Molli : confort/durabilité, marketing et normes socioculturelles…

Plonger dans l’univers de Molli met en lumière une approche singulière ou le confort
et la durabilité sont primordiales dans chaque création, soutenues par des points marketing. Molli, en tant que marque ayant sa place à l’international, ne se limite
pas à offrir des produits de grande qualité, mais représente aussi un modèle
de référence en redéfinissant certaines normes socioculturelles.

Comment l’approche de Molli influence-t-elle
les perceptions des clientes à travers confort/durabilité, marketing et normes socioculturelles ?

Dans la maison Molli, l’accent est mis tout d’abord sur le confort et la durabilité
des pièces. Par une maille fine et douce ainsi qu’un tricotage précis.

Différents zooms sur différents types de mailles afin de visualiser au maximum les détails
de la matière ainsi que matérialiser le travail des filateurs et des tricoteurs.

Molli offre aux femmes une silhouette élégante et raffinée ainsi qu’un bien-être
que les différentes clientes ou nouvelles acheteuses cherchent maintenant de plus en plus dans une marque de mode. La maison, au lancement de la gamme femme en 2014
par Charlotte de Fayet, a directement réussi à se faire une place dans le monde du luxe.

Aujourd’hui, la fast fashion détient une position importante dans le monde du prêt-à-porter. Une majorité de ces marques cherchent à sortir des collections avec des tops
et des bas en maille avec possiblement pour inspiration des maisons de luxe travaillant eux-mêmes ces textiles. Molli, malgré le fait d’être implanté dans ce milieu, ne passera pas dans les premières recherches, du fait que les marques de fast fashion telle que Zara, H&M, Bershka… ont une plus grande base de clientèle.

Voici différentes pièces portées par des femmes Molli de différentes manières.
Le confort de la maille permet donc
d’être élégante en toutes circonstances.

Malgré le fait que la marque ne soit pas forcément dans le top des recherches, Molli
se créé par le bouche-à-oreilles des clientes fidèles et qui admirent les valeurs que
la maison souhaite partager. Molli est une marque qui créer des pièces élégantes et respectueuses de l’environnement en privilégiant le confort et la durabilité, à travers toutes les saisons.

De mon point de vue, les clientes approuvent la manière de faire et les valeurs de Molli. Elles privilégient donc la qualité et la longévité plutôt que la quantité et sans réellement s’arrêter sur les prix du fait que les clientes connaissent les valeurs de la maison.

Mais pour arriver à ce que les clientes soient fidèles aux valeurs de la marque, il faut que la marque elle-même mettent en avant, c’est différentes valeurs. C’est donc
par l’aspect du marketing et par le travail de la directrice artistique, du pôle web,
de Charlotte de Fayet ainsi que par l’intervention d’une rédactrice, que cette communication autour de la marque est possible. Grâce au marketing que Molli
met en avant, les femmes Molli se voient offrir une alternative à la mode ayant
une consommation excessive, pour privilégier la qualité à la quantité.

Durant mon stage, je me suis également demandé quelle était la réception de ces valeurs par les clientes. Pour répondre à cela, les femmes Molli, choisis par Charlotte de Fayet, se voient faire shooting avec une pièce de la marque qui sera par la suite mise en ligne sur les différents réseaux sociaux. Mais de plus, à la suite de ce shooting, il leur est demandé d’écrit une petite phrase qui parle de Molli et de comment elles perçoivent la marque. Cela permet de toucher une communauté plus large ainsi
que des médias, du fait que les femmes Molli sont des artistes, influenceuses, architecte, littéraire…

Après l’envoi des photos ainsi que de la citation, nous mettons les prises de vue en pages
de cette manière puis nous les postons sur LinkedIn, Instagram…

Cela ramène sur un des points précédents qui est le bouche-à-oreille afin de faire
une promotion externe dans le but de valoriser les différentes valeurs de Molli comme
le « quiet luxury », le confort, la durabilité et une esthétique intemporelle. Le marketing
de Molli vise donc à possiblement apporter une clientèle fidèle, recherchant des solutions durables, mais aussi engagée socialement et écologiquement.

Être engagée socialement ne consiste non pas seulement à mettre en avant des artisans, mais consiste surtout à promouvoir les qualités d’un savoir-faire historiques avec une promotion responsable et donc avoir un réel impact socioculturel afin d’essayer au maximum de changer les idées de la fast-fashion par exemple.
Un changement de comportement des clientes et futures clientes peut-être sûrement un des facteurs principaux sur lequel Molli cherche à avoir un impact socioculturel.

Le site web de Molli peut être un rapide exemple pour montrer que la marque donne
une place plus qu’importe à l’idée d’une conception réfléchie.

