Les plis du quotidien 

Je réalise mon stage chez Saïdath Ouabi, une designer pluridisciplinaire qui travaille entre design d’objet, de mode, architecture et graphisme. Depuis mon arrivée, je l’accompagne principalement sur la partie communication visuelle autour de son projet La Chaise Couture, une assise habillée de “robes” textiles, à la croisée du mobilier et de la mode. Je m’occupe de la notice d’utilisation, du packaging, ainsi que de la stratégie de communication (réseaux sociaux, newsletter…), tout en l’accompagnant ponctuellement sur des shootings photo ou des projets annexes, comme des visuels pour des marques de vêtements.

Croquis jupe en tulle

Ce qui m’a le plus étonnée au début du stage, c’est l’ambiance de travail : calme, chaleureuse et profondément humaine. On n’est que deux au bureau, et loin de l’image stressante que je me faisais d’un stage dans le design, tout est ici très fluide. Saïdath est attentive à mon bien-être, ne me met pas de pression inutile, respecte mes horaires et me rappelle souvent que je suis là pour apprendre. Elle me dit que l’entreprise ne repose pas sur moi, et que mes éventuelles erreurs feront partie de l’apprentissage. Cette bienveillance m’a vraiment surprise : je m’attendais à un univers tendu, exigeant, surtout en lien avec des marques de luxe. Et pourtant, malgré le sérieux des projets, la pression constante n’est pas présente.

Croquis de Saïdath et moi au bureau

Cette expérience m’a fait réfléchir à ma propre vision du travail. J’ai toujours eu tendance à associer efficacité à intensité, voire à épuisement. Ici, j’avance à mon rythme, dans un cadre structuré mais souple. Je me rends compte que l’on peut être engagée, productive, créative, sans sacrifier son équilibre. Cela m’a un peu troublée au début, car j’aime ce que je fais et j’ai naturellement envie de donner le maximum. Mais je commence à comprendre qu’il est aussi important d’apprendre à poser des limites, et à ne pas tout miser sur la performance.

Croquis de l’atelier où se déroule la partie textile

J’ai aussi été surprise par le dynamisme de son activité : je pensais qu’en freelance, le quotidien serait plus calme, moins chargé. Mais Saïdath multiplie les projets, les collaborations, les rencontres : réunions pour la Paris Design Week, rendez-vous avec Maison&Objet, l’Oréal, galléries parisiennes, échanges avec des stylistes ou des designers… Ça bouge beaucoup, et j’ai la chance de pouvoir assister à tout ça, souvent en coulisses. Cette diversité m’apprend énormément. Je touche à tout, je suis impliquée dans plusieurs tâches, et surtout, mes idées sont écoutées. Je ne me sens pas du tout cantonnée à un rôle d’exécutante : j’ai une réelle autonomie, tout en étant accompagnée. On fait des points réguliers, je propose, j’expérimente, et je me sens utile.

Stock des chaises (no spoil)

Ce stage me pousse à reconsidérer certains clichés sur le monde du travail, notamment dans les domaines créatifs. Il me montre qu’il est possible d’évoluer dans un cadre exigeant sans se sentir oppressée, de collaborer avec rigueur sans rigidité, et surtout, de construire une relation de confiance où chacun apprend de l’autre. J’en ressors motivée, inspirée, et un peu plus confiante dans ma capacité à trouver ma place dans ce milieu.

WeLoveJungle

J’entame ma 4ème semaine chez WeLoveGreen… et ma rencontre avec l’événementiel fût soudaine (pour ne pas dire brutale). Alors, ça peut paraître négatif quand je dis ça, mais en réalité ça me change entièrement de l’environnement que j’aurai pu expérimenter dans un studio graphique quelconque.

Dès le premier jour, on me présente l’équipe, le lieu etc…. Et PUIS, D’UN COUP D’UN SEUL, je vois la quantité de fichiers, d’échanges, de deadlines qui se trament derrière un aussi gros festival qu’est WeLoveGreen. Et c’est à ce moment précis que je me suis vue perdue au beau milieu d’une jungle professionnelle où tout semble s’enchaîner.

Je suis contente d’avoir un stage dans l’événementiel mais aussi d’en avoir déjà vécu un dans un studio graphique : cela peut me permettre de voir vraiment les différences entre les deux. Avant de rentrer chez WeLoveGreen, j’avais une image très floue de ce qu’était réellement l’événementiel et toute l’organisation et les échanges nécessaires. Un open space, 6 pièces de travail, beaucoup d’ordinateurs pour une bonne trentaine de personnes (sans compter la soixantaine d’autres personnes que je n’ai jamais rencontré). Et ceci pour 5 pôles principaux : Communication / Développement durable / Partenariat / Administration / Direction. Je fais partie du pôle communication où l’on est 4 graphistes, 2 responsables communication, 3 gérants des réseaux sociaux/newsletters. 

