Pour introduire, je suis stagiaire pour l’association chartraine qui organise le festival de vélos vintage « Les vieilles pédales », un festival avec des animations, des concerts, des courses et randos de vieux vélos ! Ce dernier aura lieu au début du stage, à savoir les 12, 13 et 14 mai.
Pour ses premières semaines de stage, du télétravail ! Au cours des journées, je reçois diverse mission, généralement, elles consistent à utiliser la matière de l’édition précédente du festival pour des supports de communications divers et variées, flyers, banderoles, faux billets de l’événement, etc.
Bâche avec le programme (80x160cm)
Le problème, c’est justement cette matière, un graphisme qui cherche non pas à parler d’un festival vintage, mais bien à être vintage. En passant notamment par une montagne d’enluminures style art nouveau, « pour décorer » et par une quantité de niveaux de texte hallucinant. Mais moi, j’ai un plan, il est prévu que pour la suite du stage (après le festival) je travaille en amont pour la 3ᵉ édition, ce que je fais déjà sur mes temps morts et mon temps libre. Je n’ai encore rien montré, mais j’attends la réunion qui me permettra d’introduire, avec quelques bouquins de graphisme et des références, ma proposition d’identité visuelle pour le festival.
Affiche de la 2ᵉ édition des Vielles pédales
Le festival Les vieilles pédales a déjà eu lieu deux fois, en ressort de nombreuses photos qui représente fidèlement l’événement. Comment exploiter cette imagerie efficacement au sein d’une identité visuelle forte qui communique sur “Un festival de vélos vintage”.
Mise en situation de ma proposition d’affiche pour la 3e éditionMa proposition d’affiche pour la 3e édition
Ici, je présente une partie de mon travail, mais l’idée pour cette identité visuelle serait de varier les visuels, pour l’affiche par exemple, on pourrait avoir d’autres version avec des photos différentes dans l’ovale central. Mon but est d’exploiter la richesse de visuelles issues des éditions précédentes afin de mettre en avant une variété, une densité. J’ai actuellement commencé à bosser sur les flyers et à chercher des idées de déclinaison.
Captures d’écran de mon plan de travail AI (Le bazar)
Dans ce projet secret, j’ai également pu retrouver mon ami InDesign pour la mise en page, car pour les documents de la 2e édition, on m’invite à utiliser plutôt à me servir de Illustrator, même pour la mise en page. (coup dur)
Mon objectif pendant ce stage, convaincre de la qualité de mon travail et du bénéfice qu’il apporterait en termes de communication. Si réussite, je pourrais décliner l’identité sur de grandes bâches, des badges, en motion et ainsi mettre un super projet sur mon portfolio !
Lundi 24 Avril. 10h, je pars. Muni de mon vélo, je décolle vers mon lieu de stage. En 10 minutes, le trajet est fait ( ça change de d’habitude… ).
On commence la matinée avec une visite complète du lieu. Je traverse alors une salle de cinéma, les coulisses, puis une salle d’exposition pour finir par une salle de spectacle. Le tout est parsemé de pièces annexes plus ou moins grandes avec chacune des ateliers différents. Après quoi, on fait une petite réunion pour me présenter tous les projets et événements qui sont sur le point d’arriver. Je vois enfin l’équipe au complet : Kévin le spécialiste cinéma, Leïla la responsable des arts créatifs et Nawel la directrice. On évoque alors le festival de cinéma, la résidence d’artistes, le collectif d’architectes ou encore le concours d’éloquence. Le stage va être riche et très varié, je sens que je vais pouvoir m’amuser ! On me lance dans un premier temps sur ce festival de cinéma avec comme thème le Cinéma du Maghreb.
Je dois réaliser un visuel pour un livret et la mise en page de celui-ci présentant les 6 films qui seront projetés. On me briefe sur ce qu’ils imaginent, sur les informations à y intégrer, la cible, l’univers visuel, la typographie. Le brief est précis et je suis content de voir qu’ils savent en faire un. Ils ont déjà un semblant de charte graphique sur laquelle je peux me reposer ce qui facilite grandement mon travail.
Je trouve alors MON bureau et je m’y met. Je fais quelques recherches pour avoir une idée de ce qui peut se faire et hop, je fonce. Je suis relativement efficace et je fais une grande quantité de propositions. Photoshop et Indesign sont mes alliés.
Propositions de couverture
(Beaucoup de ) propositions de mise en page
Je me fais relativement plaisir sur les propositions, notamment sur la couverture où j’utilise la colorimétrie des images des films avec un traitement Photoshop.
Une des propositions faite pour la couverture
Image de couverture sélectionnée, plus qu’à revoir les positions des éléments.
Sur une semaine, je dois sûrement produire une vingtaine de couvertures et de mises en page différentes avec chacune leur qualité et leur défaut. Parfois la contrainte de l’image amène de nouveaux placements des éléments textuels et c’était souvent un réel casse-tête pour trouver LA combinaison.
En parallèle je concerte l’équipe, je leur suggère des idées, je leur propose des variantes de mise en page ou de couverture et leurs retours sont toujours intéressants. Ils sont ouverts à la nouveauté mais savent me donner un cadre où évoluer.
Au bout d’une semaine, ma première mission est presque achevée. L’équipe aime le résultat final et commence déjà à me parler du futur projet : un visuel pour la résidence d’artiste. J’ai un peu l’impression qu’on me tease le prochain Avengers. Des plasticiens et des danseurs vont venir exploiter l’architecture du quartier pour proposer des performances artistiques. Mon travail sera de communiquer pour cet événement tout nouveau pour le Chaplin.
Le fait que mes projets touchent des gens proches de chez moi apporte une autre dimension à mon travail, je constate l’impact que cela peut avoir et je suis content de prendre part à la sensibilisation de personnes non-initiées au milieu de l’art et, à travers mes propositions, au milieu du graphisme.
J’ai commencé mon stage il y a une semaine dans une agence de scénographes et d’artistes qui travaillent dans le domaine de la mode et du luxe.
Ayant pu visiter les locaux avant, j’étais plutôt à l’aise pour mon premier jour. J’ai enfin pu rencontrer les personnes travaillant derrière les productions que je voyais sur leur site web et réseaux sociaux. Puisque derrière un scénographe, s’y trouve aussi une autre équipe dans laquelle j’ai pu avoir un aperçu cette semaine. Chargé de production, assistants, managers et puis entre autres, le graphiste.
