Roue libre

Pour la fin de ce stage, je dirais qu’elle a été compliquée. Pour chacune de mes propositions, j’essayais de trouver des références, du sens dans mes expérimentations. Mais, suite à de nombreuses propositions de ma part qui n’aboutissait jamais à une validation, mon maitre de stage et moi avons fait un point. Durant celui-ci, il a pu me présenter ses « références » et « m’expliquer » se qu’on allait faire…

Références de mon maitre de stage « Affiches du Festival de vélo vintage d’Anjou, éditions 2023 »

Je lui parlais de graphisme, en utilisant mon vocabulaire « concept, principe graphique, système, identité visuelle, etc. » mais j’ai vite compris qu’on ne parlait pas le même langage. Le projet allait tomber dans un cliché et mes espoirs d’une identité visuelle efficace et attractive avec. Des gros bandeaux pas beaux, Une bonne grosse script OBLIGATOIRE pour le logo de l’événement, etc. Malgré toute mes bonnes intention pour expliquer ma démarche, en m’appuyant sur des livres, des projets de graphisme contemporains, impossible de me faire entendre. Il avait un truc en tête, une composition précise, une image précise, et moi, je deviens un exécutant.

Brouillon de l’affiche souhaité par mon maitre de stage
Ma version (Affiche_V6)

Ce stage m’a bien fait comprendre l’importance du « Sens » dans notre métier, l’importance du concept et de la réflexion. J’ai aussi pu me rendre compte que tout le monde se pense graphiste, « tu devrais changer si », « c’est pas assez gros » . Au final, le meilleur client, c’est celui qui fait confiance au prestataire qu’il emploie, mais comment travailler avec un client qui ne nous impose une vision stricte de son projet ?

Pour ce dernier article, voici mes différentes recherches et propositions dans l’ordre de conception.

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La suite, Les Vieilles Pédales édition 2024

Le festival s’est bien déroulé et il est temps de penser à la suite ! La poursuite des recherches pour l’affiche et la mise en place d’une nouvelle identité Une courte vidéo d’introduction du festival pour les partenaires.

Suite à une réunion avec mon patron, Sébastien, j’ai pu défendre mon concept à travers la présentation de celui-ci, je me suis appuyé sur des mockups et des fanzines imprimés qui présentent affiches et flyers au format. La conclusion de ce rendez-vous a été plutôt positive, quelques changements et modifications à faire. En ressort une V2 plus colorée et agencée différemment ! Affaire à suivre…

En parallèle, je travaille sur une vidéo d’introduction, composé de vidéos basse def issues de Facebook et autres. C’est là qu’on prend conscience que si la matière est limitée, le reste le sera aussi malgré le fait que certaines astuces puissent être trouvées ! J’ai eu l’occasion d’approfondir certaines techniques de motion design et réemployé ce que je savais faire. En parallèle, je m’exerce en espérant trouver des techniques et astuces visuelles que je pourrais réexploiter au sein de mon stage. C’est en travaillant sur mes projets que je trouve des idées à mettre en place chez Les Vieilles Pédales.

Projets perso du soir, après le stage, la boxe, etc.

Design graphique, méconnu

Cette deuxième note d’étonnement tombe bien, car elle coïncide avec la fin d’un grand nombre de nos tâches principales (et mon encadrante vient de prendre ses 2 semaines de vacances). Il est intéressant de détailler comment je suis arrivé à cette conclusion de mi-saison, d’autant plus que les dernières semaines se sont fondues dans une masse grise homogène de travail.

Mais d’abord ! Une histoire de réunions, d’attentes, et de comment les réunions peuvent briser votre cœur tendre.

En plus le chef de dev commercial a quitté Dessia la semaine après cette réunion donc… (quitté ou a été viré? Qui sait ?)

Donc, pour l’instant, la vidéo qui est diffusée sur le stand d’Eurosatory n’est en fait qu’un enregistrement de la plate-forme (même pas un enregistrement FHD, car il a refusé d’utiliser OBS et Loom exige un pai) avec quelques cartes de titre expliquant les étapes. Au fur et à mesure, PE a commencé à se rendre compte qu’un simple enregistrement n’était ni attrayant ni compréhensible. Nous avons donc continué à patcher la vidéo et à ajouter d’autres éléments (là c’est la V8) — et bien qu’elle ait été publiée, nous attendons encore que PE fournisse des textes supplémentaire que nous ajouterons sous forme de légendes à chaque étape.

Démo

Mais ne désespérez pas encore !  J’en ai discuté la semaine dernière avec JP (cofondateur, participe à nos réunions Com) et lui ai montré un exemple de  » motion design explainer « , qui l’a beaucoup intéressé. Mais voilà, il m’a dit qu’il faudra voir avec PE pour le discours.

Cette ambitieuse vidéo explicative est sur notre liste de tâches dans Airtable depuis ma deuxième semaine ici. Elle a subi plusieurs modifications : de « En attente de Stéphanie » à « En attente de PE » à une attente générale. En fait, j’ai inspiré l’idée à Stephanie alors que j’animais le logo de Dessia. J’ai proposé une version courte et une version longue pour l’animation, et cette dernière lui a donné envie de faire une vidéo encore plus longue, présentant l’éthos de la plate-forme Dessia. Donc, techniquement, ce projet est en cours depuis un certain temps, mais il est impossible d’avancer sans l’expertise scientifique et technique de PE.