Le texte explicatif se trouvant sur l’ensemble des pages du site de la maison, est écrit de manière à raconter comme une histoire, faire rêver. Chaque détail est pensé : l’aspect que
la pièce peut donner sur les clientes, comment la pièce a été pensée…

Par ailleurs, Molli en promouvant un artisanat de qualité ainsi qu’une production responsable, peut potentiellement inspirer des marques, nouvelles ou non, à adopter
des valeurs et des pratiques similaires, même si à l’heure actuelle Molli reste une des rares marques à ne faire que de la maille. Ce qui, probablement, influencera donc
les consommatrices à envisager de modifier leurs attentes afin, comme dit précédemment, privilégier la qualité à la quantité.

Collaboration avec :
Oh my Cream
Collaboration avec : Duvelleroy
Collaboration avec :
The Socialite Family

En conclusion, Molli se distingue non seulement par la qualité de ses vêtements,
mais aussi par son impact sur les normes socioculturelles. En mettant l’accent
sur le confort et la durabilité, et en utilisant différentes stratégies marketing, la marque cherche à inspirer les consommatrices à adopter une approche plus consciente
de la mode. Molli construit donc un possible avenir où le luxe et l’aspect social
se rencontre, ce qui a un probable impact positif sur les décisions de consommation
et les perceptions des femmes à travers le monde du fait que la marque soit implantée
à l’international.

Un autre regard sur le statut de Freelance

Chez World+, il n’y a qu’un seul employé : la comptable.  Tous les autres statuts sont variés, incluant stagiaires, alternants et freelances, qui travaillent avec des rythmes différents. Les freelances sont présents entre 2 à 3 jours dans l’entreprise. En fonction des besoins des projets, lorsque leurs compétences spécifiques ne sont pas requises, ils deviennent parfois assistants pour d’autres métiers . 

C’est cette polyvalence enrichissante que je venais chercher chez World+. 

Mais le manque de communication et d’organisation de la part des marques et des freelances qui ne sont pas tout le temps présents engendre souvent du stress et des difficultés à apprécier pleinement le processus créatif, ce qui affecte les employés. De prime à bord, cela semblait donc une mauvaise idée d’être en freelance pour un tel métier car leur absence cause des disfonctionnements.
En tant que graphiste chez World+, j’ai souvent vu mon tuteur Maël confronté à ces défis. J’ai moi-même vécu ces difficultés lors d’un projet pour SOLID. À moins d’une semaine de l’événement, j’ai été chargé de créer les visuels sans consignes claires ni dossiers de brief. 

J’ai été très surprise par le manque d’informations pour des éléments si importants du décor. A la fois de la part de World+, et de la marque SOLID. Personne autour de moi n’était étonné par ce manque d’informations, et personne ne pouvait répondre à mes questions.

Cette expérience m’a donc interroger sur la place du graphiste dans le set design, et par la suite sur le statut de graphiste freelance.

J’ai discuté avec mon tuteur sur ce sujet, et en combinant mon expérience lors du défilé SOLID avec la sienne, j’ai compris comment de nombreux détails s’entremêlent pour expliquer son statut de graphiste freelance, malgré tous les problèmes que ça peut engendrer. 

Le graphisme est rare dans ce domaine pour plusieurs raisons. 

Le graphiste ne peut donc pas être employé à faire cela tous les jours de la semaine quand la demande est si petite. Il lui faut donc une autre activité pour avoir une autre source de revenu. 

Maël joue un rôle crucial chez World+, mais il reste freelance la majorité de la semaine.

% de travail W+ pour mon tuteur
les autres jours ne sont pas systématiques, cela dépend des projets

Les marques, même les plus prestigieuses comme Louis Vuitton ou Dior, réduisent souvent les coûts de production de leurs publicités et événements, imposant des délais très courts. Ces contraintes affectent le graphiste, qui doit souvent travailler dans l’urgence.

Le graphisme lié au décor est souvent discuté une semaine avant l’événement, voire quelques jours avant. Dans ce délai serré, Maël doit mettre en pause tous ces autres projets pour produire rapidement les contenus graphiques.

Cela peut avoir lieu 3 à 4 fois dans les mois les plus chargés, souvent sans facturation supplémentaire si cela tombe sur ses jours de travail chez World+. En revanche, s’il travaille en dehors de ces jours, ses prestations sont facturées comme celles d’un consultant freelance, avec des tarifs ajustés en fonction du budget du projet. Il m’a confié qu’il ajuste les prix de ses prestations les plus importantes pour compenser la valeur réduite de son travail sur des projets au budget très serré, où il n’est parfois pas payé.

On entend souvent que les freelances ont du mal à obtenir des clients réguliers et doivent souvent démarcher ou accepter des commandes peu attrayantes.

