Deux semaines sans Adobe (et c’est pas si mal !)

Avant de commencer mon stage, j’avais beaucoup d’appréhension ; stressé par l’inconnu, je me posais beaucoup de questions : Comment cela va-t-il  se passer ? Que va-t-on penser de mon travail ? Serais-je à la hauteur ? Après un peu moins d’une heure de transport, — mon Transilien habituel, deux RER et quelques minutes de marche, — j’arrive devant la grille du collectif, j’appelle, on m’ouvre, et me voici arrivé pour 3 mois de stage dans le collectif Figures Libres ! Ambiance familiale, détendue, comme à la maison : « Tu veux du café, du thé ? » Après une présentation rapide des membres, — ils sont cinq, Maud et Sandrine, les deux DA/graphistes, Chloé, la DA junior et graphiste, Ouidad, la développeuse et graphiste, et Bachir, le développeur et graphiste exilé au Havre —, Maud m’installe mon espace de travail et m’explique qu’ils travaillent sous Linux et utilisent uniquement des logiciels libres : au revoir l’écosystème Adobe, Microsoft, Apple et tutti quanti !

Mes premiers véritables pas dans l’univers du libre…

Avant même d’allumer mon ordinateur sous Linux, je m’imagine une interface compliquée, ou pour faire la moindre action, il faut écrire des lignes de commandes dans une console à l’interface basique : du texte blanc sur fond noir. En démarrant l’ordinateur, je ne suis pas déçu, je retrouve effectivement cette interface que je redoutais le plus !

Mais ouf, me voilà rassuré ! Je retrouve ensuite mes repères, en ouvrant ma session, avec l’apparition de l’interface habituelle du bureau.

Maud me présente les nouveaux logiciels que je vais utiliser pendant ces 3 mois : Gimp à la place de Photoshop, Inkscape, une alternative à Illustrator, et Scribus, un logiciel rempli de bugs qui remplace Indesign.

Ensemble de mots auxquels je suis confronté quotidiennement tels que : bugs, mise à jour, Linux, Dolphin, Inkscape, DuckDuckGo, Gimp, Nexcloud, Rainloop...
Ensemble de mots auxquels je suis confronté quotidiennement

Je découvre aussi une organisation du collectif, notamment dans les dossiers, similaire à celle établie dans le cadre du DNMADE. En effet, ils utilisent aussi le principe du dossier partagé, avec la solution proposée par Nextcloud, où les fichiers sont hébergés sur le serveur OVH de leur site web, permettant ainsi de les mettre en commun avec l’ensemble des membres du collectif.

Mes premières tâches, mes premiers constats…

Durant ces premières semaines, j’ai pu travailler sur trois projets différents : la conception d’une affiche, la maquette de mailing et l’application d’une charte graphique, la création d’une identité visuelle. Les temps passés sur chacun d’eux étaient très différents de ceux passés sur mes projets de DNMADE. En effet, cela varie selon les délais fixés par le client ainsi que ses attentes et son budget. La participation de tous les membres du collectif sur les projets permet aussi d’avancer plus vite : en à peine une journée, on arrive à proposer au client plusieurs pistes, souvent cinq, au-delà de la demande. J’ai, par exemple, pu travailler sur la phase des premières expérimentations pour l’affiche de la Journée Internationale contre la peine de mort. J’ai remarqué que les temps passés sur les différentes étapes du processus de réflexion étaient très courts, tandis que les étapes d’expérimentations étaient beaucoup plus longues, en comparaison à mes projets de DNMADE. En effet, en à peine une journée et demie j’avais réalisé l’expérimentation de ma piste !

Première expérimentation d'affiche
Première expérimentation d’affiche envoyée au client, avec une composition très brute, sans calage du texte

Cette première tâche, réalisée en très peu de temps, contraste avec une seconde mission plus longue, qui était de réaliser une piste d’expérimentation pour la refonte de l’identité visuelle de l’association 100 Chances 100 Emplois. Ce travail s’étale sur environ une semaine et il n’est pas fini. J’ai également pu constater que la phase de tests dans Inkscape était l’étape où j’ai passé le plus de temps sur celui-ci, me permettant de questionner mes expérimentations. Le fait d’être sur plusieurs projets en parallèle, permet de mettre de côté mon travail pendant une demi-journée voire un jour complet, et ainsi faire émerger de nouvelles idées avec un regard neuf.