C’est un peu notre blague interne que nous sommes toujours (Stéphanie, Arianna et moi) en attente du contenu pour avancer.

Le role du design.er graphique au sein du Dessia

L’une des plus grandes difficultés de Dessia reste de rendre la complexité intellectuelle de son produit visuelle et digeste.

Avant
Après

Je vous joint en dessus en exemple de la démarche pour créer les illustrations qu’on a mis sur la V1 de notre site.

C’est en effet ainsi que nous recevons la plupart de nos demandes de visuels. De temps en temps, quelqu’un envoie une image exrait du site Web d’un concurrent dans l’onglet #communication de Slack, ou monte quelque chose comme ceci dans Google Slides.

En effet, j’ai l’impression de coller ensemble des visuels au fur et à mesure que nous progressons. Alors que Stephanie et Arianna seraient toutes deux incroyablement capables de concevoir un plan de communication qui ne se limite pas aux médias sociaux ou au site web, pour l’instant, nous nous contentons malheureusement de répondre aux besoins que les commerciaux et les PDG découvrent lors de leurs présentations aux clients.

Malheureusement, même s’il s’agit d’un problème réel, notre lutte pour nous présenter, elle reste secondaire, voire tertiaire, par rapport à l’amélioration de la plateforme ou tout simplement à la vente du produit et ses petites demandes. Cela explique certainement pourquoi Stephanie n’a toujours pas trouvé le temps de finaliser la charte graphique (qu’elle ne me laisse pas toucher).

J’en suis venu à penser que notre travail est encore plus sous-évalué lorsque nous travaillons en interne pour l’entreprise, car au lieu d’être obligé de présenter un brief détaillé concernant chaque mission, nos patrons se permettent de faire des demandes ici et là et de progresser à leur propre rythme.

Cela contraste fortement avec mon expérience de travail dans un studio de production, où chaque modification à apporter, surtout si elle était due à une mauvaise communication pendant la phase de briefing, était facturée au client. Bien sûr, les échanges spontanés que j’ai avec PE et JP peuvent être enrichissants, mais ils ont certainement leurs inconvénients.

Cette méthodologie de travail s’est malheureusement répandue dans d’autres domaines. Par exemple, Stéphanie a simplement créé le site web sur le pouce, modification par modification (c’est sur Webflow qui permet la collaboration entre développeurs, designers, et rédacteurs, et du coup Arianna, PE, et JP ont la main dessus), au lieu de préparer une architecture et des maquettes comme elle le ferait habituellement.

Quant à mes relations interpersonnelles, eh bien :

Sans entrer dans les nuances de faire partie d’une petite équipe entièrement féminine dans une startup à forte dominance masculine, Stephanie m’a vraiment fait sentir la bienvenue. Dans ma première note, j’ai parlé des horreurs de la notification de Slack — que Xavier connaît aussi, à ma grande surprise, et qui le déconcentre — mais je m’y suis habituée et j’ai pris le rythme régulier de ne pas hésiter à envoyer des choses à Stephanie pour révision, et maintenant qu’elle est en congé, à PE ou JP.

  • Stéphanie s’est confiée à moi et a été très honnête sur ce qu’elle ressent pour Dessia et son poste. Je peux comprendre sa frustration : elle a été explicitement engagée pour travailler l’interface et l’expérience utilisateur de la plate-forme, mais elle passe la plupart de son temps à faire tout autre chose. Il est très clair qu’elle est ravie lorsque Xavier parvient à mettre en place des éléments de ses maquettes, alors qu’elle reste généralement neutre (même si elle ne manque jamais de me dire que j’ai fait du bon travail) lorsque nous terminons d’autres tâches.

Elle considère même quitter Dessia.

Elle a obtenu son DAEU, a fait un an de prépa, ensuite un BTS en design graphique, un Master en DA. Pourtant, elle me dit toujours que les formations en elles mêmes n’étaient pas très utiles ; c’était plutôt l’opportunité de les faire en alternance qui l’a attiré vers ces choix, et son expérience en entreprise est inestimable (et bien apprécié par les recruteurs selon elle). Elle a également un diplôme OpenClassrooms qui lui a permis d’acquérir une grande expertise en matière de communication et de marketing ; elle m’a dit qu’elle trouvait ce diplôme plus instructif que son master.

Il n’est donc pas étonnant qu’elle m’ait demandé à plusieurs reprises s’il me serait possible de faire ma troisième année de DNMADE en alternance (chez Dessia bien sûr), ou de me demander ce que je ferai après l’obtenion de mon diplôme. Eh bien, depuis mon arrivée en France, j’ai dû remettre en question ce que je considérais comme une bonne éducation ou un bon diplôme (quel est le plus réputé, le plus international, le plus reconnu ?), car les normes et les idées culturelles se sont avérées différentes de faits aussi simples que « Bac+3 » ou « Titre RNCP Niveau 7 ».

  • Xavier a eu une discussion similaire avec moi. Il avait une perspective intéressante à offrir, que je n’avais pas envisagée ; que PE et JP continuent de surcharger la charge de travail de Stéphanie et de lui donner des tâches qui ne correspondent pas à sa description de poste parce qu’elle n’a aucun moyen de pression ; le marché du travail pour les graphistes est brutal. Etant donné que tout le monde a eu du mal à trouver un stage, c’est difficile à contredire.

