Déléguer, c’est bien

Tout comme au début de mon stage, cette deuxième partie a des points positifs et des points négatifs. Globalement, je suis toujours satisfait, mais mes espoirs passés s’avèrent peut-être trop grands. En effet, en écrivant mon premier article, je pensais pouvoir affirmer par la suite mes compétences de graphiste, et être un peu moins perçu comme étant « le stagiaire ».

Malheureusement, j’ai rencontré un très gros obstacle. Ma supérieure Anne-Noëlle a vraiment du mal à déléguer, et garde pour elle une grande partie des travaux graphiques.

Suite à mon travail d’animation précédent, on m’a demandé de produire un tas d’autres vidéos dans le même style, pour présenter les différentes catégories de spectacles de la saison.

Déclinaisons de ma première animation

Après cette longue tâche extrêmement répétitive et dans laquelle j’ai été limité créativement parlant, il s’est écoulé de longues journées sans travail graphique. Je recevais des tâches administratives ou je préparais des programmes cinéma, sans pouvoir toucher aux visuels plutôt datés.

Le deuxième point négatif touche à l’organisation globale de l’entreprise. On m’a expliqué et j’ai pu remarquer que tout se préparait en retard, notamment la communication des différents événements. Le retard entraînant d’autres retards, la plupart des missions qu’on me donne doit être rapidement effectuée. Par exemple, on m’a demandé de produire une série d’affiches pour une exposition dans un de nos lieux culturels en 30 minutes. La rapidité prime souvent sur la qualité et j’ai du mal à ne pas prendre le temps nécessaire pour avoir un résultat plus satisfaisant. Dans ce cas-là, je suis rarement fier de mon travail.

Cependant, je n’utilise plus du tout Canva et je peux maintenant me concentrer sur Indesign et Photoshop. L’ambiance générale est toujours très bonne, et en connaissant de plus en plus mes collègues, je me concentre depuis quelques semaines sur des projets graphiques, comme repenser l’identité d’un cinéma de la ville. Malheureusement les retours de ma cheffe sont parfois illogiques et pas vraiment précis, le problème étant qu’elle souhaite avoir une identité s’appuyant sur plusieurs autres identités.

Premier visuel proposé
Variantes
Identité choisie, en cours de création

Avec les projets que je rends, je découvre ce que c’est que d’avoir de nombreux retours, qui se contredisent parfois, non pas venant d’un client mais de ma supérieure. J’imagine que c’est une étape nécessaire, même si je pense avoir trop de contraintes et des instructions pas assez claires. 

Ceci-dit, j’ai beaucoup plus de temps à ma disposition, et j’ai toujours la satisfaction de savoir que ce travail est utile, car le programme du cinéma est distribué et affiché aux arrêts de bus de la ville.

J’apprécie toujours mon stage, je découvre les aspects attrayant du secteur et ceux qui le sont moins. Dans tous les cas, c’est une riche expérience et je m’habitue à « aller travailler », je crois pouvoir me fondre dans le moule de la société capitaliste. Je me rends compte que les valeurs de l’entreprise et ses priorités jouent énormément sur la façon dont je vais travailler, et je vois à quel point être entouré de collègues sympathiques pousse à être productif.

Le graphiste met en scène

Le début de mon stage qui se résumait à un nombre incalculable d’assemblages Indesign, de gigas qui partent comme des petits pains de mon stockage (conseil: travaillez sur des disques dur) et retoucher des images sur psd, a enfin prit un terme le 8 Juin. C’était le jour du vernissage de l’exposition que l’on a organisé. On a pu témoigner le fruit de notre travail intense pendant 1 mois. Ceci pour ma part en tant que stagiaire graphiste comprenait la communication autour avec les newsletters par mail et les stories Instagram. Ainsi que d’autres éléments graphiques comme la signalétique, plan de la salle et œuvres, livret d’informations, impression A0 et le magazine. Surtout pour ce dernier, qui était le plus conséquent en charge de travail pour moi, a été très gratifiant d’avoir pu assister à la création, l’impression jusqu’à la distribution.

Quelques pages du magazine
Les exemplaires du magazine

Après avoir bouclé ce vernissage qui prenant 90% de mon attention, car je travaillais déjà en parallèle avec une grande marque de luxe que je citerais pas. Cela m’a permis de me concentrer sur cette question de la place du graphiste dans ce monde de la scénographie dans la mode.

J’ai alors été cette fois confrontée aux DA et au photographe en charge du projet de cette campagne. Au départ indirectement, par l’intermédiaire du set designer que j’ai assisté sur le lieu de tournage. Car j’assiste rarement entièrement le projet, qui durent entre 3 à 10 jours. Pour le cas de cette campagne infernale, il a été découpé en 2 parties avec 2 photographes différents. Le premier a duré 5 jours pour les sets designers qui ont dû construire un décor de train en taille réelle. Et le second, 3 jours pour les natures mortes, sur lequel on m’a beaucoup sollicitée.