Différentes version colorées du logo
Premiers tests de choix de couleurs du logo
Déclinaison du logo sur une couverture où le logotype est utilisé pour délimiter une photo.
Test de déclinaison du logo sur
une couverture

Ces premiers temps de stage m’ont donc permis de découvrir une nouvelle façon de travailler, un nouveau rythme. En effet, dès le début des projets, les membres du collectif passent beaucoup moins de temps sur la recherche de références, de concepts ou sur la réalisation d’une carte-mentale, mais adoptent d’emblée une approche expérimentale ; puis vient très vite la phase de tests de nos premières idées. Je trouve cette approche assez intéressante, car elle accorde plus de temps à l’expérimentation et permet de faire émerger d’autres idées plus facilement.

Hop ! Dans le Grand Bain

Après cette deuxième semaine en entreprise, je peux assurer que je suis à l’aise dans mon environnement de travail (enfin presque).
Pour remettre dans le contexte je suis actuellement en stage chez Imcas, je travail alors pour différents congrès autour de la chirurgie esthétique et ophtalmique. En ce moment on à fond sur celui qui se déroulera à Paris du 3 au 5 juin au Palais des Congrès et ce sur TROIS NIVEAUX (c’est vraiment énorme comme surface).

Mon tuteur c’est Louis et… Louis est à Honk Kong.
On travaille le matin en appel ensemble et l’après midi c’est roulé jeunesse,
au boulot en mode pro pendant que Louis fait dodo.

J’aime bien la façon de fonctionner de Louis, il m’accompagne bien dans la création et me montre de nombreux outils sur InDesign que je ne connaissais pas. Il est aussi à fond dans l’idée de communiquer dans le travail et verbaliser quand quelque chose ne va pas. Je trouve ça vraiment judicieux et rassurant de savoir qu’on est écouté et que notre opinion compte.
J’avoue que ce point est assez important pour moi parce que Imcas c’est une vingtaine de personne sur site ayant tous des rôles différents et c’est vraiment déstabilisant d’arriver dans cet environnement.

Pour ce qui est de la répartition du travail on a un système de tâches où chaque personne peut ajouter une tâche à quelqu’un d’un autre département.
J’ai reçu une tâche du département commercial et franchement c’est trop chouette, j’ai l’impression d’appartenir à un tout.

Ma mission était de créer deux visuels A4 pour promouvoir le congrès et une autre activité de l’entreprise à l’occasion d’un autre congrès. Mes travaux sont assez variés, ça va de créer des publicités, adapter des templates à une charte à adapter la signalétique du congrès.

Autre avantage ? La concrétisation du travail. Tout ce qu’on fait a un but et va aboutir à quelque chose, pas le temps pour la fiction ici !
C’est un point que je trouve important à mentionner puisqu’en cours on a tendance à créer dans un contexte fictif et ce sont pas du tout les mêmes attendus au final.

Ce début de stage m’a surtout permis de me rendre compte de la préciosité des cours. Ce sont des moments de qualité dans lesquels on peut réellement s’épanouir et j’ai l’impression que cette sensation peut s’évanouir dans le monde du travail. Ce manque d’épanouissement je le trouve assez angoissant mais après ça permet aussi de se demander :

« Comment tourner les choses de façon à ce qu’elles me plaisent à moi et aux autre ? »

ou encore

« J’ai déjà eux une tâche similaire, qu’est-ce que je pourrais faire différemment pour prendre plus de plaisir à la faire cette fois ? »

Enfin ! Là ça va être le rush, plus qu’un mois avant le grand congrès et toute la signalétique reste à faire, je vous laisse avec un petit aperçu de toute la charge à produire!

aperçu de la signalétique attendue pour le congrès


L’audiovisuel : un autre monde

Le fait d’être plongé dans le domaine de l’audiovisuel me permet de découvrir de nombreuses choses.

