Bien qu’il s’agisse d’une formulation banale ; c’est passé si vite ! Déjà six semaines que je me présente chez Atalia et que je participe à leur routine. Malgré les quelques surprises lors de mon arrivée, je me suis vite acclimaté à cette nouvelle ambiance et aux projets que l’on m’a confiés.
Depuis ma première note, tout s’est accéléré. J’ai été affecté à des projets plus consistants, de quoi combler mes envies créatives. Cependant je dois avouer que je reste sur ma faim, particulièrement en ce qui concerne l’acceptation et l’intégration de mes idées. En tant que designer graphique, mon rôle reste de proposer des concepts innovants pour améliorer la communication de l’entreprise, du moins c’est ce que j’imaginais. Et pourtant l’équipe me fait souvent obstacle. Il n’y a aucune animosité heureusement, les relations avec l’équipe restent cordiales et professionnelles, mais les limites de temps ou d’envie concernant la communication de certains projets me forcent à abandonner mes idées. Il semble que l’équipe soit attachée à des méthodes et styles plus traditionnels, ce qui rend difficile l’introduction de nouveautés. Cette situation est assez frustrante, car je suis convaincu que mes idées pourraient apporter une réelle valeur ajoutée.
J’ai donc, de manière assez naturelle, décalée celles-ci dans mes projets personnels, ce que je trouve bien triste. Je m’attendais, dans un monde parfait certes, à aligner parfaitement mes envies avec mon travail. Mais il est clair qu’une utopie comme celle-là me ferait tomber de haut. J’avais espéré pouvoir exprimer pleinement ma créativité au sein de l’entreprise, mais je comprends que chaque organisation a ses propres contraintes et priorités.
J’aimerai également revenir sur un point : la communication au sein de l’entreprise. Les échanges se font principalement via Skype, et j’ai ressenti un manque d’interactions directes et spontanées. Bien que compréhensible dans un contexte professionnel, cette distance numérique complique également la défense de mes idées, car il est parfois difficile de transmettre la passion et l’enthousiasme via des messages écrits ou des appels vidéo. Le manque de communication en face-à-face peut aussi nuire à la compréhension mutuelle et à la dynamique d’équipe, du moins c’est ce que je ressens.
Sans vouloir inquiéter qui que ce soit, mon stage se déroule bien tout de même ! Je reste assez admiratif du monde professionnel et des disponibilités que cela inclut. Cela ne fait que croitre mon envie de partager mes projets et de travailler en collaboration avec d’autres personnes, dans un cadre graphique, du design ou même autre. Ce stage m’aide également à préciser mon parcours professionnel et mon envie de postuler en alternance suite à cette dernière année en DNMADE.
Ma première semaine de stage s’était bien passé, et ce dernier mois au sein de l’agence fut tout aussi réjouissant !
Depuis mon arrivée, j’ai pu collaborer sur divers projets avec des membres de l’agence spécialisés dans différents pôles (DA, rédaction, social media, motion design…). J’ai également pu me familiariser avec le vocabulaire professionnel, notamment le terme AO utilisé régulièrement, signifiant appel d’offre, et bien d’autres encore (une recette graphique > vérifier que le produit développé est conforme aux attentes ; un funnel > parcours d’achat d’un client cible ; être en charrette > finir une tâche dans un temps imparti, voire faire des heures sup).
En un mois, l’agence Castor & Pollux a pu répondre à différents AO pour des clients plus ou moins connus. Chaque client fournit un brief et une charte graphique (avec parfois certains détails éloigné de ce qui est attendu théoriquement), et éventuellement des membres de l’agence se rendent sur place pour mieux comprendre l’univers du client. Ce qui fût intéressant d’observer sur les briefs, c’est que ces derniers, contrairement à ceux vus en cours, ne sont pas réalisés par des graphistes et il arrive donc que les clients n’identifient pas précisément avec les mots appropriés ce qu’ils souhaitent. Cependant, en ce qui concerne les chartes graphiques, elles sont mieux réalisées, bien qu’elles pourraient gagner en efficacité par moments. Une dernière chose concernant les clients. En règle générale, tout se passe correctement, mais il arrive que certains d’entre eux exigent quelque chose dans le temps imparti d’une simple semaine, ignorant le fait qu’ils ne sont pas les seuls à solliciter l’agence. C’est alors à C&P de choisir de prendre ou non l’AO.
Pour revenir à ma participation au sein de l’agence ce dernier mois, j’ai pu assister à différents planning stratégiques et brainstormings, à l’issue de différents appels d’offres, récemment majoritairement pour des clients cuisinistes (je ne mentionnerai pas leur nom, par confidentialité).