Il bénéficie d’un avantage certain car il a un pied dans une entreprise qui lui apporte des clients. Il peut ainsi gérer son emploi du temps et ses autres contrats sans le stress de devoir générer un salaire minimum, car il obtient un salaire stable grâce à son réseau au sein de World+.

Il travaille certes pour des marques de luxe très prisées et difficiles à atteindre, mais elles ne sont pas aussi généreuses qu’on pourrait le croire. Il collabore avec ces marques sans être directement reconnu, mais son réseau et le bouche-à-oreille lui apportent des opportunités. Et il semble satisfait de son mode de vie à seulement 24 ans.

La place du graphiste dans le set design est imprévisible et peu encadrée, mais certains réussissent à se faire une place et à gagner leur vie par ce biais. 

Ce projet pour SOLID m’a fait réaliser que les clients externes ne mesurent pas toujours le travail nécessaire et la diversité des savoir-faire mobilisés. Beaucoup d’entre eux ne soupçonnent pas que l’entreprise est un collectif de profils travaillant en parallèle pour l’image de World+. 

Il m’a également permis de découvrir les particularités du travail en freelance sur le terrain, ce qui est rassurant car cela ouvre de nombreuses possibilités, souvent plus positives que ce que l’on entend habituellement. Ce mode de vie semble perenne car tous les corps de métiers chez World+ fonctionnent ainsi, et toutes les personnes que j’ai pu rencontré sur des shootings également.

Plus de réflexion encore

Déjà la fin du stage !
Même si je n’ai pas eu l’impression d’énormément travailler comparé aux projets du DNMADE, et bien ces trois moi sont passés à une vitesse folle.
Et si j’ai bien appris quelque chose durant ce stage, de manière globale je veux dire, c’est la relation client. Parce qu’étant designer graphique au sein d’une société de game design, mon réel poste était de satisfaire les demandes de l’agence pour leurs jeux et leur communication : ni plus ni moins le rôle de graphiste indépendant au sein d’une entreprise, pour l’entreprise. Du moins c’est tel que je l’ai ressenti. J’entretenais cette même relation avec mon employeur, celle de devoir convaincre en évitant de passer par des termes techniques. Et c’est quelque chose qui m’a énormément posé problème. A tel point que lors de mon départ, son plus gros ressenti était le suivant : une aisance technique et une efficacité agréable mais une difficulté à proposer des pistes singulières et surprenantes. Disons que ça colle avec les problématiques de mon parcours scolaire…
Et pourtant j’avais un sentiment d’injustice face à cette remarque. Car si je peux comprendre ne pas être le plus innovant des designers graphiques, je pense tout de même avoir proposé des idées singulières. Cependant j’avais beaucoup de mal à les argumenter, à les présenter, et donc très souvent mon employeur préférait les mettre de côté. Je me suis rendu compte, en me posant après la fin de mon stage, que j’avais davantage été un bon graphiste qu’un bon designer graphique.


Mon expertise importait peu, et ce en grande partie de ma faute, tandis que mes aptitudes techniques étaient, à son sens, très efficace.
Alors voilà, j’espère ne pas avoir freiner ma quête d’amusement dans mon travail, ce qui était une patrie majeure de mes problématiques durant cette année et que je pensais dépasser peu à peu. Et pourtant je n’ai pas vu le temps passer, ces trois mois ont été étonnamment rapides. J’avoue que cela pose quelques questions sur la manière dont je vois mon travail ; « un designer graphique est-il obligé d’apporter son expertise ? ». Une chose est sûr, ça n’est pas très agréable de se sentir moins pertinent que ce qu’on souhaiterait.
La véritable conclusion à tirer c’est qu’il me reste des choses à apprendre, indéniablement ; et que j’ai envie d’y arriver pour m’offrir un avenir plus serein.

Vidéo à la chaine ⛓️

I- la pression

Un stage est en partie fait pour apprendre, et même si l’occasion s’offre à moi, le temps lui ne me le permet pas. En effet, durant ce stage, je ne suis pas simplement graphiste, je suis également monteuse, j’ai donc deux métiers. Cela signifie que lorsque je fini une tache, il m’en reste encore 100 autres à faire. En bref, pas de temps de répit. Car le temps est précieux, et mon savoir-faire aussi.  

En effet, mon maitre de stage est créateur de mode, et n’as aucune notion en graphisme. Je ne suis accompagné par aucun graphiste, monteur, ou autre métier créatif. On ne peut donc compter que sur moi. Et cela met une certaine pression. 