Donc autant dire que 3h après être arrivée pour la première fois, tout ça m’arrive en pleine tête… Je me suis directement dit que le temps d’adaptation allait être long. 

Illustration : comment j’ai vécu la première semaine

Les premières phrases que l’on m’a dit n’ont pas arrangé l’appréhension que j’avais : « Va falloir s’accrocher ! » « Ça va enchaîner ! »… En effet, pour ce qui est de notre pôle communication, on doit produire en quantité : une multitude d’affiches sous divers formats, newsletters, spot tv, réseaux sociaux, appli, et j’en passe. Je me dis que la quantité de supports à produire est censée pour l’ampleur du festival ainsi que pour sa promotion. Mais c’est surtout les deadlines qui m’ont interpellée :

BD : Un des premiers briefs du pôle communication…

En fait, j’ai vraiment cette impression que moi et les autres graphistes avons des missions très souvent dans l’urgence. La première fois que je m’en suis directement rendue compte, c’est le jour où je devais produire une vidéo J-50 pour Instagram. Laura me donne le brief à environ 14h :

Laura : « – Du coup c’est tout bon pour toi ? Hésite pas à me poser des questions si besoin.

Moi : – Oui ça marche, merci !

Laura – Par contre, c’est à rendre pour ce soir.

Moi : – ….. ah d’accord je savais pas. »

Puisque je m’occupe quasiment que de la partie réseaux sociaux (divers types de posts, réels Instagram, tiktok), il faut toujours être à jour sur ce que l’on va poster le jour même ou dans les jours à venir. Mais je me demande si cette notion « d’urgence » est récurrente dans le monde de l’événementiel ou si parfois ça n’atteint pas les limites d’une mauvaise communication ou d’anticipation. 

selection de quelques posts, réels sur lesquels j’ai été missionnée

Je pense que je pourrais répondre à cette question et avoir un meilleur recul d’ici les prochaines semaines à venir : quand le rythme s’accélérera vraiment.

Perdue dans le langage de la télévision

Avant ce stage, le monde de la télévision c’était flou, voire inexistant dans mon imaginaire. Un truc de vieux. Je ne connaissais ni les codes, ni le vocabulaire, encore moins les contraintes. Je consommais de l’image, mais sans jamais penser à ce qui l’encadrait. L’habillage, l’autopromo, les jingles, les idents, les BA, les bugs antenne… C’était juste du bruit de fond.

Et puis j’ai débarqué chez Motion Fan Club : une agence de design graphique basé à Paris, spécialisé dans l’identité visuelle en mouvement. L’agence conçoit des habillages pour des chaînes de télé, mais aussi pour des expos, des plateformes, des campagnes digitales ou culturelles. C’est un univers ultra-codé, mais très vivant. Ici, le design est dynamique, précis, souvent millimétré et c’est fascinant.

Les conditions de travail y sont particulièrement agréables : bienveillance, exigence et autonomie cohabitent sans conflit.

Moi je suis tombée direct dans le feu de l’action. On me briefe à la volée, je propose, j’essaie, je teste, je recommence. L’ambiance est fluide, et malgré mes appréhensions, mes idées sont prises au sérieux dès le départ. Je travail en collaboration avec le Directeur artistique sur des fichiers partagés en réseau : on est dans un échange constant. Et ce qui me plaît, c’est la création en continu avec la conception de systèmes graphiques et l’élaboration de plusieurs pistes.

On produit beaucoup, vite, parfois plusieurs projets en même temps, pour des clients très différents : Depuis le début de ce stage j’ai été amené a travailler sur une chaîne de sport d’Outre-mer qui veut se détacher de l’identité France TV, ainsi que sur une toute nouvelle chaîne d’info locale (Novo19) dérivé de ouest France qui s’installe suite au départ du groupe C8.

J’ai dû apprendre un nouveau vocabulaire, « le langage télé ». Une grammaire complète où chaque visuel est pensé comme un kit ultra structuré :

→ L’habillage antenne, c’est un logo animé, un claim, un univers sonore.

→ L’identité visuelle JT, ce sont des bugs, des bandeaux, des mentions éditables, du scroll, une horloge…

→ L’autopromo, ce sont les packshots, les bumpers, les annonces “ce soir” / “demain” déclinées pour toutes les plateformes.

