Présenter un projet

Le stage touche à sa fin et j’ai pu apprendre de nombreuses choses, comme des termes techniques, la gestion des relations avec les clients, et les nombreuses étapes nécessaires pour mener à bien un projet. En découvrant ces différentes étapes, j’ai été surprise de constater combien il est long et complexe de présenter un projet à un client.

J’ai eu l’occasion de développer un projet de A à Z, ce qui m’a obligé à explorer des pistes créatives. Pour la présentation au client, j’ai dû consacrer plus de temps à créer des visuels qu’à élaborer ma proposition initiale. Cela m’a fait réfléchir à l’importance d’une bonne présentation et au rôle crucial qu’elle joue dans le métier de graphiste. J’ai pu alors me questionner sur Quel rôle en tant que créatif à le Graphiste ? Etre commercial un atout dans notre métier ? ou encore Comment bien faire comprendre ses idées à un client ?

Avant toute chose, pour être le plus précis possible, il faut comprendre son client et l’origine de sa demande. Voici un aperçu des étapes cruciales que j’ai mises en place pour présenter mon projet :

Savoir présenter ne se résume pas à montrer sa proposition ; il faut également illustrer les aspects techniques de l’objet (par exemple, des tracés techniques avec dimensions, systèmes d’ouverture ou de manipulation pour des cartes, etc.). Il est également essentiel de détailler les coûts de réalisation, les matériaux nécessaires, les différentes références Pantone utilisées, et de fournir des simulations sous divers angles de l’objet graphique. Ces éléments permettent aux clients de mieux comprendre notre démarche.

J’ai pu alors me questionner sur le rôle du graphiste. Celui-ci ne se contente pas de réaliser des propositions graphiques et d’expliquer son projet, il joue également un rôle de facilitateur graphique. Il doit aussi bien connaître son client et anticiper les éventuels aspects négatifs ou les retours qui pourraient parfois bloquer le développement de certaines propositions. Savoir anticiper et écouter les différentes demandes permet de développer un dossier de présentation précis. 

En réalisant cela, je me suis rendu compte que presque la moitié de mon temps était consacré à développer un dossier précis et intuitif pour que le client puisse comprendre facilement le projet, surtout dans de grandes entreprises comme VCA qui comptent de nombreux employés ou le dossier sera forcément relayer. En tant que graphiste, il est essentiel de savoir dialoguer, échanger et prendre en compte les demandes des clients. Bien vendre son projet est crucial ; il faut toujours connaître la faisabilité de l’objet et montrer au client que nous sommes bien informés. En effet, en tant que graphiste, il faut parfois aussi être commercial.

Pour conclure, le graphiste joue un rôle majeur de facilitateur graphique et porte de nombreuses casquettes. Contrairement à l’idée reçue ou la majorité du temps est consacrée à la recherche d’idées créatives et à leur réalisation, une grande partie du travail consiste à présenter son projet. C’est cette étape qui permet de concrétiser les idées. En vendant bien son projet, on peut avancer dans les étapes de création. Maintenant, je ne sous-estimerai plus cette étape, qui permet d’apporter tous les détails et précisions nécessaires et d’assurer la satisfaction du client.

Le stage se termine et j’en retiens une très bonne expérience. Je remercie Marine et Jean-François d’avoir pris le temps de m’expliquer, de me montrer et de m’intégrer à de nombreux projets graphiques, tous plus enrichissants les uns que les autres ! 

Apprendre de ses erreurs et de ses déceptions

Bon, c’est bientôt la fin… C’est clair que ça va faire bizarre, j’ai l’impression que c’est juste au moment où je commence à me sentir à l’aise que je dois repartir. Presque comme si j’avais passé trois mois à m’installer, et que c’était déjà la fin, avant même que le vrai stage commence. Je maîtrise enfin mon rôle de game master, j’arrive enfin à m’adapter aux groupes qui raisonnent de manière incompréhensible…

C’est souvent les groupes qui réussissent le mieux au début qui finissent bloqués sur les énigmes les plus simples

Enfin, je parle de maîtriser mes tâches, mais j’avoue, je fais encore parfois des erreurs. Même des grosses erreurs.