Xavier a bien sûr une expérience différente chez Dessia ; d’après ce que je peux voir, les développeurs semblent être tout à fait satisfaits ici. Bien sûr, ce qui attire (et peut-être retient) tout le monde, c’est le télétravail et de gérer ses horaires (pas de pointage ici !). Il semble également très satisfait de son travail et croit en l’utilité de notre plate-forme ; selon lui, l’interface graphique est intuitive et fait gagner du temps, permettant aux utilisateurs de ne pas avoir à écrire des scripts et du code.

  • Ayant travaillé en étroite collaboration avec Arianna, j’ai également dû m’interroger sur la nature éthique du métier de community manager. Au départ, j’ai toujours eu une certaine aversion pour LinkedIn, l’idée d’un réseau social qui glorifie le travail et la culture du  » grind  » dans notre société capitaliste, mais en tant qu’entreprise B2B, c’est le seul moyen pour Dessia de se faire connaître. J’ai créé des visuels pour accompagner les publications d’Arianna sur LinkedIn, monté une vidéo d’ambiance du bureau destinée au recrutement (Ne me parlez même pas de la quantité d’étalonnage que j’ai dû faire pour sauver les rushes « professionnelles »). Certes, je ne peux pas comparer nos efforts à la propagande de l’armée américaine, mais le marketing m’a toujours laissé un mauvais goût dans la bouche, dans un monde sursaturé de publicités et de propagande.

Si la cause de Dessia est noble, alors il est moralement sain de faire notre promotion et celle de notre produit. Ou devrions-nous fournir une transparence totale aux employés entrants et à nos investisseurs ? Surtout dans le sillage de tant de start-ups technologiques qui se sont effondrées (Theranos, WeWork), il est vraiment étrange de voir combien d’argent a été investi dans Dessia. Cela paie mon salaire, donc je ne peux pas me plaindre, mais le fait de comprendre si peu le fonctionnement interne de la technologie me fait me demander si notre plateforme est utile — j’ai appris qu’on a des concurrents qui ont une technologie similaire — et si elle sera exploitée pour le bien de la société ; beaucoup d’événements auxquels Dessia a participé et participera (comme Eurosatory) sont liés à la défense et à l’armée.

En tant que designers, nous ferons autant de recherches que nécessaire ; Stéphanie a donné à la plate-forme une refonte intégrale de l’UX et de l’UI, mais que comprenons-nous vraiment ? Je suis confronté au degré de confiance qu’on doit accorder à son employeur lorsqu’on peut pas comprendre ce qu’il fait qu’en termes simples.

Q&A
  • Moment le plus embêtant ?
    • Passer une semaine à légèrement agrandir, diminuer, bouger un tout petit à droite, à gauche, un élément du Kakemono pour qu’enfin il revient à sa taille et position de base.
  • Petite victoire ?
    • Quand il commençait à faire chaud, Xavier réglait la climatisation sur 21 degrés. Quand je suis seul.e au bureau, je ne l’allume tout simplement pas. Mais j’ai trouvé un compromis avec Xavier pour la régler sur 26 degrés, la température recommandée par STEG !
  • Travail le plus enrichissant ?
    • Je suis assez satisfait des illustrations que j’ai réalisées pour le site web ! Même si j’ai dû suivre certaines directives qui peuvent être résumées par  » pas d’amusement autorisé « , je ne pense pas qu’elles soient trop mauvaises. Je suis également heureux.se d’avoir créé un précédent avec le style graphique des tableaux et des diagrammes, en appliquant une version modifiée du neumorphisme.
    • Petite déception ?
      • J’ai raté une réunion en personne avec La Sainte Paire, l’un des studios de design pour lequel j’ai postulé mais n’ai jamais reçu de réponse. Nous cherchons à faire réaliser des peintures murales dans les bureaux d’Antony, alors je les ai recommandées à Stéphanie. Malheureusement, en raison d’une erreur des RH, je n’ai pas pu accompagner Stéphanie à Antony ce jour-là et j’ai dû manquer la réunion avec eux. Cependant, j’ai pu voir le portfolio qu’ils ont envoyé avec leurs prestations.
    • Ce que j’espère pouvoir faire avant la fin de mon stage :
      • Animez la mascotte ! Surtout pour le bien de Stéphanie, puisque ce qui l’a poussée à m’engager est la publicité animée pour enfants que j’ai réalisée.
    • Toujours envie de faire la sieste les après-midi?
      • Pour être honnêt.e, plus maintenant ! Je ne sais pas trop pourquoi, car j’ai certainement beaucoup moins bien dormi ces derniers temps haha, mais je suis plein.e d’énergie pour toute la journée de travail, de 9h à 17h30.

« Yassmine, t’as quelque chose à me montrer ? »

Laissez-moi vous parler des horreurs de Slack ! Mon cœur se serre chaque fois que j’entends le son de la notification de Slack, ses 4 bips consécutifs qui sont plus adaptés pour indiquer un message en cours de rédaction qu’un message envoyé. J’aimerais pouvoir éviter de l’ouvrir (et j’ai parfois oublié de le faire), mais les jours de télétravail, c’est mon principal moyen de communication avec l’équipe, ce qui tend à être malheureusement nécessaire. 

Alors, revenons à la façon dont tout cela a commencé ! Il y a deux semaines, mardi matin, j’arrive tôt au LAB’O d’Orléans et j’attends ma tutrice. Immédiatement, elle me donne les clés du bureau. C’est rafraîchissant d’être traité comme un.e adulte pour une fois !