L’espace de travail est dans un petit bureau à l’étage d’un entrepôt où sont disposés les articles du service de location. Car oui, en plus d’être une agence de production pour ces artistes, ils ont également une branche de location de matériel pour des shootings.
Notre bureau est assez simple, et (presque) tout se passe dedans. On a à la fois notre zone de travail avec notre PC sur les simples tables, des coups de fils qui sont faits à cette même place et parfois des réunions en tout genre. Pour ce qui est des pauses, il faut seulement enjamber la fenêtre pour arriver sur la terrasse. Très pratique.
Dans cette salle pleine de vie, j’ai pu avoir peu de contact direct avec les autres qui sont très très occupés. Et étant moi-même plongée dans mon travail, j’écoute autour. Je dirais que je suis présente par mes oreilles. Comme si j’écoutais par la porte, mais sans la porte.
Ce bureau multifonction m’a permis de rencontrer (indirectement) plusieurs set designer internationaux, en écoutant leurs histoires lors de ces réunions. Mais aussi à travers leurs appels passés ici, je peux garder le fil sur les projets de production sur lesquels ils travaillent en parallèle à nos missions de graphiste à nous. Car comme à ce que je m’attendais, les scénographes n’ont pas réellement besoin d’un graphiste pour leurs productions. Ils travaillent l’espace et ont besoin de visuels graphique seulement selon leurs idées et nécessités pour leurs sets.
Mon tuteur travaille essentiellement à distance, et de savoir que j’allais être accompagnée d’une autre stagiaire en graphisme m’a rassurée. Il nous a assignée des missions pour la semaine. Étant toutes assez différentes, une certaine flexibilité nous est demandée. Certaines étant moins créative, nous alternons au fil de la journée pour rendre ça moins redondant.
Une tâche que l’on m’a attribuée est la mise en page d’un magazine regroupant des productions de l’agence. Chaque artiste ayant son style personnel, et chaque client ayant une identité différente, mon rôle est de bien sélectionner les images à mettre en avant pour enfin faire paraître l’esprit global de World+ dans cette édition. En épluchant une partie des projets (puisqu’il y en a énormément), j’ai pu comprendre l’importance de cette étape.
Un aperçu du travail de sélection
C’est savoir bien choisir les images qui serviront à créer l’image qu’on veut montrer. En l’occurrence, une esthétique qui se rapprocherait de l’art contemporain, voir futuriste, et en donnant une grande importance à la créativité.
Quelques pages de l’édition que j’ai mise en page
Comme ils le disent si bien leur slogan [We generate Worlds], ils conçoivent des univers par leurs décors.
Pour terminer cette note, je dirais que j’ai pu découvrir plus en profondeur l’envers du décor des images de mode, et particulièrement sur les nécessités techniques pour la production d’une image qui paraît simple. Ce début d’expérience m’a également permis de me détacher de la création pure, et de donner plus d’intérêt à la façon dont selon ce que je vais mettre en avant va être perçue. En si peu de temps j’ai pu toucher à de nombreuses choses, me donnant un avant-goût de ce que me réservent ces prochains mois.
Ça y est, c’est le moment, mon premier jour de stage, j’arrive avec une petite demi-heure d’avance pour prendre mon temps, vers 9:50 je me lance et je toque, c’est Adrien (aka Adros) qui m’accueille et me fait tout de suite remarquer que chez Plastac, on arrive rarement à l’heure, on est même plutôt en retard d’habitude… Après un petit tour du studio, une stagiaire arrive, c’est Laurine, une étudiante en DSAA à Eugénie Cotton.
La dernière arrivée, c’est Fanny (Romain, lui n’étant pas cette semaine). Pour nous mettre dans le bain avec Laurine, Fanny nous fait un tour des projets et nous présente son panneau…
Panneau des projets en cours de gauche à droite identité visuelle, signalétique, motion, édition
Les projets de gauche sont de l’identité visuelle, au milieu la signalétique (le gros du studio) le motion et l’édition tout à droite (ouai… ça se bouscule pas trop en ce moment…)
Après tout ça, on commence quand même à travailler et on fait un brief tout ensemble sur “Métro ! ». En gros, c’est une expo en novembre à la cité de l’architecture sur le métro parisien et le grand paris express.
Comme tous les projets de signalétique, on n’est pas tout seul. Adrien m’explique que sur ce genre de projets, il y a les graphistes (Studio Plastac) les archis/scénographes (Rebeyrol) et la lumière (Studio 10-30) et ça, c’est un gros bazar…
Ils nous expliquent leur mode de fonctionnement et l’outil qu’ils utilisent (Dropbox) un truc génial pour bosser en équipe. Mais quand je me connecte, c’est l’hécatombe ! Des dossiers dans tous les sens, pas rangé, nommés ou archivés, un vrai micmac. Et quand j’ouvre un projet, c’est pire ! Le studio fonctionne à la manière des archis, les étapes de projets ont des noms différents et c’est encore plus compliqué pour s’y retrouver au départ.
Dropbox Studio Plastac
À comprendre aussi, surtout qu’il y a des acronymes partout, je me fais donc un petit lexique non exhaustif des mots que je découvre.
APS – Avant Projet Sommaire
APD – Avant Projet Définitif
DCE – Dossier Consultation d’Entreprise – une estimation du budget (très souvent dépassé) (ps : pour l’expo Métro de 40 000 euros quand même :/)
DPGF – Décomposition du Prix Global Forfaitaire – le budget cette fois-ci bien revu à la baisse
On m’a lancé sur l’Archipel nord à la fin de l’expo métro, un mur de 58 m qui retrace les transformations des gares parisiennes. J’ai rapidement fait état de plusieurs problèmes dans les taches qu’on m’a données, le premier le travail au 1/10eet oui impossible de créer un fichier de 60m de long, il faut donc passer par des échelles et ça, c’est vraiment compliqué surtout que les archis eux changent tout le temps d’échelle (1/150e, 1/250e, 1/50e) avec leur logiciel, mais ne le disent pas donc il faut faire des maths pour ajuster les élévations et ne pas se retrouver avec une image à 253,452% et se tromper ! Le deuxième fait suite à ce problème d’échelle, le piège des logiciels et oui, même en utilisant une échelle au 1/10e, faire un fichier InDesign de 581 cm est impossible puisque le maximum proposé par Adobe est de 548,54 cm. Je croyais avoir réussi en trichant un peu avec les pages pour arriver à mes dimensions, mais au moment de l’export InDesign coupe mon PDF à 548,54 cm et casse tout mon travail. 🙁
Tous ces petits problèmes me donnent du fil à retordre, mais j’apprends plein de choses et je suis force de proposition auprès d’Adrien et Fanny. Je pourrais encore écrire 10 pages de tout ce que j’ai vu, appris et découvert pendant cette première semaine de stage, mais j’en garde un peu sous le coude pour les prochaines fois…
Au bout de ses quelques jours ou plutôt quelques semaines, j’ai appris beaucoup beaucoup beauuuucoup de choses que ce soit sur le plan professionnel et sur le plan personnel que je vais expliquer dans 3…2…1…
…. Go !