Non, je n’avais pas activé l’aimant en début de partie…

Mais finalement, c’est des erreurs dans ce genre qui sont les plus formatrices. Je peux affirmer que, maintenant, je suis bien plus rigoureuse dans mon travail. Et c’est une difficulté en plus, trouver comment rassurer et guider les clients en direct malgré les erreurs qu’on a fait. Car finalement, le plus important, ce n’est pas l’intégrité du jeu, mis bien l’intégrité de l’expérience joueur. Ce qui compte, c’est que le joueur passe un bon moment en restant dans l’immersion du jeu, sans soupçonner les rouages et mécanismes qui fonctionnent de l’autre côté. Je pense que c’est la seule situation où on me demande de cacher mes erreurs en espérant que personne ne les remarque, plutôt que d’avouer m’être trompée…

Pour ce qui est de la médiation sur les réseaux sociaux, j’ai eu une expérience assez décevante. Des propositions qui n’ont pas été retenues aux commandes fades, je me rends compte maintenant que j’ai pas mal de regrets. J’aurais dû défendre mes idées avec plus de conviction, plutôt que me taire et exécuter bêtement.

Ce que j’ai publié durant mon stage

J’ai eu l’occasion de discuter avec un autre stagiaire pour préparer une campagne Instagram interactive, où les abonnés pourraient voter pour orienter les aventures d’une victime coincée dans un escape game et essayer de s’en sortir. Les décors de la salle étaient parfaits pour filmer, et en quelques heures on a pu se baser dessus et scénariser la trame globale et les différentes branches de l’histoire. Tout ça, pour finalement ne pas réussir à convaincre Olivier (le manager), qui a préféré garder des choses plus classiques, donc des posts normaux à base de slogans sur des images de stock.

C’était une expérience assez désagréable, non seulement parce qu’on a été frustrés qu’Olivier refuse de laisser sa chance à notre idée, mais aussi parce qu’on avait passé beaucoup de temps à la développer. Sur le moment, on s’est senti un peu cons d’avoir élaboré toute une campagne à publier sur plusieurs semaines, avant même d’avoir proposé l’idée à Olivier.

Je savais que travailler pour un client était une tâche difficile, et que trouver le compromis entre intégrité artistique et demande précise du client est toujours complexe. Mais l’ambiance était très amicale, et Olivier avait l’air de nous laisser carte blanche, alors on est instinctivement parti du principe que tout serait validé. On s’est emballés, et finalement ça n’allait pas, il a fallu laisser tomber. Je saurais au moins être plus préparée pour ce genre de situations, à l’avenir.

Être créatif

Cela fait maintenant plus d’un moins que je suis en stage chez Cake Design Agency.

Durant ce mois, j’ai pu travailler sur beaucoup de projets, dont les tâches étaient très diversifiées, allant de la photographie de projets à de la mise en page ou encore à de la création de contenus pour des réseaux sociaux.

Mais dans tout ce que j’ai pu remarquer, notamment au niveau des projets, c’est l’impact des clients sur la création. Les clients sont bien sûr ceux qui vont nous donner les projets, mais aussi ceux qui vont établir les contraintes de la création, cela m’a mené à me demander comment on peut, en tant que designer, être créatif, tout en respectant les contraintes mises en place par les clients, qui soient liées à l’édition ou même au luxe.

Je découvre de plus en plus de choses qui me permettent petit à petit de répondre à ce questionnement.

Tout d’abord, les clients peuvent nous donner des directives, que ce soit sur les typographies, les couleurs, et même parfois directement la charte graphique à appliquer selon les supports à effectuer. Cela passe bien sûr aussi par la contrainte budgétaire que certains clients mentionnent ou encore le temps de réalisation qui peut permettre ou non d’utiliser certaines techniques. Ces premières directives sont d’ailleurs très souvent menées à évoluer au fur et à mesure que la création se met en place et que les retours avec le client s’effectuent. Je découvre aussi la contrainte du langage, notamment lorsqu’il faut réaliser des contenus en plusieurs langues, la mise en page est à organiser selon chaque langue, mais les règles ortho-typo viennent elles aussi à changer (par exemple en anglais, on ne met pas d’espace avant les “:”), de même les règles de césures doivent être respectées dans tous les cas.

Ensuite, pour ce qui est de la création des éléments de communication demandés, pour exprimer notre créativité cela va principalement passer par les moyens mis en place. Dans un premier temps, les éléments de communication peuvent être revus, généralement à la hausse pour présenter une déclinaison plus grande des supports. Dans un second temps, cela passe par la méthode de fabrication. En effet, pour rendre les supports plus luxueux, les techniques d’impression proposent des finitions qui montreront que la marque est plus ou moins haut de gamme. Pour cela, il y a d’abord le papier choisi qui peut rentrer en jeu avec un choix spécifique de matériaux, mais aussi de technique avec par exemple de l’embossage, du transfert, ou encore l’utilisation d’une reliure spécifique.

