Au service d’une vision : design, communication et contraintes.

Mon stage touche à sa fin, et avec lui vient le moment de prendre du recul sur ces dernières semaines.
Ce que j’ai surtout fait tout au long de ce stage : j’ai principalement travaillé sur la création de visuels destinés aux réseaux sociaux, en m’inscrivant dans l’univers graphique des marques clientes. Cette expérience m’a naturellement amenée à m’interroger :

 Comment continuer à concevoir de façon pertinente dans un cadre déjà construit ? Qu’est-ce que “créer” signifie, lorsqu’on travaille au service d’un message ou d’une stratégie préexistante ?

Au quotidien, j’ai notamment décliné des contenus visuels selon des formats particuliers, ceux des réseaux sociaux : stories, posts, etc. Je partais surtout d’un langage visuel déjà existant : les identités visuelles des marques, les visuels qui étaient déjà réalisés par les autres graphistes, donc il s’agissait moins souvent de créer de toutes pièces.

Les formats réseaux sociaux ont des codes spécifiques, imposent des choix graphiques adaptés ; à la fin de mon stage, j’ai l’impression d’avoir mieux compris les enjeux qu’ils impliquent.
Il s’agissait donc pour moi de beaucoup de mise en pratique des logiciels (essentiellement Photoshop, un peu Illustrator), et surtout d’un travail de rapidité, d’efficacité, d’ajustement, s’appuyer sur une base existante pour la faire vivre de manière cohérente, fluide et impactante. 

J’ai aussi appris à mieux formuler mes propositions, à comprendre plus finement les attentes du client ou de l’équipe.

Être “créatif”, dans ce contexte, signifiait surtout être capable de proposer des solutions visuelles pertinentes, en respectant un cadre précis : choix de compositions, équilibre typographique, hiérarchie visuelle, iconographie…

Mon rôle était au croisement de plusieurs intentions : celles de la marque, celles du client, celles de l’équipe etc

Une collègue qui a une part de direction artistique m’a fait des retours qui m’ont marqué, notamment sur la hiérarchisation de l’information dans un visuel, et sur la manière dont celle-ci varie selon le support de diffusion.
Un visuel destiné à une story n’a pas les mêmes logiques d’accroche ou de lisibilité qu’une affiche ou un print. L’attention de l’utilisateur, la vitesse de lecture, le contexte de réception changent tout.

La plupart des visuels passent par plusieurs phases d’ajustement et d’affinage, afin de s’assurer qu’ils s’alignent avec les attentes du client et les standards de l’équipe. Ce sont des paramètres que le ou la graphiste ne peut pas forcément gérer seul, car ils dépendent aussi des retours extérieurs et d’enjeux collectifs. Ces ajustement prennent une grande part du processus : 

Ce stage m’a permis de mieux comprendre la réalité du métier tel qu’il s’exerce dans une agence de communication. Il ne s’agit pas toujours d’explorer des formes originale, mais plutôt de répondre à des demandes précises, parfois dans l’urgence, et de représenter à travers des visuels l’univers d’une marque. Le visuel devient alors un support au service d’un message défini à l’avance, notamment dans le cadre des stratégies de communication et de marketing.

Cela m’a amenée à réfléchir à la tension entre regard personnel et identité collective. Travailler pour une entreprise, c’est apprendre à se décaler, à écouter, à traduire une vision qui n’est pas la sienne.

Ce fut une expérience riche, car l’agence est vivante, en constante évolution, avec des clients très variés (des gros clients à l’échelle mondiale comme des plus petits à l’échelle locale), une diversité de projets, et des profils multiples au sein de l’équipe. J’ai découvert un domaine que je connaissais peu : celui de la communication. Ce n’est toujours pas un univers qui m’attire particulièrement, mais cette immersion m’a tout de même permis d’enrichir ma pratique, de faire certains visuels cool, d’en tirer des enseignements, et de prendre du recul sur ma posture de designer.

être son propre client ?

Bonjour à tous, ici Amira en direct du mois de juin, bientôt deux mois de stage !? Le temps passe si vite … 🤯

Avant tout, petite précision : vous ne trouverez pas ma précédente note d’étonnement. J’y avais sans le savoir glissé quelques informations confidentielles. Pour les mêmes raisons, je ne partagerai pas de visuels graphiques / projets dans celle-ci

Un nouveau lieu :

L’agence vient juste de déménager dans de nouveaux locaux. Même si je suis ici depuis peu, j’ai tout de même ressenti que ce changement avait une symbolique importante : elle occupait ses anciens bureaux depuis quelques années, et ce déménagement marque une nouvelle étape, une forme d’évolution.

Un déménagement peut paraître anecdotique mais d’un point de vue extérieur, cela donne l’impression que l’agence grandit, qu’elle se donne les moyens de se projeter vers d’autres perspectives. Le nouvel espace est davantage en open space, ce qui permettra de s’ouvrir à de nouvelles possibilités, j’ai senti que l’équipe était enthousiaste pour ce nouvel espace et les futurs projets de Grow — organiser des événements, accueillir des partenaires, mieux collaborer….

voici quelques images de l’espace

Une équipe complémentaire :

Ce que je remarque au quotidien c’est aussi la dynamique de l’équipe, il y a un esprit de “petite famille”, tout le monde a ses points forts et les met au service du collectif et donc tout le monde se complète bien.

J’ai eu l’occasion de créer des visuels en étant commanditée par la majorité de l’équipe alors j’ai remarqué que chacun a également sa manière de travailler et de communiquer. Parfois on me briefe par écrit, souvent la plupart sont plus à l’aise à l’oral.

Cela me permet d’apprendre à décoder les attentes, à reformuler, à clarifier —.

Mes apprentissages :

Comment trouver un équilibre entre rapidité et exigence graphique ?

J’ai également gagné en rapidité. Il peut arriver qu’on me demande de réaliser certains visuels dans l’urgence, mais pour autant je ne ressens pas de pression particulière. C’est surtout à moi d’organiser mes tâches. Tout ça m’a aussi permis de mieux estimer le temps nécessaire à la réalisation d’un visuel, ce dont j’avais moins la notion auparavant.

J’assimile mieux certains codes de la communication visuelle : l’importance de l’impact, des repères visuels clairs, le ciblage, surtout sur les réseaux sociaux. Même si de prime abord l’image de marque / com autour d’une marque n’est pas un secteur qui m’intéresse particulièrement, je me rends compte que c’est un champ dans lequel tout designer a à apprendre.

Comment mieux communiquer sur mon propre travail ?

Un point que je trouve intéressant chez Grow, c’est que l’agence communique pour ses clients, mais aussi pour elle-même : elle alimente son compte Instagram, développe du merch, soigne son image, son réseau, etc. En fait, elle est aussi, quelque part, son propre client.

Un membre de l’équipe a réaliser cette fresque dans le sas d’entrée des nouveaux locaux, ce visuel montre bien la volonté de l’agence d’affirmer son identité et de mettre en avant son image.

Au-delà de l’entité agence, c’est aussi quelque chose qui s’applique à l’échelle individuelle. Ces réflexions m’ont amenée à penser comment je pouvais également mieux communiquer sur mon travail, dans la continuité des réflexions menées autour de l’identité visuelle de la DN2, avec un peu plus de distance et un point de vue plus extérieur.