La construction du train + mon endroit de travail sur set

Ces courts délais sont aussi impressionnant que le résultat. Mais par conséquent, ces courts délais s’appliquent également à moi qui doit produire des visuels, la plupart du temps en moins d’une heure. 

Pour ces natures mortes, j’ai dû concevoir des cartes postales, des timbres, des visuels plus abstraits utilisés en fonds et un pochoir pour peindre sur la façade du train. Toutes ces créations serviront pour décoration sur les images de leur campagne. Le plus compliqué pour moi c’était de bien viser la « demande » qu’ils ont avec des instructions très approximatives que j’ai à distance.

😿

Cependant, j’ai eu la chance de pouvoir être présente sur le lieu le jour où mes visuels allaient être utilisés. Mais les complications ne s’arrêtent pas ici, puisque le matin même, les clients se rendent compte que les fonds que nous avons construits n’étaient pas assez grands et préfèrent des cyclos pour le fond. En vitesse je crée de nouveaux visuels, appelle l’imprimeur pour savoir s’il est possible d’imprimer ce format dans l’heure qui suit, et de trouver quelqu’un pour nous l’apporter au studio.

Malgré la pression de savoir que ce shooting reposait entièrement sur moi, les retours flous des DA, j’ai su tout boucler en 30 minutes. Le reste ensuite dépendait de l’imprimeur et du coursier qui ont été très réactifs.

à gauche les fonds qu’ils n’ont pas voulu, au milieu et à droite les grands fonds fluides 1M X 1.7M
en espérant que ces photos verront le jour

Je dirais que le graphiste autour de set designer a plutôt un rôle de support pour mettre en valeur leurs idées. Par exemple, je crée pour un objet de décor qui fait parti du grand ensemble. Le travail peut être parfois plus conséquent et important sur l’image finale, comme les fonds ci-dessus. En notant que le set designer est lui-même au service du directeur artistique, du moins de ce que j’observe, j’ai tout de même réussi à trouver une certaine marge de liberté dans mes missions.

Dans le milieu du set design en tant que graphiste, il serait à mon avis plutôt adapté de travailler en tant que freelance, ponctuellement. Étant là en permanence, on me lance souvent sur d’autres missions moins créatives, malgré tout, très enrichissante pour comprendre ce milieu en étant directement confronté au lieu et l’adrénaline que l’on a en étant sollicitée sur les shootings.

Être créatif

Cela fait maintenant plus d’un moins que je suis en stage chez Cake Design Agency.

Durant ce mois, j’ai pu travailler sur beaucoup de projets, dont les tâches étaient très diversifiées, allant de la photographie de projets à de la mise en page ou encore à de la création de contenus pour des réseaux sociaux.

Mais dans tout ce que j’ai pu remarquer, notamment au niveau des projets, c’est l’impact des clients sur la création. Les clients sont bien sûr ceux qui vont nous donner les projets, mais aussi ceux qui vont établir les contraintes de la création, cela m’a mené à me demander comment on peut, en tant que designer, être créatif, tout en respectant les contraintes mises en place par les clients, qui soient liées à l’édition ou même au luxe.

Je découvre de plus en plus de choses qui me permettent petit à petit de répondre à ce questionnement.

Tout d’abord, les clients peuvent nous donner des directives, que ce soit sur les typographies, les couleurs, et même parfois directement la charte graphique à appliquer selon les supports à effectuer. Cela passe bien sûr aussi par la contrainte budgétaire que certains clients mentionnent ou encore le temps de réalisation qui peut permettre ou non d’utiliser certaines techniques. Ces premières directives sont d’ailleurs très souvent menées à évoluer au fur et à mesure que la création se met en place et que les retours avec le client s’effectuent. Je découvre aussi la contrainte du langage, notamment lorsqu’il faut réaliser des contenus en plusieurs langues, la mise en page est à organiser selon chaque langue, mais les règles ortho-typo viennent elles aussi à changer (par exemple en anglais, on ne met pas d’espace avant les “:”), de même les règles de césures doivent être respectées dans tous les cas.

Ensuite, pour ce qui est de la création des éléments de communication demandés, pour exprimer notre créativité cela va principalement passer par les moyens mis en place. Dans un premier temps, les éléments de communication peuvent être revus, généralement à la hausse pour présenter une déclinaison plus grande des supports. Dans un second temps, cela passe par la méthode de fabrication. En effet, pour rendre les supports plus luxueux, les techniques d’impression proposent des finitions qui montreront que la marque est plus ou moins haut de gamme. Pour cela, il y a d’abord le papier choisi qui peut rentrer en jeu avec un choix spécifique de matériaux, mais aussi de technique avec par exemple de l’embossage, du transfert, ou encore l’utilisation d’une reliure spécifique.