Condensé des 3 formes de bases de l’habillage TV

→ Et chaque élément doit être décliné pour le digital, le replay, les réseaux sociaux.

Au début, tout ce vocabulaire me paraissait abstrait, un vrai charabia. Maintenant je commence à comprendre les attentes, les différences entre un teaser événementiel et un kit d’autopromotion. Je sais lire plus ou moins lire un brief, décoder les besoins. Et surtout, je découvre à quel point le client peut avoir des exigences visuelles précises : il veut du “cinéma”, du “blockbuster américain”, alors que l’agence essaie de maintenir une exigence graphique. Il faut donc apprendre à s’adapter, à négocier, à traduire une intention floue en image claire. À chaque fois, l’enjeu est de rester créatif sans perdre l’efficacité du message.

Un autre choc : les budgets. Parfois 200k€ pour un habillage d’antenne. Et l’usage de l’IA générative comme Midjourney pour certains visuelles animés peut être utilisés afin de réduire les coûts de tournages ou d’éviter des droits d’images ( exemple, images d’enfants )

Je ne peux malheureusement pas montrer de visuels pour l’instant, car tant que les projets ne sont pas finalisés et diffusés, ils restent confidentiels.

Pour conclure, je découvre un champ entier du design que je ne connaissais pas, avec ses règles et ses enjeux. C’est intense, rapide, plein de jargon, mais aussi hyper stimulant. Je vois mieux comment une chaîne de télé construit une identité, et ça me donne envie d’aller plus loin dans cette direction. Finalement, même si je viens d’un autre monde, je commence à parler leur langue.

Entre artiste et employé

Après quelques semaines d’un enchaînement de divers boulots proposés non-stop par différentes entreprises, allant d’autres freelances à des multinationales, je commence à me questionner sur l’aspect plus artistique du travail.

Qu’en est-il réellement ? Est-ce qu’un freelance peut se permettre de jongler entre ses jobs pour les entreprises qui lui permettent de vivre et des projets artistiques qui ne lui rapportent rien ?

J’ai eu ma réponse assez vite. Pile au moment de mes questionnements, les appels de brief étaient beaucoup moins intenses, les briefs se faisaient plus rares et nos journées commençaient à se libérer.

En fait, Matthieu l’avait prévu. Chaque année, cette période de fin juin lui permet de travailler sur des projets artistiques. Passionné des astres et des planètes, il traduit sa vision d’un univers inconnu sur de multiples logiciels jusqu’à une réalisation finale créée par Draw Machine (un bras robotisé qui dessine des images vectorielles).

Je me rends compte alors que Matthieu (en plus des rendus à finir pour la semaine) passait ses week-ends à expérimenter, en prévision de cette période artistique, des effets qui pourraient être ajoutés sur ses tableaux. De la peinture à la 3D, Matthieu a tout envisagé pendant que moi, j’étais crevé de tout le boulot produit de la semaine.
J’ai compris qu’en tant que freelance, si tu veux créer quelque chose qui te plaît, il faut s’y donner à fond. En travaillant non-stop sur les espaces de temps libre au lieu de s’occuper à ne rien faire en regardant des vidéos ou autre, Matthieu a pu définir ce qu’il voulait créer pour ses prochains tests artistiques et comment m’y faire participer.

Nous avons donc passé les dernières semaines à expérimenter, des tags sur des murs illégaux au milieu de Clichy, de la recherche de plugins qui pourraient permettre une traduction des ombres de projets 3D en formes vectorielles, à la création d’espaces pour des meubles de son bureau.
Finalement, le plus important dans tout ce travail était l’aide que je lui apportais sur le choix des plugins et comment utiliser la Draw Machine. Il m’a fait apprendre l’utilisation de celle-ci grâce à de multiples tests 3D et vectoriels, et aussi avec des visioconférences entre ses amis qui utilisent la même machine.

Bref, les dernières semaines étaient beaucoup plus cool car libres. On ne savait pas trop, tous les deux, où on allait chaque jour. On avait tellement de possibilités grâce au travail de préparation de Matthieu les week-ends auparavant qu’on avait un choix illimité de projets artistiques à choisir et de questions à répondre.
La fin du stage et la dernière semaine étaient l’apogée de cette recherche créative autour de la Draw Machine, où on laisse juste la machine travailler à partir de tout ce qu’on a produit les deux dernières semaines, et nous, on regarde tout ce travail prendre vie devant nous. Matthieu a été un super chef de projet, m’a fait découvrir plein de choses, était toujours prêt à m’aider pour la création et des astuces sur les différents logiciels. 