Alors, pourquoi suis-je au LAB’O ? Qu’est-ce que c’est en premier lieu ? 

Le LAB’O est un espace dédié aux startups en pleine croissance aménagé avec des tables de ping-pong au niveau de la RDC. Dessia y a un bureau pour l’équipe de communication (et Xavier, un développeur front-end qui cherche un stagiaire pour l’été). Il n’y a que moi (stagiaire graphiste), Stéphanie (Responsable UI/UX et DA non-officiel), Arianna (chargée de com en alternance) et Xavier. Nous sommes en télétravail les mardis et vendredis, mais j’ai toujours accès au bureau, donc je chéris les jours où je l’ai pour moi tout.e seul.e, surtout que je peux alors emprunter le bureau d’Arianna. Sinon, je dois m’asseoir à un bureau vide qui n’a ni écran, ni support pour ordinateur portable, ni casque, alors d’une certaine manière, je redoute les jours où tout le monde est là, car j’ai moins d’outils à ma disposition. Mais Stéphanie vient de commander un écran et un clavier pour moi.

Croquis numérique de son bureau. Il est indiqué avec des flèches que Xavier est à sa gauche tandis que Stéphanie et Arianna sont en face, derrière les séparation de la cubicule. Sur son bureau il y a un écran (en attente), un mug de thé, un clavier, une souris, et un pc portable.

Tous les jeudi, nous nous rendons au bureau principal à Antony où travaillent les PDGs, les développeurs et le reste (environ 18 personnes). (Ah oui, il fallait mentionner que Dessia est une startup qui développe une plateforme de robot basée sur une IA pour automatiser les tâches des ingénieurs.)

L’ambiance au bureau d’Antony semble un peu moins sérieuse, et la pause déjeuner est certainement plus amusante et au moins prise en même temps ; la dernière fois, c’était avec Arianna et deux développeurs, dont un étudiant espagnol qui fait son stage de PFE chez Dessia. Au LAB’O, tout le monde semble prendre sa pause déjeuner à des heures différentes (déjà on n’est que trois si Xavier est là) ce qui fait qu’on ne passe pas du temps ensemble en dehors de nos cubicules.

Stéphanie et Arianna sont toutes les deux très sérieuses dans leur travail, alors je suis toujours surprise quand Stéphanie critique ouvertement les PDGs et révèle ouvertement que le logiciel est très en retard en ce qui concerne le développement et que, bien qu’elle soit censée être la conceptrice de l’interface utilisateur, elle a été accaparée par la refonte du logo, la gestion des réseaux sociaux et du marketing, et pratiquement toutes les tâches de communication et de conception graphique qui ne concernent pas l’interface utilisateur du produit lui-même. Elle m’a clairement fait comprendre que je suis là pour reprendre tous ces rôles, même si elle ne lâche que très lentement les rênes. 

Le premier jour, elle m’a demandé de noter une liste des tâches que je devais accomplir pendant le stage (et elles sont également notées dans AirTable): 

  • Habillage des vidéos pour les interviews
  • Signature vidéos : logo animé, visuels de fin
  • Habillage des locaux d’Antony
  • Le livret d’accueil 
  • Contenu visuel pour LinkedIn

Pour l’instant, la tâche de l’habillage reste incroyablement vague. Cependant, j’ai suggéré une agence de design spécialisée dans l’habillage des bureaux (une agence à laquelle j’avais postulé pour un stage mais qui ne m’a pas répondu, héhé) et Stéphanie a pris contact avec eux ; ils devraient donc visiter le bureau ce jeudi, ce qui sera intéressant.

Au moins deux fois par jour, elle me demandera si j’ai quelque chose à lui montrer. Le premier jour, je travaillais sur plusieurs propositions de story-board pour l’animation de leur logo, et alors que j’étais encore en train de les élaborer, elle a validé l’un d’entre eux et s’attendait à ce que je me mette au travail sur l’animation. En trois jours, le PDG avait validé l’animation de l’outro du logo, et elle m’a suggéré d’utiliser l’autre story-board pour une deuxième version plus longue (qui semble devenir la base de tout une vidéo explainer qu’elle aimerait faire). J’ai développé deux itérations alternatives pour celle-ci, mais comme je travaillais sur les deux en même temps, Stéphanie a fini par valider la première alors que la seconde était encore en développement, ce qui fait que l’animation la plus faible a été approuvée. Cet environnement très axé sur les résultats rend difficile la créativité, et je serai souvent en pleine exploration des possibilités de création lorsque ma première proposition sera validée. 

L’un des plus gros problèmes est bien sûr l’absence d’une charte graphique pour Dessia. Un problème encore plus important est le fait que Stéphanie a une idée claire de la charte, mais seulement dans sa tête (elle a commencé à travailler sur les deux premières pages). Par conséquent, je me retrouve à travailler dans le cadre de directives invisibles.

Le problème sous-jacent est bien sûr que Dessia n’a pas d’identité claire et définie (Stéphanie a admis que c’était également un problème lors de son renouvellement du logo). Mes instructions sont tout simplement “ corporate ” et “ B2B ”.Tout ce que je peux faire est d’affiner et de perfectionner mes animations, ce que j’apprécie quand même. J’ai également créé quelques Motion Graphic Templates qui peuvent être importés dans Premiere, ce qui était une journée amusante d’essais et d’erreurs et de tutoriels YouTube (les objets nuls sont vos amis, croyez-moi).