Certains clients nous recontactent d’ailleurs après la livraison des éléments pour compléter et ajouter de nouveaux supports comme ça a pu être le cas sur les maisons que j’avais déjà pu évoquer dans ma première note d’étonnement.

Suite à ce premier retour un deuxième à suivi pour redemander d’autres supports pour d’autres maisons du groupe dont j’ai pu réaliser deux nouveaux livrets.

retours que me fait Thibaut et croquis de la mise en page pour les nouveaux livrets

C’est en travaillant sur un jeu de cartes pour un promoteur immobilier, SHVO que j’ai pu aussi comprendre énormément de choses. Je devais réaliser toutes les têtes (Roi, Dame, Valet et Joker), en suivant l’esthétique des cartes des chiffres mis en place par d’autres designers de l’agence.

Je travaille donc avec les couleurs et papiers déjà choisis, deux pantones aux couleurs très sobres et un design symétrique, très épuré et élégant. Je me rends compte qu’il faut en priorité répondre aux besoins de communication du client, mais aussi respecter les normes du luxe, bien souvent assez sobre et minimaliste.

croquis pour la réalisation des cartes en inspiration des couvre-chefs des personnages

Pour donner plus de valeur à l’objet fini, une dorure noire sur la tranche est ajoutée, tout en restant dans l’esthétique mis en place. Les finitions sont toujours montrées au client par le biais de mockups entièrement réalisées par nous, ce qui est parfois assez long.

Pour conclure, les contraintes du client nous permettent dans la plupart des cas d’être assez libres sur le projet pour pouvoir tout de même exprimer notre créativité qui permet de chercher des solutions que ce soit entre nous, ou avec le client.

Une expérience riche

Mon stage est séparé en deux parties. Le télétravail, qui consiste surtout à écrire des textes et produire des visuels pour les réseaux sociaux, et le présentiel, qui est bien plus riche. Il consiste à encadrer des sessions de jeu, donc préparer la salle, suivre un groupe qui joue en gérant les effets et les indices, puis retrouver le groupe à la sortie pour les accompagner dans le débriefing, et enfin remettre la salle en ordre après leur départ.

Il m’est arrivé de parler avec des gens qui m’ont expliqué qu’exercer un travail désagréable se répercute sur la vie personnelle, et rend la vie globalement plus désagréable. Mais je commence à me demander dans quelle mesure un travail intéressant peut avoir une influence bénéfique sur la vie personnelle

J’ai d’abord cru que la répétition de mes tâches allait me faire tomber dans une routine que j’allais devoir subir, et je peux maintenant dire que ce n’est pas le cas. Je suis passionnée de game design. Chaque groupe est différent, et chaque expérience est donc unique. Et comprendre le fonctionnement mécanique derrière ce jeu m’apporte beaucoup, et me motive à être plus créative dans mes projets personnels. Même si ça n’a pas été évident de comprendre comment replacer chaque mécanisme…

Le mécanisme des engrenages est particulièrement complexe à remettre en place,
surtout qu’il se trouve dans une salle sans lumière…

Voir l’envers du décors de cette manière est vraiment une chance énorme pour moi. Je ne sais pas vraiment comment prendre du recul, vu que je n’ai pas pu inspecter d’autre salle d’escape, mais je trouve les énigmes pleines d’ingéniosité.

En plus de ça, un aspect de mon travail qui m’empêche de tomber dans la routine, c’est devoir constamment s’adapter. Oui, il faut s’adapter à tous les types de joueurs, et c’est déjà pas mal, mais je pense à quelque chose de plus concret.