Brainstorming pour l’AO des cuisinistes
Lors de ces meetings, précédés d’un benchmark (pour se positionner par rapport à ce que fait la concurrence), les membres de l’agence identifient en détail le client et sa demande, s’exposent ensembles des exemples de supports de communication existant et débattent sur ce qui est à faire ou non (dans les très grandes grandes lignes).
Noé et Cédric discutent des clients cuisinistes par rapport à la concurrence
Références trouvées dans des journaux (product centric, user centric, domaine du luxe…)
En dehors de ça, j’ai également pu proposer des idées d’animation bouclées (GIF) qui iraient en aperçu sur la page Projets du site de C&P. Après en avoir discuté avec l’une des DA et un alternant en motion design, j’ai réalisé quelques storyboards. Deux idées pour deux projets différents, ont été retenues.
Voici le storyboard de l’une d’entre elles :
L’une des réalisations que j’ai pu suivre « du début à la fin » est interne à l’agence. Il s’agit de la création de conférences dirigées par 3 membres de l’agence, nommées Tôpic, et dont la première, sur l’IA, sera lancée début juin. Lors de ce projet, auquel j’ai beaucoup aimé participer, j’ai mené les débuts de réalisation pour le logo, la mascote, ainsi que la bannière de réservation. J’ai aussi pu décliner et faire différentes modifications sur les newsletter/mails qui seraient envoyés aux clients pour les informer de l’événement. Travailler sur Tôpic m’a fait très plaisir et je suis fière de ce que j’ai pu réaliser !
Bonus : j’ai été amenée à faire une petite animation, qui apparaitra pendant la conférence Tôpic, sur le logiciel de présentation Keynote !
Au cours de ce premier mois, j’ai énormément appris sur l’agence, ses procédés, ses travaux et j’en suis très reconnaissante à l’agence et ses membres pédagogues ☺ ! Je pense également avoir progressé en autonomie, ce qui est une bonne chose, et j’ai très hâte de poursuivre ce stage !
Je me suis toujours questionnée sur comment fonctionnait un graphiste freelance. C’est une direction qui m’attire, déjà par la diversité de boulots que peut proposer ce métier mais aussi étant donné que c’est une situation qui est bientôt proche.
Rapidement, j’ai eu ma réponse, c’est les CONTACTS !
Matthieu ne s’arrête pas, il bosse toute la journée sur plein de sujets divers, dans un emploi du temps géré et serré, le tout avec des rendus chronométrés. Et le PIRE, c’est que même quand il ne bosse pas, il bosse. Chaque week-end, il est en voyage à des conférences, conventions, meetings et autres, sur Paris, Marseille, Lyon, où il rencontre graphistes, clients, grosses boîtes et où il distribue ses cartes de visite.
Temps de travail de Matthieu (Moi je bosse pas le weekend 😛 )
Tout ça mélangé à ces quelques années de boulot qu’il a fait dans la com avant de devenir freelance, il a des centaines de contacts différents, et il tient à rester proche de ses clients, on a l’impression qu’ils sont amis, il rigole avec eux.
Donc, au final, les clients de Matthieu retiennent son nom et le partagent à d’autres futurs clients. C’est cool de voir comment le bouche à oreille marche dans ce monde, comment on passe d’un pote à Matthieu qui a besoin d’un logo, à une petite boîte, à une énorme entreprise type BNP Paribas ou Bouygues.
Le problème (qui n’en est pas un) c’est que maintenant, en une semaine, on enchaîne les briefs ! Tu viens juste de terminer un projet que, d’un coup, deux autres viennent d’être reçus. À un point que je me demande comment faisait Matthieu avant sans mon aide.
Le téléphone de Matthieu sonne environ 5 fois par jours
Cette diversité de projets vient jouer aussi dans mon sens, on se les partage, à un point que sur certains projets j’ai presque bossé entièrement seul dessus (toujours sous l’œil de Matthieu qui vient me conseiller sur les rendus finaux et les petites modifs à faire).
Tout ce travail en solo me permet de placer toutes mes connaissances dans des projets réels et me permet de me rendre compte surtout de la diversité des clients. Je me rends compte qu’il n’y a rien vraiment de compliqué, que j’ai déjà toutes les cartes en main, qu’il me manque juste le petit truc, l’œil qui me permet de voir les petits détails que Matthieu, lui, voit en un seul visionnage.
Actuellement, le plus énervant, c’est de ne rien voir de concret en dehors de mon écran. La grande majorité des projets sur lesquels on bosse ne sont pas encore utilisés par les clients ou postés sur les réseaux, et les différentes identités visuelles sur lesquelles on travaille sont toujours soit au début, soit interminables avec des clients qui ne savent pas ce qu’ils veulent, donc on n’a encore rien imprimé, ni cartes de visite, ni affiches.