Ce que j’ai appris à travers ce stage, c’est l’importance de la préparation du travail en tant que graphiste, l’importance aussi des contacts, étant donné que Matthieu ne fonctionne que grâce à des contacts (il n’a pas de portfolio, par exemple). Et aussi, le plus important est de faire ce qui nous fait plaisir. Il ne se force jamais dans un projet et quand le projet ne va pas, il le fait savoir aux clients, ce qui permet de créer une relation plus forte avec eux.

Vidéo à la chaine ⛓️

I- la pression

Un stage est en partie fait pour apprendre, et même si l’occasion s’offre à moi, le temps lui ne me le permet pas. En effet, durant ce stage, je ne suis pas simplement graphiste, je suis également monteuse, j’ai donc deux métiers. Cela signifie que lorsque je fini une tache, il m’en reste encore 100 autres à faire. En bref, pas de temps de répit. Car le temps est précieux, et mon savoir-faire aussi.  

En effet, mon maitre de stage est créateur de mode, et n’as aucune notion en graphisme. Je ne suis accompagné par aucun graphiste, monteur, ou autre métier créatif. On ne peut donc compter que sur moi. Et cela met une certaine pression. 

La pression ressenti

S’il m’arrive quelque chose ou que je tombe malade, ça devient tout de suite la fin du monde. Car sans moi, pas de vidéo, sans vidéo, pas de com, et sans com, pas de projet. Et des vidéos, il en faut beaucoup. C’est pourquoi on utilise une méthodologie précise.

schéma d’un cycle de création de vidéo

II- le rythme

Ce rythme, en boucle. 1 vidéo en 2 semaine, dans un premier temps. Puis 1 vidéo par semaine, puis 2 par semaine, puis on me demande 1 vidéo par jour. Le rythme s’intensifie. Un montage terminé, et directement une nouvelle vidéo à monter. Malgré les quelques animations qui me permettent de varier un petit peu mon travail, j’ai l’impression de faire : du travail à la chaine. 

Toujours les mêmes sous-titres, toujours les mêmes musiques, toujours les mêmes plans (et cela ne rend pas la tache plus facile).

Autant dire que, bien que satisfaisant, le montage devient très vite une tache redondante. 

ce que j’aimerai être mis en parallèle avec ce que je suis

En effet, je devient une machine à créer des animations. Et même en faisant comprendre qu’une animation ne fait pas en un claquement de doigts, on n’hésite pas à me mettre la pression pour aller toujours plus vite. Et oui car « si on veut la Lune, il faut savoir demander Mars ».

III- le doute

Mais suis-je vraiment légitime à me plaindre de cette manière de travailler lorsque je me plait à faire ce que je fais ? Et d’autant plus lorsque je suis stagiaire. En effet, il est logique qu’un patron demande le maximum de ses employés.

Mais à quel point doit-on mettre toute notre énergie dans un stage ? 

Cette question se pose d’autant plus lorsqu’il s’agit de métiers créatif. Où s’arrête la passion et où commence le travail ?

balance entre passion et travail

En effet si certaine tâches sont redondantes, d’autres ne le sont pas du tout. Et quand on rentre dans la phase « passion », il est difficile de voir qu’il est déjà 22h, et que cela fait déjà 5h qu’il aurait fallu partir.  Le plaisir de travailler compense-t-il l’effort fourni de trop ?  Y a-t-il même un effort de trop dans le monde professionnel ?

Dans un sens, la vie personnelle, le salaire, la fatigue, etc. Me font dire qu’il faut savoir s’arrêter, surtout lorsque l’on travaille pour quelqu’un d’autre. Savoir se laisser du temps est primordiale, à la fois pour soi, mais également pour l’entreprise, en ne laissant pas saturer, soit moins bien travailler. 

Mais la frustration de s’arrêter lors d’une tâche si passionnante, ou encore de ne pas aller bout d’une idée par manque de temps, est très traitre, et renforce cette envie de travailler toujours plus, quitte à mettre de côté son temps personnel. 

Alors il faut savoir trouver un équilibre, et s’accorder le « travailler un peu plus longtemps », mais sans excès. Et la règle des 10% de travail en plus aide beaucoup. C’est faire plus que demandé, soit 10% de satisfaction en plus, sans pour autant passer des nuit blanches au bureaux comme d’autre.

graphique de l’effort utiliser en plus de celui demandé

Bien que dramatique dans mon propos, cela n’en reste pas moins un très bon stage, dans lequel j’ai pu m’épanouir, tester des choses, découvrir de nouveaux métiers, le monde professionnel, etc. Et j’en suis très reconnaissante ! 🙂

Découvertes, apprentissage et autonomie !