La pression ressenti

S’il m’arrive quelque chose ou que je tombe malade, ça devient tout de suite la fin du monde. Car sans moi, pas de vidéo, sans vidéo, pas de com, et sans com, pas de projet. Et des vidéos, il en faut beaucoup. C’est pourquoi on utilise une méthodologie précise.

schéma d’un cycle de création de vidéo

II- le rythme

Ce rythme, en boucle. 1 vidéo en 2 semaine, dans un premier temps. Puis 1 vidéo par semaine, puis 2 par semaine, puis on me demande 1 vidéo par jour. Le rythme s’intensifie. Un montage terminé, et directement une nouvelle vidéo à monter. Malgré les quelques animations qui me permettent de varier un petit peu mon travail, j’ai l’impression de faire : du travail à la chaine. 

Toujours les mêmes sous-titres, toujours les mêmes musiques, toujours les mêmes plans (et cela ne rend pas la tache plus facile).

Autant dire que, bien que satisfaisant, le montage devient très vite une tache redondante. 

ce que j’aimerai être mis en parallèle avec ce que je suis

En effet, je devient une machine à créer des animations. Et même en faisant comprendre qu’une animation ne fait pas en un claquement de doigts, on n’hésite pas à me mettre la pression pour aller toujours plus vite. Et oui car « si on veut la Lune, il faut savoir demander Mars ».

III- le doute

Mais suis-je vraiment légitime à me plaindre de cette manière de travailler lorsque je me plait à faire ce que je fais ? Et d’autant plus lorsque je suis stagiaire. En effet, il est logique qu’un patron demande le maximum de ses employés.

Mais à quel point doit-on mettre toute notre énergie dans un stage ? 

Cette question se pose d’autant plus lorsqu’il s’agit de métiers créatif. Où s’arrête la passion et où commence le travail ?

balance entre passion et travail

En effet si certaine tâches sont redondantes, d’autres ne le sont pas du tout. Et quand on rentre dans la phase « passion », il est difficile de voir qu’il est déjà 22h, et que cela fait déjà 5h qu’il aurait fallu partir.  Le plaisir de travailler compense-t-il l’effort fourni de trop ?  Y a-t-il même un effort de trop dans le monde professionnel ?

Dans un sens, la vie personnelle, le salaire, la fatigue, etc. Me font dire qu’il faut savoir s’arrêter, surtout lorsque l’on travaille pour quelqu’un d’autre. Savoir se laisser du temps est primordiale, à la fois pour soi, mais également pour l’entreprise, en ne laissant pas saturer, soit moins bien travailler. 

Mais la frustration de s’arrêter lors d’une tâche si passionnante, ou encore de ne pas aller bout d’une idée par manque de temps, est très traitre, et renforce cette envie de travailler toujours plus, quitte à mettre de côté son temps personnel. 

Alors il faut savoir trouver un équilibre, et s’accorder le « travailler un peu plus longtemps », mais sans excès. Et la règle des 10% de travail en plus aide beaucoup. C’est faire plus que demandé, soit 10% de satisfaction en plus, sans pour autant passer des nuit blanches au bureaux comme d’autre.

graphique de l’effort utiliser en plus de celui demandé

Bien que dramatique dans mon propos, cela n’en reste pas moins un très bon stage, dans lequel j’ai pu m’épanouir, tester des choses, découvrir de nouveaux métiers, le monde professionnel, etc. Et j’en suis très reconnaissante ! 🙂

Présenter un projet

Le stage touche à sa fin et j’ai pu apprendre de nombreuses choses, comme des termes techniques, la gestion des relations avec les clients, et les nombreuses étapes nécessaires pour mener à bien un projet. En découvrant ces différentes étapes, j’ai été surprise de constater combien il est long et complexe de présenter un projet à un client.

J’ai eu l’occasion de développer un projet de A à Z, ce qui m’a obligé à explorer des pistes créatives. Pour la présentation au client, j’ai dû consacrer plus de temps à créer des visuels qu’à élaborer ma proposition initiale. Cela m’a fait réfléchir à l’importance d’une bonne présentation et au rôle crucial qu’elle joue dans le métier de graphiste. J’ai pu alors me questionner sur Quel rôle en tant que créatif à le Graphiste ? Etre commercial un atout dans notre métier ? ou encore Comment bien faire comprendre ses idées à un client ?

Avant toute chose, pour être le plus précis possible, il faut comprendre son client et l’origine de sa demande. Voici un aperçu des étapes cruciales que j’ai mises en place pour présenter mon projet :

Savoir présenter ne se résume pas à montrer sa proposition ; il faut également illustrer les aspects techniques de l’objet (par exemple, des tracés techniques avec dimensions, systèmes d’ouverture ou de manipulation pour des cartes, etc.). Il est également essentiel de détailler les coûts de réalisation, les matériaux nécessaires, les différentes références Pantone utilisées, et de fournir des simulations sous divers angles de l’objet graphique. Ces éléments permettent aux clients de mieux comprendre notre démarche.

