l’agence est surement aussi bien organisée, notamment dans ses fichiers, elle conserve aussi un lien très fort avec le client tout au long du projet pour correspondre parfaitement à sa demande et à ses attentes quitte à demander de recommencer une partie du projet.

It’s not « MORE is MORE », it’s « Less is MORE »…

Pour introduire, je suis stagiaire pour l’association chartraine qui organise le festival de vélos vintage « Les vieilles pédales », un festival avec des animations, des concerts, des courses et randos de vieux vélos ! Ce dernier aura lieu au début du stage, à savoir les 12, 13 et 14 mai.

Pour ses premières semaines de stage, du télétravail ! Au cours des journées, je reçois diverse mission, généralement, elles consistent à utiliser la matière de l’édition précédente du festival pour des supports de communications divers et variées, flyers, banderoles, faux billets de l’événement, etc.

Bâche avec le programme (80x160cm)

Le problème, c’est justement cette matière, un graphisme qui cherche non pas à parler d’un festival vintage, mais bien à être vintage. En passant notamment par une montagne d’enluminures style art nouveau, « pour décorer » et par une quantité de niveaux de texte hallucinant. Mais moi, j’ai un plan, il est prévu que pour la suite du stage (après le festival) je travaille en amont pour la 3ᵉ édition, ce que je fais déjà sur mes temps morts et mon temps libre. Je n’ai encore rien montré, mais j’attends la réunion qui me permettra d’introduire, avec quelques bouquins de graphisme et des références, ma proposition d’identité visuelle pour le festival.

Affiche de la 2ᵉ édition des Vielles pédales

Le festival Les vieilles pédales a déjà eu lieu deux fois, en ressort de nombreuses photos qui représente fidèlement l’événement. Comment exploiter cette imagerie efficacement au sein d’une identité visuelle forte qui communique sur “Un festival de vélos vintage”.

Mise en situation de ma proposition d’affiche pour la 3e édition
Proposition d'affiche pour la 3ème édition des vieilles pédales
Ma proposition d’affiche pour la 3e édition

Ici, je présente une partie de mon travail, mais l’idée pour cette identité visuelle serait de varier les visuels, pour l’affiche par exemple, on pourrait avoir d’autres version avec des photos différentes dans l’ovale central. Mon but est d’exploiter la richesse de visuelles issues des éditions précédentes afin de mettre en avant une variété, une densité. J’ai actuellement commencé à bosser sur les flyers et à chercher des idées de déclinaison.

Captures d’écran de mon plan de travail AI (Le bazar)

Dans ce projet secret, j’ai également pu retrouver mon ami InDesign pour la mise en page, car pour les documents de la 2e édition, on m’invite à utiliser plutôt à me servir de Illustrator, même pour la mise en page. (coup dur)

Mon objectif pendant ce stage, convaincre de la qualité de mon travail et du bénéfice qu’il apporterait en termes de communication. Si réussite, je pourrais décliner l’identité sur de grandes bâches, des badges, en motion et ainsi mettre un super projet sur mon portfolio !

Cinéma et Indesign à gogo

Lundi 24 Avril. 10h, je pars. Muni de mon vélo, je décolle vers mon lieu de stage. En 10 minutes, le trajet est fait ( ça change de d’habitude… ).

On commence la matinée avec une visite complète du lieu. Je traverse alors une salle de cinéma, les coulisses, puis une salle d’exposition pour finir par une salle de spectacle. Le tout est parsemé de pièces annexes plus ou moins grandes avec chacune des ateliers différents. Après quoi, on fait une petite réunion pour me présenter tous les projets et événements qui sont sur le point d’arriver. Je vois enfin l’équipe au complet : Kévin le spécialiste cinéma, Leïla la responsable des arts créatifs et Nawel la directrice. On évoque alors le festival de cinéma, la résidence d’artistes, le collectif d’architectes ou encore le concours d’éloquence. Le stage va être riche et très varié, je sens que je vais pouvoir m’amuser ! On me lance dans un premier temps sur ce festival de cinéma avec comme thème le Cinéma du Maghreb.

Je dois réaliser un visuel pour un livret et la mise en page de celui-ci présentant les 6 films qui seront projetés. On me briefe sur ce qu’ils imaginent, sur les informations à y intégrer, la cible, l’univers visuel, la typographie. Le brief est précis et je suis content de voir qu’ils savent en faire un. Ils ont déjà un semblant de charte graphique sur laquelle je peux me reposer ce qui facilite grandement mon travail.

Je trouve alors MON bureau et je m’y met. Je fais quelques recherches pour avoir une idée de ce qui peut se faire et hop, je fonce. Je suis relativement efficace et je fais une grande quantité de propositions. Photoshop et Indesign sont mes alliés.

Propositions de couverture
(Beaucoup de ) propositions de mise en page

Je me fais relativement plaisir sur les propositions, notamment sur la couverture où j’utilise la colorimétrie des images des films avec un traitement Photoshop.

