Le « mode survie »

Comme le titre l’annonce, mon troisième mois de stage fut un peu plus compliqué que les deux précédents. La fin de saison de notre centre événementiel approche, et le travail afflue à cause des personnes partant en vacances. Je me retrouve donc avec beaucoup de travaux peu intéressants, alors j’essaie de demander à ma responsable des projets graphique et elle m’assure que j’en aurais.

Finalement, j’ai dû réaliser toute la partie exécutive et répétitive de mon équipe. J’ai rapidement compris que pour ma cheffe de projet, déléguer était d’une difficulté encore plus grande quand il s’agissait de travaux graphiques.  Après de longues journées, j’ai pu recommencer mon travail de création d’identité pour un cinéma lié à notre société. J’avais déjà fait une proposition qui avait été validée, je l’ai donc déclinée et améliorée.

Problème;  lorsque je suis allé voir ma responsable pour lui montrer mes avancées, son avis avait énormément changé, et elle m’a clairement demandé de tout recommencer.

Après cette déception, à chaque fois que j’avançais une nouvelle proposition, j’étais contredis. Le fait que je sois un étudiant en design graphique n’était pas du tout pris en compte, et ma responsable, se pensant directrice artistique, cherchait à tout prix à me contredire lorsque je proposais un changement visuel, car il ne correspondait jamais à ces goûts très personnels. Il n’y a donc toujours pas d’identité visuelle clairement définie pour l’entreprise, ni de charte graphique (que je m’étais proposé de faire). En bref, tout manque de sens. 

Après avoir compris que j’allais faire un travail ennuyant le reste du mois, ma motivation a fortement baissé. Le fait d’être vu comme un stagiaire qui exécute les tâches pénibles, la rivalité très spéciale et enfantine que ma responsable a créé avec moi et les propositions graphiques n’ayant aucun sens ont rendu mes journées de plus en plus longues.

C’est à partir de ce moment que  je suis passé en mode survie. La bonne ambiance qui régnait avant a totalement disparue, et je peux physiquement sentir la tension ambiante lorsque je parle de travail graphique.

Je m’isole donc, je fais ce qu’on me demande de faire et j’écoute le plus de podcast Arte disponible.

Alexia, ma collègue, m’explique qu’au travail  il faut s’adapter aux gens même s’ils sont très peu compétents/professionnels. Encore plus si cette personne est votre cheffe de projet.

Il reste néanmoins quelques points positifs, j’ai pu travailler sur certains projets avec Alexia qui me donnait de bons retours et conseils. Étant chargée de la communication via les réseaux sociaux j’ai pu instaurer avec elle une vague identité visuelle pour le compte instagram. Je pense également  avoir trouvé une rigueur et avoir forgé mon mental durant ce dernier mois, tant se lever chaque matin était compliqué. Ce qui ne te tue pas te rends plus fort aha.

Durant ces trois mois, je n’ai pas appris grand chose graphiquement parlant, j’ai peut être même régressé vu tout ce travail visuellement peu agréable, mais j’ai beaucoup appris socialement et mentalement. 

Globalement, je suis content d’avoir fait ce stage, et fier d’avoir réussi à le finir. En tant que première expérience professionnelle, elle ne peut qu’être enrichissante.