Tout d’abord, pour ce qui est du plan professionnel :
J’ai fait un tas de missions comme créer des stickers pour les vitrines, être au téléphone avec des imprimeurs, faire des story, reels, pubs Instagram, dessin animé, photos, faire des gifs, de la retouche, créer des newsletters, faire des montages vidéos, créer, découpé, collé des étiquettes, utilisé InDesign pour faire des menus, des pancartes, affiches, utilisé la machine à café, stressé, rigolé, dansé avec Marco, chanter avec Clara, mettre du nirvana très fort le matin…
Et oui ! C’est super chouette de faire pleins de choses. Les jours ne se répètent pas et je n’ai pas l’impression d’être dans une routine, car c’est une de mes plus grandes peurs. C’est en créant que je me rends compte que les cours m’aide énormément. Je touche à tout que ce soit After Effects, Illustrator, indesign, bridge etc…
Il y a un point assez important à préciser, c’est qu’il faut être ORGANISÉ. Et oui, le fait d’avoir pleins de missions différentes demande de bien ranger ses fichiers, les renommer et créer des dossiers… Voir beaucoup de dossiers avec beaucoup de versions.
ps : je dois encore rangé car c’est un peu le bazar
Par exemple, sur cette mission, je devais refaire la newsletter qui a lieu tous les jeudis toutes les deux semaines. On peut voir la newsletter de base et celle que j’ai pu créer. Pour cela, j’ai repris les symboles que j’avais faits pour les vitrines et réutilisé les couleurs de l’identité visuelle et tout ça sur Illustrator et InDesign.
newsletter avantnewsletter après
Pour l’instant, ma mission préférée a été la création d’effets pour Instagram en réalité augmenté. Heureusement que l’on a fait des projets dessus. C’était quand même assez difficile, car j’ai appris qu’Instagram a un logiciel dédié pour leurs effets et c’est un mélange de Blender et Unity. Pour cela j’ai regardé pas mal de tutos avant de me lancer puis on a proposé aux abonnés deux effets et ils devaient choisir leur préféré grâce à un sondage.
logiciel Spark AR Studio pour les effetsdémo de l’effet sur Camille et moi + petit fond sonore hehe
Maintenant, ce qui est sur le plan personnel :
L’équipe est constituée d’Éric : chef cuisinier – Camille : ma tutrice – Clara – stagiaire en communication – Marco et Mila : les serveurs – Mika : le maître de salle – Gokan et Mamadou : cuisiniers et moi, Candice : stagiaire en graphisme.
Comme j’avais dit précédemment dans mon premier chapitre, je me suis très vite adapté et j’apprends énormément de choses sur mon équipe, car chacun a son caractère ainsi que sa personnalité. Ma tutrice aime avoir le résultat assez vite sauf que certaines tâches mettent plus de temps que prévu… J’ai aussi compris qu’il fallait s’imposer en donnant son avis et ses choix tout en restant dans la finesse.
L’équipe est comme une famille, on se motive tous dès qu’un d’entre nous à un petit coup de mou. Au bout d’un mois de stage, Camille m’a fait un petit point sur comment je travaillais et les objectifs que je dois me mettre afin de progresser personnellement : être plus rapide sur des tâches peu importantes (comme collé 500 étiquettes sur des gobelets, mais quand on est tout seul c’est assez long aussi :/) et surtout PRENDRE CONFIANCE EN MOI. Chaque mois, j’aurais de nouveaux objectifs dans le but d’atteindre la meilleure version de moi-même un jour.
Depuis maintenant un mois je suis chargée de refaire entièrement le site web qui avait été fait par l’ancienne stagiaire.
J’ai d’abord fait une carte récapitulative de ce qu’était Mobilisation Générale avec une mindmap et la nouvelle direction du site.
De celle-ci j’ai commencé à chercher des références de sites que je trouvais intéressantes. Je les ai montrées à Charlotte, en lui expliquant ce que je trouvais intéressant dans celle-ci. Elle a adoré le premier mais j’attendais qu’elle soit plus précise dans ce qu’elle voulait mais cela n’a pas été le cas.
J’ai donc commencé alors les wireframes sur Illustrator, et ensuite les mockups. J’ai eu pas mal de problèmes à ce niveau-là car j’étais en manque d’image, Charlotte m’a dit de les prendre de wix. Il faut savoir que l’espace de stockage de leur site est la caverne d’Ali baba pour les images, elles ne sont pas nommées, certaines sont triées dans des dossiers mais la plupart sont très peu potables pour ce dont j’ai besoin. Charlotte voulait me partager un dossier partagé de photos mais étant sur iphone, ne faisant pas partie du cercle très fermé il était impossible pour moi d’y accéder. Alors elle m’envoyait les photos que je demandais par WhatsApp. (j’ai essayé d’induire un drive commun mais c’était trop compliqué à mettre en oeuvre) :’(
Après une semaine de travail dessus, Johanna est venue voir ce que je faisais pour me faire ses retours, elle m’a dit qu’elle n’était pas très fan. Elle me disait tout ce qu’elle n’aimait pas, je lui ai alors montré les références que j’avais montrées à Charlotte, et elle m’a dit ce qu’il fallait avoir sur le site. J’ai dû recommencer mes mockups et wireframes mais j’avais enfin l’impression d’avancer et de ne plus faire les choses sans trop savoir. Ça m’a plu de faire des wireframes sur papier que je reportais sur Illustrator et d’avoir des retours plus précis sur mon travail.
