Brief sur brief sur brief

Je me suis toujours questionnée sur comment fonctionnait un graphiste freelance. C’est une direction qui m’attire, déjà par la diversité de boulots que peut proposer ce métier mais aussi étant donné que c’est une situation qui est bientôt proche.

Rapidement, j’ai eu ma réponse, c’est les CONTACTS !

Matthieu ne s’arrête pas, il bosse toute la journée sur plein de sujets divers, dans un emploi du temps géré et serré, le tout avec des rendus chronométrés. Et le PIRE, c’est que même quand il ne bosse pas, il bosse. Chaque week-end, il est en voyage à des conférences, conventions, meetings et autres, sur Paris, Marseille, Lyon, où il rencontre graphistes, clients, grosses boîtes et où il distribue ses cartes de visite.

Tout ça mélangé à ces quelques années de boulot qu’il a fait dans la com avant de devenir freelance, il a des centaines de contacts différents, et il tient à rester proche de ses clients, on a l’impression qu’ils sont amis, il rigole avec eux.

Donc, au final, les clients de Matthieu retiennent son nom et le partagent à d’autres futurs clients. C’est cool de voir comment le bouche à oreille marche dans ce monde, comment on passe d’un pote à Matthieu qui a besoin d’un logo, à une petite boîte, à une énorme entreprise type BNP Paribas ou Bouygues.

Le problème (qui n’en est pas un) c’est que maintenant, en une semaine, on enchaîne les briefs ! Tu viens juste de terminer un projet que, d’un coup, deux autres viennent d’être reçus. À un point que je me demande comment faisait Matthieu avant sans mon aide.

Cette diversité de projets vient jouer aussi dans mon sens, on se les partage, à un point que sur certains projets j’ai presque bossé entièrement seul dessus (toujours sous l’œil de Matthieu qui vient me conseiller sur les rendus finaux et les petites modifs à faire).

Tout ce travail en solo me permet de placer toutes mes connaissances dans des projets réels et me permet de me rendre compte surtout de la diversité des clients. Je me rends compte qu’il n’y a rien vraiment de compliqué, que j’ai déjà toutes les cartes en main, qu’il me manque juste le petit truc, l’œil qui me permet de voir les petits détails que Matthieu, lui, voit en un seul visionnage.

Actuellement, le plus énervant, c’est de ne rien voir de concret en dehors de mon écran. La grande majorité des projets sur lesquels on bosse ne sont pas encore utilisés par les clients ou postés sur les réseaux, et les différentes identités visuelles sur lesquelles on travaille sont toujours soit au début, soit interminables avec des clients qui ne savent pas ce qu’ils veulent, donc on n’a encore rien imprimé, ni cartes de visite, ni affiches.

Les dernières semaines ont été chargées en boulot, et donc sont passées vite, mais en tout cas, cette insertion dans la création réelle avec tous les enjeux entrepris par celle-ci m’a permis de me rassurer. Même quand je fais une erreur en interprétant mal la vision du client, je ne perds rien et le client non plus, lui permettant de préciser sa vision et moi de repartir sur les anciennes bases du précédent boulot pour mieux répondre à la demande.

Rarement parfait du premier coup

Depuis le début de mon stage, j’ai été confronté à divers retours clients, positifs, négatifs, ou aucun. Et à différents types de clients (artiste, compagnie, association ou membre de l’équipe du théâtre).

J’ai l’habitude des retours des professeurs, mais là, je fais face à de vrais clients. Tout devient plus concret, surtout quand il s’agit de la production d’un gros spectacle ou de satisfaire un artiste rigoureux.

L’un des premiers retours clients marquants ne fut pas le plus agréable. Un soir, on nous informe en urgence que la metteuse en scène, mécontente, menace d’annuler sa dernière représentation, prévue dans une salle comble, car une erreur dans la distribution sur le site de la billetterie s’était glissée. La réaction fut immédiate : l’erreur fut rectifiée, et nous avons pris des précautions pour nos supports de communication sur ce spectacle. Cette expérience m’a appris à être adaptable, flexible, réactif et à garder mon sang-froid face à des clients parfois énervés.