Certains clients nous recontactent d’ailleurs après la livraison des éléments pour compléter et ajouter de nouveaux supports comme ça a pu être le cas sur les maisons que j’avais déjà pu évoquer dans ma première note d’étonnement.

Suite à ce premier retour un deuxième à suivi pour redemander d’autres supports pour d’autres maisons du groupe dont j’ai pu réaliser deux nouveaux livrets.

retours que me fait Thibaut et croquis de la mise en page pour les nouveaux livrets

C’est en travaillant sur un jeu de cartes pour un promoteur immobilier, SHVO que j’ai pu aussi comprendre énormément de choses. Je devais réaliser toutes les têtes (Roi, Dame, Valet et Joker), en suivant l’esthétique des cartes des chiffres mis en place par d’autres designers de l’agence.

Je travaille donc avec les couleurs et papiers déjà choisis, deux pantones aux couleurs très sobres et un design symétrique, très épuré et élégant. Je me rends compte qu’il faut en priorité répondre aux besoins de communication du client, mais aussi respecter les normes du luxe, bien souvent assez sobre et minimaliste.

croquis pour la réalisation des cartes en inspiration des couvre-chefs des personnages

Pour donner plus de valeur à l’objet fini, une dorure noire sur la tranche est ajoutée, tout en restant dans l’esthétique mis en place. Les finitions sont toujours montrées au client par le biais de mockups entièrement réalisées par nous, ce qui est parfois assez long.

Pour conclure, les contraintes du client nous permettent dans la plupart des cas d’être assez libres sur le projet pour pouvoir tout de même exprimer notre créativité qui permet de chercher des solutions que ce soit entre nous, ou avec le client.

Le chemin sera long et sinueux

Après une très longue recherche de stage et de nombreuses demandes sans réponses ou sans succès, après avoir cherché de lointains contacts via la famille, les proches, les proches de proches, c’est finalement CourbevoiEvent qui a retenu mon profil.

Je les ai contacté suite à une annonce qu’ils avaient publié cherchant un assistant graphiste, et j’ai appris quelques jours après un entretien en ligne que j’étais accepté. CourbevoiEvent, c’est une société publique locale affiliée à la ville Courbevoie. Elle organise différents évènements dans différents lieux de la ville (salle de spectacle, concerts, cinéma, etc)

J’ai donc rendez-vous tous les jours (ou presque) au milieu de Courbevoie, qui tout comme Boulogne se situe à l’opposé de ma ville, Montreuil, mais en beaucoup moins pratique d’accès. J’ai pris l’habitude de commencer ma journée par une balade en Velib jusqu’à Vincennes, où je prends le RER A direction la Défense. Une fois arrivée dans le 3ème plus gros quartier d’affaires du monde et après avoir navigué parmi des milliers de jeunes entrepreneurs je prend la ligne L jusqu’à Courbevoie.

Enfin, après 10 minutes de marche dans la ville moderne et fleurie, j’arrive au centre événementiel de Courbevoie, là  où tout se passe. Le mercredi je suis en télétravail, ce qui m’évite ce long chemin.

Arrivé, je rencontre l’équipe communication, composée d’Anne-Noelle la cheffe de projet et ma collègue Alexandra , présente depuis janvier. J’ai appris au fur et à mesure de la semaine que de nombreux départs avaient eu lieu la dernière saison, et que de nouvelles personnes commençaient à arriver, tout se restructure et pas mal de choses étaient mieux avant. 

Par contre, il y a vraiment une super ambiance.

On m’a ensuite fait visiter le centre culturel où je travaille, ainsi que l’espace Carpeaux se situant juste à côté. Le centre et l’espace carpeaux contiennent des salles de spectacles ou de concerts, des salles de fêtes et même un cabaret. Voir toutes ces salles, puis rencontrer les équipes techniques de son, de lumière, l’administration et le service billetterie m’a plutôt impressionné.

C’est là que j’ai compris que mon travail allait être utile, car parfois visible dans des salles de plus de 1000 personnes ou sur le site de Courbevoie, et malgré une petite pression supplémentaire, j’avoue que c’est un sentiment très agréable.

Lors de ma semaine, j’ai cependant rencontré des petites déceptions.

Par exemple, il n’existe pas de graphiste à proprement parler, ni de directeur artistique. J’ai remarqué que Photoshop ou illustrator étaient peu utilisés et que beaucoup de visuels se faisaient sur InDesign, dans des fichiers pas trop organisés.

On m’a d’abord confié des missions très simples, faire des storys Instagram pour un cinéma dont on s’occupe, ou chercher des inspirations pour la présentation de la prochaine saison (chaque saison rassemble plus de 80 spectacles). J’ai du produire mes premiers visuels sur Canva, car c’est comme ça qu’ils fonctionnent pour gagner du temps sur des visuels simples et peu importants (storys).