Je suis alors passé sur Wix …
Moi face à Wix
Ce grand ami m’a fait revoir toute ma grille, son interface est quelque peu étrange. J’étais habitué à la taille standard d’un écran (1920px-1080px) pour faire mes mockups. Sauf que pour wix il faut mettre les éléments entre 0 et 979 px pour qu’ils puissent s’afficher correctement partout, je trouve ça plutôt compréhensible. Mais le 0 ne se trouve pas du tout au bord gauche, donc après le 0 nous avons des valeurs négatives jusqu’à -324. C’est à ce moment que mon cerveau a décroché pour comprendre la logique de Wix. Donc de l’autre on se retrouve avec un espace allant jusqu’à 1280, et quand on calcule tout ça on n’obtient pas 1920 mais 1440. J’ai donc refait ma grille en prenant ses paramètres en compte, j’ai marqué les mesures exactes sur une feuille pour être sûr que tout soit correct et pour savoir plus facilement. Le design de l’éditeur de site a été influencé par la suite d’Adobe, on retrouve les règles, les repères bleu fluo, la grille d’outil à gauche, faire bouger les éléments très facilement.
Comment je me sentais pendant que je calculais
J’ai réussi à faire toutes les pages que je voulais au niveau structurel. Puis j’ai voulu commencer à mettre des animations pour rendre plus vivant. Les limites de Wix se sont alors fait sentir, je voulais que quand la souris passe sur une image le nom apparaît (appelé en anglais hover ou en bon français survol). J’ai donc regardé des tutos pour comprendre comment ça marchait mais c’est une galère sans nom et wix a une communauté assez faible. Enfin c’est simple si tu ne rajoutes pas un lien cliquable pour une autre page 0_o
Et là c’est le drame…
J’avais l’habitude que pour un site chaque élément soit une boîte dont on peut en mettre d’autre à l’intérieur, leur mettre des caractéristiques. Chez Wix chaque élément est indépendant, alors c’est très pratique pour la mise en page, mais quand on veut modifier des éléments on est vraiment limité (et pourtant mes patronnes ont payé pour la version premium). Pour faire mon hover, j’ai dû prendre une template déjà faite pour la modifier (je ne suis pas fan de ne pas pouvoir tout faire de mes propres moyens), il est composé de deux éléments qui se superposent (mon image et l’effet hover), tout était prêt. Puis arrive le test, cela ne marche pas, il se trouve que si les bords du cadre de l’effet est trop proche de l’image l’animation n’apparaît pas. Alors j’ai décalé plus vers l’extérieur, mais c’était bizarre, on avait un cache transparent sombre qui apparaissait sur le fond. Après avoir testé plusieurs choses, le fond s’est retrouvé derrière la photo, le texte devant la photo mais illisible et impossible de revenir en arrière. C’est là que j’ai compris qu’essayer de faire des effets serait trop compliqué. C’en est presque frustrant, car je sais le faire en CSS mais là ça dépasse mon niveau de compréhension.
C’était une demande assez fastidieuse, mais sans pression ou deadline et je n’avais rien d’autre à faire ne même temps. C’était un peu ennuyant et long mais je fait de mon mieux pour faire un site clean avec les moyens que j’ai.
Cette deuxième note d’étonnement tombe bien, car elle coïncide avec la fin d’un grand nombre de nos tâches principales (et mon encadrante vient de prendre ses 2 semaines de vacances). Il est intéressant de détailler comment je suis arrivé à cette conclusion de mi-saison, d’autant plus que les dernières semaines se sont fondues dans une masse grise homogène de travail.
Mais d’abord ! Une histoire de réunions, d’attentes, et de comment les réunions peuvent briser votre cœur tendre.
En plus le chef de dev commercial a quitté Dessia la semaine après cette réunion donc… (quitté ou a été viré? Qui sait ?)
Donc, pour l’instant, la vidéo qui est diffusée sur le stand d’Eurosatory n’est en fait qu’un enregistrement de la plate-forme (même pas un enregistrement FHD, car il a refusé d’utiliser OBS et Loom exige un pai) avec quelques cartes de titre expliquant les étapes. Au fur et à mesure, PE a commencé à se rendre compte qu’un simple enregistrement n’était ni attrayant ni compréhensible. Nous avons donc continué à patcher la vidéo et à ajouter d’autres éléments (là c’est la V8) — et bien qu’elle ait été publiée, nous attendons encore que PE fournisse des textes supplémentaire que nous ajouterons sous forme de légendes à chaque étape.
Démo
Mais ne désespérez pas encore ! J’en ai discuté la semaine dernière avec JP (cofondateur, participe à nos réunions Com) et lui ai montré un exemple de » motion design explainer « , qui l’a beaucoup intéressé. Mais voilà, il m’a dit qu’il faudra voir avec PE pour le discours.
Cette ambitieuse vidéo explicative est sur notre liste de tâches dans Airtable depuis ma deuxième semaine ici. Elle a subi plusieurs modifications : de « En attente de Stéphanie » à « En attente de PE » à une attente générale. En fait, j’ai inspiré l’idée à Stephanie alors que j’animais le logo de Dessia. J’ai proposé une version courte et une version longue pour l’animation, et cette dernière lui a donné envie de faire une vidéo encore plus longue, présentant l’éthos de la plate-forme Dessia. Donc, techniquement, ce projet est en cours depuis un certain temps, mais il est impossible d’avancer sans l’expertise scientifique et technique de PE.
C’est un peu notre blague interne que nous sommes toujours (Stéphanie, Arianna et moi) en attente du contenu pour avancer.
Le role du design.er graphique au sein du Dessia
L’une des plus grandes difficultés de Dessia reste de rendre la complexité intellectuelle de son produit visuelle et digeste.
Avant
Après
Je vous joint en dessus en exemple de la démarche pour créer les illustrations qu’on a mis sur la V1 de notre site.
C’est en effet ainsi que nous recevons la plupart de nos demandes de visuels. De temps en temps, quelqu’un envoie une image exrait du site Web d’un concurrent dans l’onglet #communication de Slack, ou monte quelque chose comme ceci dans Google Slides.
En effet, j’ai l’impression de coller ensemble des visuels au fur et à mesure que nous progressons. Alors que Stephanie et Arianna seraient toutes deux incroyablement capables de concevoir un plan de communication qui ne se limite pas aux médias sociaux ou au site web, pour l’instant, nous nous contentons malheureusement de répondre aux besoins que les commerciaux et les PDG découvrent lors de leurs présentations aux clients.
Malheureusement, même s’il s’agit d’un problème réel, notre lutte pour nous présenter, elle reste secondaire, voire tertiaire, par rapport à l’amélioration de la plateforme ou tout simplement à la vente du produit et ses petites demandes. Cela explique certainement pourquoi Stephanie n’a toujours pas trouvé le temps de finaliser la charte graphique (qu’elle ne me laisse pas toucher).