Ma première semaine de stage s’était bien passé, et ce dernier mois au sein de l’agence fut tout aussi réjouissant !

Depuis mon arrivée, j’ai pu collaborer sur divers projets avec des membres de l’agence spécialisés dans différents pôles (DA, rédaction, social media, motion design…). J’ai également pu me familiariser avec le vocabulaire professionnel, notamment le terme AO utilisé régulièrement, signifiant appel d’offre, et bien d’autres encore (une recette graphique > vérifier que le produit développé est conforme aux attentes ; un funnel > parcours d’achat d’un client cible ; être en charrette > finir une tâche dans un temps imparti, voire faire des heures sup).

En un mois, l’agence Castor & Pollux a pu répondre à différents AO pour des clients plus ou moins connus. Chaque client fournit un brief et une charte graphique (avec parfois certains détails éloigné de ce qui est attendu théoriquement), et éventuellement des membres de l’agence se rendent sur place pour mieux comprendre l’univers du client.
Ce qui fût intéressant d’observer sur les briefs, c’est que ces derniers, contrairement à ceux vus en cours, ne sont pas réalisés par des graphistes et il arrive donc que les clients n’identifient pas précisément avec les mots appropriés ce qu’ils souhaitent. Cependant, en ce qui concerne les chartes graphiques, elles sont mieux réalisées, bien qu’elles pourraient gagner en efficacité par moments.
Une dernière chose concernant les clients. En règle générale, tout se passe correctement, mais il arrive que certains d’entre eux exigent quelque chose dans le temps imparti d’une simple semaine, ignorant le fait qu’ils ne sont pas les seuls à solliciter l’agence. C’est alors à C&P de choisir de prendre ou non l’AO.

Pour revenir à ma participation au sein de l’agence ce dernier mois, j’ai pu assister à différents planning stratégiques et brainstormings, à l’issue de différents appels d’offres, récemment majoritairement pour des clients cuisinistes (je ne mentionnerai pas leur nom, par confidentialité).

photo d'un brainstorming
Brainstorming pour l’AO des cuisinistes

Lors de ces meetings, précédés d’un benchmark (pour se positionner par rapport à ce que fait la concurrence), les membres de l’agence identifient en détail le client et sa demande, s’exposent ensembles des exemples de supports de communication existant et débattent sur ce qui est à faire ou non (dans les très grandes grandes lignes).

Noé et Cédric discutent du positionnement du client cuisiniste pour l'AO
Noé et Cédric discutent des clients cuisinistes par rapport à la concurrence
Références de ce qui est à faire ou non trouvées dans des journaux
Références trouvées dans des journaux (product centric, user centric, domaine du luxe…)

En dehors de ça, j’ai également pu proposer des idées d’animation bouclées (GIF) qui iraient en aperçu sur la page Projets du site de C&P. Après en avoir discuté avec l’une des DA et un alternant en motion design, j’ai réalisé quelques storyboards. Deux idées pour deux projets différents, ont été retenues.

Voici le storyboard de l’une d’entre elles :


L’une des réalisations que j’ai pu suivre « du début à la fin » est interne à l’agence. Il s’agit de la création de conférences dirigées par 3 membres de l’agence, nommées Tôpic, et dont la première, sur l’IA, sera lancée début juin. Lors de ce projet, auquel j’ai beaucoup aimé participer, j’ai mené les débuts de réalisation pour le logo, la mascote, ainsi que la bannière de réservation. J’ai aussi pu décliner et faire différentes modifications sur les newsletter/mails qui seraient envoyés aux clients pour les informer de l’événement. Travailler sur Tôpic m’a fait très plaisir et je suis fière de ce que j’ai pu réaliser !

mini bd sur mes tâches concernant Tôpic

Bonus : j’ai été amenée à faire une petite animation, qui apparaitra pendant la conférence Tôpic, sur le logiciel de présentation Keynote !

Au cours de ce premier mois, j’ai énormément appris sur l’agence, ses procédés, ses travaux et j’en suis très reconnaissante à l’agence et ses membres pédagogues ! Je pense également avoir progressé en autonomie, ce qui est une bonne chose, et j’ai très hâte de poursuivre ce stage !

Brief sur brief sur brief

Je me suis toujours questionnée sur comment fonctionnait un graphiste freelance. C’est une direction qui m’attire, déjà par la diversité de boulots que peut proposer ce métier mais aussi étant donné que c’est une situation qui est bientôt proche.