J’avoue que le gain de temps peut au début être avantageux, mais Canva m’a très rapidement limité et surtout frustré. Maintenant que l’équipe me fait confiance, si jamais je suis amené à reproduire ce genre de visuels, je pourrais utiliser les logiciels que je veux

À la fin de la semaine, on m’a proposé de commencer un travail d’animation pour la présentation de la nouvelle saison que j’ai directement accepté. Je dois respecter le thème du floral et du mystérieux, féérique, et animer certains titres annonçant les différentes parties de la saison. Malheureusement je n’ai pas pu choisir la typo.

début de l’animation
milieu de l’animation
fin de l’animation

Je vois que mon début de travail plaît, et que l’équipe me fait plus confiance. À côté de ce travail, je fais parfois des tâches plus administratives comme mettre en ligne des articles sur les films du cinéma et faire une sélection d’images.

Ce que je remarque également c’est que notre image a beaucoup trop d’identités visuelles différentes, et qu’elles ne sont parfois pas super (j’espère que personne de mon équipe tombera sur l’article). En effet Anne-Noelle, la cheffe de projet, a énormément d’idées mais parfois trop. J’ai l’impression qu’on n’arrive pas à garder une identité de base, car si j’ai bien compris, une nouvelle identité est en cours de création (mais seulement pour certains supports), et une identité totalement différente, uniquement pour la nouvelle saison vient aussi se mélanger à celles-ci. Malheureusement, je n’ai pas trop mon mot à dire sur ça, du moins pour l’instant.

Je suis satisfait de comment mon stage se déroule, j’apprends peu de choses au niveau technique, mais je découvre comment une grosse société publique d’événements fonctionne et l’ambiance du travail.

J’espère avoir de plus en plus de travail purement graphique (peut être même photographique), même si j’apprend déjà beaucoup.

Hoh! C’est le début des découvertes

Après une période incertaine, j’ai eu la confirmation que le studio Hoh m’accueillerais le 3 mai, et je reçois ma convention signée par tout le monde le vendredi alors que je commence le mardi.

Le studio Hoh c’est Viviane Kajjaj et Mathieu Goulmant, deux designers qui ont ce studio de design et de stratégie de marque basé à Pantin à 5 min de la ligne 5. Ils s’occupent de projets assez différents et ont dans le passé fait des projets très proche du design graphique, mais aujourd’hui, ils travaillent plus autour de design d’espace, d’objets et d’événement. 

Hoh a deux gros projets en ce moment :

  • Les magasins kickers, ils ont redesigner tout le mobilier, l’espace et les vitrines des magasins kickers, le projet et aujourd’hui dans des phases d’instillations et de polissage.
  • Amo (architectes et maîtres d’œuvres) une association qui les sollicite pour organiser et designer les voyages, les conférences, les pris qu’ils organisent.

Avant de commencer, j’avais déjà vu les petits locaux et croiser la seconde stagiaire, Catherine, avec qui je travaillerais sur mon début de stage. J’ai aussi eu l’occasion de lire les dossier interne de Kickers sur leurs stratégies, le brief de la demande de refonte des magasins, leur chartre graphique (très mince).

J’arrive le mardi matin, et on se retrouve les 4 autour d’un café, sauf moi qui suis le seul buveur de thé, pour établir les taches de chacun pour la semaine, c’est à ce moment que je me rends un peu compte de leur vrai nerf de leur travail :  le relationnel. Ils sont au milieu d’énormément d’acteurs et jouent souvent le rôle d’intermédiaire. Beaucoup de noms passe et je sais évidemment pas de qui ils parlent, Mathieu essaye tant bien que de mal de me situer un peu, mais je vais devoir apprendre beaucoup pour comprendre tout ce que ce dit dans ces petites réunions.

Mes taches de la semaine sont de réaliser une carte montrant les acces du hangar Y pour une visite de Amo, faire de la recherche sur Vorarlberg, une région de l’Autriche pour un voyage plus lointain et moins urgent, retravailler le dossier de hoh de leurs design de kickers.

J’utilise Illustrator et un fond de carte d’OpenStreetMap pour créer la carte, je fais des changements, selon les retours de Catherine d’abord, puis de Viviane et Mathieu.

Carte réalisée dans sa dernière version.

Je suis un cours de 2h disponible sur internet sur le Vorarlberg, ce qui me surprend à m’intéresser.

Le cours de ensa normandie disponible sur youtube

Et finalement le dossier de 120 pages que je dois clarifier, gros problème, il est assemblé sous PowerPoint, je dois me battre avec le logiciel et je prends beaucoup plus de temps à réaligner les éléments, j’hésite beaucoup à tout recommencer sur InDesign, si ça me ferait gagner du temps.