Croquis qui utilise le format du meme " Learning to be Spiderman " dans lequel Stéphanie prend la place du Spiderman adulte tandis que Yassmine prend la place du jeune Spiderman. Entre les deux, il y a une bulle de pensée qui contient l'icône Dessia.
Parfois, nous sommes exactement sur la même longueur d’onde !

Mes intéractions avec Stéphanie m’ont définitivement fait remettre en question le rôle d’un directeur artistique et le considérer avec plus d’empathie, car il peut être difficile de céder le contrôle d’un projet et de confier son bébé à quelqu’un d’autre. Elle semble toutefois être très satisfaite des résultats, donc tout semble bien se passer, même si je dois admettre que je m’ennuie souvent.

Croquis de Yassmine sur le point de s'endormir à 14h. Iel a les cheveux rasés et porte une chemise. Le dessin est caricatural et est dessiné à partir de la taille.

À 14h, malgré une bonne nuit de repos, je suis frappé.e par une telle vague de fatigue qu’il est vraiment difficile de continuer à travailler. Cela m’a fait particulièrement apprécier l’aspect social de la formation, où même en travaillant je pouvais toujours avoir des échanges avec mes camarades de classe. Je donne probablement l’impression que l’environnement est beaucoup plus strict qu’il ne l’est en réalité, mais la pression exercée pour obtenir des résultats en permanence fausse mon point de vue.

Exprimer nos désaccords

Deuxième WordPress, deuxième stage ! 

Le vendredi 28 mai, ma première période de stage aux côtés d’Elvire Bonduelle s’est achevée. 

Fini la typo, maintenant c’est édition avec Vanessa Buhrig. De l’édition ? Pas vraiment…

Ce deuxième stage a débuté il y a maintenant deux semaines. 

la descente aux enfers

Lundi 31 mai,

9H00 : je débarque au point de rendez-vous prévu une fois par semaine, surprise on est trois stagiaires. On s’installe et comme prévu on parle du lancement du projet éditorial. Petit hic, on parle beaucoup de marketing et de divers taches environnantes au lancement d’un projet mais pas d’édition et encore moins de graphisme. 

Échelle de stress : 1 sur 10. 

11H00 : fin du rendez-vous, ils sont très sympathiques. J’ai une vague idée de la tache que je vais devoir faire cet après-midi. C’est bizarre, ça c’est bien passé mais je ressens un mal-être environnant, peut-être parce que j’avais l’impression d’être un bébé comparé à eux. 

Échelle de stress : 2,5 sur 10. 

13H22 : Vanessa Buhrig vous a envoyé un email : « Bilan 🙂 ». 

Échelle de stress : 2 sur 10.

Je l’ouvre : « voici la liste des éléments à préparer pour demain », il fait la taille d’un roman graphique. Chouette, zéro graphisme mais du marketing !

Échelle de stress : 7 sur 10.

Restons positif, l’avantage c’est que je suis en télétravail, je m’organise comme je le souhaite. Dans un sens c’est dans la continuité de mon premier stage, sauf que cette fois-ci je travaille réellement de chez moi, je vais pouvoir me confronter pleinement au métier de Freelance. 

18H00 : la seule chose du métier de Freelance à laquelle je me suis confrontée cet après-midi c’est la procrastination. 

Échelle de stress : 7,5 sur 10

Mardi 1 juin : 

9H00 : le mot du jour : « efficacité », je rattrape toute mes taches en retard. Mais je m’ennuie terriblement, je fait mon travail à contre cœur. C’est le deuxième jour et j’ai pas ouvert Indesign, Illustrator ni Photoshop, une seule fois. En réalité une autre chose m’angoisse : les interviews. En effet dans le cadre du projet, il est nécessaire d’interviewer des personnes sur leurs souvenirs, le lien avec le graphisme : zéro. Mais pas grave ça peut être intéressant et formateur, le seul problème c’est qu’hier elle nous a annoncé qu’on devait nous même trouver les personnes à interviewer au sein de notre cercle familial, et ça pour moi c’est pas possible. 

Échelle de stress : 6 sur 10.

12H00 : Google Meet. Ça va mieux elle ne m’a pas parlé des interviews. Je ne lui en ai pas parlé non plus, donc elle n’est pas au courant de mon blocage. 

Échelle de stress : 5 sur 10. 

16H30 : l’après-midi passe doucement, je sens que le sentiment de mal-être d’hier n’est toujours pas dissipé, pire il est de plus en plus présent.

Échelle de stress : 8 sur 10.

17h30 : « Allo Eulalie, ça va pas du tout … je vais jamais tenir 8 semaines »

Deuxième jour, première crise de nerf.

Échelle de stress : 11 sur 10.

Ces deux premiers jours m’ont permis de réaliser un point primordial qui est valable dans tous les domaines professionnel : peu importe la gravité du mal-être, si quelque chose nous tracasse ou nous dérange dans notre travail, il faut toujours en parler à son supérieur. 

Le mercredi 2 juin, j’ai fini par dire à Vanessa que je ne me sentais pas vraiment à l’aise à l’idée de devoir interviewer des personnes, et encore moins des proches. Depuis je travaille sur la maquette de l’édition tout en exerçant toujours d’autres taches plus éloignées du graphisme mais nécessaires pour le lancement d’un projet.