J’en suis venu à penser que notre travail est encore plus sous-évalué lorsque nous travaillons en interne pour l’entreprise, car au lieu d’être obligé de présenter un brief détaillé concernant chaque mission, nos patrons se permettent de faire des demandes ici et là et de progresser à leur propre rythme.
Cela contraste fortement avec mon expérience de travail dans un studio de production, où chaque modification à apporter, surtout si elle était due à une mauvaise communication pendant la phase de briefing, était facturée au client. Bien sûr, les échanges spontanés que j’ai avec PE et JP peuvent être enrichissants, mais ils ont certainement leurs inconvénients.
Cette méthodologie de travail s’est malheureusement répandue dans d’autres domaines. Par exemple, Stéphanie a simplement créé le site web sur le pouce, modification par modification (c’est sur Webflow qui permet la collaboration entre développeurs, designers, et rédacteurs, et du coup Arianna, PE, et JP ont la main dessus), au lieu de préparer une architecture et des maquettes comme elle le ferait habituellement.
Quant à mes relations interpersonnelles, eh bien :
Sans entrer dans les nuances de faire partie d’une petite équipe entièrement féminine dans une startup à forte dominance masculine, Stephanie m’a vraiment fait sentir la bienvenue. Dans ma première note, j’ai parlé des horreurs de la notification de Slack — que Xavier connaît aussi, à ma grande surprise, et qui le déconcentre — mais je m’y suis habituée et j’ai pris le rythme régulier de ne pas hésiter à envoyer des choses à Stephanie pour révision, et maintenant qu’elle est en congé, à PE ou JP.
Stéphanie s’est confiée à moi et a été très honnête sur ce qu’elle ressent pour Dessia et son poste. Je peux comprendre sa frustration : elle a été explicitement engagée pour travailler l’interface et l’expérience utilisateur de la plate-forme, mais elle passe la plupart de son temps à faire tout autre chose. Il est très clair qu’elle est ravie lorsque Xavier parvient à mettre en place des éléments de ses maquettes, alors qu’elle reste généralement neutre (même si elle ne manque jamais de me dire que j’ai fait du bon travail) lorsque nous terminons d’autres tâches.
Elle considère même quitter Dessia.
Elle a obtenu son DAEU, a fait un an de prépa, ensuite un BTS en design graphique, un Master en DA. Pourtant, elle me dit toujours que les formations en elles mêmes n’étaient pas très utiles ; c’était plutôt l’opportunité de les faire en alternance qui l’a attiré vers ces choix, et son expérience en entreprise est inestimable (et bien apprécié par les recruteurs selon elle). Elle a également un diplôme OpenClassrooms qui lui a permis d’acquérir une grande expertise en matière de communication et de marketing ; elle m’a dit qu’elle trouvait ce diplôme plus instructif que son master.
Il n’est donc pas étonnant qu’elle m’ait demandé à plusieurs reprises s’il me serait possible de faire ma troisième année de DNMADE en alternance (chez Dessia bien sûr), ou de me demander ce que je ferai après l’obtenion de mon diplôme. Eh bien, depuis mon arrivée en France, j’ai dû remettre en question ce que je considérais comme une bonne éducation ou un bon diplôme (quel est le plus réputé, le plus international, le plus reconnu ?), car les normes et les idées culturelles se sont avérées différentes de faits aussi simples que « Bac+3 » ou « Titre RNCP Niveau 7 ».
Xavier a eu une discussion similaire avec moi. Il avait une perspective intéressante à offrir, que je n’avais pas envisagée ; que PE et JP continuent de surcharger la charge de travail de Stéphanie et de lui donner des tâches qui ne correspondent pas à sa description de poste parce qu’elle n’a aucun moyen de pression ; le marché du travail pour les graphistes est brutal. Etant donné que tout le monde a eu du mal à trouver un stage, c’est difficile à contredire.
Xavier a bien sûr une expérience différente chez Dessia ; d’après ce que je peux voir, les développeurs semblent être tout à fait satisfaits ici. Bien sûr, ce qui attire (et peut-être retient) tout le monde, c’est le télétravail et de gérer ses horaires (pas de pointage ici !). Il semble également très satisfait de son travail et croit en l’utilité de notre plate-forme ; selon lui, l’interface graphique est intuitive et fait gagner du temps, permettant aux utilisateurs de ne pas avoir à écrire des scripts et du code.
Ayant travaillé en étroite collaboration avec Arianna, j’ai également dû m’interroger sur la nature éthique du métier de community manager. Au départ, j’ai toujours eu une certaine aversion pour LinkedIn, l’idée d’un réseau social qui glorifie le travail et la culture du » grind » dans notre société capitaliste, mais en tant qu’entreprise B2B, c’est le seul moyen pour Dessia de se faire connaître. J’ai créé des visuels pour accompagner les publications d’Arianna sur LinkedIn, monté une vidéo d’ambiance du bureau destinée au recrutement (Ne me parlez même pas de la quantité d’étalonnage que j’ai dû faire pour sauver les rushes « professionnelles »). Certes, je ne peux pas comparer nos efforts à la propagande de l’armée américaine, mais le marketing m’a toujours laissé un mauvais goût dans la bouche, dans un monde sursaturé de publicités et de propagande.
Si la cause de Dessia est noble, alors il est moralement sain de faire notre promotion et celle de notre produit. Ou devrions-nous fournir une transparence totale aux employés entrants et à nos investisseurs ? Surtout dans le sillage de tant de start-ups technologiques qui se sont effondrées (Theranos, WeWork), il est vraiment étrange de voir combien d’argent a été investi dans Dessia. Cela paie mon salaire, donc je ne peux pas me plaindre, mais le fait de comprendre si peu le fonctionnement interne de la technologie me fait me demander si notre plateforme est utile — j’ai appris qu’on a des concurrents qui ont une technologie similaire — et si elle sera exploitée pour le bien de la société ; beaucoup d’événements auxquels Dessia a participé et participera (comme Eurosatory) sont liés à la défense et à l’armée.
En tant que designers, nous ferons autant de recherches que nécessaire ; Stéphanie a donné à la plate-forme une refonte intégrale de l’UX et de l’UI, mais que comprenons-nous vraiment ? Je suis confronté au degré de confiance qu’on doit accorder à son employeur lorsqu’on peut pas comprendre ce qu’il fait qu’en termes simples.
Q&A
Moment le plus embêtant ?