D’autres retours, moins tendus, ont concerné les programmes de salle que j’ai réalisés et envoyés aux productions des compagnies. Les délais de réponse variaient : certains réactifs dans la journée, d’autres prenant plusieurs jours, voire ne répondant pas du tout. Heureusement, la plupart validaient le programme après quelques modifications rapides (distribution, biographie…). En cas d’absence de réponse, nous publions le programme après relecture interne. Les retours échelonnés compliquaient parfois le travail, obligeant de multiples reprises et exports du document.

Les retours sur la communication sur les réseaux sociaux étaient divers : l’administration d’un théâtre partenaire appréciait notre travail, tandis que quelques rares artistes trouvaient notre communication insuffisante à leur égard. Parfois, les compagnies demandaient de modifier des publications déjà diffusées, notamment pour le son qui ne collait pas à leur spectacle.

J’ai également reçu des retours pour la conception et la mise en page d’un cahier pédagogique pour l’exposition actuelle, venant de diverses personnes et services (production, communication, secrétariat général, relations publiques). Les retours, bien que longs et répétitifs, m’ont permis d’améliorer le cahier, et je suis satisfait du résultat final. Malheureusement, tous ces retours on fait trainé sur plusieurs semaines la version finale.

AAAAAAAAAHHHH … la brochure !

En plein dedans, c’est le boom. La brochure est l’un des supports de communication imprimés les plus importants, surtout avec la présentation de la saison qui approche. Elle met l’équipe sous tension, d’autant plus que les délais pour le BAT ne sont pas respectés et que les premiers jais de brochure laissent à désirer.

Pour obtenir une brochure correcte :

· sélectionner les images et le traitement graphique, rédiger les textes des spectacles et les envoyer à la graphiste (la graphiste crée les 1ères versions de brochure)

· envoyer les doubles pages de la maquette à chaque compagnie et attendre leurs retours.

Les échanges sont parfois moralisateurs. Certains sont contents, d’autres mécontents du texte ou de l’absence de mention de la production. Cela nécessite de nombreux échanges pour expliquer nos choix.

· renvoyer les modifications à la graphiste

puis :

boucle de la relecture brochure, pendant plusieurs jours et semaines jusqu’au BAT

Certains retours (distribution, droits d’images, horaires…) entraînent des conséquences en chaîne, affectant non seulement la brochure mais aussi le site internet et d’autres documents annexes, nécessitant une réaction rapide pour adapter les contenus. Les retours clients, bien que parfois difficiles à gérer, sont essentiels pour actualiser les données des spectacles et améliorer les supports de communication. Apprendre à laisser passer certains échanges négatives sans surenchérir est crucial pour maintenir de bons contacts et gérer les pressions inhérentes à ce milieu.

Heureusement, que de manière globale les retours sont plutôt positif !

Jauge des retours clients sur les modifications de divers supports de communication

Apprendre à faire

Je ne sais pas du faire du montage. Je n’en ai jamais fait. Et ça ne m’attirait pas spécialement. Mais depuis quelques semaines, j’effectue un stage où l’on me demande de faire du montage vidéo et du motion design pour tâche principale.  Je le savais quand j’ai postulé, et Bolero a eu confiance en moi dès l’entretien pour me confier ces tâches techniques.

Le stage se déroule bien et je suis finalement reconnaissant d’avoir cette opportunité d’apprentissage. Chaque jour, j’acquiers de nouvelles compétences techniques et découvre des aspects fascinants à ce que je ne pensais ne pas apprécier faire, avant le stage.

moi face au mur de choses à apprendre

Le montage vidéo me permet de comprendre l’importance du rythme, de la narration visuelle et de l’attention aux détails. Quant au motion design, il m’ouvre les yeux sur les grandes possibilités de l’animation et du mouvement des éléments graphiques. Et tout cela parce que je ne me suis pas opposé à l’idée de le faire ! Avant même de commencer, je savais que réaliser des vidéos représenterait 80 % de mon stage, et au lieu de me lamenter parce que je n’avais pas d’autres opportunités de stage, j’ai décidé de tirer profit de cette opportunité, d’apprendre et de relever le défi. 

moi escaladant le mur de choses à apprendre

Ce qui m’a le plus interroger à la suite de ces réflexions, c’est surtout…

Après avoir fait de gros projets avec les différents membres de l’équipe, évidemment que oui ! Mais encore une fois, je me pose la question : Finalement… est-ce que j’aime ça ?