Les dernières semaines ont été chargées en boulot, et donc sont passées vite, mais en tout cas, cette insertion dans la création réelle avec tous les enjeux entrepris par celle-ci m’a permis de me rassurer. Même quand je fais une erreur en interprétant mal la vision du client, je ne perds rien et le client non plus, lui permettant de préciser sa vision et moi de repartir sur les anciennes bases du précédent boulot pour mieux répondre à la demande.
Fondée en 1886, Molli avait pour objectif initial de créer une ligne de vêtements pour bébés, utilisant une maille fine et légère inventée et réalisée par des femmes. Avec le temps, Molli a élargi sa vision pour intégrer cette maille délicate non seulement dans la garde-robe des enfants, mais également dans celle des femmes.
Dès les années 1920, la marque a commencé à développer des collections pour femmes, rendant la maille plus que présente dans leur quotidien.
Tout a commencé avec une ligne de sous-vêtements raffinés et élégants. Puis, à partir des années 1930, Molli a élargi sa gamme en introduisant la maille sous diverses formes, telles que des robes, des jupes et des tops raffinés, en s’inspirant des grands noms de la mode comme Chanel et sa fameuse petite robe noire en jersey de laine.
Au fil du temps, Molli redonne de l’éclat à la maille ainsi qu’aux femmes.
J’aimerais que la marque les aide à se sentir bien. Il ne faut jamais minorer l’impact du vêtement sur notre état d’esprit et notre manière de nous présenter au monde.
Molli accorde de plus en plus d’importance aux femmes au fil des années et des décennies.
Depuis maintenant 11 ans, Charlotte de Fayet met sa priorité sur les femmes en général et sur la transmission. Une transmission intemporelle des pièces colorées Molli, mais aussi de savoir faire dans différents domaines. Elle désire travailler en collaboration avec des femmes inspirantes, qui ont une influence dans leur domaine professionnel ou même dans leur vie en général.
Charlotte de Fayet (directrice générale de Molli)
Ce graphique représente les couleurs qui sont majoritairement utilisées par la maison pour les différentes collections, mais également ce sont des couleurs que les femmes Molli apprécient particulièrement.
La première chose que l’on m’a expliquée lorsque je suis arrivée dans la maison Molli, c’est l’idée d’une « femme Molli ».
Qu’est-ce qu’une femme Molli ?
Une femme Molli c’est une fille, une femme, une mère ou encore une grand-mère inspirante et à la fois polyvalente. Les femmes Molli sont des écrivaines, des architectes, des influenceuses, des artistes : de peinture, de cinéma, d’artisanat…, des mannequins et bien d’autres femmes inspirantes que Charlotte de Fayet admire, mais surtout, elles sont toutes de nationalités différentes en passant par la France, par l’Ukraine puis en traversant les océans pour arriver aux États-Unis ou encore en Corée. Elle tente alors de les représenter dans les diverses collections qu’elle a pu présenter au fil des années dans des mailles nobles.
Évidemment, on n’oublie pas l’incroyable équipe 100% féminine qui travaille avec Charlotte de Fayet dans les bureaux de la rue de Bourgogne à Paris afin de faire vivre aux femmes Molli une expérience intemporelle, raffinée élégante et coloré dans une maille travaillait avec soin et minuties dans le but de perpétuer la marque et de permettre aux mères de transmettre à leurs filles un dressing intergénérationnel.
En plus du graphisme, lorsque ma collègue qui gère la communication n’est pas là, je range dans les dossiers du drive les photos que chaques femmes Molli ont postées sur les réseaux sociaux. Il y a environ 400 dossiers dans cette partie du drive.
Depuis le début de mon stage, j’ai été confronté à divers retours clients, positifs, négatifs, ou aucun. Et à différents types de clients (artiste, compagnie, association ou membre de l’équipe du théâtre).
J’ai l’habitude des retours des professeurs, mais là, je fais face à de vrais clients. Tout devient plus concret, surtout quand il s’agit de la production d’un gros spectacle ou de satisfaire un artiste rigoureux.
L’un des premiers retours clients marquants ne fut pas le plus agréable. Un soir, on nous informe en urgence que la metteuse en scène, mécontente, menace d’annuler sa dernière représentation, prévue dans une salle comble, car une erreur dans la distribution sur le site de la billetterie s’était glissée. La réaction fut immédiate : l’erreur fut rectifiée, et nous avons pris des précautions pour nos supports de communication sur ce spectacle. Cette expérience m’a appris à être adaptable, flexible, réactif et à garder mon sang-froid face à des clients parfois énervés.
