La fenêtre du malaise …

Je vais vous présenter mon stage chez Mobilisation Générale.

Mais qu’est-ce que c’est Mobilisation Générale ? 

C’est une boutique en ligne proposant des vêtements, des décorations autour de Playmobil. C’est Charlotte qui a monté cette entreprise en 2014, rejointe par Johana cette année. 

Au début, Charlotte créait ses propres scènes de Playmobil dans des cadres et cloches mais au fur et à mesure des années elle a développé le textile surtout pour les restaurants et hôtels de luxe. 

Les locaux

Je travaille dans leur bureau qui sert aussi de showroom, c’est très grand. Il y a d’abord à l’entrée le bureau de Charlotte et Johana, ensuite une salle de réunion (c’est là où je travaille), une pièce pour la fabrication des cadres, des cloches, un autre bureau qui est loué à une architecte d’intérieure (Elle s’appelle Juliette et est super cool même si je la vois pas souvent) et un espace de stockage.

Le lieu a une particularité, il a des fenêtres entre deux locaux, celui où je travaille et celui d’une entreprise de peinture.

C’est assez perturbant car j’ai l’impression d’être épié à certains moments.   

Mes missions 

J’ai des tâches très variées, par exemple je fais des colis. J’emballe des sweats et je fais les bons d’envoi pour la poste. Ça a l’air bizarre mais c’est fun, ça prend 15 minutes et il y en a pas tout le temps. J’ai découvert Wix lors de ma première journée pour modifier leur site et le mettre à jour, j’ai commencé une charte graphique qui est pour l’instant au placard car je travaille sur un plus gros projet (sorry c’est secret >.<). Je fais aussi des visuels pour leur boutique dont notamment une planche de surf pour un client. 

Après deux semaines je peux dire que je n’ai pas l’impression de travailler, pas dans le sens que je ne fais rien. Mais les tâches me plaisent, je suis totalement concentré dessus et je ne vois pas le temps passer. Pourtant je n’ai pas l’impression de faire des trucs incroyables, mais les deux adorent, et même elle m’aide à améliorer mes visuels. Elles me complimentent souvent sur mon travail (c’est assez perturbant 0_0). Charlotte m’a dit que j’étais super efficace et que j’arrivais à bien la comprendre dans ses idées et que j’arrivais à rebondir pour sortir un visuel plaisant. J’apprécie énormément ce cadre, loin du stress où je me sens utile et mon travail apprécié. 

Qu’est-ce j’utilise pour travailler

ILLUSTRATOR, vraiment, c’est devenu mon meilleur ami. 

(Photoshop, tu restes dans mon cœur <3) En deux jours j’ai appris plein de nouveaux trucs, par des tutos et en full impro. Beaucoup de fonctions que j’utilisais sur Photoshop, je les utilise sur Illustrator. 

Wix … pas le même délire …

C’est comment dire, censé être simple pour faire son site web. C’est sûre que c’est beaucoup plus simple que d’apprendre du code HTML et CSS. Mais j’ai déjà eu du mal à trouver le lien pour modifier les pages web. On peut bouger les blocs facilement (qu’on se demanderait presque à quoi servent les mockups et wireframes), mais faire communiquer les informations ensemble c’est un autre délire. Il y a la page principale de wix avec pour nous tous les articles (bonjour l’organisation des produits, tu es nulle) et la page pour modifier le site. 

Par exemple, je devais enlever la petite banderole de promotion, pour la trouver c’était une horreur. Je pensais que je pouvais l’enlever directement dans la page de modification des pages web, que nenni. Il faut aller sur chaque produit de la page principale enlever le chiffre dans l’encadré qui se nomme ruban. Enfin un nom très logique quoi. Pour comprendre ça j’ai dû faire appel à l’assistance de wix, vous savez sur certain site il y a une fenêtre qui s’ouvre pour te demander si tu cherches un truc alors que tu as à peine ouvert le site. Il y a cette fonctionnalité mais un peu plus cachée et on peut parler avec un vrai humain (enfin une personne mal payée pour aider d’autres). Il a été super utile mais il m’a beaucoup fait rire, à la fin de notre échange, il a regardé le site pour voir les problèmes. Il a trouvé que les mentions légales n’étaient pas mises lors de la validation du panier et il a écrit “ce serait dommage qu’il vous arrive un truc …” cette fausse gentillesse et condescendance m’a fait beaucoup rire. 

Choses que j’ai moins aimé

Numéro 1: Wix 

Numéro 2: Être seule …

J’ai passé 4 jours lors de la deuxième semaine complètement seule, je n’ai vu personne et je n’ai parlé à personne car elles étaient parties en vacances. C’était si long, vraiment très long. 

Je m’ennuyais, je n’arrivais pas à être productive. Mon cerveau réfléchissait trop et était off en même temps. Comme je ne travaillais pas, mon anxiété prenait le dessus pour me faire culpabiliser de ne pas avancer sauf quand je travaillais je m’ennuyais donc ça m’arrêtait. La boucle a continué comme ça pendant ces quatre jours. Pour me détendre, j’ai dessiné, je suis allée dans le parc juste à côté mais j’avais toujours cette pression autour de moi. 

Au moins ça m’a permis de savoir que je ne pourrais pas être graphiste indépendante qui travaille seule chez soi et que j’ai besoin d’une structure (surtout des gens).