Ensemble de mots que j’entends régulièrement sur mon lieu de stage.

Dans un premier temps les termes techniques : Chaque domaine a son vocabulaire mais en tant que stagiaire en motion j’ai un pied dans le design et un autre dans l’audiovisuel.

Ainsi je comprends bien lorsque l’on parle d’utiliser des fichiers illustrators pour mes animations ou bien lorsqu’on me parle de keyframes et de tracé vectoriel. Mais quand on m’a dit “Est-ce que tu peux réfléchir aux synthés pendant que Manon (ma superbe collègue monteuse) fait l’ours ?” j’ai mis du temps avant de comprendre.

“Est-ce que tu peux réfléchir aux synthés pendant que Manon fait l’ours ?”

Les synthés font partie des habillages télés, souvent c’est ce qui apparaît en bas de l’écran pour annoncer le nom d’une personne et sa fonction. L’ours (allez savoir pourquoi) est un pré-montage, dans l’ordre on fait un dérushage puis un ours et enfin le montage.

Aussi j’ai pu découvrir le terme “patate” qui pour moi au début était seulement un mot que ma collègue utilisait comme ça mais qui est enfaite un terme compris de tous les monteurs et que nous graphistes appelons masque. Il y aussi évidemment tous les noms du matériel qui me sont encore très flous : xlr, zoom, z cam, rhodes, multicam …

Aussi ce qui m’a beaucoup impressionnée c’est l’importance des sauvegardes, ou plutôt “backups” qui sont stockées sur des gros disques durs. Pour chaque projet on sauvegarde sur 2 voir 3 espaces de stockage différents et on doit les garder pendant 5 ans et dans des espaces différents en cas d’incendie. On m’a expliqué que pour les films dans les grandes boîtes de cinéma les sauvegardes étaient faites à vie et en double, il faut voir l’espace que ça doit prendre …

Un aspect très intéressant aussi mais assez agaçant à mettre en œuvre : les normes TV Selon les chaînes elles sont différentes, elles fonctionnent comme une charte mais avec beaucoup plus d’informations techniques. Ça va de l’emplacement des textes qui ne doivent pas dépasser une certaine zone de sécurité jusqu’à l’exportation du son et de l’image qui doit respecter des normes très précises (les décibels, images entrelacées, la colorimétrie …)

Un autre point sur les projets pour la diffusion à la télévision c’est les deadlines, il m’est arrivé de travailler sur un projet le matin qui devait être livré à 14h pour être diffusé à 21h le soir à la télé. Autant dire que c’est assez stressant, que l’on a pas le droit à l’erreur et surtout qu’il faut avoir un bon débit pour faire les export et  les transférer au client.

Nous avons aussi beaucoup de projets en même temps, certes nous sommes nombreux à nous partager le travail mais je me demande vraiment comment les employés et, plus particulièrement les gérants de la boite, font pour gérer les réunions, les tournages, les enfants, le montage, la cuisine (oui car notre boss nous fait à manger), la post-prod, la banque etc.

Nous avons un tableau rempli de projets qui n’ont même pas été tourné et qui demande organisation que je n’avais pas rencontré avant , et il faut noter que beaucoup de projets fonctionnent par séries de vidéos : 45 vidéos signées pour des spots publicitaires de 20 secondes pour la télé, 40 CV vidéos, 20 épisodes d’une série télé sur le handisport, des capsules vidéos pour un opéra etc et il faut rajouter en plus des prestations, les productions : un 52 min documentaire pour France TV, 2 10 min également pour la télé. Tous les lundis matins nous faisons une réunion pour mettre au clair ce qui a été fait, ce qui doit être tourné, monté, et enfin animé.

En tout cas on ne s’ennuie pas !

