La construction d’une charte graphique

Je vais vous parler de la construction de la charte graphique de l’école Edam. Lorsque l’on travaille pour une entreprise, une école ou tout autre commanditaire il est important de prendre en compte son image, respecter le message ou l’idée, l’atmosphère que souhaite véhiculer l’organisme en question à une cible bien précise. Cette identité se doit d’être forte et évocatrice. Elle sera ensuite déclinée sur plusieurs supports amenant ainsi à la création d’une charte graphique web et une charte graphique print. Cependant, ce n’est pas toujours dans ce sens que cela fonctionne.

Tout d’abord, travailler pour une école est une nouveauté pour moi, et j’ai dû me mettre dans le bain très rapidement. Edam est une école qui donne des cours de français à des étrangers qui viennent du monde entier. Elle propose également d’autres formations ( bachelors MBA, DBA), mais mon stage se concentre principalement sur la partie cours de français. Les élèves qui s’inscrivent à Edam ont des nationalités multiples, dès lors les notions de diversité et de mixité deviennent essentielles et doivent être prises en compte dans l’image de marque de l’école. Chaque projet doit pouvoir être compris par un maximum de langues, parfois il faut travailler un projet en plusieurs langues, avec des images différentes qui vont toucher plus ou moins la cible visée, pour le public japonais l’on s’adresse par exemple on va utiliser des codes qui leurs parlent, un ton plus léger et plus « kawaii », en référence à l’animation japonaise. La tranche d’âge de la cible est entre 20 à 35 ans le ton que nous avons décidé d’adopter est un ton joyeux, avec un code couleur et des images qui parlent à cette tranche d’âge (des couleurs vives, des photographies d’étudiants souriants).

Au départ, j’ai décidé qu’il serait préférable de faire des moodboards afin de mieux structurer les différentes idées qui me viennent, avant de se lancer directement dans la réalisation des projets. Cependant, je n’avais pas de données suffisantes pour construire un plan solide. J’ai donc essayé de m’imprégner de l’univers scolaire afin d’en tirer quelque chose de plus dynamique. Ma charte graphique était au départ pauvre en idées à cause d’un manque d’informations (et de communication entre moi et mes tuteurs). Je sentais aussi qu’il fallait que j’entame un projet afin de correspondre au mieux aux attentes de mon maître de stage. Comme ils n’ont pas de graphistes, leur charte initiale était très sage et pas vraiment dans l’air du temps. Il fallait donner envie aux étrangers d’intégrer Edam, en prenant en compte la concurrence. Cette dernière utilise souvent des tons froids, un bleu foncé, avec une dynamique très sage. Après la validation de mes premières idées nous avons commencé un projet.

Ma première commande était la refonte d’un de leur flyer, et dès lors j’ai suivi ma charte graphique, et je suis partie dans des tons froids, vert fluo et violet, dans un style minimaliste, parce que dans ma tête être graphiste aujourd’hui les tendances graphiques d’aujourd’hui riment avec l’épurement. Très vite en faisant ce style de mise en forme graphique nous nous sommes rendus compte que ces codes ne correspondent pas à l’image de l’école qui est accueillante et chaleureuse.  C’est en travaillant sur un autre projet en parallèle sur un nouveau medium (une vidéo) que j’ai par la suite rectifié le tir en adoptant des couleurs plus joyeuses et douces, moins tranchantes, un bleu pastel et un orange vif, en intégrant des petites illustrations et en remplissant les espaces vides (qui leur faisaient si peur). C’est à ce moment que je me suis rendue compte que dans le cas présent, réaliser une charte n’a pas été vraiment utile puisqu’elle se dessinait au fur et à mesure de l’expérimentation. Ces faits se sont confirmés par la suite étant donné que mes tuteurs ont décidé d’avoir une charte graphique qui varie selon les supports. Par exemple, pour les vidéos ils voudraient un certain code couleur et pour la partie print une autre code couleur. Au départ j’étais réticente car j’avais peur qu’on perde l’identité de l’école à force de changer les couleurs mais au final cela l’incarne bien, il y a autant de couleurs que d’origines, donc le message passe bien. Ce que je retiens de cette expérience c’est qu’une charte n’est pas obligée d’être fixée dès le départ mais c’est en expérimentant que l’on se rend compte si elle marche ou si au contraire elle ne correspond pas à l’objectif souhaité.