Il faut faire rêver les gens

J’ai commencé mon stage il y a 3 semaines chez Jimmy Bitton Production (JBprod), c’est une agence d’événementiel spécialisée dans le luxe. Je suis arrivée, plutôt sereine lors de mon premier jour de stage. Mon entretien s’était très bien passé 3 semaines auparavant, j’ai eu un très bon feeling et le soir même, on m’a appelé pour m’annoncer que j’étais prise. La veille de mon arrivée, ma tutrice m’a envoyé un petit message pour me rassurer, me rappeler l’adresse et les horaires. Donc pas de stress !

J’ai tout de suite été bien intégrée, j’avais quelques à priori vis à vis du domaine du luxe et je m’attendais à une ambiance plus austère. Mais tout le monde m’a très bien accueille et je me suis vite sentie à l’aise.

L’équipe JB prod se divise en 2, d’un côté la team Chef de projets avec Marine, Coline, Clémence et Diane pour l’organisation des événements, et de l’autre la team créa avec François le directeur artistique, Emma et Anna des alternantes en graphisme et scénographie, puis moi. Sans oublier Jimmy le patron, qui gère également son autre agence en parallèle (Inspiration Live Music).

On travaille tous dans le même bureau, chacun avec son ordinateur perso. J’ai trouvé ça étrange au départ qu’il n’y ait aucun ordinateur fourni pour l’agence, mais on m’a expliqué que c’était plus simple ainsi pour pouvoir travailler à distance ou en dehors des heures de travail. Car dans l’événementiel, il est fréquent de devoir travailler dans l’urgence le soir ou le week-end, surtout avec certains clients à l’étranger.

Un des bureaux dans l’agence.

Dès le premier jour, on m’a directement donné des missions et présenté les projets actuels… J’ai un peu pris peur face à l’ampleur des événements prévus et des budgets mis en jeu.

On parle de centaines de milliers d’euros, voir des millions pour certains voyages ou séminaires. Les clients sont très exigeants et ce sont des clients récurrents avec qui il ne faut pas faire d’erreurs (L’oréal, Valentino, Lancôme, Prada…). Je ne suis pas encore très habitué à entendre les chefs de projet parler de budgets aussi conséquents, c’est toujours surprenant.

Mais le rôle du graphiste dans tout ça ?

Le job du graphiste dans une agence événementiel n’est pas le plus important à première vue et passe souvent au seconde plan dans l’élaboration d’un projet, ce qui nous pousse à travailler dans le rush pour finaliser des présentations ou des supports visuels. Les clients n’ont pas toujours conscience qu’il y a un graphiste qui travaille avec les chefs de projet. L’événementiel ce n’est pas seulement élaborer un planning, trouver des lieux de soirée ou des hôtels.

Dans le processus de création d’un projet, la première tâche du graphiste est l’élaboration d’une présentation pour le client. On obtient souvent un événement grâce à un appel d’offres, bien que ce soit pour des clients réguliers.

Il faut « faire rêver les gens » dans nos présentations (j’entends cette phrase environ 5 fois par jour). De grands visuels d’hôtels, de réception, de lieux paradisiaques pour les voyages… Le tout au sein d’une présentation épurée qui respecte les codes du luxe et dans laquelle le client retrouve l’identité de sa marque.

Slides de présentation d’un événement pour Lancôme.

C’est une tâche que je trouve plutôt agréable. Le chef de projet qui est en charge de l’événement s’occupe de créer un Google slide en guise de « chemin de fer » sur lequel elle place les textes, informations, adresses, lieux… Et les graphistes se servent de cette trame pour réaliser la présentation. Je me retrouve assez libre dans la création, je m’inspire de l’identité de la marque, mais je peux m’amuser dans la mise en page. Et tout cela permet ensuite de vendre le projet au client.

Les invitations sont la prochaine étape dans le processus de création. Il faut annoncer l’événement autour d’un support en lien avec le thème de la soirée ou du séminaire. Cette invitation et son identité seront déclinées par la suite sur divers supports (photocall, kakémono, boîtes, totebag, filtre photo, animations…) puis dans la scénographie.

Propositions d’invitations pour un événement Prada.

Pour cette partie, nous sommes beaucoup en contact avec le client, l’équipe essaye de faire des retours le plus fréquemment possible, les clients sont de bonnes connaissances, il est donc facile de communiquer avec eux en cas de doutes sur leurs indications.

On m’a directement permis d’être en contact avec les clients, cela me permet de rencontrer des gens dans le milieu du luxe et de l’événementiel. Mais ce n’est pas toujours facile… J’ai été plus ou moins prise au sérieux par certains clients étant donné que l’on m’a présentée comme nouvelle stagiaire dans l’agence. Mais bon, j’ai appris rapidement que dans ce milieu, il faut montrer qu’on est sûr de soi et de son travail, ne pas se laisser marcher dessus et le tout en restant professionnel… Pas évident tout ça.

Mais je rencontre aussi des gens très gentils et bienveillants, Jimmy à un réseau très développé et on a souvent des visites de ses amis à l’agence, comme une PDG du groupe SMCP (Sandro, Maje, Claudie Pierlot) ou des directeurs de création chez Valentino et Dior. C’est assez impressionnant (et drôle) de voir toutes ces personnes qui travaillent dans l’univers de la mode et du luxe (je découvre des personnalités très extravagantes).

Voilà ! En résumé, je m’amuse, je rencontre du monde, je crée pour des marques que j’adore, et tout ça avec une équipe au top.