Présenter un projet

Le stage touche à sa fin et j’ai pu apprendre de nombreuses choses, comme des termes techniques, la gestion des relations avec les clients, et les nombreuses étapes nécessaires pour mener à bien un projet. En découvrant ces différentes étapes, j’ai été surprise de constater combien il est long et complexe de présenter un projet à un client.

J’ai eu l’occasion de développer un projet de A à Z, ce qui m’a obligé à explorer des pistes créatives. Pour la présentation au client, j’ai dû consacrer plus de temps à créer des visuels qu’à élaborer ma proposition initiale. Cela m’a fait réfléchir à l’importance d’une bonne présentation et au rôle crucial qu’elle joue dans le métier de graphiste. J’ai pu alors me questionner sur Quel rôle en tant que créatif à le Graphiste ? Etre commercial un atout dans notre métier ? ou encore Comment bien faire comprendre ses idées à un client ?

Avant toute chose, pour être le plus précis possible, il faut comprendre son client et l’origine de sa demande. Voici un aperçu des étapes cruciales que j’ai mises en place pour présenter mon projet :

Savoir présenter ne se résume pas à montrer sa proposition ; il faut également illustrer les aspects techniques de l’objet (par exemple, des tracés techniques avec dimensions, systèmes d’ouverture ou de manipulation pour des cartes, etc.). Il est également essentiel de détailler les coûts de réalisation, les matériaux nécessaires, les différentes références Pantone utilisées, et de fournir des simulations sous divers angles de l’objet graphique. Ces éléments permettent aux clients de mieux comprendre notre démarche.

J’ai pu alors me questionner sur le rôle du graphiste. Celui-ci ne se contente pas de réaliser des propositions graphiques et d’expliquer son projet, il joue également un rôle de facilitateur graphique. Il doit aussi bien connaître son client et anticiper les éventuels aspects négatifs ou les retours qui pourraient parfois bloquer le développement de certaines propositions. Savoir anticiper et écouter les différentes demandes permet de développer un dossier de présentation précis. 

En réalisant cela, je me suis rendu compte que presque la moitié de mon temps était consacré à développer un dossier précis et intuitif pour que le client puisse comprendre facilement le projet, surtout dans de grandes entreprises comme VCA qui comptent de nombreux employés ou le dossier sera forcément relayer. En tant que graphiste, il est essentiel de savoir dialoguer, échanger et prendre en compte les demandes des clients. Bien vendre son projet est crucial ; il faut toujours connaître la faisabilité de l’objet et montrer au client que nous sommes bien informés. En effet, en tant que graphiste, il faut parfois aussi être commercial.

Pour conclure, le graphiste joue un rôle majeur de facilitateur graphique et porte de nombreuses casquettes. Contrairement à l’idée reçue ou la majorité du temps est consacrée à la recherche d’idées créatives et à leur réalisation, une grande partie du travail consiste à présenter son projet. C’est cette étape qui permet de concrétiser les idées. En vendant bien son projet, on peut avancer dans les étapes de création. Maintenant, je ne sous-estimerai plus cette étape, qui permet d’apporter tous les détails et précisions nécessaires et d’assurer la satisfaction du client.

Le stage se termine et j’en retiens une très bonne expérience. Je remercie Marine et Jean-François d’avoir pris le temps de m’expliquer, de me montrer et de m’intégrer à de nombreux projets graphiques, tous plus enrichissants les uns que les autres ! 

Alors vous êtes en charrette ?

Cela fait maintenant plus d’un mois que je suis chez We We. J’ai débuté mon stage avec de petites missions de mise en page pour tester mon niveau, puis j’ai eu l’opportunité de participer à de nombreux projets de plus grande envergure. J’ai découvert la diversité des missions de l’agence et l’importance d’une organisation méthodique pour passer d’un projet à l’autre. Presque tous les matins, j’ai un nouveau sujet, alternant entre les anciens et les nouveaux. Le rythme peut être très aléatoire selon les retours des clients : parfois, il y a peu de choses à faire, et d’autres fois, c’est l’inverse.

J’ai observé que toute l’équipe fonctionne ainsi. Marine nous attribue les différents projets sur lesquels on va travailler plus ou moins longtemps, et nous lui faisons des retours en réalisant les différentes demandes des clients. J’ai eu l’occasion de travailler sur un livre de cuisine familiale, des réalisations pour Fabienne Verdier, comme des cartons d’invitation de luxe pour Van Cleef & Arpels, ou encore des palissades pour le musée des Arts décoratifs. 

Petite BD qui retrace le quotidien des échanges avec Marine

La clé est d’être organisé, de prendre des notes (vraiment, les notes sauvent des vies), car les techniques d’impression varient souvent. Donc, je me munis d’un carnet, d’un stylo et des notes de mon téléphone pour réaliser des to-do lists. Il faut se rappeler quel type de reliure utiliser, entre la wire’o et le dos carré collé, car on peut vite se perdre. Il est aussi essentiel d’être efficace et précis.