Eh bien en cette moitié de stage, j’en ai bien l’impression. J’ai aujourd’hui envie de faire des projets personnels où il faut passer par la case montage vidéo ou motion. Je pense qu’avant mon stage, ce n’était pas que je « n’aimais pas faire du montage ou du motion design », mais plutôt que je n’avais pas envie de le faire pour moi-même. Je ne m’y consacrais pas pendant mon temps libre, et cette partie du graphisme ne me procurait pas d’intérêt particulier.

Aujourd’hui je me pose alors des réflexions plus poussées quant aux origines de pourquoi je n’aimais pas particulièrement le montage ou le motion design. Est-ce de la peur ? Est-ce le dégoût de devoir faire mes devoirs, perçu comme un exercice scolaire dans lequel je ne cherche pas à prendre du plaisir à ce que je fais ? Les réponses je les aurai certainement à la rentrée , voir même que j’aurais un début de réponse d’ici quelques semaines à la fin de mon stage. 

Apprendre à aimer une branche du design bien précise ce pas simplement se dire…

En ce moment, je me pose des questions sur ce que je veux exprimer, ce que je veux dire. Mais avant tout, pour trouver ce que je veux dire, j’ai l’impression que je dois trouver comment je peux m’exprimer. Apprendre à faire les choses, et ce stage  m’obligeant à le faire sur la vidéo et le motion, ça me permet de répondre progressivement à mes envies et à trouver un moyen d’expression. J’ai hâte de voir comment cette période va continuer de me faire progresser et j’ai hâte de découvrir de nouvelles réponses dans mon apprentissage.

Un court-métrage en 5 semaines, c’est possible ! 

Lors de ma deuxième semaine de stage, mon maître de stage m’as fait une annonce inattendu, « Nous avons jusqu’au 28 mai, pour réaliser un court-métrage. » 

Voulant travailler dans le monde de la vidéo, je fut donc ravie. 

L’objectif était donc de réaliser un court-métrage présentant le projet d’Andréa, à savoir le concept de sa marque, afin de le diffuser lors de sa présentation au concours Ami.

Le Prix Ami est un concours organisée par la marque Ami et l’IFM (Institut Français de la Mode), afin de soutenir de jeunes entrepreneurs dans leurs projets, grâce à un prix de 20 000€, ainsi qu’un accompagnement d’un an de la part de la marque Ami et un article dans Vogue pour le gagnant.

Le problème, c’est que nous n’avions que quelques semaines pour réaliser un court-métrage assez complexe. Un sacré défi !

site de l’IFM

Mais pour un court-métrage, que faut-il ?

 1/ UNE IDÉE

La première étape était évidemment d’imaginer un scénario. Pour cela j’ai collaboré avec Elle, stagiaire en communication. En me basant sur les premières idées d’Andréa, plusieurs calls avec Elle et mises en commun de toutes nos idées, j’ai redéfini le scénario complet. Ce qui m’as permis de passer à la deuxième étape.

Organisation des idées sur la plateforme Miro

2/ LE STORYBOARD.

Etant donné qu’Andréa avait fait appel à un réalisateur, je pensait que réaliser moi même un storyboard n’aurait pas d’utilité. En effet, une fois le scénario terminé, nous avons contacter Paulin Gautier, un jeune réalisateur, à qui j’ai pu expliquer mon scénario (et donc mes storyboards). Il m’as affirmé que c’était à lui de réaliser son découpage technique, mais après avoir appris qu’il ne restait que 5 semaines avant la diffusion, mes quelques planches ont finalement bien servis, car cela nous a fait gagné pas mal de temps.

Un des storyboards présenté au réal

Mais storboards, moodboards, scénario, ne sont pas les parties les plus longues. 

Il faut encore, 

  • Trouver l’équipe
  • Repérer/valider les lieux
  • Demander les autorisations
  • Trouver/louer le matériel (caméras, lumières, railles de travelling, trépieds, etc.)
  • Trouver une date de tournage
  • Trouver les figurants/ mannequins disponibles
  • Avoir les vêtements à temps
  • Tourner
  • Monter
  • Faire les vfx
  • Réaliser les effets sonores/ la musique
  • Etalonner
  • Valider le rendu final
récapitulatif des étapes pour une réalisation vidéo

Mais il reste encore une chose, les IMPRÉVUS.