Ce jour là a été plutôt intense…

Je me rends compte que ce n’est pas le genre de tâches habituellement demandées dans un stage de graphisme, et je me suis demandée pendant un moment si je devrais même en parler ici. Mais j’ai accepté un stage de graphisme et game-mastering, je savais donc à l’avance que je devrais faire ce genre de choses. Et franchement, je me sens utile, stimulée, encadrée, et j’ai l’occasion de travailler sur des compétences personnelles comme le rapport direct aux clients, l’adaptation à l’imprévu, la mémoire…

Le travail que j’effectue en tant que game master est bien plus intéressant que celui que j’effectue en tant que créatrice de newsletters, et je trouve même qu’il s’agit d’un travail de design. Je design l’expérience, la modifie et l’adapte selon la manière de jouer et la personnalité des joueurs. Je design l’ambiance sonore en direct autour de leur expérience, je module la difficulté par le biais d’indices, je mets en scène la salle et je l’agence pour obtenir une atmosphère impactante.

Je trouve que cet aspect de mon stage est très formateur, et qu’il a toute sa place dans cette note d’étonnement.

Le client est-il vraiment roi ?



« Encore des modifications ??? »

Le client est-il vraiment roi ?

De ce questionnement m’en sont venus de nombreux autres. En effet, comme j’avais pu l’évoquer lors de ma dernière note, les choix des clients lors de la création d’une direction artistique pour leurs projets me semblaient souvent assez questionnables.

Et souvent, lorsque j’en parlais avec le Directeur Artistique (qui a fait des études de commerce et non de Design Graphique), je me rendais compte que lui aussi était malgré tout souvent d’accord avec mes arguments, mais que la dernière volonté du client primait sur ce qui nous semblait être le mieux, sur le bon design que l’on voulait produire. Comme si la volonté du client était de ressort divin, que l’on ne pouvait lui résister.

Par ailleurs, cette impression est fortifiée par le fait que l’agence propose des aller et retours illimités pour le client … ce qui rend ses volontés encore plus fortes, et les demandes de modifications toujours plus nombreuses.

Aussi, j’ai pu me heurter au problème de devoir respecter des chartes graphiques qui parfois n’avaient aucun sens, ou alors qui suivaient la mode d’une époque qui ne colle plus du tout au design actuel. Mais le plus souvent, puisque celle-ci est aimée par le client, aucune modification ne peut être proposée.

De ces premières pensées m’est donc venu ce premier questionnement : quelle place doit avoir le client dans la conception d’un motion, ou de tout visuel qui vise à faire la publicité d’un produit, d’une démarche, d’un concept ? Le client doit-il vraiment avoir le dernier mot ? Le client est-il vraiment roi ?

 Cette idée a trotté dans ma tête durant un bon bout de temps, et j’en suis d’abord arrivé à une réponse : non.

En effet, le travail du designer graphique est de créer un visuel qui porte un message, qui a un réel impact, qui est utile dans la démarche du client. C’est un métier à part entière qui demande des connaissances et une vraie rigueur. Nous viendrait-il à l’esprit de demander à notre médecin un autre médicament (qui n’aura sans doute aucune utilité) simplement parce que celui proposé ne nous plaît pas ? Ou à un architecte d’enlever les fondations ?

Non, tout simplement parce que le résultat voulu ne pourrait pas fonctionner autrement qu’en utilisant des principes réfléchis, connus et étudiés par le designer, qui vont aider à créer un visuel avec une vraie force de communication.

Par ailleurs, même si dans mon cas le motion design est commandé par un client, ce dernier est voué à transmettre une message, et pour ce faire, il doit toucher un maximum de personnes, et pas seulement plaire à lui-même. En effet, le but n’est pas en théorie de faire un design qui soit au goût du client, mais une création qui ait un vrai impact pour le public, qui soit bon pour les personnes visées par le client.

 Pourtant … un design est tout de même créé pour un client …

« Je n’ai jamais eu de mauvais clients. Il n’y a pas de mauvais clients ! Produire des designs de qualité et faire comprendre cela à nos clients fait intégralement partie de notre travail. »

Bob Gill

Cette citation de Bob Gill sur laquelle je suis tombé par hasard m’a guidé vers une autre réponse possible. S’il semble que le designer doit avoir le dernier mot, lorsque le client est directement la personne impactée par le design, il devrait décider directement du choix final. En effet, le développement d’une identité visuelle sert certes à communiquer des idées sur la personne ou l’entité qui commande l’identité, mais elle a quelque chose de beaucoup plus personnel qu’un support de communication tel qu’un motion design, qui ne vise pas directement le client, mais plutôt un public visé. Dans cette situation, il semble préférable de laisser le dernier mot au client, même si le résultat final n’est pas optimal.