Passer une semaine à légèrement agrandir, diminuer, bouger un tout petit à droite, à gauche, un élément du Kakemono pour qu’enfin il revient à sa taille et position de base.
Petite victoire ?
Quand il commençait à faire chaud, Xavier réglait la climatisation sur 21 degrés. Quand je suis seul.e au bureau, je ne l’allume tout simplement pas. Mais j’ai trouvé un compromis avec Xavier pour la régler sur 26 degrés, la température recommandée par STEG !
Travail le plus enrichissant ?
Je suis assez satisfait des illustrations que j’ai réalisées pour le site web ! Même si j’ai dû suivre certaines directives qui peuvent être résumées par » pas d’amusement autorisé « , je ne pense pas qu’elles soient trop mauvaises. Je suis également heureux.se d’avoir créé un précédent avec le style graphique des tableaux et des diagrammes, en appliquant une version modifiée du neumorphisme.
Petite déception ?
J’ai raté une réunion en personne avec La Sainte Paire, l’un des studios de design pour lequel j’ai postulé mais n’ai jamais reçu de réponse. Nous cherchons à faire réaliser des peintures murales dans les bureaux d’Antony, alors je les ai recommandées à Stéphanie. Malheureusement, en raison d’une erreur des RH, je n’ai pas pu accompagner Stéphanie à Antony ce jour-là et j’ai dû manquer la réunion avec eux. Cependant, j’ai pu voir le portfolio qu’ils ont envoyé avec leurs prestations.
Ce que j’espère pouvoir faire avant la fin de mon stage :
Animez la mascotte ! Surtout pour le bien de Stéphanie, puisque ce qui l’a poussée à m’engager est la publicité animée pour enfants que j’ai réalisée.
Toujours envie de faire la sieste les après-midi?
Pour être honnêt.e, plus maintenant ! Je ne sais pas trop pourquoi, car j’ai certainement beaucoup moins bien dormi ces derniers temps haha, mais je suis plein.e d’énergie pour toute la journée de travail, de 9h à 17h30.
Nous voilà à plus de la moitié de mon stage et si une chose est sûre c’est que le rythme s’est VRAIMENT intensifié.
Pour vous remettre dans le contexte après cette ellipse de plus d’un mois, je travaille chez IMCAS qui organise des congrès de dermatologie et chirurgie plastique. Il se trouve que le congrès a eut lieu le week-end dernier, mais on va revenir sur le tsunami de travail qui s’est abattu sur moi avant.
Depuis le début du stage je passais des journées assez paisibles, j’avais le temps pour mes rendus, quelques tâches par-ci par-là mais rien dont je ne voyais pas le bout. Et puis un beau jour l’équipe a réalisé que le congrès n’était plus qu’à deux semaines d’échéance et là, tout le monde a commencé à s’agiter comme si quelqu’un venait de shooter dans notre fourmilière.
Le pied c’est le Congrès, le reste c’est nous.
À partir de là il était question de faire TOUT ce qui était possible. Ça allait de créer un journal, retoucher les noms sur programme, terminer la signalétique, vérifier la signalétique sponsorisée jusqu’à créer une boîte de tombola. BREF, je suis devenue un couteau suisse.
Durant cette période j’ai pas mal perdu contact avec mon maître de stage qui lui était sur la réalisation du programme scientifique imprimé et moi sur tout ce qui pouvait être demandé. En dépit de son absence j’ai pu travailler avec beaucoup de gens différents de mon équipe, je pense notamment à mes collègues dans le département scientifique, logistique, marketing.
Sarah le couteau suisse
Le plus gros projet que j’ai eux à faire peu de temps avant le congrès était la réalisation de deux journaux qui étaient disponibles le samedi et dimanche sur le congrès. Il était alors question de créer la mise en page, d’y intégrer les textes que Lauren (qui travaille à la rédaction) me donnait. C’est à partir de là que commencent les embrouilles. En effet je recevais des textes, je les mettais en page, je montrais le résultat à Olympe (qui travaille dans le département scientifique).
Problème n°1: Je n’avais pas tous les textes donc ne pouvais pas envisager la mise en page dans sa globalité.
Problème n°2: Les textes étaient relus et vérifiés avec moi pour les corriger sur InDesign (aka comment me faire perdre du temps alors que ça aurait pu être fait en amont sur Word).
Problème n°3: On doit ensuite faire TOUT relire à Jeremy (qui travaille en marketing) et qui lui aussi veut ajouter son grain de sel en changeant la tournure des phrases, donc leur taille, donc la taille de mes blocs de textes.
J’ai fini par m’en sortir, en voilà un aperçu.
Les couvertures des journaux
L’intérieur du Dimanche (je vous épargne le samedi dans lequel il y a une photo de rhinoplastie.)
BREF, c’était interminable. Je vais vous épargner toutes les petites missions (graphiquement moins amusantes) qui m’ont été confiées pour passer au mastodonte, j’ai nommé IMCAS WORLD CONGRESS 2022.
La vue de l’affiche depuis l’extérieur
L’évènement s’est déroulé du 3 au 5 juin au Palais des congrès, sur les 3 niveaux. J’ai été appelée sur place à partir du mercredi donc le 1er juin. Mon Imac sous le bras j’ai établi mon espace de travail dans la staff room. À partir de là je devais m’assurer que toutes la signalétique que nous avions réalisée était installée au bon endroit etc. En zigzaguant entre les constructeurs de stands (c’était un réel chantier) je devais me déplacer partout pour tout vérifier. Puis est venu le temps de vérifier BAT (bon à tirer) à la main que toute la signalétique sponsorisée était elle aussi bien située.
Le Chantier (et encore là c’est clean)
Durant cette préparation, j’étais à 30 000 pas par jour et n’ai jamais appelé ou rencontré autant de gens différents dans ma vie. Autre première fois, des horaires pour le moins challengeant, j’entends par là du 6h30/21h.
Petit aperçu de toutes les données
Au final tout s’est bien déroulé et durant cet évènement j’ai encore fait le couteau suisse autant en graphisme, qu’en logistique, qu’en manutention. Je vous laisse avec quelques photos prises sur le congrès, je pense revenir sur cette expérience plus en détail lors de mon oral.
Stand de photo dont j’ai fais le fond.
Stand de l’IMCAS ACADEMY, un de nos service.
Élément simple de signalétique.
