Communiquer sans image

Voilà la fin de mon stage et je me rends compte que j’ai reçu de belles opportunités chaque semaine. Après avoir fait divers visuels pour la communication de Bolero et son image de marque, j’ai aussi pu réaliser des visuels pour des nouveaux compositeurs de musiques et artistes qui entrent sur la plateforme. En réalisant pleins de visuels avec des cas bien différents à chaque fois, je me rends compte de la complexité que représente une communication comme celle de mon entreprise. 

En effet, Bolero Music négocie rarement en direct avec les artistes, car beaucoup ne sont pas vraiment au courant qu’ils sont sur cette plateforme d’investissement. 

C’est rarement l’interprète qui gère ses droits car il n’est pas forcément formé à cela, mais il n’est aussi pas le seul à en posséder l’intégralité. 

Chaque artiste est entouré d’une équipe qui est généralement composée d’un compositeur, d’un parolier, et d’autres corps de métiers musicaux, mais aussi de son équipe de promotion (agent, producteur, maison de disque, …). 

Parmi toutes ces personnes, certaines mettent alors à disposition la partie de la musique dont ils possèdent la propriété intellectuelle afin d’avoir un retour sur investissement en le proposant sur des plateformes comme Boléro.

Dans la plupart des cas, les artistes comme JUL ou Alonzo, ne sont pas au courant que les personnes qui possèdent une partie de leurs droits les mettent en vente sur Bolero. 

Il est essentiel de clarifier que les droits que l’on nous vend ne concernent pas les visuels associés à la musique.  Les droits en question se limitent à la composition musicale et à ses enregistrements.  Ainsi, on doit pouvoir promouvoir cette musique indépendamment de l’image qui lui est déjà attribuée visuellement. Cela permet de différencier clairement les aspects légaux de la propriété intellectuelle liée à la musique de ceux liés à sa représentation visuelle.

Certes c’est complexe mais il en devient plus complexe pour nous de travailler sans les pochettes d’album ou titres et sans utiliser l’image des artistes. 

Mais pourquoi il l’utilisait jusqu’à aujourd’hui ? Parce que c’était le plus simple pour vendre et cela représentait l’artiste et la musique en question avec l’image commerciale qu’il avait déjà. Mais le souci c’est qu’ils n’avaient pas les droits pour le faire. Alors pour passer inaperçue, ils utilisaient une capture d’écran de Spotify pour utiliser l’excuse du libre accès et du “screenshot” pour ne pas être accusé de réutilisation d’un visuel.

Pour les sorties de la semaine, j’avais été accompagné les premières semaines pour réaliser ces visuels déjà mis en place, qui contenaient les covers officielles :

Alors on se questionne, comment représenter quelque chose qui n’est pas matériel ?  Comment représenter “une part dans la musique”? Je dois alors tenter de créer des visuels sans les covers et sans l’image de l’artiste.

Malgré cet exemple précis que je viens d’expliquer, il existe aussi d’autres cas concernant la création des visuels pour des droits mis en vente sur Boléro. 

Certains artistes mettent en vente eux-mêmes leurs parts, comme les rappeurs Riles, Médine et le DJ Agoria. Dans certains cas, comme pour Médine, il nous demande de faire un visuel afin de promouvoir sa musique quand elle sort, et d’autres pour le suivi des statistiques de ses sons postés sur Bolero. Dans ce cas précis, nous avons l’autorisation  d’utiliser la cover et l’image de l’artiste.

J’ai pu aussi travaillé avec Le Motif, producteur renommé dans le milieu du rap en tant que compositeurs. Je travaille pour lui sans connexion directe, mais j’ai réalisé des réels de promotion pour montrer que Le Motif mettait lui-même ses parts sur Boléro. J’utilise donc son image et devient garant de celle-ci pour l’artiste et pour Boléro. 

Avec ma maître de stage nous sommes ceux qui réalisons les visuels pour des artistes français très populaires, mais nous parlons au nom de Bolero, et Bolero ne parle pas à ces artistes, ce qui est parfois frustrant car nous n’avons aucun crédit. 

Je réalise qu’être designer graphique c’est aussi travaillé à 70% dans l’ombre. Des artistes, des marques…. 