Et oui, lors d’un tournage, il y a toujours des imprévus, le soleil qui crée des flammes à l’image, des autorisations oubliés, des lieux finalement inaccessible, des oublies de costumes, etc. C’est pourquoi lors de ces deux jours durant lesquels j’aurait pu simplement observer le tournage, je me suis retrouver en tant que régisseuse, habilleuse, cadreuse, photographe, et figurante.

Mes différentes casquettes durant le tournage

Mais finalement, si je pensait que l’organisation de ce tournage était chaotique, j’était loins de me douté que ça n’était que la partie de plaisirs. Et oui, même si j’ai couru partout, j’ai quand même pu apprécier le moment. Contrairement à d’autres personnes, les VFX artists !

Car oui, la partie la plus longue, est celle des VFX. En effet, le projet d’Andréa est basée sur la réalité augmenté. Cela nous pousse à utiliser un maximum de vfx dans la plupart des plans. Et c’est là que mon rôle de graphiste est réellement entré en jeu d’ailleurs !

Je n’avait peut-être pas les compétences pour réaliser de gros effets spéciaux, mais j’avait la vision pour les imaginer. Alors afin de perdre le moins de temps possible dans les explications aux vfx artists de ce qu’ils allaient devoir faire, j’ai illustrer chaque effet sur les images du film, car les images parlent mieux que milles mots 😉

Image de référence pour les vfx

Mais maigres ça, deux semaines pour d’aussi gros effets spéciaux, ça restait très ambitieux.

Alors le jour J, le résultat n’était pas forcément celui attendu de certains, même si l’effet escompté fut quand même présent pour les spectateurs. Et avec un jour de retard, le rendu final est près, non pas pour le concours.  Mais pour sa sortie en septembre, OUI !

Faïza scénographe ??!

Dans cet article, je présente un projet

Voilà maintenant 3 semaines que je suis en stage dans l’agence BlackRainbow, dans le 11ème arrondissement de Paris. J’ai eu l’occasion de faire de multiples projets graphiques tels que de l’affiche, mais aussi de l’illustration (designs de vêtements).

Mais voilà que ce Lundi 6 mai, Jay mon tuteur m’interpelle pour me demander de travailler sur un nouveau projet. Curieuse, je regarde attentivement l’écran de son Mac qui montre un pdf.

Il s’agit d’une collaboration pour un pop-up store entre Adidas, le célèbre hôtel « Le Bristol » et la marque de vêtements Sporty and Rich. Le but de ce pop-up store est de célébrer et mettre en avant une collaboration entre Adidas et Sport & Rich, le tout au sein de l’hôtel. Les produits étant prêts, je me demande alors dans quel but vais-je devoir intervenir.

Jay m’explique que l’agencement du pop-up store n’est pas encore prêt, mais encore moins l’entrée. L’agence doit ainsi intervenir pour mettre en lumière et créer un endroit qui serait attractif, et surtout compréhensible (les signalétiques & pictogrammes doivent être mises en avant pour que le client sache ou circuler.) Le tout en reprenant la Direction Artistique des marques de vêtements ET de l’hôtel. Enfin bref, ça n’est pas une mince affaire.

Il s’agit donc pour moi d’effectuer un long travail de recherche. Même si j’ai une vague idée des marques que je dois représenter, je me dois de faire des recherches en amont sur les valeurs et esthétiques de l’hôtel et des marques en question. Je me dois aussi de connaître les actuels directeurs, ce qu’ils ont pour ambition enfin bref, Prendre TOUT ce qui m’aiderait pour la réalisation de la scénographie.

La première étape est d’analyser les moyens visuels et l’esthétique des marques que l’on étudie.

Ce que j’aime dans ce travail est qu’au delà du graphisme en tant que tel, je participe vraiment au choix du design d’objet, je dois tout penser en fonction de l’espace. J’aime beaucoup cette mission et j’ai vraiment hâte de concrétiser le projet. Peut être que je finirais scénographe en fait …😋

Connaître dans l’inconnu

Je suis depuis maintenant 4 jours au sein de St-Louis, une maison de postproduction parisienne dont le domaine m’est TOUT SAUF CONNU. Ce stage est pour moi un voyage dans un navire étranger, une prise de risque, mais aussi une opportunité vers de nouveaux horizons. De plus, l’ambiance très sombre et le grand nombre d’employés n’arrangeaient pas ma situation…j’étais encore plus perdue.