Pour conclure sur l’évènement, c’était vraiment fatigant, éprouvant mais qu’est-ce que c’était enrichissant. Tant dans la relation avec les prestataires, les docteurs, la pratique de l’anglais, l’optimisation de temps/déplacements et la recherche de solutions pour n’importent quelle situation.
Actuellement j’ai pu avoir quelques jours de repos (encore heureux avec des journées de 13h et 7 jours de travail) et j’en ai profité pour reprendre plus contact avec mon maître de stage. J’avais évoqué dans ma note précédente que Louis trouvait important de verbaliser notre ressenti au sein de notre espace de travail et de nos missions. J’ai pu lui poser deux questions que je vous repartage ici comme une petite interview.
Pourrais-tu me définir une façon de travailler que tu as pu développer au fil de tes années au sein d’IMCAS ?
- C’est bien que tu mentionnes au sein d’IMCAS parce que les méthodes que je développe dans ma création sont propres à IMCAS et moins au design graphique comme on peut se le représenter. Chez IMCAS on travaille à partir d’une base de données, on vend pas mal de produits sponsorisés, tout ces éléments ont des références qui doivent toutes être enregistrées et accessibles à tous. Mon souci va alors être de trouver un moyen d’automatiser au maximum mon travail pour gagner en efficacité et temps. Je vais alors créer des modèles déclinables pour différentes identités graphiques et dont les données, le fond va pouvoir changer de façon automatique. J’utilise pas mal le Datamerge qui permet cette évolution et adaptation face à des changements de données (noms, chiffres, etc). Dans mon rôle au sein d’IMCAS je vais alors gérer à la fois le visuel et l’information, les données. Bien que parfois je n’aie pas tant de création que ça j’arrive quand même à m’épanouir en trouvant des solutions, pas seulement visuelles. Ça part de divers questionnements "Ok, je reçois cette info, où est-elle ? Peut-on la placer dans un modèle existant ?".
En plus de ton emploi chez IMCAS, arrives-tu et as-tu toujours l’envie de pratiquer la création graphique pour toi, pour des projets personnels ?
- J’ai été recruté chez IMCAS juste en sortant de mes études (Penninghen) et ce que j’aimais vraiment faire c’était de l’illustration traditionnelle au fusain. Depuis j’ai beaucoup de mal à lier le travail, ma vie personnelle, et ma création personnelle. Même si aujourd’hui je ne produis plus rien pour moi je continue de me nourrir des tendances graphiques, je fais preuve de curiosité et quelque part je « créer par procuration » en voyant ce que produisent les autres.
Bon ok slack finalement c’est un super outil. On crée pas mal d’emojis drôles, on se tape des barres.
Je vous rassure les rooms sont toujours un calvaire pour moi, mais il y a du mieux petit à petit.
Enfin bon tout ça pour dire que je commence sérieusement à prendre mes marques au sein du numerama-game. J’ai trouvé ma routine, je fais tout sans pression (enfin pas toujours 🙃), je me rends compte à quel point on est plus efficace en étant sereine !
Au début, j’avais peur de faire toujours la même chose et finalement c’est tellement cool, je sais ce que j’ai à faire. Ils me font confiance les yeux fermés et c’est tellement valorisant même si mon travail doit toujours être approuvé. Je suis en totale autonomie et c’est le kiff.
Globalement la team numerama est super contente de moi, forcément ça donne envie de faire plus. Donc j’essaie de proposer de nouvelles idées pour les réseaux sociaux. J’aime sincèrement cette rythmique de travail.
Enfin sauf quand on vient te rajouter des choses à faire, c’est là qu’en fait tu te rends compte que tu ne gères rien du tout.
Moi qui gère rien du tout
Mes journées se ressemblent, mais sont pourtant toujours différentes et c’est ça que j’adore (ou pas …).
Ça y est, je suis un peu descendue de mon nuage et j’ai découvert le monde du travail, le VRAI. Ce n’est pas pour rien que j’ai trouvé mon stage sur Welcome to the jungle, j’aurai dû me douter.
Mais ce n’est pas parce qu’il n’a plus de nuage que ce n’est pas cool !
Après 1 mois et 15 jours, soit 46 jours, soit 1118 heures j’en ai conclu que le travail c’est : faire et refaire.
Et j’ai découvert un truc :
En fait le problème, c’est qu’on communique énormément par Slack (vous l’aurez compris je pars donc avec un handicap) ça signifie : attendre des retours… et évidement ils arrivent au compte-goutte.
Forcément, chaque modif’ est suivie d’un rendu pour que je puisse faire (re)valider mon travail à la rédac’.
Et les rendus … ça prend un temps fou. J’ai l’impression de passer plus de temps à exporter qu’à travailler réellement sur le projet.
Mais une fois que c’est validé, je peux prendre une pause sur la terrasse !
Chez Humanoid, ils appellent ça un tunnel de travail, et c’est vrai. Personne ne prend de pause.
Je vous présente le tunnel du travail chez humanoid
De vivre un tunnel, ça m’arrive pratiquement tous les jours, parce que je dois être polyvalente. Chez numerama je suis aussi journaliste maintenant ahah (rire jaune). Je dois trouver du contenu pour les réseaux évidement, mais je dois commencer de zéro. Trouver le papier à mettre en visuel, rechercher les infos et puis surtout rédiger. Un travail de mini journaliste finalement.
Et c’est ça qui monopolise ma journée. Bon, en soi, ce n’est pas tant de la perte que ça, sauf quand … il n’y a pas le temps et bah là … faut se débrouiller.
Mais au final, je kiff. J’ai eu le droit d’avoir mon visage sur quelques tiktok qui parlent d’une herbe de 180 kilomètres, la classe.
J’en tire quand même le positif, ça me permettra de mieux parler de mes projets et de tout en général pour la suite de mon parcours de vie !
Et puis j’apprends beaucoup de chose ! Numerama reste quand même un média super complet avec de super sujets diversifiés. Je n’ai plus besoin de regarder les infos super barbantes à la télé.
Durant ce mois et demi de stage, j’ai appris beaucoup et fait de nombreuses découvertes, dans la maîtrise de nouveaux logiciels libres, dans la manière de travailler et dans les relations avec le client.