J’ai pu alors me questionner sur le rôle du graphiste. Celui-ci ne se contente pas de réaliser des propositions graphiques et d’expliquer son projet, il joue également un rôle de facilitateur graphique. Il doit aussi bien connaître son client et anticiper les éventuels aspects négatifs ou les retours qui pourraient parfois bloquer le développement de certaines propositions. Savoir anticiper et écouter les différentes demandes permet de développer un dossier de présentation précis. 

En réalisant cela, je me suis rendu compte que presque la moitié de mon temps était consacré à développer un dossier précis et intuitif pour que le client puisse comprendre facilement le projet, surtout dans de grandes entreprises comme VCA qui comptent de nombreux employés ou le dossier sera forcément relayer. En tant que graphiste, il est essentiel de savoir dialoguer, échanger et prendre en compte les demandes des clients. Bien vendre son projet est crucial ; il faut toujours connaître la faisabilité de l’objet et montrer au client que nous sommes bien informés. En effet, en tant que graphiste, il faut parfois aussi être commercial.

Pour conclure, le graphiste joue un rôle majeur de facilitateur graphique et porte de nombreuses casquettes. Contrairement à l’idée reçue ou la majorité du temps est consacrée à la recherche d’idées créatives et à leur réalisation, une grande partie du travail consiste à présenter son projet. C’est cette étape qui permet de concrétiser les idées. En vendant bien son projet, on peut avancer dans les étapes de création. Maintenant, je ne sous-estimerai plus cette étape, qui permet d’apporter tous les détails et précisions nécessaires et d’assurer la satisfaction du client.

Le stage se termine et j’en retiens une très bonne expérience. Je remercie Marine et Jean-François d’avoir pris le temps de m’expliquer, de me montrer et de m’intégrer à de nombreux projets graphiques, tous plus enrichissants les uns que les autres ! 

DA et IA, ensemble en agence ?

Quel est le rôle des créatifs face à l’essor de l’intelligence artificielle ? Seront-ils remplacés, l’IA est-elle à bannir radicalement, est-il possible de trouver une collaboration harmonieuse entre les deux ?

Je me suis rendue progressivement compte que Castor & Pollux s’inscrit dans cette troisième option. D’abord surprise, puis intriguée, je me suis intéressée aux différents cas où l’agence a pu solliciter l’aide de l’IA.

Il existe divers types d’IA pour des tâches spécifiques. À plusieurs reprises C&P a souhaité sensibiliser son public à ce sujet, comme par la conférence Tôpic pour ses clients proches, ou via ce site, développé par l’agence, recensant cinq intelligences artificielles et invitant l’utilisateur à déterminer si le contenu présenté a été fait par un humain, par une IA, ou par une collaboration des deux. 


Certaines IA permettent de doubler dans une autre langue, de recréer complètement une voix, de générer des avatars humains parlants, de produire de la musique et des paroles, de décortiquer un site web existant, et les plus courantes que nous connaissons aujourd’hui, capables de générer du texte et des images.

Chez Castor & Pollux, seules les trois dernières ont été utilisées dans le cadre d’appels d’offres ou de productions pour un client. Surpris, inquiet ? Moi aussi je l’étais au premier abord. Lors de la présentation des travaux, si une partie du contenu est générée par IA, les éléments concernés seront indiqués comme “assistés par IA”. Le client a son mot à dire s’il ne souhaite pas de contenu par intelligence artificielle dans les propositions, mais généralement un accord préalable est trouvé entre lui et l’agence.

Du point de vue du client, faire appel à une agence nécessite souvent un investissement financier conséquent, parfois insuffisant pour couvrir des productions coûteuses comme des photographies in situ ou du contenu 3D. C’est ici que l’IA intervient. D’un point de vue économique, le contenu généré par IA est bien moins coûteux, nécessite moins de préparatifs et est produit plus rapidement. Cependant, cela soulève la question cruciale : quel est le rôle des créatifs dans ce processus ?

Prenons un exemple concret d’un appel d’offres récemment remporté par l’agence. Un client, disposant d’une entreprise spécialisée dans les cours particuliers, souhaitait un nouveau logotype, une nouvelle DA, un site web, ainsi que différents avatars.

Pour ce projet, Emeline et Noé ont d’abord travaillé sur le logo et l’UX/UI du site web. Le problème est survenu lors de la conception des avatars. Le budget que le client pouvait fournir était insuffisant pour engager un illustrateur ou un artiste 3D (dont l’agence ne dispose pas en interne). D’un commun accord, il fut alors décidé d’utiliser l’IA Midjourney pour produire une base d’avatar.

Cependant, Emeline ne se contente pas d’écrire un simple prompt (des instructions ou une série de données fournies à l’IA) et récupérer la première image générée… Sans rentrer dans trop de détails, Midjourney propose quatre images. La personne derrière son écran sélectionne l’image qui l’intéresse le plus, et ajoute ensuite de nouvelles instructions pour ajouter ou ôter certains éléments. Certaines choses pouvant jouer grandement sur le résultat sont le style (photographie, peinture, style 3D…), la lumière (tamisée, froide, dirigée…), l’angle et le cadrage (plan rapproché, portrait, fisheye…) et plus encore.