Coopération graphique et bienveillance

Le stage est l’opportunité idéale pour mettre en application nos compétences et savoirs-faire dans un contexte différent du système scolaire. Il permet également d’échanger avec des professionnels sur nos productions. Chez Habile, ma collègue c’est Laure. On se connait donc, aussi bien personnellement que professionnellement. Nous travaillons en binôme entre autres sur la création de supports de communication pour le lieu qui va ouvrir ses portes début juin. (Habile, c’est une boutique multifonctions : vêtements, restaurant, cave et épicerie).

Cela fait donc maintenant deux semaines que nous allons travailler dans un endroit autre que la salle de classe ou la maison. Dès le début, nous avons été mises à l’aise, ce qui a été pour nous un soulagement et un poids en moins. Camille, notre tutrice, est directrice artistique et a co-créé Habile, avec son mari chef-cuisinier, Éric. L’environnement dans lequel nous sommes est chaleureux, familial et propice au dialogue. Les choses sont d’autant plus faciles et agréables puisque ce qui nous est demandé de réaliser est dans la lignée de nos références artistiques. 

Le plus important dans notre travail c’est la communication : aussi bien visuelle que verbale. Avec Laure, nous avons l’habitude de travailler ensemble, se conseiller et rebondir sur les expérimentations de chacune. On s’apporte mutuellement en nous nous nourrissant de nos échanges. Par ailleurs, Camille est à l’écoute sur les idées qu’on lui propose. Elle est ouverte au dialogue et bienveillante dans ces propos. Ce contexte favorable au partage nous permet donc de prendre confiance en nous et aussi d’être force de proposition. Le stage nous incite aussi à présenter nos idées à des personnes extérieurs au design graphique, qui n’y connaissent rien. C’est un bon exercice puisque ce que l’on crée derrière nos ordinateurs, ce n’est pas pour nous mais destiné aux autres. Aussi, il faut réussir à prendre de la distance sur notre travail.

Puis, pendant une semaine, Laure a été en télétravail. J’étais donc seule à travailler en présentiel sur les taches qui nous ont été confiées. La différence c’est de suite ressentie : manque de productivité, ralentissement et procrastination. Les discussions par écran interposé rendent l’avancée du travail beaucoup plus difficile, voir même la ralentisse. Il n’y a plus cette instantanéité de l’échange. L’ordinateur devient une barrière alors qu’en temps normal il est un allié dans notre travail. De plus, j’avais du mal à rester concentrée sur une seule tache, il fallait échanger continuellement avec Laure sur nos avancées. Malgré tout, cette expérience nous a permis d’acquérir davantage d’autonomie.

Télétravail

À cause de la crise sanitaire, notre entrée en stage fut particulière. Confinés, pour beaucoup nous avons dû commencer le stage en télétravail. J’appréhendais beaucoup ces conditions de travail en ayant peur de ne pas être assez suivi pour débuter dans l’entreprise mais l’expérience m’a beaucoup apprise. L’un des défauts principal de travailler seul chez soi c’est la capacité à se déconcentrer rapidement. En effet, on a tout à portée de soi, le moindre bibelot peut donc capter notre attention. J’ai donc commencé par instaurer une zone de travail vierge, en m’éloignant de tout j’arrivais à m’immerger dans mon travail. Mais avoir tout à portée de soi n’était pas qu’un désavantage, pour beaucoup de projet, pouvoir me plonger dans un livre, utilisé un autre outils, un ancien cours fut très bénéfique. Des outils que je n’aurais pas pu me fournir directement sur mon lieu de travail. Je pouvais par ailleurs me divertir entre deux projets. Être en télétravail permettait de structurer le temps et mon travail à ma guise. Une autonomie que je n’aurais pas imaginé autant apprécier. Le domaine du graphisme est très avantageux pour le travail à distance car il ne nécessite pas un lieu en particulier mais cela lui limite l’accès à l’inspiration car il a un besoin constant de stimulation visuel de partager et de découvrir. La seule problématique de ce télétravail était  donc de garder un rapport humain. L’intérêt d’un stage c’est d’apprendre mais si on s’isole de tout l’expérience n’est pas ou très peu bénéfique. Fort heureusement mon entreprise utilise une application nommé “Slack” qui permet de garder un lien direct avec toute l’entreprise afin de garder un dialogue quotidien. Il me suffisait de me connecter à l’heure du début de ma journée et me déconnecter à la fin. C’était le principal outil qui me permettait de différencier le travail du “repos” dans un environnement qui est le même. L’autonomie auquel j’ai fait face m’obligeait à être organisé à me motiver et étant de nature à travailler mieux sous pression c’est un grand travail sur moi même que j’ai dû effectué mais qui ne m’a pas déplu. Je n’avais pas l’occasion de me comparer aux autres et en m’éloignant du système de notation, je me sentais en constante recherche ce qui me plaisait. J’ai l’impression que ça à beaucoup changer ma manière de m’organiser. Mon lieu originel de stage étant situé à environ 1h30 de chez moi, je n’avais pas à me déplacer et à subir les transports ce qui me permettait de me laisser du temps et de l’énergie pour travailler sur des activités ou des projets personnels. Pas forcément toujours concluant :  

Essai à la peinture

Il y a bien eu une période ou les jours se ressemblaient tellement que je n’avais plus la notion du temps, le lundi se transformait en vendredi et rien n’avait changé. Il m’arrivait de penser que 1h30 de transport ne me ferait pas de mal. J’étais très active socialement par les différents réseaux sociaux et j’aimais le télétravail cette liberté et le fait de ne pas avoir de pression, mais l’extérieur me manquait, le contact visuel. Je suis retournée à l’entreprise après le déconfinement. Être sur place, permettait un échange plus rapide et bénéfique sur les projets en cours, un suivi direct ainsi que des conseils plus précis et une ambiance de groupe propice au travail. Je me suis mise à varier parfois chez moi, afin de retrouver mon autonomie et la possibilité d’être dans ma bulle avec ma musique et parfois à l’entreprise pour garder un rapport humain. Au départ, j’ai eu du mal à m’imposer mais dans une entreprise de communication j’ai vite compris que le partage était clé. Le télétravail qui était donc au départ une contrainte c’est avérée être bénéfique car il m’a permise de developper ma manière de travailler et d’instaurer une certaine autonomie .