Ce qui peut créer un sentiment de frustration car j’aurais aimé avoir des avis, des retours de certains artistes ou compositeurs afin de travailler plus directement pour eux. En tout cas, c’est ce que je souhaite faire plus tard. 

Apprendre à faire

Je ne sais pas du faire du montage. Je n’en ai jamais fait. Et ça ne m’attirait pas spécialement. Mais depuis quelques semaines, j’effectue un stage où l’on me demande de faire du montage vidéo et du motion design pour tâche principale.  Je le savais quand j’ai postulé, et Bolero a eu confiance en moi dès l’entretien pour me confier ces tâches techniques.

Le stage se déroule bien et je suis finalement reconnaissant d’avoir cette opportunité d’apprentissage. Chaque jour, j’acquiers de nouvelles compétences techniques et découvre des aspects fascinants à ce que je ne pensais ne pas apprécier faire, avant le stage.

moi face au mur de choses à apprendre

Le montage vidéo me permet de comprendre l’importance du rythme, de la narration visuelle et de l’attention aux détails. Quant au motion design, il m’ouvre les yeux sur les grandes possibilités de l’animation et du mouvement des éléments graphiques. Et tout cela parce que je ne me suis pas opposé à l’idée de le faire ! Avant même de commencer, je savais que réaliser des vidéos représenterait 80 % de mon stage, et au lieu de me lamenter parce que je n’avais pas d’autres opportunités de stage, j’ai décidé de tirer profit de cette opportunité, d’apprendre et de relever le défi. 

moi escaladant le mur de choses à apprendre

Ce qui m’a le plus interroger à la suite de ces réflexions, c’est surtout…

Après avoir fait de gros projets avec les différents membres de l’équipe, évidemment que oui ! Mais encore une fois, je me pose la question : Finalement… est-ce que j’aime ça ?

Eh bien en cette moitié de stage, j’en ai bien l’impression. J’ai aujourd’hui envie de faire des projets personnels où il faut passer par la case montage vidéo ou motion. Je pense qu’avant mon stage, ce n’était pas que je « n’aimais pas faire du montage ou du motion design », mais plutôt que je n’avais pas envie de le faire pour moi-même. Je ne m’y consacrais pas pendant mon temps libre, et cette partie du graphisme ne me procurait pas d’intérêt particulier.

Aujourd’hui je me pose alors des réflexions plus poussées quant aux origines de pourquoi je n’aimais pas particulièrement le montage ou le motion design. Est-ce de la peur ? Est-ce le dégoût de devoir faire mes devoirs, perçu comme un exercice scolaire dans lequel je ne cherche pas à prendre du plaisir à ce que je fais ? Les réponses je les aurai certainement à la rentrée , voir même que j’aurais un début de réponse d’ici quelques semaines à la fin de mon stage. 

Apprendre à aimer une branche du design bien précise ce pas simplement se dire…

En ce moment, je me pose des questions sur ce que je veux exprimer, ce que je veux dire. Mais avant tout, pour trouver ce que je veux dire, j’ai l’impression que je dois trouver comment je peux m’exprimer. Apprendre à faire les choses, et ce stage  m’obligeant à le faire sur la vidéo et le motion, ça me permet de répondre progressivement à mes envies et à trouver un moyen d’expression. J’ai hâte de voir comment cette période va continuer de me faire progresser et j’ai hâte de découvrir de nouvelles réponses dans mon apprentissage.

Communiquer en équipe !

Comment communiquer avec les autres membres d’une société ? Afin de mieux s’organiser soi-même, mais aussi en groupe. Comprendre qu’être intégré dans une entreprise cela passe aussi par la parole. Comment donner la parole, comment échanger des idées ? Beaucoup de questions qui me sont venu à la fin d’un projet dans lequel il fallait prendre des décisions en équipe.

De la confiance !