Dans ce cas précis, l’utilisation de l’IA dans le projet résulte d’un manque d’argent. Argent qui certes aurait pu payer un artiste, mais qui du point de vue du client, ne pouvait être remis. Selon la perspective choisie, l’IA empêche à un artiste de réaliser son travail, mais elle permet au client d’obtenir ses avatars à un moindre coût. L’intelligence artificielle se retrouve alors au sein d’un étrange paradoxe, à la fois “cruelle” et utile.


Récemment j’ai appris à me servir de Midjouney avec Quentin et Noé. La mission était de générer des visuels de plats pour un lot de recettes proposées par l’un de leurs clients (ce dernier n’étant à l’origine pas spécialisé dans la restauration). 

Processus de création de visuels par Midjourney

Les visuels générés peuvent également servir pour des mockups, ou des inspirations de cadrages photos à ensuite prendre insitu. Ce fût notamment le cas pour les clients cuisinistes de la dernière fois, où C&P souhaitait leur proposer de prendre leurs futures photos de manière très géométrique, en accord avec leur proposition de DA.

Prompt en anglais destiné à Midjouney

D’autres exemples, qui paraîtront moins controversés quant à l’usage de l’IA au sein de l’agence, sont l’utilisation de Magnific et de Perplexity

La première aide à agrandir une image floue et ajouter certains détails si besoin, ce qui est idéal pour améliorer des visuels de mauvaise qualité. La seconde, similaire à ChatGPT, permet de répondre à des questions actuelles (contrairement à l’autre IA dont les connaissances sont limitées à 2022), de fournir ses sources internet en appui à ses réponses, et de décortiquer un site web, quelle que soit la langue, lorsqu’on lui fournit une URL.

La capacité de Perplexity à analyser un site web a notamment permis à Noé de comprendre ce que réalisait un client dont le site web original comportait de nombreuses pages aux sujets complexes et spécifiques.

Pour conclure, la relation entre DA et IA au sein de Castor & Pollux démontre qu’une collaboration harmonieuse est possible. L’intelligence artificielle, lorsqu’elle est utilisée judicieusement, peut être bénéfique, permettant ainsi la réalisation de certains projets. Cela soulève néanmoins des questions sur le rôle des créatifs et l’impact potentiel sur les emplois artistiques.

Contraintes sur Contraintes

En ce milieu de stage, je me sens particulièrement bien au sein de l’agence. Le monde professionnel me plait pour diverses raisons. J’ai le sentiment que l’on me fait davantage confiance, et même si cela dépend du projet et des clients, le fait que je suis plus ou moins encadrée sur un projet me permet plus de liberté.  

Sur le projet scénographique avec le Bristol par exemple, j’ai été pas mal encadrée. Il était difficile car il y avait beaucoup de contraintes. Pour rappel, Le Bristol (hôtel 5 étoiles situé dans l’avenue Matignon) accueille dans sa boutique le temps d’une semaine la nouvelle collaboration entre la marque Adidas & Sport & Rich. 

Il s’agit donc de réaliser une scénographie attractive qui mettra en valeur la collection de vêtements, avec évidement des contraintes. Pleins de contraintes.

C’est peut être contradictoire, mais malgré toutes ces contraintes jai trouve une certaine liberté que ce soit dans le choix des meubles, le fait de pouvoir en inventer puis par la suite faire appel à un artisan pour pouvoir les réaliser. En tout cas j’ai compris qu’il y avait beaucoup de possibilités.

Au final je suis tout de meme aller vers quelque chose de simple, de part la contrainte de temps. 

Même si ces proposition ne créent pas une sensation de jamais-vu, jai essaye de faire au mieux pour combiner les styles différents de l’hôtel et des marques de vêtements.

En ayant un regard critique sur mon travail, je pense qu’avec un peu plus de budget on aurait pu réaliser ces objets avec des matériaux « nobles » comme du beau bois ou de la pierre.

Quoiqu’il en soit soit je suis contente de mon travail et on équipe est fière de moi, je pense que c’est le plus important!

Comment dire…

Bien qu’il s’agisse d’une formulation banale ; c’est passé si vite ! Déjà six semaines que je me présente chez Atalia et que je participe à leur routine. Malgré les quelques surprises lors de mon arrivée, je me suis vite acclimaté à cette nouvelle ambiance et aux projets que l’on m’a confiés.