Par ailleurs, lors d’une réunion en direct avec un client et le directeur artistique, il me semblait que ce dernier, même s’il essayait de proposer des solutions plus adéquates, disait facilement oui aux demandes du client. Ainsi lors de certaines de mes interventions pour faire changer une partie du design, le dernier mot revenait quasiment systématiquement au client, qui était aussi assez réfractaire à ce qu’on lui donne des idées autres que les siennes.

Il me semble alors que si ce dernier avait fait des études de design graphique, il aurait eu plus de connaissances pour savoir quand devoir inciter un peu plus le client à basculer vers un autre choix. Mais le client n’aurait peut-être pas été aussi satisfait qu’il le sera en acceptant plus facilement ses idées …

Il me semble ainsi que notre travail en tant que graphiste repose sur un équilibre complexe entre ce que veut le client, et ce qui devrait être bon pour lui et son public, et que cet équilibre dépend grandement du type de projet de design graphique créé. Malgré tout, il me semble également que dans une grande majorité des cas, le client ne devrait pas être roi.

S’adapter aux demandes

J’effectue mon stage dans une société de réalisations de prestations audiovisuelles : Grenouilles Productions. La première partie de mon stage s’est consacrée à la réalisation de CV vidéos, ces CV sont à destinations de particuliers et les attentes et le temps passé sur l’animation pour ces vidéos est différent de celui pour un client professionnel.

J’ai été très surprise lorsqu’on m’a montré la manière de créer les animations pour ces vidéos. Il y a beaucoup d’animations pré-faites disponibles grâce à des plugins, et donc rien que pour la simple animation de mouvement d’un titre ou d’une ligne on peut utiliser une animation déjà existante. Le but est d’être efficace et d’aller rapidement, et c’est nécessaire car en deux semaines j’ai pu livrer une douzaine de CV vidéos. Effectivement on gagne du temps mais l’outil n’est pas forcément facile à prendre en main, on fait face à beaucoup de contraintes d’une part les animations ne sont pas totalement personnalisables et aussi on est contraint créativement. Au début, cette façon de fonctionner me dérangeait, travailler vite, sans passer beaucoup de temps dans les détails puis délivrer un produit correct mais pas incroyable ne me satisfaisait pas.

Mais j’ai compris qu’il fallait adapter sa manière de travailler aux projets. En effet j’ai pu travailler sur des projets à destination de professionnels et là la méthode est différente, on passe plus de temps sur les détails, je travaille avec deux monteuses, un autre motion designer et quand il y en a besoin un graphiste nous produit des visuels à animer. Il y a souvent un storyboard avec des still frames. Alors que pour la réalisation des CV vidéos, il y a un gros travail en amont de l’animation (accompagnement des personnes sur ce qu’elles vont dire et aussi pour les mettre à l’aise devant la caméra, qu’elles soient bien éclairées, qu’on les entendes bien). Mais pour l’animation je suis en autonomie et c’est moi qui dois faire des choix.

Ces CV vidéos sont gratuits pour les demandeurs d’emploi et sont mis en place et financés par des missions locales, par la commune, des associations, la mairie ou la préfecture et sont destinés à des personnes qui ont des difficultés pour trouver un emploi, et qui n’ont pas forcément des privilèges sociaux. En effet, j’ai pu voir passer des dizaines de profils différents : des personnes non diplômées, des travailleurs handicapés, des migrants, des personnes qui se réorientent. Ce support de CV permet d’avoir un lien affectif avec la personne, et ne pas s’arrêter uniquement à ses compétences ou ses diplômes car beaucoup peuvent apprendre et sont motivés même s’ils ne répondent pas aux critères du marché du travail. Comme il faut avoir ces CV le plus rapidement possible pour que ces personnes trouvent un emploi au plus vite, le travail doit être accéléré on passe donc moins de temps à réfléchir au produit que l’on va livrer mais les attentes ne sont pas élevées car ce sont des particuliers néanmoins il faut mettre tout en œuvre pour que la personne ait l’air souriante, motivée et dynamique. On joue donc avec des couleurs, des éléments graphiques, des icônes pour que le message soit clair et percutant. Il faut être efficace et plaire au plus grand nombre. Chaque personne me donne des indications, j’ai eu parfois un peu d’appréhension car certaines demandes étaient assez kitchs parfois mais c’est là justement que j’ai vu que j’avais un rôle de graphiste car je faisais un pont entre ce que veut le client tout en donnant aspect professionnel, actuel et qui me semble pertinent au résultat final.