Rapidement, j’ai eu ma réponse, c’est les CONTACTS !

Matthieu ne s’arrête pas, il bosse toute la journée sur plein de sujets divers, dans un emploi du temps géré et serré, le tout avec des rendus chronométrés. Et le PIRE, c’est que même quand il ne bosse pas, il bosse. Chaque week-end, il est en voyage à des conférences, conventions, meetings et autres, sur Paris, Marseille, Lyon, où il rencontre graphistes, clients, grosses boîtes et où il distribue ses cartes de visite.

Tout ça mélangé à ces quelques années de boulot qu’il a fait dans la com avant de devenir freelance, il a des centaines de contacts différents, et il tient à rester proche de ses clients, on a l’impression qu’ils sont amis, il rigole avec eux.

Donc, au final, les clients de Matthieu retiennent son nom et le partagent à d’autres futurs clients. C’est cool de voir comment le bouche à oreille marche dans ce monde, comment on passe d’un pote à Matthieu qui a besoin d’un logo, à une petite boîte, à une énorme entreprise type BNP Paribas ou Bouygues.

Le problème (qui n’en est pas un) c’est que maintenant, en une semaine, on enchaîne les briefs ! Tu viens juste de terminer un projet que, d’un coup, deux autres viennent d’être reçus. À un point que je me demande comment faisait Matthieu avant sans mon aide.

Cette diversité de projets vient jouer aussi dans mon sens, on se les partage, à un point que sur certains projets j’ai presque bossé entièrement seul dessus (toujours sous l’œil de Matthieu qui vient me conseiller sur les rendus finaux et les petites modifs à faire).

Tout ce travail en solo me permet de placer toutes mes connaissances dans des projets réels et me permet de me rendre compte surtout de la diversité des clients. Je me rends compte qu’il n’y a rien vraiment de compliqué, que j’ai déjà toutes les cartes en main, qu’il me manque juste le petit truc, l’œil qui me permet de voir les petits détails que Matthieu, lui, voit en un seul visionnage.

Actuellement, le plus énervant, c’est de ne rien voir de concret en dehors de mon écran. La grande majorité des projets sur lesquels on bosse ne sont pas encore utilisés par les clients ou postés sur les réseaux, et les différentes identités visuelles sur lesquelles on travaille sont toujours soit au début, soit interminables avec des clients qui ne savent pas ce qu’ils veulent, donc on n’a encore rien imprimé, ni cartes de visite, ni affiches.

Les dernières semaines ont été chargées en boulot, et donc sont passées vite, mais en tout cas, cette insertion dans la création réelle avec tous les enjeux entrepris par celle-ci m’a permis de me rassurer. Même quand je fais une erreur en interprétant mal la vision du client, je ne perds rien et le client non plus, lui permettant de préciser sa vision et moi de repartir sur les anciennes bases du précédent boulot pour mieux répondre à la demande.

Apprendre à faire

Je ne sais pas du faire du montage. Je n’en ai jamais fait. Et ça ne m’attirait pas spécialement. Mais depuis quelques semaines, j’effectue un stage où l’on me demande de faire du montage vidéo et du motion design pour tâche principale.  Je le savais quand j’ai postulé, et Bolero a eu confiance en moi dès l’entretien pour me confier ces tâches techniques.

Le stage se déroule bien et je suis finalement reconnaissant d’avoir cette opportunité d’apprentissage. Chaque jour, j’acquiers de nouvelles compétences techniques et découvre des aspects fascinants à ce que je ne pensais ne pas apprécier faire, avant le stage.

moi face au mur de choses à apprendre

Le montage vidéo me permet de comprendre l’importance du rythme, de la narration visuelle et de l’attention aux détails. Quant au motion design, il m’ouvre les yeux sur les grandes possibilités de l’animation et du mouvement des éléments graphiques. Et tout cela parce que je ne me suis pas opposé à l’idée de le faire ! Avant même de commencer, je savais que réaliser des vidéos représenterait 80 % de mon stage, et au lieu de me lamenter parce que je n’avais pas d’autres opportunités de stage, j’ai décidé de tirer profit de cette opportunité, d’apprendre et de relever le défi. 

moi escaladant le mur de choses à apprendre

Ce qui m’a le plus interroger à la suite de ces réflexions, c’est surtout…

Après avoir fait de gros projets avec les différents membres de l’équipe, évidemment que oui ! Mais encore une fois, je me pose la question : Finalement… est-ce que j’aime ça ?

