Temporalité et enseignements

Ça y est, mon stage chez Plastac touche à sa fin et il est temps pour moi de faire le bilan de ces enseignements et de continuer ma réflexion sur le monde professionnel et ses spécificités. En écrivant cela, je me dis que c’est aussi le moment pour résumer tout ce que j’ai fait au studio pendant trois mois et surtout en réalité tout ce que je n’ai pas fait, je m’explique. En effet, une notion complètement différente du travail plus scolaire est rentrée en jeu, LE TEMPS, et oui cela peut paraitre anecdotique, mais 3 mois, c’est long et la fois tellement court, notamment dans les domaines de la signalétique et les nombreux acteurs de ces projets (clients, architectes, scénographe, éclairagiste…) J’en suis rapidement arrivé à une conclusion plutôt frustrante “aucun projet sur lequel j’ai travaillé n’a vu le jour.

Alors oui, c’est vrai, la période n’est pas idéale et pourtant, c’est à ce moment-là que les projets avance le plus pour se lancer, en septembre, octobre et novembre, mais avant d’arriver, je pensais prendre en cours de route des projets et voir leur lancement avant l’été, mais non.

Pour rendre un peu plus concret ce que je raconte, une petite frise chronologique pourrait aider parce que oui, la temporalité est particulière en studio, d’autant plus lorsque que l’on travaille avec beaucoup de collaborateurs. Voici plus ou moins les projets sur lesquelles j’ai travaillé pendant 3 mois avec des lancements en septembre au plus tôt sinon jusqu’au 1 semestre 2025 pour le plus tard (très décourageant) :/

Jalons de projets jusqu’en 2025…

D’autre part, je l’ai déjà évoqué dans ma précédente note, mais le métier de designer graphique, plus particulièrement en signalétique, est vraiment trop souvent relégué au second plan et devient presque minoritaire dans le projet de manière général.

Fanny dit “les architectes sont des designers graphiques frustrés” et elle n’a pas tort pour reprendre un des projet sur lequel j’ai le plus travaillé, la réhabilitation de la friche Mellinet à Nantes, j’ai passé environ deux semaines à m’occuper de la signalétique, directionnelle et récapitulatifs étages pour que les architectes remettent en cause toute la partie graphique du lieu (tache qui ne leur est pas attribué). L’idée était de faire du réemploi dans cette friche à partir de carreau coloré extrait sur place puis sérigraphié et d’imaginé aussi un lieu vivant, coloré à l’image de ses utilisateurs, des associations de danse, musique, arts visuels…

Ses retours en arrière et “conflits” avec les architectes sont compliqué à gérer lorsque que l’on fait de la cocréation et interroge la vision qu’ont les gens du design graphique et de la signalétique, du point de vue des architectes la signalétique se résume à du Spassky et une flèche en bout de ligne. De manière plus générale, ce projet a bien montré la difficulté de cocréer en signalétique et l’enjeu de défendre son graphisme face à des personnes qui ne viennent pas du milieu.

Bon, je vais tout de même finir par des bonnes notes. En effet, c’est ce qu’il y a prédominé tout le stage, j’ai énormément appris auprès d’Adrien, Fanny et Romain dans des domaines dans lesquels, j’avais des aprioris (signalétique, exposition, motion…). J’ai bien rempli mon lexique de mots complexes et petites expressions Plastac et j’ai surtout pris en confiance au fil de stage jusqu’à me retrouver à travailler tout seul sur l’exposition Formula Bula (programme, signalétique, panneaux d’exposition, mockups, chiffrage…) tout ce que je souhaitais du stage, apprendre, découvrir et montrer qu’on peut me faire confiance peu importe la tache !