C’est avec peine que je tentais de retenir tous les noms techniques et méconnus : flame, étalonnage, VFX…en me demandant ce que je faisais là.  Cependant ma douleur n’a été que de courte durée (merci à mon tuteur Tibor) lorsque j’ai rejoint le groupe des IT (Information Technology) pour assurer la refonte de leur site interne : ENFIN quelque chose que je connais.

Ma réaction lors de la découverte du site

C’est ainsi que je me suis retrouvée nez à nez avec des interfaces qui ne semblent ni connaître la notion d’ergonomie ni de design (ma douleur est revenue instantanément). Cependant beaucoup d’idées étaient bonnes et pertinentes, seulement…j’ai très vite réalisé que le graphisme était nécessaire, VRAIMENT VRAIMENT nécessaire et ce dans une multitude de domaines. 

Vue d’ensemble des interfaces du site original

Avant de me jeter à l’eau, un certain Marin (oui c’est son prénom) m’a d’abord rattrapée en posant un “cadre” : « fais comme tu le sens! ». 🤓
C’est là que j’ai su que c’était à moi de poser le cadre :  moodboard, identification des besoins, analyse de l’univers déjà en place….et c’est à travers cette petite préparation que j’ai appris à connaître le fonctionnement de l’entreprise. Ainsi j’ai pu me familiariser avec les lieux, les gens, mais aussi les différents pôles qui m’entourent tout en alliant découverte et récolte de données utiles au site. Ici, il y a beaucoup de pôles, de sous pôles et de sous sous pôles…bref. Je prendrai le temps de découvrir tout ça plus tard.

En analysant le site de plus près, j’ai tout de même été surprise par les essais graphiques : l’idée de cohérence était quand même pensée à défaut d’être maîtrisée, ainsi que quelques effets de style plus ou moins efficaces. C’est avec très peu de mal que j’ai réussi à les convaincre qu’il était nécessaire de TOUT refaire, même le code (qui est terriblement mal ordonné d’ailleurs). Mon challenge personnel était d’aller à la rencontre des couleurs (que je manie très rarement et dont la manipulation m’est peu familière) par respect pour le bleu significatif de St-Louis.

Premières maquettes et écrans originaux correspondants :
(1) projets et chatbox , (2) shotgrid des plans 3D

Une fois plongée dans ma tâche, je me suis pleinement rendue compte que l’inconnu ne me concerne pas exclusivement, mais qu’il touche aussi mes collègues, totalement étrangers à l’idée de graphisme et d’esthétisme. Je dois avouer que cette perspective m’a plutôt rassurée, tout comme l’ambiance qui semblait se réchauffer au fil des jours, malgré l’aspect très sombre du lieu. Et c’est petit à petit que j’ai réussi à me détacher de l’inconnu grâce à ce que je connaissais. Je sortais cependant de temps en temps de cette nouvelle zone de confort pour affronter de nouveau cet univers inhabituel.

La peur de l’inconnu nous distrait du connu.

Ylipe, écrivain et dessinateur français

Alors pourquoi ne pas se faire peur pour casser la routine ? C’est ainsi qu’entre 2 lignes de code je m’aventurais dans les autres pôles de la maison, en fantasmant déjà sur tout ce que je pourrais apprendre et tester.

Enfin, suite à cette première semaine j’ai très vite remarqué que le graphisme n’est pas uniquement présent dans les studios, les agences, les écoles, il est PARTOUT. Un graphiste peut toujours (ou presque) se retrouver dans un domaine donné, et ainsi, connaître dans l’inconnu.

Des commanditaires très particulières

Moi c’est Faïza, et cela fait maintenant 5 jours que je travaille en tant que stagiaire au sein de l’agence Blackrainbow (stratégie marketing/D.A). Assez de jours pour que je puisse voir passer toutes sortes de profils à l’agence, et entendu des échos de clients très… particuliers.