Une des propositions faite pour la couverture

Image de couverture sélectionnée, plus qu’à revoir les positions des éléments.

Sur une semaine, je dois sûrement produire une vingtaine de couvertures et de mises en page différentes avec chacune leur qualité et leur défaut. Parfois la contrainte de l’image amène de nouveaux placements des éléments textuels et c’était souvent un réel casse-tête pour trouver LA combinaison.

En parallèle je concerte l’équipe, je leur suggère des idées, je leur propose des variantes de mise en page ou de couverture et leurs retours sont toujours intéressants. Ils sont ouverts à la nouveauté mais savent me donner un cadre où évoluer.

Au bout d’une semaine, ma première mission est presque achevée. L’équipe aime le résultat final et commence déjà à me parler du futur projet : un visuel pour la résidence d’artiste. J’ai un peu l’impression qu’on me tease le prochain Avengers. Des plasticiens et des danseurs vont venir exploiter l’architecture du quartier pour proposer des performances artistiques. Mon travail sera de communiquer pour cet événement tout nouveau pour le Chaplin.

Le fait que mes projets touchent des gens proches de chez moi apporte une autre dimension à mon travail, je constate l’impact que cela peut avoir et je suis content de prendre part à la sensibilisation de personnes non-initiées au milieu de l’art et, à travers mes propositions, au milieu du graphisme.

Generating worlds

J’ai commencé mon stage il y a une semaine dans une agence de scénographes et d’artistes qui travaillent dans le domaine de la mode et du luxe. 

Ayant pu visiter les locaux avant, j’étais plutôt à l’aise pour mon premier jour. J’ai enfin pu rencontrer les personnes travaillant derrière les productions que je voyais sur leur site web et réseaux sociaux. Puisque derrière un scénographe, s’y trouve aussi une autre équipe dans laquelle j’ai pu avoir un aperçu cette semaine. Chargé de production, assistants, managers et puis entre autres, le graphiste.

L’espace de travail est dans un petit bureau à l’étage d’un entrepôt où sont disposés les articles du service de location. Car oui, en plus d’être une agence de production pour ces artistes, ils ont également une branche de location de matériel pour des shootings. 

Notre bureau est assez simple, et (presque) tout se passe dedans. On a à la fois notre zone de travail avec notre PC sur les simples tables, des coups de fils qui sont faits à cette même place et parfois des réunions en tout genre. Pour ce qui est des pauses, il faut seulement enjamber la fenêtre pour arriver sur la terrasse. Très pratique.

Dans cette salle pleine de vie, j’ai pu avoir peu de contact direct avec les autres qui sont très très occupés. Et étant moi-même plongée dans mon travail, j’écoute autour. Je dirais que je suis présente par mes oreilles. Comme si j’écoutais par la porte, mais sans la porte. 

Ce bureau multifonction m’a permis de rencontrer (indirectement) plusieurs set designer internationaux, en écoutant leurs histoires lors de ces réunions. Mais aussi à travers leurs appels passés ici, je peux garder le fil sur les projets de production sur lesquels ils travaillent en parallèle à nos missions de graphiste à nous. Car comme à ce que je m’attendais, les scénographes n’ont pas réellement besoin d’un graphiste pour leurs productions. Ils travaillent l’espace et ont besoin de visuels graphique seulement selon leurs idées et nécessités pour leurs sets.

Mon tuteur travaille essentiellement à distance, et de savoir que j’allais être accompagnée d’une autre stagiaire en graphisme m’a rassurée. Il nous a assignée des missions pour la semaine. Étant toutes assez différentes, une certaine flexibilité nous est demandée. Certaines étant moins créative, nous alternons au fil de la journée pour rendre ça moins redondant.

Une tâche que l’on m’a attribuée est la mise en page d’un magazine regroupant des productions de l’agence. Chaque artiste ayant son style personnel, et chaque client ayant une identité différente, mon rôle est de bien sélectionner les images à mettre en avant pour enfin faire paraître l’esprit global de World+ dans cette édition. En épluchant une partie des projets (puisqu’il y en a énormément), j’ai pu comprendre l’importance de cette étape.

Un aperçu du travail de sélection

C’est savoir bien choisir les images qui serviront à créer l’image qu’on veut montrer. En l’occurrence, une esthétique qui se rapprocherait de l’art contemporain, voir futuriste, et en donnant une grande importance à la créativité.

Comme ils le disent si bien leur slogan [We generate Worlds], ils conçoivent des univers par leurs décors. 

Pour terminer cette note, je dirais que j’ai pu découvrir plus en profondeur l’envers du décor des images de mode, et particulièrement sur les nécessités techniques pour la production d’une image qui paraît simple. Ce début d’expérience m’a également permis de me détacher de la création pure, et de donner plus d’intérêt à la façon dont selon ce que je vais mettre en avant va être perçue. En si peu de temps j’ai pu toucher à de nombreuses choses, me donnant un avant-goût de ce que me réservent ces prochains mois.