Depuis ma première note, tout s’est accéléré. J’ai été affecté à des projets plus consistants, de quoi combler mes envies créatives. Cependant je dois avouer que je reste sur ma faim, particulièrement en ce qui concerne l’acceptation et l’intégration de mes idées. En tant que designer graphique, mon rôle reste de proposer des concepts innovants pour améliorer la communication de l’entreprise, du moins c’est ce que j’imaginais.
Et pourtant l’équipe me fait souvent obstacle. Il n’y a aucune animosité heureusement, les relations avec l’équipe restent cordiales et professionnelles, mais les limites de temps ou d’envie concernant la communication de certains projets me forcent à abandonner mes idées. Il semble que l’équipe soit attachée à des méthodes et styles plus traditionnels, ce qui rend difficile l’introduction de nouveautés. Cette situation est assez frustrante, car je suis convaincu que mes idées pourraient apporter une réelle valeur ajoutée.

J’ai donc, de manière assez naturelle, décalée celles-ci dans mes projets personnels, ce que je trouve bien triste. Je m’attendais, dans un monde parfait certes, à aligner parfaitement mes envies avec mon travail. Mais il est clair qu’une utopie comme celle-là me ferait tomber de haut. J’avais espéré pouvoir exprimer pleinement ma créativité au sein de l’entreprise, mais je comprends que chaque organisation a ses propres contraintes et priorités.

J’aimerai également revenir sur un point : la communication au sein de l’entreprise. Les échanges se font principalement via Skype, et j’ai ressenti un manque d’interactions directes et spontanées. Bien que compréhensible dans un contexte professionnel, cette distance numérique complique également la défense de mes idées, car il est parfois difficile de transmettre la passion et l’enthousiasme via des messages écrits ou des appels vidéo. Le manque de communication en face-à-face peut aussi nuire à la compréhension mutuelle et à la dynamique d’équipe, du moins c’est ce que je ressens.

Sans vouloir inquiéter qui que ce soit, mon stage se déroule bien tout de même ! Je reste assez admiratif du monde professionnel et des disponibilités que cela inclut. Cela ne fait que croitre mon envie de partager mes projets et de travailler en collaboration avec d’autres personnes, dans un cadre graphique, du design ou même autre. Ce stage m’aide également à préciser mon parcours professionnel et mon envie de postuler en alternance suite à cette dernière année en DNMADE.

Découvertes, apprentissage et autonomie !

Ma première semaine de stage s’était bien passé, et ce dernier mois au sein de l’agence fut tout aussi réjouissant !

Depuis mon arrivée, j’ai pu collaborer sur divers projets avec des membres de l’agence spécialisés dans différents pôles (DA, rédaction, social media, motion design…). J’ai également pu me familiariser avec le vocabulaire professionnel, notamment le terme AO utilisé régulièrement, signifiant appel d’offre, et bien d’autres encore (une recette graphique > vérifier que le produit développé est conforme aux attentes ; un funnel > parcours d’achat d’un client cible ; être en charrette > finir une tâche dans un temps imparti, voire faire des heures sup).

En un mois, l’agence Castor & Pollux a pu répondre à différents AO pour des clients plus ou moins connus. Chaque client fournit un brief et une charte graphique (avec parfois certains détails éloigné de ce qui est attendu théoriquement), et éventuellement des membres de l’agence se rendent sur place pour mieux comprendre l’univers du client.
Ce qui fût intéressant d’observer sur les briefs, c’est que ces derniers, contrairement à ceux vus en cours, ne sont pas réalisés par des graphistes et il arrive donc que les clients n’identifient pas précisément avec les mots appropriés ce qu’ils souhaitent. Cependant, en ce qui concerne les chartes graphiques, elles sont mieux réalisées, bien qu’elles pourraient gagner en efficacité par moments.
Une dernière chose concernant les clients. En règle générale, tout se passe correctement, mais il arrive que certains d’entre eux exigent quelque chose dans le temps imparti d’une simple semaine, ignorant le fait qu’ils ne sont pas les seuls à solliciter l’agence. C’est alors à C&P de choisir de prendre ou non l’AO.

Pour revenir à ma participation au sein de l’agence ce dernier mois, j’ai pu assister à différents planning stratégiques et brainstormings, à l’issue de différents appels d’offres, récemment majoritairement pour des clients cuisinistes (je ne mentionnerai pas leur nom, par confidentialité).

photo d'un brainstorming
Brainstorming pour l’AO des cuisinistes

Lors de ces meetings, précédés d’un benchmark (pour se positionner par rapport à ce que fait la concurrence), les membres de l’agence identifient en détail le client et sa demande, s’exposent ensembles des exemples de supports de communication existant et débattent sur ce qui est à faire ou non (dans les très grandes grandes lignes).