Télétravail

Le télétravail a été une vraie “surprise” pour moi, je ne l’avais pas imaginé comme ça. Devoir se gérer soi-même au niveau des horaires, du temps passé sur un projet… je pensais que travailler à distance allait automatiquement me plaire puisque j’aurais été très “libre” mais finalement, il s’est avéré que je n’aime pas tant que ça travailler chez moi. Je trouve qu’il est beaucoup plus dur de se mettre au travail, et je pense que d’avoir un espace “travail” et un espace “maison” est très important. Et durant la grande majorité de ce stage (plus de deux mois finalement, j’ai continué à distance un moment après le déconfinement), j’ai été dans ma chambre tout le long, et avoir mon espace personnel et mon espace de travail au même endroit est assez perturbant. 

J’étais également consciente de l’importance de travailler à côté de ses collègue, mais je n’imaginais pas à ce point. Nombreuses ont été les fois où ma tutrice avait vraiment besoin de me montrer des choses directement, de me faire des croquis rapides, de m’expliquer face à face les choses… sur le coup, je ne pensais pas ça pouvait être aussi important, mais une fois que j’ai pu reprendre le stage normalement, j’ai avancé bien plus vite dans mon travail et ma tutrice a été capable de me faire comprendre ses idées beaucoup plus rapidement, et inversement.

Je suis au moins satisfaite d’avoir pu tester ce mode de travail et je sais que ça n’est pas quelque chose que j’aimerais forcément refaire.

Les avantages du télétravail

Alors que beaucoup de monde, que ce soit les chefs d’entreprises ou les salariés, étaient retissant face à l’idée de télétravailler, la crise sanitaire que nous avons vécu a permis à un grand nombre d’entre nous d’expérimenter cette méthode de travail. Grâce à mon stage, j’ai également pu vivre cette expérience pendant 3 mois. Plusieurs choses en sont ressorties. Premièrement, l’autonomie. En effet, lorsque l’on est pas physiquement à côté de ses collègues, il est moins évident de poser des questions, de montrer notre travail, de demander des conseils. À première vue, cela peut sembler embêtant, mais en fin de compte, j’ai trouvé que c’était une réelle opportunité, et même quelque chose de positif. La distance permet, et m’a permis, de devenir bien plus autonome que je ne l’étais avant.
En présentiel, j’aurai peut-être pu avoir tendance à choisir la facilité en demandant l’avis de mes collègues, en posant beaucoup de questions pour être sûre de ne pas faire d’erreurs. Le télétravail m’a beaucoup aidé à ce niveau là, car étant consciente de la charge de travail que mes collègues avaient, je ne voulais pas leur envoyer sans cesse des mails, ou les appeler pour tout et rien, pour des petites questions sans grande importance. Par la force des choses, j’ai dû apprendre à être autonome, et surtout à prendre des décisions. Cette expérience a été forte enrichissante, car je ne suis pas sûre que j’aurai autant progressé sur cet aspect-là en présentiel. C’est une bonne chose car je pense que l’autonomie et le fait d’être décisionnaire sans toujours se reposer sur les autres, sont des capacités nécessaires pour s’intégrer pleinement dans le monde du travail.
Ces deux aspects-là, que m’a appris le télétravail, ont également été pour moi, totalement lié à la confiance en soit, car lorsque l’on prend des décisions uniquement par soi-même, on est obligé de se faire confiance et de faire confiance en nos choix. 
Le deuxième aspect que le télétravail m’a fait réaliser est qu’il permet de remplacer le stress par l’efficacité. En effet, le fait d’être en télétravail permet d’évacuer une source de stress que l’on peut ressentir en présentiel. Le fait d’être chez soi, dans un environnement dans lequel on se sent bien, le fait de ne pas avoir de trajet, de transports en commun, de ne pas avoir d’horaires précis à respecter à tout prix, de ne pas avoir de monde autour de soi, ni de bruit, permet une réduction considérable du stress et de la pression, laissant place à un bien être et une grande sérénité. Le fait de se sentir bien et sans anxiété m’a permis d’être bien plus efficace.
Cette situation semble avoir été ressentie par la plupart des Français ayant télétravaillé durant cette crise sanitaire puisque 62 % d’entre eux aimeraient poursuivre le télétravail, selon la journaliste Anne Moreaux. Le temps de travail à été rallongé de 25 % soit 2 heures supplémentaires qu’en temps normal, ce qui prouve l’efficacité de cette méthode. Au final, le télétravail a été une expérience plus que positive. 