Ça a commencé le premier jour. Une marque très connue de boissons aromatisée a contacté l’agence dans le but de réaliser un merch, pour donner une image plus fraiche de la marque, et attirer plus de clients.
Ainsi, la stratégie proposée est d’amener la cible (5-12 ans) vers d’autres endroits que les lieux de vente d’origine (supermarchés) et de faire des collaborations avec des marques de vêtement urbaines. Sauf que face, les commanditaires ne l’entendent pas de cette oreille.

BEAUCOUP, vraiment beaucoup de contradictions qui font que même au bout du 3ème call, le projet ne peut même pas démarrer puisque la stratégie n’est même pas mise au point. Greg m’explique que l’on assiste à des clients qui ne savent pas ce qu’elles veulent, qui souhaitent changer mais qui ont une peur malgré tout. Donc le projet n’avance pas, les clients se met des barrières à eux-même.

Greg ajoute que c’est très frustrant de dans un premier temps ne pas pouvoir être compris, de seulement effectuer ce qu’elles veulent, sans apporter vraiment d’aide. De toute façon, si on suit leur solution, leur stratégie ne tiendra pas longtemps.

Cette expérience me fait comprendre aussi la réalité du domaine. Il faut faire preuve de patience, surtout lorsque l’on fait fasse a des personnes toutes droit sorties d’école de commerce, qui n’ont pas du tout eu un environnement adapté, et pour qui certains concepts qui paraissent totalement incompréhensibles. C’est limite triste parce que j’avais fait des supers designs pour eux (malheureusement je ne peut pas les montrer parce qu’on y voit le logo de la marque) et ils ont pas aimé. Tant pis pour eux ils étaient incroyable.

Au delà de ça, pour parler de l’agence elle est vraiment bien et je m’y sens à l’aise. Non seulement dans les locaux, mais aussi grâce aux personnes qui y travaillent. C’est très calme pendant les moments de travail, et très animé le midi. Il y a une très bonne ambiance. De plus, je pose beaucoup de questions et me sens aidée grâce au DA Jonathan et à l’illustrateur Ruben qui me donnent beaucoup de conseils autour du design graphique. A l’inverse, ils me demandent moi aussi comment je procède, parfois ils n’en croient pas leur yeux quand ils voient mon travail (nan la je rigole) mais voila c’est vraiment trop cool !

Regardez comment c’est beau on dirait un petit jardin

Apprendre de ses erreurs et de ses déceptions

Bon, c’est bientôt la fin… C’est clair que ça va faire bizarre, j’ai l’impression que c’est juste au moment où je commence à me sentir à l’aise que je dois repartir. Presque comme si j’avais passé trois mois à m’installer, et que c’était déjà la fin, avant même que le vrai stage commence. Je maîtrise enfin mon rôle de game master, j’arrive enfin à m’adapter aux groupes qui raisonnent de manière incompréhensible…

C’est souvent les groupes qui réussissent le mieux au début qui finissent bloqués sur les énigmes les plus simples

Enfin, je parle de maîtriser mes tâches, mais j’avoue, je fais encore parfois des erreurs. Même des grosses erreurs.

Non, je n’avais pas activé l’aimant en début de partie…

Mais finalement, c’est des erreurs dans ce genre qui sont les plus formatrices. Je peux affirmer que, maintenant, je suis bien plus rigoureuse dans mon travail. Et c’est une difficulté en plus, trouver comment rassurer et guider les clients en direct malgré les erreurs qu’on a fait. Car finalement, le plus important, ce n’est pas l’intégrité du jeu, mis bien l’intégrité de l’expérience joueur. Ce qui compte, c’est que le joueur passe un bon moment en restant dans l’immersion du jeu, sans soupçonner les rouages et mécanismes qui fonctionnent de l’autre côté. Je pense que c’est la seule situation où on me demande de cacher mes erreurs en espérant que personne ne les remarque, plutôt que d’avouer m’être trompée…

Pour ce qui est de la médiation sur les réseaux sociaux, j’ai eu une expérience assez décevante. Des propositions qui n’ont pas été retenues aux commandes fades, je me rends compte maintenant que j’ai pas mal de regrets. J’aurais dû défendre mes idées avec plus de conviction, plutôt que me taire et exécuter bêtement.

