Les étapes dans la réalisation d’un motion et la place du client

Le motion design corporate… une grande découverte

Motion design : Conception d’images en mouvement, par le biais de visuels vectoriels ou matriciels, afin d’y délivrer un message ou une émotion en racontant une histoire.

Je définis le motion design à travers cette définition ci-dessus, mais également par le biais de réalisations que je réalisais ou que je pouvais voir défiler sur les réseaux sociaux tels que les travaux de Ben Marriot, Oelhan, Andrew Vucko partagent. Mais ce n’était que le résultat d’un produit fini sans comprendre l’ensemble du processus et le temps passé derrière, dont les étapes de fabrication d’un motion. Je réalisais déjà quelques motions par le biais de projets scolaires ou personnels, mais cela n’avait absolument rien à voir avec le travail que j’entreprends actuellement chez Gorille. Étant familiarisé à réaliser des motions de quelques secondes à partir de petites illustrations que je réalise dans mon coin, ce fût une sacrée prise de conscience en arrivant chez Gorille. En effet, dès mon arrivée dans l’agence, Davy le directeur artistique, m’a immédiatement mis dans le bain, en m’accordant un projet de motion à réaliser en duo avec une autre stagiaire, ainsi qu’un freelance afin de m’apporter une grande aide à l’animation. De cette manière, j’ai pu découvrir les différentes étapes d’un motion corporate, dont je n’avais aucune connaissance auparavant. Notamment, les étapes fondamentales qui permettent d’avoir une idée commune et précise du motion que le client souhaite, donc tout d’abord : 

  1. Le call avec le client : A chaque début de projet, Rémy, le directeur de l’agence ainsi que Davy, effectuent des calls en visioconférence avec le client afin de déterminer toutes les informations nécessaires pour déterminer le motion qu’il souhaite comme : l’univers du client, la durée du motion, le message, le délais, le budget, leurs chartes graphiques (s’ils en ont) et bien d’autres.
  2. . Le script : Une fois, le call réalisé avec le client, Simon, le rédacteur qui travaille avec Gorille à plein-temps, détermine le script selon les notes des clients et la durée du motion, afin de réaliser un motion qui soit en accord avec le message que souhaite délivrer le client.
  3. Le style : Suivant la validation du script, on réalise une série de déclinaisons de styles depuis la charte graphique qu’on nous a transmis. A ce que le client puisse valider l’univers graphique du motion, avant l’étape de production. Le style permet d’avoir un avant-goût de ce que pourrait être le motion avant la réalisation du storyboard. Il peut également s’accompagner d’une phase de teaser, pour que le client puisse réellement faire un choix, sans faire marche arrière lors de l’étape suivante, pour éviter de perdre du temps.
  4. Retours : Entre-temps, j’ai eu l’occasion de réaliser des calls avec des clients pour valider les différentes étapes, de manière de ne pas partir sur un quiproquo. C’est assez nouveau pour moi puisque je n’ai jamais eu l’opportunité de travailler pour un réel client, donc effectuer des calls régulièrement, présenter nos productions, recevoir des retours c’est plutôt inédit, mais on se rend réellement compte dans le monde du travail, particulièrement dans la création, la place du client et sa satisfaction dans notre champ du design est plus qu’importante.
  5. Storyboard : Passer la validation du style, on s’attaque à la phase du storyboard. Cette étape est cruciale puisqu’il s’agit de décomposer l’animation selon le script. C’est-à-dire, qu’on sépare chaque phrase du script, pour représenter une idée en particulier, de manière explicite.
  6. L’animation / montage / voix off : Pour terminer, après avoir valider définitivement le storyboard, on passe à l’animation puis le montage et enfin l’ajout de bandes sonores dont les différentes musiques, bruitages et voix-off.

Après avoir travaillé dans d’autres projets, ces étapes paraissent plutôt ordinaires, puisque cette mécanique chez Gorille se retrouve dans chaque projet. Or, en réalisant mon premier projet cela m’a paru assez étrange d’autant décomposer les différentes phases du projets, car j’étais familiarisée à réaliser des petites animations sans passer par la phase du style, teaser, du storyboard détaillé.

De plus, lors du premier motion que j’ai réalisé, j’ai pu découvrir le “les codes du motion corporate” comme l’ajout de sound-design, les transitions entre chaque plan (jamais de cut !). Et c’est vrai, désormais lorsque je regarde des vidéos références, ou des motions qui défilent à la télévision, je fais désormais énormément attention à ce type de détails tels que les cuts, le cadrage, l’enchaînement des plans, les bruitages, la musique alors qu’auparavant j’y prêtais aucune attention particulière. Ces projets m’ont apporté une grande sensibilité visuelle et sonore, un grand sens du détail, puisque désormais je ne peux pas faire abstraction d’avoir un regard critique dans tout ce que ou ce que je vois, ou ce que je fais notamment, depuis que j’ai découvert le motion corporate et que je travaille pour des clients.