Travailler sous PowerPoint n’est pas confortable du tout.

Au final de cette première semaine, j’en sors joyeux, il y a une super ambiance, ils sont tous super chouette, ma collègue stagiaire m’aide beaucoup à m’habituer et à comprendre les modes de travail, j’anticipe le moment où elle va partir, car j’aurai bien plus de responsabilités. 

Un début mouvementé

Je n’ai pas encore eu la chance de commencer mes missions. Ma première semaine de stage était une semaine de formation, alors je n’ai rien fait de graphique. Mais ce que j’ai trouvé le plus intéressant, finalement, j’ai plongé dedans avant même le début du stage. C’était simplement le contact humain avec les employeurs potentiels, et l’enfer que ça a été pour moi.

Entre espoir et déception, ma quête de stage s’est étendue jusqu’au vendredi 5 mai, soit deux semaines après le début prévu, et une semaine après le dernier délai. Nickel.

Ces deux dernières semaines ont été principalement occupées par un ping-pong entre deux plans de stage, chacun avec ses propres défauts. Je me demande si le monde du travail est toujours aussi chaotique, une course vers le « moins pire ». C’est quand même triste. Ça a été compliqué à gérer, entre le stress de commencer en retard et la peur de trouver un stage inintéressant. C’est finalement chez l’escape game Leavin Room que je ferai mon stage.

Au moins, ils m’ont laissé tester l’escape game

Avec tous ces bouleversements, et la nature de l’escape game, j’ai des horaires complètement instables. Surtout pour la première semaine, où je dois tout découvrir. Les rendez-vous sont sans cesse repoussés, car en plus de mes missions graphiques, une partie de mon stage est réservée au game mastering. Je vais donc encadrer certaines parties d’escape game, et il faut que j’apprenne le fonctionnement des caméras, micros, messageries, effets sonores… pour ça, il faut d’abord que je fasse l’expérience du jeu par moi-même, et ensuite que j’assiste à des vraies parties ! Cette semaine, c’est uniquement cet aspect-là du stage que j’ai découvert. Mes horaires sont donc décidés par les réservations, et je dois venir travailler samedi. Mais une fois que j’aurais commencé à travailler sur des éléments graphique, ça va se calmer. Ouf !

On commence déjà dans le flou…
On confirme les horaires la veille…
Et on décale quand il n’y a pas de créneaux.

Une partie d’escape game dure une heure. On compte également 20 minutes de briefing et débriefing des joueurs, avant et après l’expérience. 10 minutes de rangement de la salle, et de la marge pour gérer les retard et imprévus. On est sur des créneaux de 2h par session. Alors pour ma formation…

  • 1 session d’observation
  • 1 session d’explication
  • 1 session où j’assiste
  • 1 session en quasi-autonomie

Ça nous fait donc 8h de suite. C’est étonnant à vivre, parce que le temps passe à un rythme instable. Parfois, je regarde l’heure qu’il est, et je me demande comment je vais tenir jusqu’à la fin. Parfois, le temps passe vite parce que je ne m’ennuie pas. Finalement, quand je rentre chez moi, je n’ai pas l’impression d’avoir passé 8h derrière un même bureau. J’ai l’impression d’avoir cligné des yeux et que ma journée a disparu.

Dès le lendemain, j’avais oublié quels étaient les groupes que j’ai vu passer, qui avait fait quoi… En seulement 2 sessions, j’étais déjà dans une routine. J’ai entendu Chris, qui m’encadrait ce jour-là, parler de cette routine, mais je ne pensais pas pouvoir y goûter en seulement une journée. C’est un peu dommage, mais j’imagine que c’est inévitable. J’aimerais quand même faire un petit sondage auprès de l’équipe, voir comment les différentes personnes le vivent différemment.

C’est pas du gateau !

Mardi, j’arrive à l’agence pour le début de mon stage à Cake design Agency !

L’agence n’est pas très grande, elle est composée tout d’abord du directeur de création et créateur de Cake design, Thibaut, il supervise tous nos travaux. Nous sommes 8 créatifs, il y a aussi un commercial et une comptable. On travaille dans des pièces séparées côte à côte, je suis installée aux côtés de Camille, Julia et Anselme. Dans l’autre pièce où sont installés le reste des créatifs se trouve Jessica, ma tutrice, Vincent, Hélène et Tess.

Je découvre comment fonctionne l’agence et bien sûr son serveur de travail ! le travail se fait directement sur les fichiers source, aucune copie sur le bureau de notre ordinateur n’est faite. Il est d’ailleurs très bien rangé et c’est vraiment très pratique et beaucoup plus rapide pour travailler à plusieurs sur les projets.