La gestion des mails dans le monde du travail

Durant cette période de stage, l’un des aspects du monde du travail qui m’a marqué est la communication par mail. Certes, nous étions en confinement et donc en télétravail, par conséquent, échanger avec les membres du service par mail était inévitable. Cependant, j’ai été surprise de la quantité de mails reçu, des délais de réponse obtenus.
Dès le premier jour, en ouvrant ma messagerie, j’avais plus d’une dizaine de mails, dont 95% ne me concernaient pas, et cela s’est poursuivi tout au long des trois mois. Selon moi, la communication par mail peut être une méthode très utile mais à la fois une énorme perte de temps, car ce n’est pas une messagerie instantanée mais la majorité a tendance à utiliser cet outil comme si c’était le cas. 
Je pense que lorsque le destinataire a besoin de réfléchir à sa réponse, a besoin de temps, lorsque la réponse ne peut pas être immédiate ou lorsque l’on veut échanger sur un support précis et donc envoyer des pièces-jointes, communiquer par mail est une bonne solution. 
Mais d’après ce que j’ai pu observer durant ces trois mois, il y a je pense, une mauvaise utilisation et gestion de cet outil. Pour une petite question à laquelle la personne concernée pourrait répondre rapidement au téléphone, la plupart des personnes ont tendance à instinctivement et naturellement se tourner vers les mails. De ce fait, on se retrouve à échanger des dizaines de messages, à ne pas se comprendre car l’écrit n’est pas toujours aussi évident que l’oral, à poser plusieurs fois les mêmes questions, à attendre, à avoir des réponses qui ne sont pas celles auxquelles ont s’attendaient… Tout ça pour une petite question à laquelle on aurait pu avoir une réponse en 2 minutes au téléphone. Mais cette méthode de communication est tellement ancrée dans le monde du travail que l’on a délaissé le fait de se parler de vive voix. Au-delà de nous faire perdre du temps et donc de l’efficacité, ce n’est selon moi, pas le seul problème que posent les mails. À cause d’eux, on en oublie également la déconnexion.
Durant mon stage, que ce soit en commençant le matin ou en démarrant une nouvelle semaine, je regardais toujours les heures auxquelles on m’avait envoyé des mails, et j’ai pu remarquer que beaucoup de personnes ne déconnectent plus, sont tellement submergées par la quantité de travail qu’elles ne s’arrêtent plus. 21h53, 22h47, 00h47, 00h54, 01h08, 02h16 : voici des heures auxquelles j’ai pu recevoir des mails, et même le dimanche. S’ils n’existaient pas, et que l’on fonctionnait seulement par téléphone, personne ne se permettrait d’appeler un collègue à des heures si tardives…Mais avec les mails, on peut se le permettre. Ce système devient alors un cercle vicieux duquel on ne décroche plus et je pense que ce n’est pas une bonne chose pour notre santé mentale, le corps a besoin de décrocher, de couper complètement du travail et de ne pas y penser constamment.
Pour en revenir au fait de recevoir une quantité conséquente de mails et pour donner un exemple précis : lors d’un appel sur Teams, ma tutrice, la directrice du service communication, nous a fait un partage d’écran, et j’ai pu apercevoir sur sa messagerie, plus de 2000 mails non-lus ainsi que 60 brouillons. Ces chiffres m’ont réellement marqué. Comment peut-on travailler avec l’esprit léger et serein lorsque l’on a autant de mails à traiter ? Cette problématique est totalement liée au sujet abordé précédemment puisqu’il participe tout à fait au fait de ne plus réussir à décrocher du travail.
La mauvaise utilisation de cet outil dans le monde du travail est un engrenage, on reçoit une quantité beaucoup trop importante de mails dont un certain pourcentage ne nous concerne pas, on priorise et on en fini par délaisser des mails auxquels on répondra avec des semaines de retard, le stresse nous envahit car c’est une pollution visuelle, on ne décroche plus de sa messagerie car c’est une boucle infinie.

