Le client a-t-il toujours raison ?

Dès le début de mon stage, j’ai été confrontée à cette problématique à travers un projet de motion design pour IALB, une entreprise spécialisée dans l’aéronautique. Avec Matthieu Poli, nous avons conçu une identité visuelle complète pour le motion final. Cette proposition a été validée par le client, et nous avons ensuite avancé en leur présentant régulièrement des extraits en accord avec le brief initial.


Cependant, le projet a rapidement commencé à s’étendre : initialement prévu pour deux jours de production, il a été freiné par une succession de retours fréquents, parfois contradictoires. Certains ajustements demandés étaient annulés dans l’heure suivante,

ou remplacés par d’autres qui allaient à l’encontre de ce qui avait été approuvé. Par exemple : le client n’avais pas de logo pour sont nouveaux produit, Matthieu en avait conçu un sobre et efficace, mais celui ci a été délaissé au bénéfice d’un autre généré par le client via ChatGPT, qui risquait d’être confondu avec d’autres logos déjà dans le motion.


C’est dans ce contexte que Matthieu a dit une phrase :
« Il faut que le client nous fasse un peu plus confiance. »

Cette expérience m’a amenée à me poser la question : quelle est véritablement ma fonction en tant que graphiste ? Dois-je simplement suivre des instructions, ou puis-je défendre une intention visuelle construite, réfléchie ? Quand doit-on s’effacer pour satisfaire, et quand est-il préférable de prendre le temps d’argumenter, d’expliquer ou de proposer autrement ?

En discutant avec mon tuteur, je lui ai posé la question : « Le client a-t-il toujours raison ? »
Il m’a répondu : « Il a ses raisons, mais pas forcément raison. »
Cette nuance m’a aidée à comprendre qu’il ne s’agit pas d’imposer une vision, mais de chercher des équilibres. Il est essentiel d’écouter, sans pour autant tout accepter. Parfois, cela demande des tests, des variantes, ou simplement un peu de pédagogie pour partager nos intentions.

Mon étonnement initial m’a permis de prendre conscience d’un des grands enjeux du métier : apprendre à parler graphisme avec ceux qui ne le pratiquent pas.