D’autres retours, moins tendus, ont concerné les programmes de salle que j’ai réalisés et envoyés aux productions des compagnies. Les délais de réponse variaient : certains réactifs dans la journée, d’autres prenant plusieurs jours, voire ne répondant pas du tout. Heureusement, la plupart validaient le programme après quelques modifications rapides (distribution, biographie…). En cas d’absence de réponse, nous publions le programme après relecture interne. Les retours échelonnés compliquaient parfois le travail, obligeant de multiples reprises et exports du document.
Les retours sur la communication sur les réseaux sociaux étaient divers : l’administration d’un théâtre partenaire appréciait notre travail, tandis que quelques rares artistes trouvaient notre communication insuffisante à leur égard. Parfois, les compagnies demandaient de modifier des publications déjà diffusées, notamment pour le son qui ne collait pas à leur spectacle.
J’ai également reçu des retours pour la conception et la mise en page d’un cahier pédagogique pour l’exposition actuelle, venant de diverses personnes et services (production, communication, secrétariat général, relations publiques). Les retours, bien que longs et répétitifs, m’ont permis d’améliorer le cahier, et je suis satisfait du résultat final. Malheureusement, tous ces retours on fait trainé sur plusieurs semaines la version finale.
AAAAAAAAAHHHH … la brochure !
En plein dedans, c’est le boom. La brochure est l’un des supports de communication imprimés les plus importants, surtout avec la présentation de la saison qui approche. Elle met l’équipe sous tension, d’autant plus que les délais pour le BAT ne sont pas respectés et que les premiers jais de brochure laissent à désirer.
Pour obtenir une brochure correcte :
· sélectionner les images et le traitement graphique, rédiger les textes des spectacles et les envoyer à la graphiste (la graphiste crée les 1ères versions de brochure)
· envoyer les doubles pages de la maquette à chaque compagnie et attendre leurs retours.
Les échanges sont parfois moralisateurs. Certains sont contents, d’autres mécontents du texte ou de l’absence de mention de la production. Cela nécessite de nombreux échanges pour expliquer nos choix.
· renvoyer les modifications à la graphiste
puis :
boucle de la relecture brochure, pendant plusieurs jours et semaines jusqu’au BAT
Certains retours (distribution, droits d’images, horaires…) entraînent des conséquences en chaîne, affectant non seulement la brochure mais aussi le site internet et d’autres documents annexes, nécessitant une réaction rapide pour adapter les contenus. Les retours clients, bien que parfois difficiles à gérer, sont essentiels pour actualiser les données des spectacles et améliorer les supports de communication. Apprendre à laisser passer certains échanges négatives sans surenchérir est crucial pour maintenir de bons contacts et gérer les pressions inhérentes à ce milieu.
Heureusement, que de manière globale les retours sont plutôt positif !
Jauge des retours clients sur les modifications de divers supports de communication
Avant d’arriver à St Louis, j’avais une vision très très limitée de la post-production, que j’avais décidé d’enfermer malgré moi dans des compétences restreintes telles que la réalisation de sous-titres, l’étalonnage ou encore l’insert de quelques formes 3D. C’est avec beaucoup de naïveté que j’en suis même arrivée à penser que ce domaine était plus ou moins facile, en me demandant pourquoi des milliers étaient dépensés dans ce genre de service.
Ma vision (très limitée) de la post-productionLe questionnement qui m’a menée à tout le reste
Afin de percer ce mystère, j’ai décidé d’aller mener mon enquête et d’aller au-delà de ce que je voyais pour mieux comprendre les enjeux de la post-prod. Adieu le pôle des IT, et bienvenue au pôle 3D!
Ma première rencontre avec Yves (le chef du pôle 3D)
Jusqu’ici toute ma vision du pôle 3D s’était restreinte à des objets modélisés et ajoutés à des séquences vidéo, comme des modèles de crème, de parfums ou de shampoing, rien de bien compliqué. Mais j’avais TOUT FAUX. Ce genre de modélisation n’est qu’une infime partie de leur travail, ils sont en réalité un pôle moteur et déterminant dans l’entreprise, de vrais magiciens. Avec plusieurs outils à leurs dispositions, ils arrivent à créer des univers, modifier l’espace, en somme ils arrivent à berner le spectateur de la manière la plus fluide et spectaculaire possible. Chaque nouvel exemple que me montrait Yves (le chef du pôle 3D) faisait naître en moi un sentiment de trahison : comment ai-je pu être trompée aussi facilement ? TOUT EST FAUX (ou presque). Mais d’un autre côté, j’étais si impressionnée et perturbée par leur travail que je n’avais qu’une seule envie : apprendre.