Les Notes d’étonnement : mode d’emploi

DNMADE 2 — stage professionnalisant
Les Notes d’étonnement, définition et mode d’emploi

Objectif
Mener une démarche réflexive à partir de l’expérience vécue en stage.
Et pour cela, dépasser la description et proposer une analyse, des problématiques 

Le rapport de stage, de niveau BTS, propose un description de l’entreprise, des missions effectuées en stage.
Autre type de rapport, le « rapport d’étonnement » est outil de management des entreprises pour évaluer les nouvelles recrues au sein d’une entreprise, tirer parti de son regard neuf pour trouver de nouvelles idées pour l’entreprise.

Les Notes d’étonnement ne sont ni l’un ni l’autre. Elles ont pour but de vous aider à adopter une posture critique et d’analyse. L’étonnement, pour Aristote, c’est ce qui pousse à la pensée philosophique. Dans Métaphysique, il écrit :

« Ce fut l’étonnement qui poussa, comme aujourd’hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques. Au début, ce furent les difficultés les plus apparentes qui les frappèrent, puis, s’avançant ainsi peu à peu, ils cherchèrent à résoudre des problèmes plus importants, tels que les phénomènes de la Lune, ceux du Soleil et des Étoiles, enfin la genèse de l’Univers. »

L’étonnement provient de l’observation d’un objet d’étude en particulier, et pousse à la réflexion. Les Notes d’étonnement constitueront la réflexion que vous proposerez à partir d’objets d’étude issus de votre expérience de stage.

photo d'un carnet de note
Carnet du designer Arthur Grosjean, via graphism.fr

1- Tenir un carnet de bord de votre stage… 

… pour y prendre des notes à tout moment. Au départ tout ce qui vous surprend, ce que vous apprenez, les échanges que vous avez avec vos collaborateurs…   

2- Adopter un recul critique

Puis prenez du recul sur ces notes et essayez de trouver ce qui vous semble être un noeud de réflexion intéressant, un noeud problématique.

  • Quelles objets d’étude vous intéressent dans votre expérience de stage de la semaine ? Cela peut venir des projets sur lesquels vous avez travaillé, les discussions que vous avez eues avec votre tuteur…
  • Qu’avez-vous observé par rapport à ces objets d’étude ? Qu’est ce qui vous a étonnés, marqués ?
  • Quelles questions peut-on se poser ? Avez-vous un début de réponse ?

Ces objets d’étude peuvent vous permettre de réfléchir aux notions suivantes, données à titre d’exemples :

  • collaboratif
  • dialogue
  • technique
  • veille
  • compétence
  • créativité
  • savoir-être 
  • ressources techniques
  • télétravail
  • autonomie
  • identité professionnelle
  • budget
  • temporalité de projet

3- Mise en forme

  • Ces Notes d’étonnement prendront une forme écrite, éventuellement accompagnée d’images pour illustrer le propos. 3000 signes environ.
  • D’autres formes libres peuvent venir en complément : vidéo, mind-map, scénarisation en dessins, fichiers audio…

4- Type et rythme de publication

Toutes vos Notes seront publiées sur un site WordPress de la section. Vous en réaliserez 3 sur toute la période de votre stage.