Serveur de l’agence

Le premier projet auquel j’ai pu participer a été pour les Domaines de Chabran, des gîtes hauts de gamme. Julia qui travaille sur ce projet m’a chargé de refaire les manuels d’utilisation pour 3 gîtes après un retour client où ils ont décidé de changer complètement tous les textes (ce qui fait recommencer toute la mise en page qu’elle avait pu faire). J’ai donc 3 livrets utilisables sur tablette à réaliser en respectant la charte graphique de chaque gîte (couleurs et typographies associées), dont deux livrets à réaliser en français et en anglais, ce qui fait en tout plus de 80 pages.

Je récupère alors les fichiers de Julia et là encore tout est très bien rangé : les langues par calques, les styles de caractères, etc. Cela m’a permis de gagner énormément de temps et de ne pas entièrement repartir de zéro.

Seul point négatif : ils n’utilisent pas de ligne de base, j’ai donc du tout paramétrer, re-régler les interlignages et caler tous mes textes dessus.

Réalisation du premier manuel d’utilisation pour le Mas de Chabran, version anglaise

En un peu moins de deux jours, j’ai réussi à tout finir et j’envoie à Julia pour qu’elle envoie au client.

Mercredi, Vincent, un autre créatif vient me briefer sur un projet de réalisation d’emballages de chocolats pour les restaurants de la Maison Boudon.

Il m’explique qu’ils ont déjà proposé 5 versions rapides au client et que je devais proposer des nouveaux axes pour les re-proposer au client en suivant ses retours face aux premières propositions. Je réalise beaucoup de tests pour épuiser toutes les possibilités.

Fichier de travail sur Illustrator

Suite à ces tests, après des retours de Vincent et Thibaut, on conclue sur 5 propositions que je viens mettre en page dans un dossier pour le client en présentant les emballages dépliés et sur des mockups. Le dossier a été envoyé le vendredi midi.

Mockup pour ma cinquième proposition
Page du troisième axe du dossier envoyé au client, Maison Boudon

Comme vous avez pu le constater, on vient se focaliser sur une seule partie du projet, on ne réalise pas l’entièreté du projet et tout le monde vient y participer.

La temporalité d’une partie du projet est d’ailleurs très courte, tout se passe très vite, durant un jour ou deux on vient se concentrer uniquement sur la création et seulement sur ça, rechercher le plus possible pour épuiser toutes les possibilités de création.

C’est quelque chose que j’apprécie particulièrement car cela permet d’arriver assez rapidement à des résultats concluants, mais c’est aussi quelque chose qui ne permet pas d’avoir un temps de réflexion très grand et on arrive très vite à s’épuiser dans les propositions qu’on peut faire, mais en retournant aux références j’ai très vite réussi à ne pas tomber dans l’ennui et dans le manque d’idées. C’est d’ailleurs pour être efficace et rapide que l’agence est surement aussi bien organisée, notamment dans ses fichiers, elle conserve aussi un lien très fort avec le client tout au long du projet pour correspondre parfaitement à sa demande et à ses attentes quitte à demander de recommencer une partie du projet.

Cinéma et Indesign à gogo

Lundi 24 Avril. 10h, je pars. Muni de mon vélo, je décolle vers mon lieu de stage. En 10 minutes, le trajet est fait ( ça change de d’habitude… ).

On commence la matinée avec une visite complète du lieu. Je traverse alors une salle de cinéma, les coulisses, puis une salle d’exposition pour finir par une salle de spectacle. Le tout est parsemé de pièces annexes plus ou moins grandes avec chacune des ateliers différents. Après quoi, on fait une petite réunion pour me présenter tous les projets et événements qui sont sur le point d’arriver. Je vois enfin l’équipe au complet : Kévin le spécialiste cinéma, Leïla la responsable des arts créatifs et Nawel la directrice. On évoque alors le festival de cinéma, la résidence d’artistes, le collectif d’architectes ou encore le concours d’éloquence. Le stage va être riche et très varié, je sens que je vais pouvoir m’amuser ! On me lance dans un premier temps sur ce festival de cinéma avec comme thème le Cinéma du Maghreb.

Je dois réaliser un visuel pour un livret et la mise en page de celui-ci présentant les 6 films qui seront projetés. On me briefe sur ce qu’ils imaginent, sur les informations à y intégrer, la cible, l’univers visuel, la typographie. Le brief est précis et je suis content de voir qu’ils savent en faire un. Ils ont déjà un semblant de charte graphique sur laquelle je peux me reposer ce qui facilite grandement mon travail.

Je trouve alors MON bureau et je m’y met. Je fais quelques recherches pour avoir une idée de ce qui peut se faire et hop, je fonce. Je suis relativement efficace et je fais une grande quantité de propositions. Photoshop et Indesign sont mes alliés.