Le fait d’effectuer un stage dans un collectif m’a obligé à travailler différemment. En effet, aucun projet ne se fait seul : deux personnes au minimum travaillent sur un même projet, afin de proposer des axes très différents, auxquels l’autre n’aurait pas pensé, les mettre en discussion, avoir des retours sur nos choix graphiques, etc… je peux aussi demander à l’une des personnes qui ne travaille pas sur le projet d’y apporter un regard neuf. J’ai donc eu une nouvelle approche du métier et notamment du freelance : auparavant, je l’imaginais isolé, et je n’avais qu’une vague idée du travail en collectif. Cette manière de travailler est plus stimulante notamment par le fait qu’elle permet à Maud et Sandrine, les deux DA qui ont 20 ans de métier, de partager leur expérience.
Au sein du collectif, chaque membre est au même niveau, il y a très peu de hiérarchie contrairement à une agence et l’on avance à son rythme dans les délais du client. La répartition des tâches sur un projet se fait en fonction de la charge de travail, des contacts et des compétences de chacun : par exemple, s’il s’agit d’un projet de création de site web, c’est Ouidad et Bachir, les développeurs, qui s’en occupent ; pour une identité visuelle, une affiche, tout ce qui touche à l’édition, c’est Maud, Sandrine et Chloé ; pour réaliser l’identité d’un évènement organisé par la ville, c’est Sandrine qui y travaillera.
De plus, utiliser de nouveaux logiciels m’oblige à penser autrement ce que je prévois de faire. En effet, ces derniers n’ont pas le même fonctionnement que ceux d’Adobe, ils sont beaucoup moins puissants, j’atteins plus rapidement leur limite, et je dois donc rester simple dans mes réalisations. Face à ces outils, il faut même parfois être malin pour contourner les difficultés qu’engendrent certaines manipulations.
Ah le client… !
J’ai eu aussi l’occasion d’être en contact direct avec le client. En effet, c’est un aspect du métier auquel on n’est jamais confronté en cours et qui peut avoir un impact majeur dans les choix graphiques.
Un des projets dont je me suis occupé était pour la Maison Bakhita, une association d’aide aux migrants ; nous devions réaliser son rapport d’activité. Avant même de commencer à travailler sur la mise en page, Maud et moi sommes allés sur place rencontrer le client. Nous avons aussi fait la connaissance des membres de l’association, compris son fonctionnement pour mieux cerner sa demande.
Grâce à ce rendez-vous, nous avons compris qu’il ne s’agissait pas simplement de réaliser un rapport d’activité, mais également de construire la charte graphique de l’association pour faire vivre le logo fraîchement réalisé. Nous avons donc pensé nos choix graphiques dans cette optique, ce qui ne nous avait pas été clairement demandé. J’ai compris qu’aller à la rencontre du client est une étape primordiale, essentielle, pour bien comprendre sa demande. J’ai aussi constaté que ce n’était pas facile de proposer au client de modifier ses décisions habituelles pour des choix graphiques plus affirmés. En effet, au fur et à mesure de l’avancée du projet, j’ai remarqué que les choix graphiques mis en place sur la piste retenue avaient complètement changé : on était revenu aux couleurs passe-partout du logo comme si le client avait renoncé à nos propositions graphiques, plus affirmées, pour imposer les siennes, plus classique. J’ai trouvé cela un peu décevant, car nous avions passé du temps à élaborer de nouveaux visuels inutilement. Le graphiste peut-il imposer ses choix au client ?
Avancée du projet : de la piste retenue avant et après la phase de correction avec le client
Cette expérience m’a donc permis de voir que faire évoluer une identité visuelle nécessite du temps, notamment pour le client, afin qu’il soit prêt au grand changement tant rêvé par le graphiste !
Heureusement, à l’inverse, certains clients laissent une plus grande marge de manœuvre aux graphistes. En effet, j’ai pu travailler pour la ressourcerie La Mine à Arcueil, un client de longue date du collectif, sur la mise à jour du programme, un A4 recto-verso plié en deux, pour le mois de mai. Le client nous envoie les textes qu’il suffit d’intégrer à notre document de travail ; c’est la partie la plus rébarbative ! Mais le programme comporte tout de même une couverture, composée d’un visuel central, réalisé par l’association de deux formes complètement différentes. Le plus surprenant, alors, fut d’avoir eu une grande liberté : je peux agencer les éléments sur la page comme je le souhaite, réaliser le visuel de la couverture avec n’importe quelle forme, et non aller piocher parmi les quelques formes de la charte graphique… Je peux même raccourcir les textes fournis par le client si je les trouve trop long !
L’attitude opposée de ces deux types de clients, l’un qui laisse une grande liberté, et l’autre qui restreint la marge de manœuvre, est aussi liée au fait qu’il s’agit respectivement de clients habituels connaissant le collectif et leurs manières de travailler, et de nouveaux clients découvrant Figures Libres. En travaillant sur le dossier pour la Maison Bakhita, j’ai découvert qu’il fallait classer les pistes d’expérimentation du rapport d’activité de manière à amener le client vers des choix graphiques les plus affirmés, et non mettre ceux-ci en premier.
Et l’éthique dans tout ça ?
Depuis le début de ma formation de DNMADE, il y a un aspect du designer graphique qui me questionne, celui de l’éthique.
Toutes ces questions sont sûrement celles que se sont aussi posés les membres du collectif Figures Libres. Elles ont motivé leurs choix de quitter Adobe et d’autres multinationales pour rejoindre le merveilleux monde du libre, mais aussi pour se concentrer sur le milieu associatif et culturel. Ce collectif a même répondu à ces interrogations à travers leur démarche de travail : oui, il choisit ces clients, et oui, il travaille pour des clients partageant son éthique et sa philosophie.
Mais certains clients ont du mal à se détacher complètement du grand méchant Adobe. Par exemple, j’ai travaillé pour un appel d’offre de la mairie du 18e arrondissement de Paris qui demandait de réaliser les supports de communications (affiche, flyers, posts réseaux sociaux…) pour le Forum du Temps Libre et des Loisirs qui aura lieu le 7 septembre prochain. Dans les livrables, il était demandé de fournir un fichier indesign !
En travaillant sur différents projets au sein du collectif, j’ai donc pu découvrir plus en profondeur le métier de graphiste et de directeur artistique, notamment dans sa relation avec le client, le travail en groupe, j’ai réfléchi sur l’aspect éthique du métier. Je suis certes un peu déçu parfois en voyant les retours du client sur nos choix graphique, mais je suis surtout très content de pouvoir travailler sur des projets très variés et d’être considéré comme un membre du collectif et non comme un simple stagiaire à qui l’on lui attribue les tâches répétitives et uniquement exécutives. J’ai mon mot à dire sur chacun des projets qui m’est confié !