Lead Designer pour 3 semaines

Je suis arrivé en stage chez Altaroad il y a un peu plus de deux semaines. Jusqu’alors je n’arrivais que peu à comprendre ce que faisait concrètement l’entreprise, je savais cependant que j’étais là pour les aider dans la refonte de leur application web.

Dès lundi, je fais la rencontre des différentes équipes présentes sur site et m’installe avec l’équipe plateforme (développement) avec qui je vais travailler durant les prochains mois. Sans vraiment comprendre, ils me font installer un nombre incalculable de logiciels et clés de sécurité sur mon pc afin de pouvoir travailler sur le projet et je me retrouve notamment avec Linux d’installé sur mon PC sous Windows (déroutant). Puis vient la première réunion, chacun dit ses objectifs pour la journée et ma tutrice me présente aux autres employés. Je suis le « Lead Designer UI/UX » de Altaroad pour 3 mois et quelques jours.

Les premiers jours passent et je comprends mieux le projet sur lequel je travaille, Altaroad vend une solution permettant de peser et de suivre les camions entrant et sortant de chantiers ainsi l’un des points fondamental du service proposé est une application web permettant de suivre et renseigner tous les camions leurs informations / contenus / provenance … L’équipe de développement travaille à fond sur cette application qui était techniquement très impressionnante, beaucoup moins visuellement. J’étais censé travailler avec un designer UX freelance cependant celui-ci arrive 3 semaines après le début de mon stage. Ce qui fait de moi le seul décisionnaire en terme de design durant 3 semaines. (petite pression)

Cependant les débuts se passent bien, en effet tout est organisé jusqu’au moindre détail et renseigné sur OpenProject un logiciel de gestion de projet, chaque décision est accompagnée de son message sur Slack un outil de dialogue pour entreprise et enfin chaque ajout est vérifié plusieurs fois avant d’être ajouté via GitLab. Très vite, on me demande de travailler sur les pages déjà codées, je lance Figma et ne même temps que je crée mes premières maquettes du site, je me conforte dans l’utilisation de ce logiciel. On a des réunions tous les jours, voire même plus et parfois trop, il m’arrive de passer des journées quasiment entières sur Google Meet à suivre les avancements des équipes sur le projet. Je me sens bien intégré à l’équipe développement avec laquelle je me trouve et bien que je travaille plutôt de mon côté les nombreux échanges possibles et mis en place durant la semaine me permettent d’avoir des retours fréquents sur mon travail et de trouver un juste-milieu entre création et apprentissage, j’essaie au plus que possible de comprendre comment ils travaillent et ce qu’ils font car il s’agit d’un domaine qui m’intéresse aussi beaucoup.

Par la suite à force de me balader sur les prototypes du site bien que celui-ci soit jusqu’à dix fois plus compliqué que tout ce que j’ai pu faire auparavant en intégration web, je commence à comprendre son fonctionnement dans les grandes lignes. J’ai ainsi pu commencer à avoir la possibilité à toucher au code et notamment au SCSS.

Le principal problème qui m’a fait peur en ce début de stage est de ne pas être accompagné et de devoir décider de moi-même pour toute la partie graphique mais finalement tout se passe bien et les choix et propositions que je fais dans un premier temps seront revus par la suite avec Greg (le designer freelance). Cela va me permettre de voir comment un professionnel aurait fait à ma place et ainsi potentiellement adapter mes méthodes de travail.

L’arrivée dans une jungle

« Découverte de la jungle … »

Le mot jungle, qui peut sembler péjoratif aux premiers abords, définit en fait parfaitement mes deux premières semaines d’expérience dans ce stage.

En effet, en arrivant dans cette jungle, à savoir l’agence “Gorille”, je savais que j’allais dans un studio de motion design « corporate » qui travaillait sur divers projets, avec des directions artistiques pas toujours très intéressantes. J’avais donc une certaine appréhension, mais c’est aussi ce que je recherchais : une agence avec de l’expérience, qui me ferait découvrir la création de visuels pour les entreprises, même s’il n’y a que peu de place pour la création.