Propositions de couverture
(Beaucoup de ) propositions de mise en page

Je me fais relativement plaisir sur les propositions, notamment sur la couverture où j’utilise la colorimétrie des images des films avec un traitement Photoshop.

Une des propositions faite pour la couverture

Image de couverture sélectionnée, plus qu’à revoir les positions des éléments.

Sur une semaine, je dois sûrement produire une vingtaine de couvertures et de mises en page différentes avec chacune leur qualité et leur défaut. Parfois la contrainte de l’image amène de nouveaux placements des éléments textuels et c’était souvent un réel casse-tête pour trouver LA combinaison.

En parallèle je concerte l’équipe, je leur suggère des idées, je leur propose des variantes de mise en page ou de couverture et leurs retours sont toujours intéressants. Ils sont ouverts à la nouveauté mais savent me donner un cadre où évoluer.

Au bout d’une semaine, ma première mission est presque achevée. L’équipe aime le résultat final et commence déjà à me parler du futur projet : un visuel pour la résidence d’artiste. J’ai un peu l’impression qu’on me tease le prochain Avengers. Des plasticiens et des danseurs vont venir exploiter l’architecture du quartier pour proposer des performances artistiques. Mon travail sera de communiquer pour cet événement tout nouveau pour le Chaplin.

Le fait que mes projets touchent des gens proches de chez moi apporte une autre dimension à mon travail, je constate l’impact que cela peut avoir et je suis content de prendre part à la sensibilisation de personnes non-initiées au milieu de l’art et, à travers mes propositions, au milieu du graphisme.

Sacré micmac chez Plastac !

Ça y est, c’est le moment, mon premier jour de stage, j’arrive avec une petite demi-heure d’avance pour prendre mon temps, vers 9:50 je me lance et je toque, c’est Adrien (aka Adros) qui m’accueille et me fait tout de suite remarquer que chez Plastac, on arrive rarement à l’heure, on est même plutôt en retard d’habitude… Après un petit tour du studio, une stagiaire arrive, c’est Laurine, une étudiante en DSAA à Eugénie Cotton.

La dernière arrivée, c’est Fanny (Romain, lui n’étant pas cette semaine). Pour nous mettre dans le bain avec Laurine, Fanny nous fait un tour des projets et nous présente son panneau…

Panneau des projets en cours de gauche à droite identité visuelle, signalétique, motion, édition

Les projets de gauche sont de l’identité visuelle, au milieu la signalétique (le gros du studio) le motion et l’édition tout à droite (ouai… ça se bouscule pas trop en ce moment…)

Après tout ça, on commence quand même à travailler et on fait un brief tout ensemble sur “Métro ! ». En gros, c’est une expo en novembre à la cité de l’architecture sur le métro parisien et le grand paris express.

Comme tous les projets de signalétique, on n’est pas tout seul. Adrien m’explique que sur ce genre de projets, il y a les graphistes (Studio Plastac) les archis/scénographes (Rebeyrol) et la lumière (Studio 10-30) et ça, c’est un gros bazar…

Ils nous expliquent leur mode de fonctionnement et l’outil qu’ils utilisent (Dropbox) un truc génial pour bosser en équipe. Mais quand je me connecte, c’est l’hécatombe ! Des dossiers dans tous les sens, pas rangé, nommés ou archivés, un vrai micmac. Et quand j’ouvre un projet, c’est pire ! Le studio fonctionne à la manière des archis, les étapes de projets ont des noms différents et c’est encore plus compliqué pour s’y retrouver au départ. 

Dropbox Studio Plastac

À comprendre aussi, surtout qu’il y a des acronymes partout, je me fais donc un petit lexique non exhaustif des mots que je découvre.

  • APS – Avant Projet Sommaire
  • APD – Avant Projet Définitif
  • DCE – Dossier Consultation d’Entreprise – une estimation du budget (très souvent dépassé) (ps : pour l’expo Métro de 40 000 euros quand même :/)
  • DPGF – Décomposition du Prix Global Forfaitaire – le budget cette fois-ci bien revu à la baisse

On m’a lancé sur l’Archipel nord à la fin de l’expo métro, un mur de 58 m qui retrace les transformations des gares parisiennes. J’ai rapidement fait état de plusieurs problèmes dans les taches qu’on m’a données, le premier le travail au 1/10e et oui impossible de créer un fichier de 60m de long, il faut donc passer par des échelles et ça, c’est vraiment compliqué surtout que les archis eux changent tout le temps d’échelle (1/150e, 1/250e, 1/50e) avec leur logiciel, mais ne le disent pas donc il faut faire des maths pour ajuster les élévations et ne pas se retrouver avec une image à 253,452% et se tromper ! Le deuxième fait suite à ce problème d’échelle, le piège des logiciels et oui, même en utilisant une échelle au 1/10e, faire un fichier InDesign de 581 cm est impossible puisque le maximum proposé par Adobe est de 548,54 cm. Je croyais avoir réussi en trichant un peu avec les pages pour arriver à mes dimensions, mais au moment de l’export InDesign coupe mon PDF à 548,54 cm et casse tout mon travail. 🙁