Travailler avec un client m’est totalement nouveau, alors je me suis demandé si produire à destination d’un client allait changer ma méthode de travail, allait-il me faire sortir de ma zone confort et me rendre beaucoup plus exigeante et avoir un regard beaucoup plus critique dans mon travail ?

Réaliser des projets à destination du client, ça n’a absolument rien à voir avec des projets personnels, puisqu’il y a une charte et des délais à respecter, mais également exposer nos idées et productions pour montrer l’avancement du projet, et le chemin sur lequel on part et l’argumenter. Je réalise que ce n’est absolument pas aussi facile que l’on pense, particulièrement lorsque nous avons à faire à des clients assez peu ouvert ou exigeant, et donc ça demande souvent de la patience, de l’écoute, de ne pas avoir peur de retourner en arrière, de refaire même 7 fois s’il le faut. De même, si la charte graphique ou le style ne nous plaît pas, il faut faire preuve de bienveillance et faire abstraction de nos goûts personnels etc. Toutefois, travailler dans un univers dans lequel on ne connaît pas, permet de sortir de notre zone de confort, d’explorer d’autres univers graphique, mais également culturel, et nous rendre sensible à des causes.

Cette expérience m’a fait réalisé la réalité du monde du travail, particulièrement dans le champ de la création et sa hiérarchisation entre le client et le créatif. Même si nous représentons 90% du travail produit, la place du client sera toujours plus importante face au créatif.


Le fonctionnement et l’organisation au sein de l’agence durant le confinement

Le confinement… un sacré bouleversement

La mise en quarantaine a considérablement chamboulée l’organisation de chacun, en passant par les étudiants, l’autonomie est devenue une réelle nécessité, afin de conserver son programme habituel. Ma réelle hâte durant le confinement était le début du stage chez Gorille ! Beaucoup d’émotions se mélangent entre de l’excitement de découvrir une nouvelle phase dans ma vie d’étudiante en design graphique, et de la joie de réaliser à nouveaux, mais également de l’appréhension de me familiariser à une nouvelle organisation de travail durant une période autant anxiogène, puisque l’agence a totalement revu l’organisation depuis le confinement. En effet, la mise en quarantaine a entraînée l’agence a fonctionné uniquement via le télétravail, ce qui indique les réunions skype chaque matin, afin de faire un point avec l’ensemble de l’équipe. Afin de prendre des nouvelles de chacun et organiser la journée les projets et missions, de cette manière personne ne pourra être perdu. J’ai appris que l’agence avait au total 80 projets en parallèle ce mois-ci malgré le confinement.

Ainsi, je me suis demandé comment l’agence Gorille fonctionne particulièrement comment s’opère l’organisation en équipe, quels sont les outils utilisés, et comment l’agence gère pour conserver la même cadence de travail au temps du confinement ?

En effet,  garder la même cadence qu’aux bureaux n’est pas une tâche facile. Cela demande toute une réorganisation de l’équipe, et du processus de création, car également Gorille emploie plus d’une dizaine de salariés, qui opèrent des missions allant de la conception de visuels à l’animation. Sans compter, les freelances qui les accompagne plusieurs jours par semaine, afin d’intervenir dans des projets selon leurs qualifications :

– Dont Martin, un ancien stagiaire, avec qui j’ai eu l’occasion de travailler, il intervient après chaque validation du storyboard par le client, pour passer à l’animation. Il travaille la plupart du temps quelques jours par semaine, dans des projets avec des délais assez courts, ou dans des projets qui nécessite une certaine technique d’animation.
– Puis, Isabelle, une illustratrice, elle intervient généralement après la validation du style, afin d’aider à la construction de planches storyboards, qui demandent du temps selon certains projets. Elle présente une grande aide aujourd’hui pour garantir les livraisons de productions.
– Enfin, Naomi, également une illustratrice, elle affiche un profil assez polyvalent dans l’agence, comme la réalisation d’identité visuelle, d’illustration, de planches de style ou de storyboard, mais elle n’est présente que selon ses disponibilités.

Une fois la présentation de l’équipe, j’ai pu découvrir le fonctionnement de l’agence, notamment le workflow. Ce fut plutôt étonnant, je ne me doutais pas en aucun cas que les agences puissent utiliser autant de logiciels et plateformes pour gérer les projets, les calls avec les clients, la présentation des visuels, le planning etc…

Les outils extrêmement pratiques :