Eh bien en cette moitié de stage, j’en ai bien l’impression. J’ai aujourd’hui envie de faire des projets personnels où il faut passer par la case montage vidéo ou motion. Je pense qu’avant mon stage, ce n’était pas que je « n’aimais pas faire du montage ou du motion design », mais plutôt que je n’avais pas envie de le faire pour moi-même. Je ne m’y consacrais pas pendant mon temps libre, et cette partie du graphisme ne me procurait pas d’intérêt particulier.

Aujourd’hui je me pose alors des réflexions plus poussées quant aux origines de pourquoi je n’aimais pas particulièrement le montage ou le motion design. Est-ce de la peur ? Est-ce le dégoût de devoir faire mes devoirs, perçu comme un exercice scolaire dans lequel je ne cherche pas à prendre du plaisir à ce que je fais ? Les réponses je les aurai certainement à la rentrée , voir même que j’aurais un début de réponse d’ici quelques semaines à la fin de mon stage. 

Apprendre à aimer une branche du design bien précise ce pas simplement se dire…

En ce moment, je me pose des questions sur ce que je veux exprimer, ce que je veux dire. Mais avant tout, pour trouver ce que je veux dire, j’ai l’impression que je dois trouver comment je peux m’exprimer. Apprendre à faire les choses, et ce stage  m’obligeant à le faire sur la vidéo et le motion, ça me permet de répondre progressivement à mes envies et à trouver un moyen d’expression. J’ai hâte de voir comment cette période va continuer de me faire progresser et j’ai hâte de découvrir de nouvelles réponses dans mon apprentissage.

Alors vous êtes en charrette ?

Cela fait maintenant plus d’un mois que je suis chez We We. J’ai débuté mon stage avec de petites missions de mise en page pour tester mon niveau, puis j’ai eu l’opportunité de participer à de nombreux projets de plus grande envergure. J’ai découvert la diversité des missions de l’agence et l’importance d’une organisation méthodique pour passer d’un projet à l’autre. Presque tous les matins, j’ai un nouveau sujet, alternant entre les anciens et les nouveaux. Le rythme peut être très aléatoire selon les retours des clients : parfois, il y a peu de choses à faire, et d’autres fois, c’est l’inverse.

J’ai observé que toute l’équipe fonctionne ainsi. Marine nous attribue les différents projets sur lesquels on va travailler plus ou moins longtemps, et nous lui faisons des retours en réalisant les différentes demandes des clients. J’ai eu l’occasion de travailler sur un livre de cuisine familiale, des réalisations pour Fabienne Verdier, comme des cartons d’invitation de luxe pour Van Cleef & Arpels, ou encore des palissades pour le musée des Arts décoratifs. 

Petite BD qui retrace le quotidien des échanges avec Marine

La clé est d’être organisé, de prendre des notes (vraiment, les notes sauvent des vies), car les techniques d’impression varient souvent. Donc, je me munis d’un carnet, d’un stylo et des notes de mon téléphone pour réaliser des to-do lists. Il faut se rappeler quel type de reliure utiliser, entre la wire’o et le dos carré collé, car on peut vite se perdre. Il est aussi essentiel d’être efficace et précis.

Une partie de mes notes et ma to-do list sur mon téléphone

Ce qui est passionnant dans le fait de jongler entre différents projets, c’est la diversité qui empêche de s’ennuyer. J’aime cette dynamique, même si parfois, il peut être perturbant de devoir retoucher un document que l’on pensait terminé, à cause d’un retour client qui nous replonge dans un ancien projet. Il m’est arrivé de devoir modifier des gabarits de mise en page tout en respectant la charte graphique imposée, ce n’est pas évident. Il faut être a jour, et ne rien oublier car un détail ou un fichier mal sauvegarder peut nous faire perdre énormément de temps, sur l’avancer du projet.

Data visualisation des projets sur lesquels j’ai dû retravailler.

Mais grâce à tous ces projets et à ce jonglage constant, j’ai appris à mieux comprendre le déroulement d’un projet et à être plus efficace sur InDesign ( j’ai appris plein de nouveaux terme et manière de mettre en page je suis ravie :)).

La diversité des sujets me permet également de travailler avec une grande variété de clients, ce qui me donne un aperçu des différentes demandes et niveaux d’exigence. Cela me pousse à être plus minutieuse (chose pour laquelle je ne suis pas la plus attentive). Comme je suis parfois jetée dans le grand bain avec des sujets très variés, j’apprends à tout mesurer au millimètre près, à mieux utiliser les repères et à faire confiance à mon regard. Parfois, c’est un peu la course, mais j’ai toujours hâte de revenir le lendemain pour découvrir sur quel sujet je vais travailler cette fois-ci.