Exemples de l’utilisation de la 3D en post-productionMa réaction face aux réalisations de YvesDiscussion avec Yves
C’est ainsi que je me lançais dans une route sans demi-tour, prête à découvrir un tout nouveau logiciel : Nuke, un logiciel spécialisé dans les VFX, un mélange entre after effects et blender à l’interface très peu intuitive. Cependant je n’allais pas me laisser démonter par un logiciel aussi rapidement, c’est avec plus ou moins de mal que j’ai appris à gérer tout ce qui est lumières, colorimétries, mais également la rotoscopie au service du tracking. Je suis actuellement en train de travailler sur l’environnement 3D propre à Nuke, toujours aux côtés de Yves sans qui j’aurai déjà tout abandonné. Bien que sa présence m’est indispensable, j’ai tout de même été vaincue par Nuke plusieurs fois…avec l’envie d’alterner cette formation avec une autre activité, ou plutôt une autre formation. 🤓
Après quelques heures intensives de Nuke
En effet, l’apprentissage d’un logiciel totalement inconnu est assez dur, j’avais besoin de me former dans un logiciel que je connais et utilise assez souvent : After Effects. Et ça tombe bien car j’ai rencontré une stagiaire qui s’y connaît pas mal, et qui pourrait m’accompagner dans cet apprentissage destiné à tromper les autres.
Amel (stagiaire) et moi
J’ai d’abord commencé par certaines bases que je ne maitrise pas beaucoup dans After Effects comme la 3D, et j’ai très vite bifurqué sur tout ce qui est plus de l’ordre de la post-prod. Ainsi j’apprends le tracking sur Nuke mais aussi sur After Effects ET ÉGALEMENT sur Mocha, et me rends compte de son importance monumentale dans ce domaine. Cependant les processus sont longs et il faut être patient, alors peut-être que je ne pourrais pas encore tromper mon public comme une pro, mais au moins je deviendrais moins susceptible de me faire avoir. Enfin toutes ces découvertes me mènent à me poser la question : jusqu’à quel point peut-on créer de fausses réalités, et quel danger peuvent elles représenter ? Je dois avouer qu’être au courant des mécaniques derrières ces tromperies visuelles, et d’en être désormais une apprentie, me fait soulever plusieurs inquiétudes tout en participant activement à ma créativité.
Je ne sais pas du faire du montage. Je n’en ai jamais fait. Et ça ne m’attirait pas spécialement. Mais depuis quelques semaines, j’effectue un stage où l’on me demande de faire du montage vidéo et du motion design pour tâche principale. Je le savais quand j’ai postulé, et Bolero a eu confiance en moi dès l’entretien pour me confier ces tâches techniques.
Le stage se déroule bien et je suis finalement reconnaissant d’avoir cette opportunité d’apprentissage. Chaque jour, j’acquiers de nouvelles compétences techniques et découvre des aspects fascinants à ce que je ne pensais ne pas apprécier faire, avant le stage.
moi face au mur de choses à apprendre
Le montage vidéo me permet de comprendre l’importance du rythme, de la narration visuelle et de l’attention aux détails. Quant au motion design, il m’ouvre les yeux sur les grandes possibilités de l’animation et du mouvement des éléments graphiques. Et tout cela parce que je ne me suis pas opposé à l’idée de le faire ! Avant même de commencer, je savais que réaliser des vidéos représenterait 80 % de mon stage, et au lieu de me lamenter parce que je n’avais pas d’autres opportunités de stage, j’ai décidé de tirer profit de cette opportunité, d’apprendre et de relever le défi.
moi escaladant le mur de choses à apprendre
Ce qui m’a le plus interroger à la suite de ces réflexions, c’est surtout…
Après avoir fait de gros projets avec les différents membres de l’équipe, évidemment que oui ! Mais encore une fois, je me pose la question : Finalement… est-ce que j’aime ça ?
Eh bien en cette moitié de stage, j’en ai bien l’impression. J’ai aujourd’hui envie de faire des projets personnels où il faut passer par la case montage vidéo ou motion. Je pense qu’avant mon stage, ce n’était pas que je « n’aimais pas faire du montage ou du motion design », mais plutôt que je n’avais pas envie de le faire pour moi-même. Je ne m’y consacrais pas pendant mon temps libre, et cette partie du graphisme ne me procurait pas d’intérêt particulier.
Aujourd’hui je me pose alors des réflexions plus poussées quant aux origines de pourquoi je n’aimais pas particulièrement le montage ou le motion design. Est-ce de la peur ? Est-ce le dégoût de devoir faire mes devoirs, perçu comme un exercice scolaire dans lequel je ne cherche pas à prendre du plaisir à ce que je fais ? Les réponses je les aurai certainement à la rentrée , voir même que j’aurais un début de réponse d’ici quelques semaines à la fin de mon stage.