Ce que j’ai publié durant mon stage

J’ai eu l’occasion de discuter avec un autre stagiaire pour préparer une campagne Instagram interactive, où les abonnés pourraient voter pour orienter les aventures d’une victime coincée dans un escape game et essayer de s’en sortir. Les décors de la salle étaient parfaits pour filmer, et en quelques heures on a pu se baser dessus et scénariser la trame globale et les différentes branches de l’histoire. Tout ça, pour finalement ne pas réussir à convaincre Olivier (le manager), qui a préféré garder des choses plus classiques, donc des posts normaux à base de slogans sur des images de stock.

C’était une expérience assez désagréable, non seulement parce qu’on a été frustrés qu’Olivier refuse de laisser sa chance à notre idée, mais aussi parce qu’on avait passé beaucoup de temps à la développer. Sur le moment, on s’est senti un peu cons d’avoir élaboré toute une campagne à publier sur plusieurs semaines, avant même d’avoir proposé l’idée à Olivier.

Je savais que travailler pour un client était une tâche difficile, et que trouver le compromis entre intégrité artistique et demande précise du client est toujours complexe. Mais l’ambiance était très amicale, et Olivier avait l’air de nous laisser carte blanche, alors on est instinctivement parti du principe que tout serait validé. On s’est emballés, et finalement ça n’allait pas, il a fallu laisser tomber. Je saurais au moins être plus préparée pour ce genre de situations, à l’avenir.

Être créatif

Cela fait maintenant plus d’un moins que je suis en stage chez Cake Design Agency.

Durant ce mois, j’ai pu travailler sur beaucoup de projets, dont les tâches étaient très diversifiées, allant de la photographie de projets à de la mise en page ou encore à de la création de contenus pour des réseaux sociaux.

Mais dans tout ce que j’ai pu remarquer, notamment au niveau des projets, c’est l’impact des clients sur la création. Les clients sont bien sûr ceux qui vont nous donner les projets, mais aussi ceux qui vont établir les contraintes de la création, cela m’a mené à me demander comment on peut, en tant que designer, être créatif, tout en respectant les contraintes mises en place par les clients, qui soient liées à l’édition ou même au luxe.

Je découvre de plus en plus de choses qui me permettent petit à petit de répondre à ce questionnement.

Tout d’abord, les clients peuvent nous donner des directives, que ce soit sur les typographies, les couleurs, et même parfois directement la charte graphique à appliquer selon les supports à effectuer. Cela passe bien sûr aussi par la contrainte budgétaire que certains clients mentionnent ou encore le temps de réalisation qui peut permettre ou non d’utiliser certaines techniques. Ces premières directives sont d’ailleurs très souvent menées à évoluer au fur et à mesure que la création se met en place et que les retours avec le client s’effectuent. Je découvre aussi la contrainte du langage, notamment lorsqu’il faut réaliser des contenus en plusieurs langues, la mise en page est à organiser selon chaque langue, mais les règles ortho-typo viennent elles aussi à changer (par exemple en anglais, on ne met pas d’espace avant les “:”), de même les règles de césures doivent être respectées dans tous les cas.

Ensuite, pour ce qui est de la création des éléments de communication demandés, pour exprimer notre créativité cela va principalement passer par les moyens mis en place. Dans un premier temps, les éléments de communication peuvent être revus, généralement à la hausse pour présenter une déclinaison plus grande des supports. Dans un second temps, cela passe par la méthode de fabrication. En effet, pour rendre les supports plus luxueux, les techniques d’impression proposent des finitions qui montreront que la marque est plus ou moins haut de gamme. Pour cela, il y a d’abord le papier choisi qui peut rentrer en jeu avec un choix spécifique de matériaux, mais aussi de technique avec par exemple de l’embossage, du transfert, ou encore l’utilisation d’une reliure spécifique.

Certains clients nous recontactent d’ailleurs après la livraison des éléments pour compléter et ajouter de nouveaux supports comme ça a pu être le cas sur les maisons que j’avais déjà pu évoquer dans ma première note d’étonnement.