Travailler chez soi

 Le Covid-19 fut un des événements qui m’a beaucoup étonnée pendant ce stage car le confinement à beaucoup affecté mon expérience durant mon stage de 3 mois étant donné que je suis donc resté dans mon appartement devant mon ordinateur sans réel contact humain. De plus, l’arrivée assez soudaine de ce confinement a énormément affecté mon comportement pendant mon stage. En effet le télétravail à beaucoup ralentit le lancement du projet de la boite où j’effectuais mon stage et donc le travail que je devais recevoir à mi du temps à me parvenir. Durant ces périodes d’attentes je me retrouvais posté devant mon ordinateur à ne rien faire car je n’osais pas travailler sur un autre projet ou bien regarder un tuto ou bien me détendre sachant qu’a tout moment je pouvais recevoir une demande de travail qui pouvait me stopper dans mon travail personnel. De plus le sentiment de culpabilité de faire une activité n’ayant que très peu de rapport avec mon stage sur le temps de travail de ce dernier était assez pesant.

Le télé travail pose donc déjà un problème dans ma manière d’agir et de me comporter lors de mon stage mais il affecte également mon processus de travail suite à une demande de réalisation de mon maître de stage. En effet lorsque m’on maître de stage me demande de réaliser un visuel, un détourage ou bien une vignette, je dois donc à chaque fois lui envoyer un mail avec le premier visuel réaliser qu’il devra envoyer à d’autres personnes de l’agence pour savoir si il est validé ou si je dois faire des corrections et donc prendre le chemin inverse de cette chaine de mail dans le chemin inverse. Étant données que nous nous envoyons nos travaux par mail je me suis donc rendu comte que cette chaîne de mail prenait du temps et je devais donc anticiper les critiques possibles que j’allais recevoir pour éviter le maximum de retour négatif afin de réduire le temps de réalisation pour un visuel. Je devais donc créer plusieurs variantes pour faire donc plusieurs propositions ce qui pouvait parfois me faire obtenir au final un fichier psd très lourd et du coup qui prenait de la place sur mon ordinateur.

Le télétravail, pourtant, me semblait positive avant le début de mon stage, car je suis installé confortablement chez moi, je n’aurai pas ressenti de pression dû au cadre du lieu de travail, je n’avais pas de trajet de métro à prendre et donc je pouvais dormir beaucoup plus longtemps, on pouvait presque penser que j’étais beaucoup plus libre. Cependant le manque d’encadrement au début de mon stage m’a beaucoup surpris et déstabilisé et j’ai donc pris un peu de temps afin de m’habituer à cette nouvelle façon de travailler.

On peut donc dire que le télétravail peut au final paraître négatif si on l’agence où on travail ne c’est pas adapté pourtant le graphiste travaille généralement via un ordinateur et transmet son travail via ce support. Cependant il ne faut pas oublier que le graphiste n’est pas seul il à un employeur, une équipe qui travaille avec lui et il faut donc qu’il veille lorsqu’il travaille à répondre juste dès le départ à la demande qu’on lui soumet mais aussi rapidement pour ne pas ralentir le projet mis en place par l’agence.

Les moyens et le fonctionnement de communication dans une agence en période de confinement

Ce stage ayant commencé pendant la période du confinement, le télétravail s’imposait. De ce fait, mon expérience du travail en équipe est assez particulière et inédite pour une stagiaire dans une agence de communication.

Avant de commencer mon stage je me demandais quels étaient les moyens de communication dans une agence et leur fonctionnement en période de confinement ? Est-ce qu’un travail de collaboration est possible malgré les kilomètres nous séparant ?

Pour travailler en équipe à distance, la communication est primordiale. Pour ce faire, nous utilisons différents moyens de communication, qui sont le téléphone et des applications, comme Zoom pour des appels en vidéoconférence, très utile pour travailler en direct sur des projets grâce au partage d’écran. Nous utilisons également Slack et WhatsApp afin de communiquer soit en groupe soit en privé. L’application Slack permet de créer des « canaux » de discussion, nous en créons un pour chaque projet. Ainsi, quand nous travaillons sur un projet et que nous voulons faire part de certains détails au reste de l’équipe, nous utilisons le canal dédié à ce projet pour se retrouver plus facilement dans les différentes discussions. Nous créons également des canaux avec les clients afin qu’ils nous fassent des retours directement par Slack. Cette application est pratique car nous pouvons l’utiliser sur un ordinateur et sur un téléphone. Elle permet également de transférer des fichiers et des documents volumineux, contrairement à d’autres applications comme WhatsApp.