Ainsi, avant d’entrer dans la jungle, je m’étais fait de nombreuses idées, et une fois à l’intérieur, je me suis d’abord senti perdu devant son immensité.

En effet, dès mon arrivée dans l’agence, Davy, le directeur artistique, m’a fait un récapitulatif du fonctionnement global de l’entreprise, puis m’a rapidement plongé dans la réalisation d’un motion. J’ai pu découvrir à petits pas les différentes étapes fondamentales de sa création, mais je ne m’attendais pas à découvrir autant de choses en si peu de temps. Et cette découverte repose avant tout sur une chose extrêmement importante : l’organisation à tous les niveaux. Tout est parfaitement calibré. Ainsi, à la manière de la découverte d’une jungle, si aux premiers abords tout me semblait être un grand amas incompréhensible, peut-être même un peu repoussant, je me suis vite rendu compte que chaque petite chose avait son importance et faisait partie d’un tout en réalité parfaitement organisé pour que chaque détail fonctionne en symbiose avec le reste.

Cette grande jungle repose sur deux piliers fondamentaux : l’élaboration d’un projet, ainsi que l’organisation.

I) Élaboration d’un projet

1. Lancement : par mail ou en visioconférence, avec les directeurs de l’agence et le client. Cette partie va définir la demande générale, avec la particularité que Gorille propose des aller-retours pour les clients tout au long de la création, sans augmenter le budget initial ! 

2. Script : différents rédacteurs vont rédiger un script pour le motion (s’il n’est pas déjà fourni) en fonction de la demande du client, en respectant une durée prédéfinie ou définie à cette étape.

3. Style : différents illustrateurs débutent la création de styles, afin de déterminer la direction artistique qui pourrait convenir au client. C’est avant tout sur cette partie que j’avais pu avoir des appréhensions, mais j’ai pu me rendre compte que des styles très différents étaient en réalité essayés, parfois assez expérimentaux et plutôt intéressants. Mais c’est le client qui fait le choix final.

4. Story-board : il consiste la majorité du temps en une accumulation de style-frames qui suivent le script phrase par phrase, ce seront donc les illustrations finales utilisées pour l’animation.

5. Voix-off : une fois le storyboard terminé, la voix off est enregistrée par des comédiens.

6. Animation : l’animation ne débute qu’ici ! Grâce à toutes les étapes précédentes, la création du motion se fait facilement, car tous les éléments nécessaires sont déjà présents et validés par le client.

7. Montage : enfin vient l’étape finale, le montage de tous les éléments. En effet, le motion ne reste souvent pas tel quel, avec seulement une animation et la voix-off. Il y a une partie importante de sound design, bruitages et fond musical, et parfois aussi de sous-titres.

II) L’organisation

1. Serveur Privé : toutes les productions de Gorille sont stockées dans un serveur NAS sur place, ce qui permet à n’importe quel ordinateur d’accéder aux fichiers, tous mis en commun. Chaque projet est rangé exactement avec la même arborescence de fichiers, en suivant les étapes de création vues précédemment, ce qui permet de gagner un temps énorme dans la recherche de fichiers.

2. Communication : peu d’outils de communication sont utilisés afin de tout regrouper et de ne pas perdre de temps. Il y a Skype pour la communication vidéo avec le client ou en interne, et Slack pour des messages rapides et envoi d’informations. Chacun a par ailleurs sa propre adresse mail afin de pouvoir communiquer à tout moment avec les clients.

3. Conceptboard : le pilier de la communication tout au long d’un projet, c’est une sorte de planche interactive à la manière de Google Drive, où toutes les étapes du processus de création sont présentées pour communiquer visuellement et avoir des retours du client.

4. Monday : une application en ligne qui permet d’avoir une vue globale de toutes les tâches à faire, de les attribuer à chaque personne, une sorte d’agenda géant pour une entreprise.

5. Début d’une journée : simple mais efficace, à chaque début de journée un appel collectif se fait sur Skype, Davy fait alors un rappel en 15 minutes de toutes les tâches de la journée pour chaque personne (à retrouver sur Monday) pour voir s’il y a des points à éclaircir.