Suite à ce premier retour un deuxième à suivi pour redemander d’autres supports pour d’autres maisons du groupe dont j’ai pu réaliser deux nouveaux livrets.

retours que me fait Thibaut et croquis de la mise en page pour les nouveaux livrets

C’est en travaillant sur un jeu de cartes pour un promoteur immobilier, SHVO que j’ai pu aussi comprendre énormément de choses. Je devais réaliser toutes les têtes (Roi, Dame, Valet et Joker), en suivant l’esthétique des cartes des chiffres mis en place par d’autres designers de l’agence.

Je travaille donc avec les couleurs et papiers déjà choisis, deux pantones aux couleurs très sobres et un design symétrique, très épuré et élégant. Je me rends compte qu’il faut en priorité répondre aux besoins de communication du client, mais aussi respecter les normes du luxe, bien souvent assez sobre et minimaliste.

croquis pour la réalisation des cartes en inspiration des couvre-chefs des personnages

Pour donner plus de valeur à l’objet fini, une dorure noire sur la tranche est ajoutée, tout en restant dans l’esthétique mis en place. Les finitions sont toujours montrées au client par le biais de mockups entièrement réalisées par nous, ce qui est parfois assez long.

Pour conclure, les contraintes du client nous permettent dans la plupart des cas d’être assez libres sur le projet pour pouvoir tout de même exprimer notre créativité qui permet de chercher des solutions que ce soit entre nous, ou avec le client.

Une expérience riche

Mon stage est séparé en deux parties. Le télétravail, qui consiste surtout à écrire des textes et produire des visuels pour les réseaux sociaux, et le présentiel, qui est bien plus riche. Il consiste à encadrer des sessions de jeu, donc préparer la salle, suivre un groupe qui joue en gérant les effets et les indices, puis retrouver le groupe à la sortie pour les accompagner dans le débriefing, et enfin remettre la salle en ordre après leur départ.

Il m’est arrivé de parler avec des gens qui m’ont expliqué qu’exercer un travail désagréable se répercute sur la vie personnelle, et rend la vie globalement plus désagréable. Mais je commence à me demander dans quelle mesure un travail intéressant peut avoir une influence bénéfique sur la vie personnelle

J’ai d’abord cru que la répétition de mes tâches allait me faire tomber dans une routine que j’allais devoir subir, et je peux maintenant dire que ce n’est pas le cas. Je suis passionnée de game design. Chaque groupe est différent, et chaque expérience est donc unique. Et comprendre le fonctionnement mécanique derrière ce jeu m’apporte beaucoup, et me motive à être plus créative dans mes projets personnels. Même si ça n’a pas été évident de comprendre comment replacer chaque mécanisme…

Le mécanisme des engrenages est particulièrement complexe à remettre en place,
surtout qu’il se trouve dans une salle sans lumière…

Voir l’envers du décors de cette manière est vraiment une chance énorme pour moi. Je ne sais pas vraiment comment prendre du recul, vu que je n’ai pas pu inspecter d’autre salle d’escape, mais je trouve les énigmes pleines d’ingéniosité.

En plus de ça, un aspect de mon travail qui m’empêche de tomber dans la routine, c’est devoir constamment s’adapter. Oui, il faut s’adapter à tous les types de joueurs, et c’est déjà pas mal, mais je pense à quelque chose de plus concret.

Ce jour là a été plutôt intense…

Je me rends compte que ce n’est pas le genre de tâches habituellement demandées dans un stage de graphisme, et je me suis demandée pendant un moment si je devrais même en parler ici. Mais j’ai accepté un stage de graphisme et game-mastering, je savais donc à l’avance que je devrais faire ce genre de choses. Et franchement, je me sens utile, stimulée, encadrée, et j’ai l’occasion de travailler sur des compétences personnelles comme le rapport direct aux clients, l’adaptation à l’imprévu, la mémoire…

Le travail que j’effectue en tant que game master est bien plus intéressant que celui que j’effectue en tant que créatrice de newsletters, et je trouve même qu’il s’agit d’un travail de design. Je design l’expérience, la modifie et l’adapte selon la manière de jouer et la personnalité des joueurs. Je design l’ambiance sonore en direct autour de leur expérience, je module la difficulté par le biais d’indices, je mets en scène la salle et je l’agence pour obtenir une atmosphère impactante.

Je trouve que cet aspect de mon stage est très formateur, et qu’il a toute sa place dans cette note d’étonnement.