  • Conceptboard c’est une plateforme collaborative pour gérer des projets, au sein de l’agence nous l’utilisons principalement pour le planning  et le dépôt des visuels de chaque projets, pour les planches de styles et de storyboard. Et c’est une réelle découverte, car c’est un outil extrêmement performant et intéressant pendant le processus d’un projet !
  • Slack la messagerie des professionnels, super utile lorsqu’on souhaite s’envoyer des shutter, ou des images
  • Synology Drive – le réseau en ligne des entreprises, alors je ne connaissais en aucun cas de ce type de logiciel. En vue de la grande quantité de dossiers de projets qui ne font que s’accumuler, les agences ont pour l’habitude de faire appel à un stockage en ligne sécurisé pour stocker l’ensemble des dossiers, afin d’avoir une trace, ou de faire des modification sur des projets datant de plusieurs mois voir d’années. Et bien d’autres…
  • Zoom – pour effectuer des call avec les clients

Conceptboard et Synology Drive font partie des outils auxquels nous utilisons quotidiennement, le réseau en ligne nous sert de dépôt et d’échange de dossiers. Quant à la plateforme en ligne, elle est nécessaire dans notre travail, puisqu’elle sert de lien de proximité entre le graphiste et le client, nous y déposons l’ensemble de nos visuels dessus, de cette manière le client peux y jeter un oeil sur l’avancement du projet et interagir avec nous à tout moment.

Dès le commencement du stage, l’équipe été mise à disposition pour trier l’ensemble des fichiers sonores, que ce soit bruitages, musiques etc.. Afin de réaliser une base de donnée en ligne avec l’ensemble des fichiers sonores triés, et accessible pour n’importe quel membre de l’équipe. En premier lieu, je ne saisissais pas la réelle utilité de développer un réseau pareil (oui il y a énormément de fichiers), je venais d’arriver et n’avait pour l’instant animer qu’un seul motion, avec une musique et quelques bruitages. Donc, je ne comprenais pas l’inconvénient que cela pouvait produire, de chercher manuellement les différents fichiers sonores nécessaires, dans les dossiers. Mais j’ai réalisé, après avoir visionner plusieurs motions réalisés par l’Agence, que certains projets demandent beaucoup de mixages sonores, ainsi cette base de donnée présente un réel atout très pratique, puisqu’il n’est plus nécessaire de chercher durant plusieurs minutes, voire des heures, nous réalisons un important gain de temps grâce à cette plateforme.

L’organisation en équipe :

Familiarisée à effectuer des projets seuls, ou des missions de manière individuelle lors de projets de groupe; réaliser des projets parfois à deux, à trois, voir plus, est assez particulier durant les premiers jours. Premièrement, le système de rangement de dossiers, demande beaucoup plus de rigueur qu’habituellement. Étant plusieurs à effectuer des modifications dans le même dossier, cela demande une importante organisation, que tout soit renommer identiquement, bien ranger dans le dossier et accessible depuis le réseau en ligne.

Ainsi, dès le début du confinement l’équipe a organisé un système de classification pour chaque projet, de cette manière lorsque nous téléchargeons un projet depuis le réseau, à l’intérieur nous retrouvons :

  • Eléments clients – l’ensemble des documents nécessaires pour effectuer des visuels, tels que la charte graphique, le logo format .ai ou .png, des photos, des exemples, le script etc..
  • Les planches de styles et storyboards – l’ensemble des planches de styles, les planches, storyboards et bien d’autres. Elles requièrent un certain nom de qualification type : Planche01_NomDuProjet De cette manière, lorsque les clients demandent des fichiers en particulier, Davy peut les retrouver sans devoir demander à quelqu’un
  • Les fichiers after / premiere et export / sonores – le dépôt de fichier .ae, pour pouvoir modifier à n’importe quel moment, même après la livraison des productions
  • Shutterstock et Archive – Si nous nécessitons des fichiers shutter, ou des planches d’autres projets, nous les déposons dans ces dossiers

C’est tout un système de rangement qui s’avère être efficace, car depuis je suis chez Gorille, j’utilise le réseau plusieurs fois durant la journée, cela permet de se retrouver plus facilement.

“Afin que d’autres qui viennent d’arriver dans le projet, ou que toi dans le futur puissent retrouver les fichiers sans chercher pendant des heures, ou faire appel à quelqu’un”

Cette phrase, semble encore plus véridique aujourd’hui, à tel point je l’ai entendu durant le premier mois de stage, ainsi qu’à travers les propos de Mme Even. Ça ne m’a jamais été autant bénéfique, on ne se rend absolument pas compte qu’une simple règle de rigueur et d’organisation, puisse autant nous faciliter la vie. D’autant plus pendant le confinement, où l’on demande de garder cette même cadence, cette même rigueur pour chacun, ce qui explique l’ensemble de ces systèmes mises en place durant le confinement qui serviront aussi pour la suite. Désormais, lorsque les projets demanderont à être en groupe ou même seule, je ne pourrai pas m’empêcher d’établir ce type de règle de classification de dossier. De même, utiliser les nouveaux outils que j’ai découverts, afin de me les réapproprier durant mes projets, afin d’y apporter beaucoup plus d’importance à ma propre gestion des projets, qui me feront gagner un énorme gain de temps et d’énergie.