Finalement, même si j’organisais toujours moi-même chacun de mes projets, je n’avais pas encore trouvé de bonne manière de l’appliquer à toutes mes réalisations, et découvrir toute l’organisation de Gorille m’a donné de nombreuses idées.

Par ailleurs, cette optimisation dans l’organisation, m’a permis de travailler sur de nombreux projets en très peu de temps ! Et de découvrir chacune des étapes de création d’un motion : j’ai pu réaliser une animation, des sous-titres, des montages et du sound design, de nombreuses planches de style, un storyboard complet. J’ai travaillé chaque jour sur 2 à 5 projets différents, ce qui m’a permis jusqu’alors de toujours être en mouvement et de réfléchir à de nouvelles choses, de ne jamais m’ennuyer.

D’autre part, j’ai pu me rendre compte, même si je m’en doutais déjà un peu, que c’est la satisfaction et les envies du client qui priment sur les choix du designer, ce qui m’a conduit à parfois travailler avec une direction artistique assez étrange, et à devoir ajouter des éléments qui ne s’intègrent pas forcément au style et au message choisis.

Organisation et responsabilisation

La question de mon temps de travail a été évoquée tout au long de mon stage. Dès qu’un nouveau projet était annoncé, ma tutrice me demandait de communiquer le temps que j’estimais pour produire certains visuels. L’estimation devait donc se réaliser avec pour seul élément de comparaison les différents projets faits en classe. Cependant, un décalage existe toujours entre la théorie et la pratique : les horaires étant bien différentes, il était complexe de vraiment donner une fourchette de temps dans laquelle tout aurait été réalisable. Les missions s’accumulent et c’est en fonction de l’urgence de ces dernières que le planning s’établit ; mais c’est surtout ma tutrice qui me laissait la responsabilité de leur présenter une date de rendu pour les projets plus importants. Je m’imposais donc mes propres deadlines, que je devais respecter, et devait leur annoncer lorsque les missions s’enchaînaient trop rapidement. J’étais donc majoritairement responsable de mon rythme de travail (surtout si l’on prend en considération qu’il s’agissait là de télétravail uniquement).

Cette organisation était plus ou moins mise à mal par le fait que toute l’entreprise fonctionnait et produisait dans l’urgence : dès qu’une mission plus importante tombait, le reste était mis en pause pendant un temps indéterminé, ce qui était assez perturbant au début du stage : plusieurs visuels pouvaient donc être en cours, sans qu’aucun ne soit fini, et dans de rare cas, certains étaient abandonnés, jugés moins importants que les autres.  Le planning pouvait également être modifié par la communication mise en place en télétravail : tout se faisait par mail. Les visuels passaient de ma tutrice à la direction (pour les projets majeurs) et pouvaient donc prendre un certain temps avant d’être validés. Enfin, sans contact “direct”, des quiproquos pouvaient arriver entre temps entre les différents interlocuteurs. 

Même si j’étais plus ou moins responsable de mon planning, ce que je n’aurais jamais cru possible, en temps que simple stagiaire, j’étais également tenue responsable de mes productions : la question de la signature a émergée. Ma tutrice m’avait demandé de signer certains de mes visuels, surtout ceux qui avait comme destination les réseaux sociaux. Si bien évidemment l’ajout du logo de la marque sur les projets était une évidence pour moi, le fait de pouvoir y apposer une signature était un concept qui m’était assez étranger, car pour moi, il n’existait tout simplement pas de “droit d’auteur” en entreprise. C’est donc ajouté à tout cela une certaine responsabilité, car certains visuels étaient maintenant liés à mon nom.

Le fait de pouvoir non seulement “mettre en place” son planning (ou plutôt de s’organiser comme on le sens en fonction de ses capacités) mais également de pouvoir se réapproprier son travail, même au sein d’une entreprise, a eu clairement pour conséquence de me responsabiliser, de donner une valeur concrète et de pouvoir estimer mon temps de travail sur certains projets plus efficacement.