Une partie de mes notes et ma to-do list sur mon téléphone

Ce qui est passionnant dans le fait de jongler entre différents projets, c’est la diversité qui empêche de s’ennuyer. J’aime cette dynamique, même si parfois, il peut être perturbant de devoir retoucher un document que l’on pensait terminé, à cause d’un retour client qui nous replonge dans un ancien projet. Il m’est arrivé de devoir modifier des gabarits de mise en page tout en respectant la charte graphique imposée, ce n’est pas évident. Il faut être a jour, et ne rien oublier car un détail ou un fichier mal sauvegarder peut nous faire perdre énormément de temps, sur l’avancer du projet.

Data visualisation des projets sur lesquels j’ai dû retravailler.

Mais grâce à tous ces projets et à ce jonglage constant, j’ai appris à mieux comprendre le déroulement d’un projet et à être plus efficace sur InDesign ( j’ai appris plein de nouveaux terme et manière de mettre en page je suis ravie :)).

La diversité des sujets me permet également de travailler avec une grande variété de clients, ce qui me donne un aperçu des différentes demandes et niveaux d’exigence. Cela me pousse à être plus minutieuse (chose pour laquelle je ne suis pas la plus attentive). Comme je suis parfois jetée dans le grand bain avec des sujets très variés, j’apprends à tout mesurer au millimètre près, à mieux utiliser les repères et à faire confiance à mon regard. Parfois, c’est un peu la course, mais j’ai toujours hâte de revenir le lendemain pour découvrir sur quel sujet je vais travailler cette fois-ci.

Des clients Top Secret

Cela fait trois jours que j’ai commencé mon stage au sein de l’Agence We-We, un studio de création graphique composé de cinq employés ayant tous une formation de graphiste. Dès mon arrivée, j’ai été plongée directement dans une réunion de débriefing de tous les projets en cours, et il y en a beaucoup, dont certains sont top secrets. J’ai été affectée à la réalisation de créations graphiques pour l’un de ces projets top secrets, et j’ai pu être confrontée aux clients, souvent très stressés, de l’Agence. Ma tutrice, Marine qui est directrice artistique mais aussi la fondatrice de We We, m’a informée des nombreuses choses que je ne devais pas communiquer sur ce projet. Elle-même a dû signer de nombreuses clauses de confidentialité, interdisant le partage des créations. Les dossiers sont même renommés à l’aide de codes secrets pour éviter le plagiat en cas de vol de données ou autre (oui oui, on atteint ce niveau de psychose). J’avoue que je me sentais un peu comme une infiltrée en travaillant sur ce projet.


Illustration de l’échange avec ma tutrice sur le nom des dossiers.

Les relations clients avec l’Agence, c’est une grande histoire faite de haine et d’amour. La communication peut faire perdre énormément de temps dans le processus de création, et aussi beaucoup d’argent. Beaucoup minimisent les frais chez l’imprimeur, ou encore le coût de réalisation d’une maquette V1, qui est très élevé. Les devis sont souvent retouchés et changent tous les matins, les envois de photogravures sont souvent refaits plusieurs fois à cause des retours qui sont parfois aléatoires et très constants, entre les mails et les coups de téléphone, cela n’arrête pas. Bien sûr, ils ne sont pas tous à côté de la plaque, mais malheureusement, ce sont souvent les plus gros clients qui changent d’avis très régulièrement. Il faut alors faire preuve de patience et beaucoup d’autodérision pour faire passer la pilule.

Malgré des retours parfois très secs des clients, We-We essaie toujours d’avoir une longueur d’avance sur le choix et le format des éditions ou de l’identité visuelle mise en place lors de leurs différents projets. J’ai trouvé ça très chouette que grâce à leur expertise, ils arrivent à convaincre le client dans leurs idées. On ressent une énorme passion pour l’impression ou encore le choix des papiers et des techniques d’impression, qui sont primordiaux, entre offset et couchés, un papier plus ivoire ou plus blanc. À chaque nouvelle création, ils trouvent toujours des techniques ou des formats qui sortent de l’ordinaire pour proposer des produits uniques et qui sortent des objets commerciaux traditionnels. Marine m’a énormément expliqué comment ils façonnent et réfléchissent à leurs objets, et c’est cette originalité qui leur permet de réaliser des projets de grande envergure avec des clients de grande importance, qui touchent et englobent le monde entier. J’ai hâte de découvrir encore plus d’aspects de l’agence, notamment en assistant à l’impression des futurs projets, en rencontrant davantage de clients, et en créant de nouvelles mises en page et missions graphiques. Je vais beaucoup apprendre et ça c’est chouette !

Photographie annotée, d’une pièce de l’Agence.
Photographie de mon bureau 🙂