Noé et Cédric discutent du positionnement du client cuisiniste pour l'AO
Noé et Cédric discutent des clients cuisinistes par rapport à la concurrence
Références de ce qui est à faire ou non trouvées dans des journaux
Références trouvées dans des journaux (product centric, user centric, domaine du luxe…)

En dehors de ça, j’ai également pu proposer des idées d’animation bouclées (GIF) qui iraient en aperçu sur la page Projets du site de C&P. Après en avoir discuté avec l’une des DA et un alternant en motion design, j’ai réalisé quelques storyboards. Deux idées pour deux projets différents, ont été retenues.

Voici le storyboard de l’une d’entre elles :


L’une des réalisations que j’ai pu suivre « du début à la fin » est interne à l’agence. Il s’agit de la création de conférences dirigées par 3 membres de l’agence, nommées Tôpic, et dont la première, sur l’IA, sera lancée début juin. Lors de ce projet, auquel j’ai beaucoup aimé participer, j’ai mené les débuts de réalisation pour le logo, la mascote, ainsi que la bannière de réservation. J’ai aussi pu décliner et faire différentes modifications sur les newsletter/mails qui seraient envoyés aux clients pour les informer de l’événement. Travailler sur Tôpic m’a fait très plaisir et je suis fière de ce que j’ai pu réaliser !

mini bd sur mes tâches concernant Tôpic

Bonus : j’ai été amenée à faire une petite animation, qui apparaitra pendant la conférence Tôpic, sur le logiciel de présentation Keynote !

Au cours de ce premier mois, j’ai énormément appris sur l’agence, ses procédés, ses travaux et j’en suis très reconnaissante à l’agence et ses membres pédagogues ! Je pense également avoir progressé en autonomie, ce qui est une bonne chose, et j’ai très hâte de poursuivre ce stage !

Brief sur brief sur brief

Je me suis toujours questionnée sur comment fonctionnait un graphiste freelance. C’est une direction qui m’attire, déjà par la diversité de boulots que peut proposer ce métier mais aussi étant donné que c’est une situation qui est bientôt proche.

Rapidement, j’ai eu ma réponse, c’est les CONTACTS !

Matthieu ne s’arrête pas, il bosse toute la journée sur plein de sujets divers, dans un emploi du temps géré et serré, le tout avec des rendus chronométrés. Et le PIRE, c’est que même quand il ne bosse pas, il bosse. Chaque week-end, il est en voyage à des conférences, conventions, meetings et autres, sur Paris, Marseille, Lyon, où il rencontre graphistes, clients, grosses boîtes et où il distribue ses cartes de visite.

Tout ça mélangé à ces quelques années de boulot qu’il a fait dans la com avant de devenir freelance, il a des centaines de contacts différents, et il tient à rester proche de ses clients, on a l’impression qu’ils sont amis, il rigole avec eux.

Donc, au final, les clients de Matthieu retiennent son nom et le partagent à d’autres futurs clients. C’est cool de voir comment le bouche à oreille marche dans ce monde, comment on passe d’un pote à Matthieu qui a besoin d’un logo, à une petite boîte, à une énorme entreprise type BNP Paribas ou Bouygues.

Le problème (qui n’en est pas un) c’est que maintenant, en une semaine, on enchaîne les briefs ! Tu viens juste de terminer un projet que, d’un coup, deux autres viennent d’être reçus. À un point que je me demande comment faisait Matthieu avant sans mon aide.

Cette diversité de projets vient jouer aussi dans mon sens, on se les partage, à un point que sur certains projets j’ai presque bossé entièrement seul dessus (toujours sous l’œil de Matthieu qui vient me conseiller sur les rendus finaux et les petites modifs à faire).

Tout ce travail en solo me permet de placer toutes mes connaissances dans des projets réels et me permet de me rendre compte surtout de la diversité des clients. Je me rends compte qu’il n’y a rien vraiment de compliqué, que j’ai déjà toutes les cartes en main, qu’il me manque juste le petit truc, l’œil qui me permet de voir les petits détails que Matthieu, lui, voit en un seul visionnage.

Actuellement, le plus énervant, c’est de ne rien voir de concret en dehors de mon écran. La grande majorité des projets sur lesquels on bosse ne sont pas encore utilisés par les clients ou postés sur les réseaux, et les différentes identités visuelles sur lesquelles on travaille sont toujours soit au début, soit interminables avec des clients qui ne savent pas ce qu’ils veulent, donc on n’a encore rien imprimé, ni cartes de visite, ni affiches.

Les dernières semaines ont été chargées en boulot, et donc sont passées vite, mais en tout cas, cette insertion dans la création réelle avec tous les enjeux entrepris par celle-ci m’a permis de me rassurer. Même quand je fais une erreur en interprétant mal la vision du client, je ne perds rien et le client non plus, lui permettant de préciser sa vision et moi de repartir sur les anciennes bases du précédent boulot pour mieux répondre à la demande.