C’est un travail assez répétitif mais que j’ai appris à apprécier parce qu’il me permet d’aider concrètement des personnes.

Rapport client

Bien que pendant notre cursus scolaire nous sommes mis en situation pour faire face à de vrais commanditaire et même parfois confronté à de vrais client, être en stage m’a permise de découvrir le lien entre le commanditaire et le graphiste. Étant stagiaire graphiste le client n’a aucun rapport direct avec moi, toute interaction se fait via mon employeur ou via un chef de projet qui va me donner des commandes précises. Je suis donc totalement anonyme auprès du client. Ce cheminement va permettre de mettre en forme plus clairement la demande du client. Le client va donner une idée, le problème auquel il est confronté, mes supérieurs vont trouver les outils et les moyens de communications permettant de répondre au problème et m’en donner les consigne, enfin, je vais proposer une solution graphique. Il est probable que plusieurs graphiste travaille sur un même projet et donc que mon travail ne soit pas utilisé mais ceci n’est pas une compétition, l’objectif premier et de répondre au mieux à la demande. Plus ou moins de liberté me sont attribués selon le projet, mais il faut que la proposition colle parfaitement avec l’image du commanditaire c’est pourquoi il est important d’analyser sa cible, ce qui à déjà été fait, ce qui n’est plus à faire et évidemment ce qui serait judicieux de faire. Au départ, je me lançais directement sur la réalisation mais j’ai vite compris que cette étape n’était pas négligeable sur des projets au deadline assez courte. Néanmoins, il ne faut pas avoir peur de recommencer car une proposition graphique nécessite toujours des ajustements. Tout d’abord pendant ma production, je vais ajuster mes illustrations, la mise en page ou autre selon le projet et proposer une à plusieurs déclinaison. Ces propositions sont envoyés à un chargé de projets ou à mon employeur selon la demande, qui va me donner un premier retour. On réajuste la proposition et si elle est validé par mes supérieurs, elle est transmise aux clients qui lui aussi va faire ses retours. On effectue beaucoup de versioning, qui est le fait de retravailler sur un projet tout en gardant les réalisations précédente. Il est possible à tout moment de repartir sur les prémices du projet. Il est important de bien organiser ces documents dans des fichiers distinct afin de s’y retrouver facilement.

Organisation de projets

Le client n’a pas connaissance des projets externes sur lesquels vous travailler et peut effectuer son retour sur l’une de vos proposition à n’importe quel moment. De ce fait, bien que parfois il est possible que vous ayez du temps libre entre deux projets il est aussi probable d’avoir une succession de rendu à effectuer si plusieurs client sont amenés a faire de nouvelles demandes ou des ajustements. Le client va parfois avoir une demande très précise avec une deadline assez courte ou bien à l’inverse le client peut donner l’abstraction d’une idée et laisser une marge assez grande pour la réalisation. En entreprise, on reçoit deux fois plus de retours et d’ajustement à effectuer que durant un apprentissage scolaire. Lorsqu’un projet se finalise en cours il est rare de revenir à nouveau dessus afin de rendre une dernière version de celui ci. A contrario, j’ai été étonné de devoir retourner sur des projets finalisé deux semaines auparavant. On ne sait jamais vraiment quand un projet est finalisé mais ça donne l’opportunité de développer toute les facettes de celui-ci. En cours, bien que les projets soient très diversifiés et comportent certaines contraintes, on travail le projet afin qu’il nous ressemble en clair, on met en forme ce que l’on sait déjà faire tout en développant notre pratique. En entreprise on à des clients très différents qui ont parfois des chartes graphiques précise à respecter, on y apporte parfois sont empreintes graphique mais ce de manière discrète. Cela peut être dur de s’approprier un style qui ne nous ai pas propres, mais j’ai trouvé ça vraiment intéressant, ça m’a permise de m’ouvrir à de nouveau style, d’expérimenter et vraiment de comprendre qu’il n’y a jamais une seule réponse à un problème. Je n’ai pas encore de style graphique vraiment défini c’est pourquoi avoir le temps d’expérimenter et de découvrir plusieurs moyens de communiquer une idée m’a vraiment plu. Travailler dans une entreprise qui offre autant de propositions de simplifications de communication ( infographie, logo, illustration, montage vidéo…)  m’a permise de garder ma curiosité en éveil et de vouloir toujours au mieux répondre à la demande du client.

Prise de note numérique