Un court-métrage en 5 semaines, c’est possible ! 

Lors de ma deuxième semaine de stage, mon maître de stage m’as fait une annonce inattendu, « Nous avons jusqu’au 28 mai, pour réaliser un court-métrage. » 

Voulant travailler dans le monde de la vidéo, je fut donc ravie. 

L’objectif était donc de réaliser un court-métrage présentant le projet d’Andréa, à savoir le concept de sa marque, afin de le diffuser lors de sa présentation au concours Ami.

Le Prix Ami est un concours organisée par la marque Ami et l’IFM (Institut Français de la Mode), afin de soutenir de jeunes entrepreneurs dans leurs projets, grâce à un prix de 20 000€, ainsi qu’un accompagnement d’un an de la part de la marque Ami et un article dans Vogue pour le gagnant.

Le problème, c’est que nous n’avions que quelques semaines pour réaliser un court-métrage assez complexe. Un sacré défi !

site de l’IFM

Mais pour un court-métrage, que faut-il ?

 1/ UNE IDÉE

La première étape était évidemment d’imaginer un scénario. Pour cela j’ai collaboré avec Elle, stagiaire en communication. En me basant sur les premières idées d’Andréa, plusieurs calls avec Elle et mises en commun de toutes nos idées, j’ai redéfini le scénario complet. Ce qui m’as permis de passer à la deuxième étape.

Organisation des idées sur la plateforme Miro

2/ LE STORYBOARD.

Etant donné qu’Andréa avait fait appel à un réalisateur, je pensait que réaliser moi même un storyboard n’aurait pas d’utilité. En effet, une fois le scénario terminé, nous avons contacter Paulin Gautier, un jeune réalisateur, à qui j’ai pu expliquer mon scénario (et donc mes storyboards). Il m’as affirmé que c’était à lui de réaliser son découpage technique, mais après avoir appris qu’il ne restait que 5 semaines avant la diffusion, mes quelques planches ont finalement bien servis, car cela nous a fait gagné pas mal de temps.

Un des storyboards présenté au réal

Mais storboards, moodboards, scénario, ne sont pas les parties les plus longues. 

Il faut encore, 

  • Trouver l’équipe
  • Repérer/valider les lieux
  • Demander les autorisations
  • Trouver/louer le matériel (caméras, lumières, railles de travelling, trépieds, etc.)
  • Trouver une date de tournage
  • Trouver les figurants/ mannequins disponibles
  • Avoir les vêtements à temps
  • Tourner
  • Monter
  • Faire les vfx
  • Réaliser les effets sonores/ la musique
  • Etalonner
  • Valider le rendu final
récapitulatif des étapes pour une réalisation vidéo

Mais il reste encore une chose, les IMPRÉVUS.

Et oui, lors d’un tournage, il y a toujours des imprévus, le soleil qui crée des flammes à l’image, des autorisations oubliés, des lieux finalement inaccessible, des oublies de costumes, etc. C’est pourquoi lors de ces deux jours durant lesquels j’aurait pu simplement observer le tournage, je me suis retrouver en tant que régisseuse, habilleuse, cadreuse, photographe, et figurante.

Mes différentes casquettes durant le tournage

Mais finalement, si je pensait que l’organisation de ce tournage était chaotique, j’était loins de me douté que ça n’était que la partie de plaisirs. Et oui, même si j’ai couru partout, j’ai quand même pu apprécier le moment. Contrairement à d’autres personnes, les VFX artists !

Car oui, la partie la plus longue, est celle des VFX. En effet, le projet d’Andréa est basée sur la réalité augmenté. Cela nous pousse à utiliser un maximum de vfx dans la plupart des plans. Et c’est là que mon rôle de graphiste est réellement entré en jeu d’ailleurs !

Je n’avait peut-être pas les compétences pour réaliser de gros effets spéciaux, mais j’avait la vision pour les imaginer. Alors afin de perdre le moins de temps possible dans les explications aux vfx artists de ce qu’ils allaient devoir faire, j’ai illustrer chaque effet sur les images du film, car les images parlent mieux que milles mots 😉

Image de référence pour les vfx

Mais maigres ça, deux semaines pour d’aussi gros effets spéciaux, ça restait très ambitieux.

Alors le jour J, le résultat n’était pas forcément celui attendu de certains, même si l’effet escompté fut quand même présent pour les spectateurs. Et avec un jour de retard, le rendu final est près, non pas pour le concours.  Mais pour sa sortie en septembre, OUI !