Important : Construire un réseau professionnel varié

Mes deux stages chez Meloman Production et Rapminute ont représenté mes premières vraies immersions dans le monde de l’audiovisuel et de l’industrie musicale, chacune de ces expériences me marquant à sa manière.

Au départ, chez Rapminute, nous étions un groupe assez conséquent de stagiaires. Mais rapidement, nous nous sommes retrouvés à seulement deux pour gérer toute la partie visuelle : graphisme, montage, création de posts et stories. (D’ailleurs cela m’a étonné mais nous passions par Figma pour récupérer nos templates et les résultats finaux.) Heureusement, un nouveau stagiaire nous a rejoints pour s’occuper des scripts vidéos et de la partie évènementielle, ce qui a permis à l’équipe d’être bien plus efficace. Pour ma part, cette évolution m’a poussée à devenir beaucoup plus rapide et organisée dans ma manière de travailler (mais aussi de comprendre qu’on ne peut pas tout faire seul en croisant les doigts pour y arriver à temps). À quelques jours du plus gros festival belge : Les Ardentes ; j’ai pris mon courage à deux mains et ai demandé si je pouvais me joindre à l’équipe dans cette aventure. Ayant remarqué mon implication, ils ont accepté avec plaisir et m’ont offert un accès VIP en tant que média.

Notre petit badge Média

Cette opportunité a été un vrai tournant : j’ai découvert l’envers du décor d’un festival et pris conscience de la pression que cela représente. Contrairement au regard du simple festivalier, on découvre un véritable écosystème : des villages d’artistes, des régies, des espaces médias… tous interconnectés et animés par une volonté de produire le plus de contenu possible.

Notre rôle sur ce festival, était de capter l’instant, de documenter les concerts et les moments forts, ainsi en backstage et en coulisses, puis de tout diffuser rapidement sur les réseaux. Pour donner une idée de la cadence : sur les 4 jours nous avons posté environ 60 vidéos sur Instagram chiffre que l’on peut multiplier par 2/3 car nous postions aussi sur TikTok, nous réalisions des lives et nous avons également partagé des choses sur X. Pour que ces partages soient plus simple à réaliser, les médias ont des espaces de travail dans le village média. Ce dernier est un endroit équipé de bureaux, d’une connexion constante, et de multiples professionnels. Ce lieu était un vrai noyau de connexions, une ruches de photographes, d’influenceurs, de médias comme Booska-P, et de professionnels de tous horizons. Des personnes et des médias qui me semblaient bien trop lointain pour que je puisse entré en contact se sont trouvé être aussi accessible que de tout les petits médias émergents. À deux pas du village média, se trouvait le village des artistes, un espace privilégié où artistes, managers et proches échangeaient librement avec nous, dans une ambiance tout aussi professionnel qu’amicale. Cette parenthèse davantage « souple » sur la charge de travail en journée me permis de réaliser qu’il est tout aussi important d’être sérieux lorsque l’on produit que d’être sociable lorsque l’on en a l’opportunité car les contact ne se font pas tout seul.

Résumé de notre excursion aux Ardentes

Mon premier stage, chez Meloman Production, m’avait déjà offert une perspective. J’avais compris que réaliser une publicité ne se limitait pas au tournage : c’est un projet d’équipe, qui s’étale sur plusieurs étapes. Il faut penser à la préparation, au tournage, mais aussi à tout ce qui vient après : montage, étalonnage, VFX… Des tâches qui nécessitent des compétences variées, et donc, une vraie capacité à collaborer. On ne peut pas tout faire seul, surtout quand plusieurs projets s’enchaînent : s’entourer et créer un réseau est essentiel.

Ces deux stages m’ont permis de comprendre en profondeur plusieurs aspects essentiels du monde professionnel. Tout d’abord, j’ai réalisé à quel point il est important de travailler sérieusement et avec rigueur pour produire un travail de qualité. Que ce soit en graphisme, montage ou création de contenu, la gestion du temps et la précision sont indispensables pour répondre aux attentes, surtout dans un environnement où la rapidité est cruciale. Ensuite, j’ai bien compris l’importance de s’ouvrir aux autres métiers. Lors des projets, j’ai vu qu’il ne suffit pas de maîtriser son propre domaine, mais qu’il faut aussi apprendre à connaître ce que font les autres (monteurs, techniciens, photographes ou producteurs). Cette meilleure compréhension de ce que font les autres facilite vraiment le travail en équipe, évite les quiproquos et aide à intégrer son travail dans un ensemble où chacun a un rôle important.

J’ai aussi appris qu’il ne faut pas hésiter à parler de ce qu’on fait et à mettre en valeur son travail. Expliquer ses choix, montrer ses compétences et ses réalisations, ça aide non seulement à se faire connaître, mais ça ouvre aussi la porte à des échanges intéressants et à de nouvelles collaborations. Ça peut même permettre de proposer ses services à d’autres professionnels et d’élargir son réseau.