Lorsque je suis arrivé le premier jour, je me suis senti tout de suite très à l’aise, avec les personnes mais aussi le lieu. Bolero est une entreprise d’investissement dans des parts de propriété intellectuelle dans la musique (je n’allais évidemment pas devenir investisseur) Mais ma mission était de créer des visuels, du contenus pour les réseaux sociaux et plus, essentiellement de la vidéo, montage et motion et je ne pensais pas avoir autant de responsabilité. On m’a rapidement mit dans le bain et j’ai tout de suite commencé à montrer mes skills en montage (que je n’avais pas). William, le directeur, me présente à Ninon, la directrice artistique avec qui je vais travailler principalement durant mon stage. En réalisant le “derush” de ma toute première vidéo, j’ai été surpris de découvrir que j’appréciais plutôt bien cette tache, mais je me suis aussi rendu compte que quelques minutes d’inattention font très vite perdre le fil (une blague qui fuse dans le bureau par exemple)

Montage d’un réels pour Instagram et TikTok sur Adobe Premier Pro

Mon travail est de passer d’une vidéo filmée pendant 15 min à un résumé d’1 min au maximum à la fin du derush. Puis vient le montage avec les sous-titres et les vidéos libres de droits pour illustrer les phrases du présentateur. Chaque fois que je finissais une vidéo, j’étais extrêmement content et satisfait d’y arriver !

Bureau dans une seule pièce avec plusieurs table,
la salle de réunion est commune !

Je prends rapidement le rythme et sur les 2 premier jours je prends même de l’avance ! (presque 2 vidéos d’avance, c’est dingue)

Viens alors le moment où j’ai compris qu’ils me faisaient confiance, bien plus que je ne le pensais. 

Lors d’une réunion pour préparer des idées de visuels pour un salon à Lisbonne, ils se sont questionnés sur comment Bolero pourrait s’intégrer et se démarquer parmi les autres. Les idées ont fusé et soudain, à la fin de la présentation au CEO de Bolero, un moment de blanc apparait. 

William se tourne vers moi et me demande sincèrement mon avis sur tout ce qu’ils viennent d’évoquer. J’ai répondu ce que je pensais de chaque idée et de ce qui m’a paru le plus efficace, j’ai également proposé mes services, pour de la 3D ou des visuels merch.

Des suites de ca ils prévoient de me faire faire des choses importantes et me mettent alors sur un gros montage. Ce travail me fait alors comprendre ma place ici et l’importance que j’ai sur leur image, à travers la diffusion sur internet, et pas seulement pour l’entreprise Bolero ! 

Le Motif (Olivier de son vrai prénom), artiste et vidéaste présent sur les réseaux sociaux, qui a contribué au développement de Bolero, à récemment fait une vidéo long format avec le directeur William qui sera posté sur Youtube. Ce format doit être désormais réduit pour être diffusé sur les réseaux sociaux. L’enjeux est énorme pour Boléro car Le Motif va reposter ces vidéos, diffusant ainsi l’existence de Boléro à ses plusieurs milliers d’abonnés (il y a alors un vrai enjeu de bien faire les montages pour montrer notre professionnalisme)

Le Motif a un vrai droit de regard sur nos montages et doit valider chacune de nos vidéos avant qu’elles ne soient partagées. 

Jeudi soir, nous avons eu des retours sur 2 formats courts qu’il a fallu corriger au plus vite pour le soir même. Je finis alors 1h plus tard et envoie tout avant de partir des bureaux. Tout ça pour que j’apprenne que nous n’étions pas certains que Le Motif allait pouvoir regarder les vidéos aujourd’hui vendredi, avant de partir en week-end… 

Vendredi télétravail où je continue de produire des formats courts. 

J’ai été mis dans le bain du travail très vite, ce qui m’a rapidement mis à l’aise pour collaborer avec les autres. Etant donné que mon travail était supervisé par Ninon, la directrice artistique de Bolero, cela était rassurant pour éviter les erreurs. 

Cependant, il y avait des moments où j’avais l’impression de devoir retravailler la même vidéo 40 milles fois (ce qui rend un peu fou à la fin de la journée)

Malgré tout, cette expérience m’a permis d’acquérir une grande expertise sur Adobe Premiere Pro, et je ne suis qu’au début de mon stage.

Je vois qu’ après avoir rapidement intégré leur équipe, je leur semble déjà digne de confiance et le directeur n’hésite pas à me proposer de faire certains visuels que Ninon avait l’habitude de faire, afin de l’alléger mais aussi avancer sur d’autres projets.

Je comprends qu’ils me font confiance, ça me met la pression mais je comprends que je peux me rendre tous les jours très utile !