Apprendre à aimer une branche du design bien précise ce pas simplement se dire…
En ce moment, je me pose des questions sur ce que je veux exprimer, ce que je veux dire. Mais avant tout, pour trouver ce que je veux dire, j’ai l’impression que je dois trouver comment je peux m’exprimer. Apprendre à faire les choses, et ce stage m’obligeant à le faire sur la vidéo et le motion, ça me permet de répondre progressivement à mes envies et à trouver un moyen d’expression. J’ai hâte de voir comment cette période va continuer de me faire progresser et j’ai hâte de découvrir de nouvelles réponses dans mon apprentissage.
En participant à la communication interne de World+, je n’ai pas de clients externes. Pourtant, j’ai découvert un client très exigeant au sein même de mon entreprise.
La hiérarchie de World+
Au fil des semaines au pôle graphisme, j’ai assisté Maël le lundi et le mardi, et pris en charge certains projets tous les autres jours. J’ai réalisé que le poste de stagiaire que j’occupe est en réalité intitulé « Assistante Image ». Cela signifie que je ne suis pas simplement en apprentissage, mais que j’assiste le Directeur Image en début de semaine et le remplace le reste du temps.
Datavisualisation de mes différents lieux de travail
J’ai éprouvé des sentiments mitigés concernant les différentes activités depuis mon arrivée. Pendant longtemps, j’avais l’impression que rien ne décollait.
Les projets reprennaient progressivement pour les set designers, mais les graphistes ne travaillaient pas directement pour eux. Il n’y a d’ailleurs ni expositions ni catalogues à produire pour 2023-2024, ce qui fait que je ne suis rattaché à aucun projet particulier et que j’arrive le matin sans savoir les tâches à faire et les objectifs.
J’ai donc compris progressivement mon rôle pour ce stage : nous travaillons pour Vincent Olivieri, construisant et diffusant l’image de son entreprise pour attirer clients et partenaires.
Il est très pointilleux sur cette image, mais sans avoir d’idées précises sur ce qu’il souhaite transmettre. Cela rend la création et l’approbation de projets compliquées : il sait ce qu’il ne veut pas, mais n’est jamais sûr de ce qu’il veut. Il est exigeant parce qu’il est directeur artistique, mais il n’est pas graphiste donc il se repose sur l’équipe Image, ce qui est normal. Malheureusement, aucun visuel ne peut être validé sans son accord, car c’est sa société. Cela conduit à un interminable jeu de ping-pong entre création et prise de décision. Mais sans avoir plus d’indices sur la direction à prendre.
La roue des réponses de Vincent
Jusqu’à présent, mes productions étaient peu importantes et stimulantes car je travaillais principalement sur la communication interne administrative. J’ai envoyé des mails, fait des exports de productions que je n’avais pas réalisé, fait du benchmarking, redimensionné des vidéos montées par d’autres personnes. Peu de tâches créatives. J’ai trié et uploadé des contenus pour le site internet, remplacé des photos dans d’anciennes brochures, et mis des logos sur des poubelles de tri. Des tâches nécessaires, mais peu gratifiantes.
A cette époque, j’apprenais principalement sur les relations professionnelles, les chiffres d’affaires et le fonctionnement des différents pôles de l’entreprise, plutôt que sur le rôle d’un graphiste en entreprise.
Je passe la plupart de mon temps en autonomie, les bureaux étant souvent vides de graphistes. Je manquais de directives claires et je devais souvent demander des fichiers ou des instructions pour commencer une tâche. Malgré mes efforts pour proposer des idées et demander des directives claires, la communication chez World+ reste compliquée, surtout avec Vincent, notre principal « client ».
Nous travaillons actuellement sur la refonte du site web, publié la semaine prochaine si tout va bien. Bien que la structure soit finalisée, la forme reste difficile à concrétiser. Le nouveau site doit refléter le concept de l’entreprise, qui ne se positionne plus comme agent de set designers, mais comme partenaire. Cette transformation nécessite une communication renouvelée à travers son image et le site web.
Il est crucial d’analyser les messages envoyés aux clients via notre site. Une idée brillante sur la hiérarchisation des projets peut parfois négliger les set designers partenaires. Il faut toujours trouver un équilibre entre ce que Vincent imagine, puis ce que Maël propose graphiquement en accord avec ses idées. Souvent, Vincent n’aime pas nos propositions, et parfois même ses propres propositions. Cela crée de nombreux échanges et ajustements pour satisfaire ses attentes évolutives, ce qui est son droit en tant que directeur.