Les merveilleuses personnes que j’ai côtoyé

Enfin, j’ai compris que pour construire un réseau solide et qui dure, il faut prendre soin de ses contacts, même par de simples petits échanges ou en travaillant ensemble sur des projets. Ces petites interactions régulières renforcent les compétences de chacun, permettent d’apprendre des autres, et au final, ça donne un travail encore plus abouti et qui plaît aux clients. C’est comme ça qu’on gagne en efficacité, en qualité, et qu’on construit des relations pro qui comptent vraiment. Je voudrais finir en disant que toute cette maturité et ce recul que j’ai pu prendre sur la vie professionnelle, que ce soit en production audiovisuelle ou dans l’industrie musicale, je les dois à mes tuteurs de stage et à toutes les personnes talentueuses que j’ai eu la chance de côtoyer et avec qui j’ai pu travailler. Ces rencontres m’ont vraiment aidée à mieux comprendre les réalités du métier : la polyvalence, l’adaptabilité, mais aussi surtout l’importance des relations humaines et du travail en équipe. J’en ressors motivée, avec plein de nouvelles compétences, et surtout une idée beaucoup plus claire de ce que j’aime faire et de la voie que je veux suivre.

La construction d’une charte graphique

Je vais vous parler de la construction de la charte graphique de l’école Edam. Lorsque l’on travaille pour une entreprise, une école ou tout autre commanditaire il est important de prendre en compte son image, respecter le message ou l’idée, l’atmosphère que souhaite véhiculer l’organisme en question à une cible bien précise. Cette identité se doit d’être forte et évocatrice. Elle sera ensuite déclinée sur plusieurs supports amenant ainsi à la création d’une charte graphique web et une charte graphique print. Cependant, ce n’est pas toujours dans ce sens que cela fonctionne.

Tout d’abord, travailler pour une école est une nouveauté pour moi, et j’ai dû me mettre dans le bain très rapidement. Edam est une école qui donne des cours de français à des étrangers qui viennent du monde entier. Elle propose également d’autres formations ( bachelors MBA, DBA), mais mon stage se concentre principalement sur la partie cours de français. Les élèves qui s’inscrivent à Edam ont des nationalités multiples, dès lors les notions de diversité et de mixité deviennent essentielles et doivent être prises en compte dans l’image de marque de l’école. Chaque projet doit pouvoir être compris par un maximum de langues, parfois il faut travailler un projet en plusieurs langues, avec des images différentes qui vont toucher plus ou moins la cible visée, pour le public japonais l’on s’adresse par exemple on va utiliser des codes qui leurs parlent, un ton plus léger et plus « kawaii », en référence à l’animation japonaise. La tranche d’âge de la cible est entre 20 à 35 ans le ton que nous avons décidé d’adopter est un ton joyeux, avec un code couleur et des images qui parlent à cette tranche d’âge (des couleurs vives, des photographies d’étudiants souriants).

Au départ, j’ai décidé qu’il serait préférable de faire des moodboards afin de mieux structurer les différentes idées qui me viennent, avant de se lancer directement dans la réalisation des projets. Cependant, je n’avais pas de données suffisantes pour construire un plan solide. J’ai donc essayé de m’imprégner de l’univers scolaire afin d’en tirer quelque chose de plus dynamique. Ma charte graphique était au départ pauvre en idées à cause d’un manque d’informations (et de communication entre moi et mes tuteurs). Je sentais aussi qu’il fallait que j’entame un projet afin de correspondre au mieux aux attentes de mon maître de stage. Comme ils n’ont pas de graphistes, leur charte initiale était très sage et pas vraiment dans l’air du temps. Il fallait donner envie aux étrangers d’intégrer Edam, en prenant en compte la concurrence. Cette dernière utilise souvent des tons froids, un bleu foncé, avec une dynamique très sage. Après la validation de mes premières idées nous avons commencé un projet.

Ma première commande était la refonte d’un de leur flyer, et dès lors j’ai suivi ma charte graphique, et je suis partie dans des tons froids, vert fluo et violet, dans un style minimaliste, parce que dans ma tête être graphiste aujourd’hui les tendances graphiques d’aujourd’hui riment avec l’épurement. Très vite en faisant ce style de mise en forme graphique nous nous sommes rendus compte que ces codes ne correspondent pas à l’image de l’école qui est accueillante et chaleureuse.  C’est en travaillant sur un autre projet en parallèle sur un nouveau medium (une vidéo) que j’ai par la suite rectifié le tir en adoptant des couleurs plus joyeuses et douces, moins tranchantes, un bleu pastel et un orange vif, en intégrant des petites illustrations et en remplissant les espaces vides (qui leur faisaient si peur). C’est à ce moment que je me suis rendue compte que dans le cas présent, réaliser une charte n’a pas été vraiment utile puisqu’elle se dessinait au fur et à mesure de l’expérimentation. Ces faits se sont confirmés par la suite étant donné que mes tuteurs ont décidé d’avoir une charte graphique qui varie selon les supports. Par exemple, pour les vidéos ils voudraient un certain code couleur et pour la partie print une autre code couleur. Au départ j’étais réticente car j’avais peur qu’on perde l’identité de l’école à force de changer les couleurs mais au final cela l’incarne bien, il y a autant de couleurs que d’origines, donc le message passe bien. Ce que je retiens de cette expérience c’est qu’une charte n’est pas obligée d’être fixée dès le départ mais c’est en expérimentant que l’on se rend compte si elle marche ou si au contraire elle ne correspond pas à l’objectif souhaité.