J’ai remarqué que je n’utilise pas les mêmes outils de communication avec les différentes personnes de l’équipe. Par exemple, avec mon maître de stage, qui se charge d’être en relation avec les clients et qui décroche les contrats, j’utilise les applications Zoom, WhatsApp et Slack. Nous échangeons principalement grâce aux appels, plus ou moins longs, afin qu’il me transmette les retours des clients pour le suivi de projet. Nous communiquons surtout grâce au téléphone et lorsque nous devons faire un point sur un projet, ou bien lui montrer où j’en suis dans mon travail, nous utilisons zoom pour des appels plus longs, afin qu’il me fasse des briefs. Cela me permet de faire des modifications pendant notre entretien pour qu’il puisse voir le rendu via le partage d’écran.

J’échange également avec une deuxième personne de l’équipe, le développeur web. Il est chargé de développer les sites ou les applications web, en suivant un cahier des charges et des wireframes. Nous communiquons principalement sur WhatsApp, nous utilisons de brefs messages vocaux, des messages textes, ou bien de courtes captures vidéos de nos écrans. Nous travaillons ensemble sur les projets, ce qui nous oblige à communiquer continuellement au cours de notre avancée. Si l’un de nous deux rencontre un problème nous en faisons part à l’autre et nous nous répartissons les tâches également par WhatsApp. Cette discussion permanente au cours du travail nous permet d’aller plus vite et de savoir exactement où en est l’autre. Ce procédé est moins contraignant qu’un appel vidéo, car cela nous détourne moins de notre travail. J’ai pu réaliser que nous travaillons aussi rapidement que si nous n’étions pas en télétravail et nous nous comprenons tout de même facilement malgré la distance.

Ainsi, le télétravail ne nous a pas empêché de communiquer correctement pour le bien des projets. En effet, grâce aux outils de communication actuels, nous pouvons échanger sans difficulté et malgré la distance. La différence des systèmes de communication entre l’équipe s’explique par nos rôles et nos besoins d’échanges. Effectivement, lorsque je suis sur un projet de site et que je dois communiquer rapidement avec le développeur web, afin de pouvoir vite avancer sur le projet, nous préférons utiliser de courts et nombreux échanges. Par ailleurs, avec mon maître de stage je communique pour des briefs, ses appels sont souvent longs car il me fait un retour du client afin d’améliorer le projet. Cette période m’a montré qu’un travail en collaboration est possible et efficace malgré les kilomètres qui nous séparent.

Les avantages du télétravail

Alors que beaucoup de monde, que ce soit les chefs d’entreprises ou les salariés, étaient retissant face à l’idée de télétravailler, la crise sanitaire que nous avons vécu a permis à un grand nombre d’entre nous d’expérimenter cette méthode de travail. Grâce à mon stage, j’ai également pu vivre cette expérience pendant 3 mois. Plusieurs choses en sont ressorties. Premièrement, l’autonomie. En effet, lorsque l’on est pas physiquement à côté de ses collègues, il est moins évident de poser des questions, de montrer notre travail, de demander des conseils. À première vue, cela peut sembler embêtant, mais en fin de compte, j’ai trouvé que c’était une réelle opportunité, et même quelque chose de positif. La distance permet, et m’a permis, de devenir bien plus autonome que je ne l’étais avant.
En présentiel, j’aurai peut-être pu avoir tendance à choisir la facilité en demandant l’avis de mes collègues, en posant beaucoup de questions pour être sûre de ne pas faire d’erreurs. Le télétravail m’a beaucoup aidé à ce niveau là, car étant consciente de la charge de travail que mes collègues avaient, je ne voulais pas leur envoyer sans cesse des mails, ou les appeler pour tout et rien, pour des petites questions sans grande importance. Par la force des choses, j’ai dû apprendre à être autonome, et surtout à prendre des décisions. Cette expérience a été forte enrichissante, car je ne suis pas sûre que j’aurai autant progressé sur cet aspect-là en présentiel. C’est une bonne chose car je pense que l’autonomie et le fait d’être décisionnaire sans toujours se reposer sur les autres, sont des capacités nécessaires pour s’intégrer pleinement dans le monde du travail.
Ces deux aspects-là, que m’a appris le télétravail, ont également été pour moi, totalement lié à la confiance en soit, car lorsque l’on prend des décisions uniquement par soi-même, on est obligé de se faire confiance et de faire confiance en nos choix. 
Le deuxième aspect que le télétravail m’a fait réaliser est qu’il permet de remplacer le stress par l’efficacité. En effet, le fait d’être en télétravail permet d’évacuer une source de stress que l’on peut ressentir en présentiel. Le fait d’être chez soi, dans un environnement dans lequel on se sent bien, le fait de ne pas avoir de trajet, de transports en commun, de ne pas avoir d’horaires précis à respecter à tout prix, de ne pas avoir de monde autour de soi, ni de bruit, permet une réduction considérable du stress et de la pression, laissant place à un bien être et une grande sérénité. Le fait de se sentir bien et sans anxiété m’a permis d’être bien plus efficace.
Cette situation semble avoir été ressentie par la plupart des Français ayant télétravaillé durant cette crise sanitaire puisque 62 % d’entre eux aimeraient poursuivre le télétravail, selon la journaliste Anne Moreaux. Le temps de travail à été rallongé de 25 % soit 2 heures supplémentaires qu’en temps normal, ce qui prouve l’efficacité de cette méthode. Au final, le télétravail a été une expérience plus que positive.