Mais être chef d’entreprise n’est pas sa seule activité, et il doit aussi travailler en tant que set designer, alors parfois nous n’avons pas de nouvelles pendant plusieurs jours.
J’ai noté une phrase de Maël : « Lors de nos appels, je demande des retours sur la structure générale, mais il se focalise sur des détails. Cela freine notre progression car il a le sentiment que rien n’avance et qu’il faut tout recommencer. »
Sans directives claires, nous tâtonnons. Sans plan de communication précis, nous nous basons sur des références de nos homologues. L’équipe Image tente d’imposer une organisation plus structurée. Elle teste des créations qui ne sont pas validées, et doit souvent recommencer. Cela affecte mon travail car je dois aussi sans cesse refaire des productions pour répondre aux exigences.
Un exemple de mes tâches personnelles
Aujourd’hui je m’en suis détachée, à la fois parce que je me suis habituée, puis parce que les choses commencent doucement à changer. J’ai enfin commencé à produire des visuels plus intéressants. Mes contributions sont désormais prises en compte. J’ai demandé à participer à des tâches diverses et à assister à des shootings pour comprendre le rôle de World+ en dehors de la communication interne. Entre photos, vidéos, newsletters éditoriales, mises en page de brochures et design de merchandising pour la marque, depuis 2 semaines j’ai mieux expérimenté la vie en entreprise en tant que créative.
Montage condensé de mes activités plus créatives
Nous sommes au milieu de cette expérience de 3 mois. Mon stage chez World+ me permet d’apprendre à naviguer dans un environnement exigeant sous la direction de Vincent Olivieri et de Maël. Plutôt que de développer des compétences techniques, j’ai développer encore plus ma capacité à m’adapter, à prendre des initiatives et à travailler de manière autonome, tout en apprenant à gérer les attentes d’un client interne exigeant.
Cela fait maintenant plus d’un mois que je suis chez We We. J’ai débuté mon stage avec de petites missions de mise en page pour tester mon niveau, puis j’ai eu l’opportunité de participer à de nombreux projets de plus grande envergure. J’ai découvert la diversité des missions de l’agence et l’importance d’une organisation méthodique pour passer d’un projet à l’autre. Presque tous les matins, j’ai un nouveau sujet, alternant entre les anciens et les nouveaux. Le rythme peut être très aléatoire selon les retours des clients : parfois, il y a peu de choses à faire, et d’autres fois, c’est l’inverse.
J’ai observé que toute l’équipe fonctionne ainsi. Marine nous attribue les différents projets sur lesquels on va travailler plus ou moins longtemps, et nous lui faisons des retours en réalisant les différentes demandes des clients. J’ai eu l’occasion de travailler sur un livre de cuisine familiale, des réalisations pour Fabienne Verdier, comme des cartons d’invitation de luxe pour Van Cleef & Arpels, ou encore des palissades pour le musée des Arts décoratifs.
Petite BD qui retrace le quotidien des échanges avec Marine
La clé est d’être organisé, de prendre des notes (vraiment, les notes sauvent des vies), car les techniques d’impression varient souvent. Donc, je me munis d’un carnet, d’un stylo et des notes de mon téléphone pour réaliser des to-do lists. Il faut se rappeler quel type de reliure utiliser, entre la wire’o et le dos carré collé, car on peut vite se perdre. Il est aussi essentiel d’être efficace et précis.
Une partie de mes notes et ma to-do list sur mon téléphone
Ce qui est passionnant dans le fait de jongler entre différents projets, c’est la diversité qui empêche de s’ennuyer. J’aime cette dynamique, même si parfois, il peut être perturbant de devoir retoucher un document que l’on pensait terminé, à cause d’un retour client qui nous replonge dans un ancien projet. Il m’est arrivé de devoir modifier des gabarits de mise en page tout en respectant la charte graphique imposée, ce n’est pas évident. Il faut être a jour, et ne rien oublier car un détail ou un fichier mal sauvegarder peut nous faire perdre énormément de temps, sur l’avancer du projet.
Data visualisation des projets sur lesquels j’ai dû retravailler.
Mais grâce à tous ces projets et à ce jonglage constant, j’ai appris à mieux comprendre le déroulement d’un projet et à être plus efficace sur InDesign ( j’ai appris plein de nouveaux terme et manière de mettre en page je suis ravie :)).