Tous ces petits problèmes me donnent du fil à retordre, mais j’apprends plein de choses et je suis force de proposition auprès d’Adrien et Fanny. Je pourrais encore écrire 10 pages de tout ce que j’ai vu, appris et découvert pendant cette première semaine de stage, mais j’en garde un peu sous le coude pour les prochaines fois…

La Pizza de Bienvenue…

Il est 9h15, je suis hyper en avance… (*Trop ? – C’est sûr.. – Ça commence mal – Comment on rentre déjà ?*)

(*Aller on répète sa phrase.. « Bonjour, je suis Amandine Courbot, la nouvelle stagiaire en graphisme… »*)

J’arrive devant la porte, elle est bloquée..

Je réussis à l’ouvrir tant bien que mal au bout de 10 minutes.

(*Heureusement que j’ai pris de l’avance finalement…*)

À peine arrivée, on m’annonce que je travaille au 3e étages. ET je n’ai jamais vu des escaliers aussi longs de ma vie. 

(*Au moins je vais faire du sport*) 

Après la montée de l’extrême, je rencontre à nouveau Armelle que j’avais seulement vue lors de mon entretien.

(*LA PRESSION redescend*) 

Armelle me présente à l’équipe des autres associations et me dit : 

« Eh bien tu vois la salle derrière toi ? C’est ton bureau.. 

( *WOW*)

– Tu fais ce que tu veux dedans.. Mais ATTENTION, il va falloir t’occuper de la plante, c’est ta PLUS GRANDE RESPONSABILITÉ ! »

(*Ok, elle est hyper sérieuse quand elle dit ça, je n’ai pas la main verte par contre…*)

Mon super bureau 🙂

Après m’être installée, Armelle m’annonce que je vais rencontrer tout le personnel des différentes associations. 

*PRESSION MAXIMUM* 

En réalité tout le monde est très accueillant et j’ai eu une super pizza d’accueil pour le déjeuner, soi-disant un rituel quand quelqu’un arrive dans la maison ! 

Maintenant si on se penche davantage sur le travail, il y a beaucoup à faire. Je travaille pour l’association La Nuit du handicap, et l’événement qui en découle. C’est le 11 juin, dans 29 villes en France donc il y a pas mal de boulot.

Mes missions principales sont : 

  • Préparer et gérer les impressions des 29 affiches, des 29 programme, des 29 flyers de l’événement
  • Aider à la préparation des fichiers pour intégration web 

Les 3 premières sont assez frustrantes, je n’ai pas beaucoup la main sur les visuels car ils ont été établis avant mon arrivée, mais je peux essayer de bidouiller comme je peux certaines choses.

  • Créer une charte graphique et d’aide à la communication pour l’association
  • Faire évoluer les visuels pour le futur
Chercher de l’inspi 🙂 pour plus tard

Première étape : les supports de comm, la préparation des visuels pour intégration dans le site web et prendre contact avec toutes les villes. Pour les affiches c’est simple, je les construit en revoyant la grille et en harmonisant un peu le tout. Le point le plus important étant de rentrer les infos concernant, lieux, dates, programmes et horaires…

C’est un peu rébarbatif…

Je n’ai jamais été autant au téléphone de toute ma vie, les villes sont très pressées et à la fois pas du tout pour me faire des retours.

*Mon angoisse concernant les coups de fil s’est envolée*

Être en contact avec les responsables des différentes villes, c’est un atout mais aussi la voie de la discorde pour créer une unité qui plaît à tout le monde. (Autrement dit c’est le BORDEL TOTAL) 

Je commence à 9h30…

Je représente l’équipe de coordination Nationale dans les réunions et les Mairies, autant dire qu’il faut savoir ce qu’on veut. Je dois être confiante. 

*C’est un peu compliqué*

L’événement arrive assez rapidement et il y a beaucoup à gérer, mais j’ai hâte de pouvoir créer des visuels par la suite. L’organisation est primordiale pour réussir à être à jour sur tout. Je réalise que la création graphique se place souvent à la toute fin d’un projet, quitte à réduire considérablement les deadlines, il faut être au taquet TOUT LE TEMPS.

Coup de <3

J’ai rencontré Agnès 1 semaine après mon arrivée. 

++ Elle m’offre tous les jours des chocolats, 3 fois par jour minimum, selon elle ça permet de mieux travailler et il faut faire des découvertes

– – Le chocolat noir au piment d’Espelette et au café *oui les deux en même temps* n’est clairement pas ma meilleure expérience gustative

*Ne goûtez jamais ça*