S’adapter aux demandes

J’effectue mon stage dans une société de réalisations de prestations audiovisuelles : Grenouilles Productions. La première partie de mon stage s’est consacrée à la réalisation de CV vidéos, ces CV sont à destinations de particuliers et les attentes et le temps passé sur l’animation pour ces vidéos est différent de celui pour un client professionnel.

J’ai été très surprise lorsqu’on m’a montré la manière de créer les animations pour ces vidéos. Il y a beaucoup d’animations pré-faites disponibles grâce à des plugins, et donc rien que pour la simple animation de mouvement d’un titre ou d’une ligne on peut utiliser une animation déjà existante. Le but est d’être efficace et d’aller rapidement, et c’est nécessaire car en deux semaines j’ai pu livrer une douzaine de CV vidéos. Effectivement on gagne du temps mais l’outil n’est pas forcément facile à prendre en main, on fait face à beaucoup de contraintes d’une part les animations ne sont pas totalement personnalisables et aussi on est contraint créativement. Au début, cette façon de fonctionner me dérangeait, travailler vite, sans passer beaucoup de temps dans les détails puis délivrer un produit correct mais pas incroyable ne me satisfaisait pas.

Mais j’ai compris qu’il fallait adapter sa manière de travailler aux projets. En effet j’ai pu travailler sur des projets à destination de professionnels et là la méthode est différente, on passe plus de temps sur les détails, je travaille avec deux monteuses, un autre motion designer et quand il y en a besoin un graphiste nous produit des visuels à animer. Il y a souvent un storyboard avec des still frames. Alors que pour la réalisation des CV vidéos, il y a un gros travail en amont de l’animation (accompagnement des personnes sur ce qu’elles vont dire et aussi pour les mettre à l’aise devant la caméra, qu’elles soient bien éclairées, qu’on les entendes bien). Mais pour l’animation je suis en autonomie et c’est moi qui dois faire des choix.

Ces CV vidéos sont gratuits pour les demandeurs d’emploi et sont mis en place et financés par des missions locales, par la commune, des associations, la mairie ou la préfecture et sont destinés à des personnes qui ont des difficultés pour trouver un emploi, et qui n’ont pas forcément des privilèges sociaux. En effet, j’ai pu voir passer des dizaines de profils différents : des personnes non diplômées, des travailleurs handicapés, des migrants, des personnes qui se réorientent. Ce support de CV permet d’avoir un lien affectif avec la personne, et ne pas s’arrêter uniquement à ses compétences ou ses diplômes car beaucoup peuvent apprendre et sont motivés même s’ils ne répondent pas aux critères du marché du travail. Comme il faut avoir ces CV le plus rapidement possible pour que ces personnes trouvent un emploi au plus vite, le travail doit être accéléré on passe donc moins de temps à réfléchir au produit que l’on va livrer mais les attentes ne sont pas élevées car ce sont des particuliers néanmoins il faut mettre tout en œuvre pour que la personne ait l’air souriante, motivée et dynamique. On joue donc avec des couleurs, des éléments graphiques, des icônes pour que le message soit clair et percutant. Il faut être efficace et plaire au plus grand nombre. Chaque personne me donne des indications, j’ai eu parfois un peu d’appréhension car certaines demandes étaient assez kitchs parfois mais c’est là justement que j’ai vu que j’avais un rôle de graphiste car je faisais un pont entre ce que veut le client tout en donnant aspect professionnel, actuel et qui me semble pertinent au résultat final.

C’est un travail assez répétitif mais que j’ai appris à apprécier parce qu’il me permet d’aider concrètement des personnes.

Les Plug-ins

 Du 6 avril au 10 juillet, je me suis retrouvé en contact avec le motion designer Kinowski grâce à la boite dans lequel j’effectue mon stage. Ce dernier possède plus de 30 ans d’expérience et a pratiquement connu l’évolution du motion design. À partir de nos échanges, une première réflexion trotta dans mon esprit. En effet, lorsque je compare nos logiciels d’animation comme Adobe After effect. Je constate directement une différence d’interface, la sienne est beaucoup plus fournis que la mienne, car Kinowski modifie ses logiciels afin de simplifier et d’accélérer son travail. À partir de ses premiers conseils pour améliorer mon interface, je me lance dans la recherche de plug-in et de programmes. Cependant, un questionnement s’impose à moi. Est ce que rajouter des fonctions et des outils à un logiciel le rend forcément plus facile à utiliser. Certes, lorsque j’ajoute une fenêtre à mon interface qui me permet d’aller plus rapidement à un outil du logiciel, je gagne du temps que je n’ai pas besoin d’aller dans les menus et sous menus de ce dernier. Par contre cette fenêtre reste quand même présente dans mon interface malgré le fait que je l’ai déjà utilisé. Je me retrouve donc avec une interface beaucoup plus chargé qui réduit donc mon espace de travail. Et c’est donc là que le dilemme s’impose, car à force de remplir mon interface de raccourci et de fenêtres je dois en même temps revoir ma façon de travailler sur le logiciel et donc changer mes habitudes afin de l’habituer à ce nouvel espace de travail pour être nettement plus productif. Un des exemples les plus évidents est lorsque j’ai voulu introduire le plug-in «Element 3D» crée par le site VideoCopilot de Andrew Kramer. Ce plug-in permet de créer ainsi qu’animer des objets 3D dans le logiciel Afters Effects qui étais plutôt limité dans le domaine de l’animation 3D. Ce plug-in reprend la quasi-totalité des fonctions du célèbre logiciel d’animation 3D «Cinema 4D». On peut donc trouver cette idée de plug-in plutôt fantastique aux premiers abords, mais on se rend vite compte que ce dernier prend énormément de place que soit au niveau du stockage dans l’ordinateur que dans l’interface. En effet, comme je l’ai dit auparavant Element, 3 d reprennent le logiciel Cinéma 4D dans After Effects. Il va donc intégrer tous les outils d’un logiciel dans une fenêtre qui fait environ 1/10 de mon interface. Je me suis retrouvé donc avec une fenêtre contenant un nombre incalculable de sous-parties rendant la durée d’ apprentissage de ce plug-in interminable.

Interface AE

On a donc beau modifier un logiciel afin de le rendre plus performant plus pratique plus utile, cela n’empêche pas que nous soyons handicapées par ces modification, car ils nous forcent à revoir notre manière de travailler afin d’acquérir de nouveaux reflexe pour être plus rapide dans nos productions. Cependant le piège est de ne pas tomber dans l’excces est d’installer des raccourcis pour tout est n’importe quoi, car on peut facilement se perdre et tomber dans la facilité. Si par exemple je devais travailler sur un autre ordinateur que le mien, je ne serais pas apte, car il ne possédera pas mes raccourcis et mes plug-in. Il faut donc savoir trouver un juste-milieu dans l’organisation de son espace afin d’entre fluide dans son travail sans pour autant tomber dans la facilité.