La diversité des sujets me permet également de travailler avec une grande variété de clients, ce qui me donne un aperçu des différentes demandes et niveaux d’exigence. Cela me pousse à être plus minutieuse (chose pour laquelle je ne suis pas la plus attentive). Comme je suis parfois jetée dans le grand bain avec des sujets très variés, j’apprends à tout mesurer au millimètre près, à mieux utiliser les repères et à faire confiance à mon regard. Parfois, c’est un peu la course, mais j’ai toujours hâte de revenir le lendemain pour découvrir sur quel sujet je vais travailler cette fois-ci.
Lors de ma deuxième semaine de stage, mon maître de stage m’as fait une annonce inattendu, « Nous avons jusqu’au 28 mai, pour réaliser un court-métrage. »
Voulant travailler dans le monde de la vidéo, je fut donc ravie.
L’objectif était donc de réaliser un court-métrage présentant le projet d’Andréa, à savoir le concept de sa marque, afin de le diffuser lors de sa présentation au concours Ami.
Le Prix Ami est un concours organisée par la marque Ami et l’IFM (Institut Français de la Mode), afin de soutenir de jeunes entrepreneurs dans leurs projets, grâce à un prix de 20 000€, ainsi qu’un accompagnement d’un an de la part de la marque Ami et un article dans Vogue pour le gagnant.
Le problème, c’est que nous n’avions que quelques semaines pour réaliser un court-métrage assez complexe. Un sacré défi !
site de l’IFM
Mais pour un court-métrage, que faut-il ?
1/ UNE IDÉE
La première étape était évidemment d’imaginer un scénario. Pour cela j’ai collaboré avec Elle, stagiaire en communication. En me basant sur les premières idées d’Andréa, plusieurs calls avec Elle et mises en commun de toutes nos idées, j’ai redéfini le scénario complet. Ce qui m’as permis de passer à la deuxième étape.
Organisation des idées sur la plateforme Miro
2/ LE STORYBOARD.
Etant donné qu’Andréa avait fait appel à un réalisateur, je pensait que réaliser moi même un storyboard n’aurait pas d’utilité. En effet, une fois le scénario terminé, nous avons contacter Paulin Gautier, un jeune réalisateur, à qui j’ai pu expliquer mon scénario (et donc mes storyboards). Il m’as affirmé que c’était à lui de réaliser son découpage technique, mais après avoir appris qu’il ne restait que 5 semaines avant la diffusion, mes quelques planches ont finalement bien servis, car cela nous a fait gagné pas mal de temps.
Un des storyboards présenté au réal
Mais storboards, moodboards, scénario, ne sont pas les parties les plus longues.
Il faut encore,
Trouver l’équipe
Repérer/valider les lieux
Demander les autorisations
Trouver/louer le matériel (caméras, lumières, railles de travelling, trépieds, etc.)
Trouver une date de tournage
Trouver les figurants/ mannequins disponibles
Avoir les vêtements à temps
Tourner
Monter
Faire les vfx
Réaliser les effets sonores/ la musique
Etalonner
Valider le rendu final
récapitulatif des étapes pour une réalisation vidéo
Mais il reste encore une chose, les IMPRÉVUS.
Et oui, lors d’un tournage, il y a toujours des imprévus, le soleil qui crée des flammes à l’image, des autorisations oubliés, des lieux finalement inaccessible, des oublies de costumes, etc. C’est pourquoi lors de ces deux jours durant lesquels j’aurait pu simplement observer le tournage, je me suis retrouver en tant que régisseuse, habilleuse, cadreuse, photographe, et figurante.
Mes différentes casquettes durant le tournage
Mais finalement, si je pensait que l’organisation de ce tournage était chaotique, j’était loins de me douté que ça n’était que la partie de plaisirs. Et oui, même si j’ai couru partout, j’ai quand même pu apprécier le moment. Contrairement à d’autres personnes, les VFX artists !
Car oui, la partie la plus longue, est celle des VFX. En effet, le projet d’Andréa est basée sur la réalité augmenté. Cela nous pousse à utiliser un maximum de vfx dans la plupart des plans. Et c’est là que mon rôle de graphiste est réellement entré en jeu d’ailleurs !
Je n’avait peut-être pas les compétences pour réaliser de gros effets spéciaux, mais j’avait la vision pour les imaginer. Alors afin de perdre le moins de temps possible dans les explications aux vfx artists de ce qu’ils allaient devoir faire, j’ai illustrer chaque effet sur les images du film, car les images parlent mieux que milles mots 😉
Image de référence pour les vfx
Mais maigres ça, deux semaines pour d’aussi gros effets spéciaux, ça restait très ambitieux.
Alors le jour J, le résultat n’était pas forcément celui attendu de certains, même si l’effet escompté fut quand même présent pour les spectateurs. Et avec un jour de retard, le rendu final est près, non pas pour le concours. Mais pour sa sortie en septembre, OUI !