Cette dernière période de stage a été, à certains moments, une déception pour moi. L’organisation n’est pas toujours au rendez-vous et je me suis retrouvé à proposer une série d’affiches pour le programme de l’été en moins d’une semaine. Les informations étaient décousues, au début il s’agissait d’une seule affiche pour un événement précis, puis après cette affiche terminée on m’informe qu’il faut la décliner. Le résultat tient la route mais j’aurais aimé pouvoir mieux me pencher dessus et proposer quelque chose de plus intéressant, surtout que j’ai connu une période relativement creuse en charge de travail juste avant.

( malgré tout ça reste tout de même cool de voir ses affiches sur une façade )
J’ai également pu finir l’affiche de la Résidence d’artistes qui a nécessité un mois entier de travail pour un résultat qui ne me satisfait pas du tout.

( mon coeur est noué )
J’avais fait une première version qui était validée, prête à être utilisée mais au dernier moment le titre du projet à changer et j’ai dû revoir la partie supérieure de l’affiche. De plus, la responsable était très indécise au sujet de ce qu’elle souhaitais et s’est permise de retoucher l’affiche, détruisant complètement la typographie du titre. Ce travail a finalement été pour moi une déception, car après un mois je me retrouve avec un résultat gâché par quelqu’un qui n’était pas formé par ce genre de tâches.

En dernière déception, ça a été la réflexion autour du public. Au début de mon stage, je trouvais cela intéressant de s’adapter au public visé et de proposer des créations qui leur parleraient mais j’ai finalement découvert l’aspect négatif de cette idée, tournée dans le mauvais sens et m’empêchant de proposer des visuels plus travaillés, plus réfléchis.
“Les gens ne sont pas sensibles au graphisme donc pas besoin de trop faire d’efforts ou de leur proposer quelque chose de nouveau”, voilà qui résume bien ce qu’on a pu me faire comprendre. Malheureusement si le public n’y est jamais confronté, alors nécessairement il n’y sera jamais sensible. Cette idée est rabaissante et triste d’une certaine façon, enfermant les gens dans une culture artistique et visuelle pauvre.
Malgré tout, je tire principalement du bon de ce stage et des réflexions quant au métier de graphiste et de designer. Quel impact avons-nous ? Sommes-nous contraints par le public ou pouvons-nous initier ce même public à travers de la nouveauté ? Ce premier pas dans le domaine professionnel reste toute fois une expérience très riche dont je tire énormément de positif, je sens mon regard et mes exigences plus clairs et plus affirmés.